Un tribunal britannique a rejeté le recours présenté par la SGBL et la Banque Audi à Londres. Cette même cour a donc confirmé que les 2 établissements financiers devront rembourser la somme de 4.6 millions de dollars à leur client Vatché Manoukian.

Les banques libanaises craignent que des plaintes similaires aboutissent à la saisie de leurs fonds encore à l’étranger ou encore à la fermeture de leurs comptes auprès des banques correspondantes. Le Liban se trouverait ainsi définitivement coupé du système financier international, amenant celles-ci à devoir affronter la situation économique réelle, c’est à dire une mise en faillite, une situation dont l’officialisation a été évitée jusque là par les différentes mesures prises par la Banque du Liban même si officieusement ces établissements sont déjà techniquement en état de défaut de paiement depuis l’instauration d’un contrôle informel des capitaux en novembre 2019.

Un certain nombre d’entre elles ont pris comme mesure de représailles, la clôture des comptes des ressortissants britanniques ou domiciliés en Grande Bretagne et basés au Liban. Problème, si elles remettaient un chèque bancaire, celui-ci ne pouvait pas être encaissé en dehors du Liban, amenant à ce que les autorités britanniques se saisissent de la question.

Les détails du jugement (en anglais)

Plainte-manoukia-SGBL-Bank-Audi

Des banques lourdement impactées par la crise économique 

Les banques libanaises sont, pour leur part, lourdement impactées par la crise économique que traverse le Liban. Cette crise est apparue au grand jour avec les fameuses pénuries de devises étrangères dès mai 2019, d’abord mises sur le dos de problèmes logistiques par la Banque du Liban avant de finalement reconnaitre que les établissements privés faisaient face à d’importantes crises de liquidité. L’ABL avait alors mis en place un contrôle informel des capitaux dès novembre 2019.  

Jusqu’à présent, les banques libanaises refusent généralement de permettre aux déposants de disposer librement de leurs fonds.

Dès 2019, de nombreux incidents avaient alors éclaté dans les succursales bancaires, des déposants exigeant de pouvoir retirer leurs fonds, ce que refusaient les responsables des banques alors que devrait prochainement être détaillé la répartition des pertes du secteur bancaire, estimée à 69 milliards de dollars selon le gouvernement Mikati III, 83 milliards de dollars selon le gouvernement précédent, un chiffre proche de celui du FMI et à 103 milliards de dollars selon certaines agences de notation.

Au total, les 14 premières banques libanaises à elles-seules nécessiteraient une injection de 65 milliards de dollars, bien au-delà des possibilités d’aide économique estimée à 26 milliards de dollars. Aussi, les haircuts sur les eurobonds ou encore sur une partie des obligations libanaises semblent devenir inévitables, en dépit de la hausse des fonds propres sur décision d’une circulaire de la Banque du Liban.

Depuis, si côté libanais, les décisions judiciaires sont pour l’heure bloquées et l’épargne toujours bloqué amenant à des opérations de retraits forcés menés par des déposants en colère, côté international, plusieurs banques libanaises ont été condamnées à verser d’importantes sommes dues à des résidents à l’étranger, notamment en Angleterre ou encore en France. ,

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