L’actualité du 3 juin 2025 est marquée par une série d’événements majeurs sur le plan national et international. Plusieurs quotidiens, dont Al Akhbar (03/06/2025), Al Sharq Al Awsat (03/06/2025), Al Quds (03/06/2025), Al Joumhouriyat (03/06/2025) et Ad Diyar (03/06/2025), rapportent une montée des tensions à la frontière sud du Liban, un repositionnement stratégique de l’armée libanaise, une relance diplomatique entre les institutions de l’État et le Hezbollah, une aggravation de la situation humanitaire à Gaza, ainsi que l’échec des négociations entre l’Iran et les États-Unis sur le programme nucléaire.
Montée en puissance de l’armée libanaise au Sud
Selon Al Akhbar (03/06/2025), l’armée libanaise a intensifié son déploiement dans plusieurs zones proches de la frontière sud, notamment entre les localités de Aita al Shaab, Adaisseh et Markaba. Une opération militaire menée récemment a permis de reprendre le site stratégique de Roueissat al Hadb, qui avait été fortifié par l’armée israélienne après le cessez-le-feu du 18 février. Des soldats libanais y ont abaissé le drapeau israélien et hissé le drapeau national, après avoir retiré les équipements défensifs installés par l’ennemi.
Cette opération a été menée avec l’assistance logistique de la FINUL et avec un mandat explicite de la commission de supervision du cessez-le-feu. D’après les mêmes sources, l’armée israélienne avait initialement opposé un refus armé, déclenchant des tirs de sommation pour empêcher l’avancée libanaise. Le déploiement final a toutefois eu lieu, marquant un tournant dans la réaffirmation de la souveraineté militaire sur les territoires contestés.
Ce renforcement intervient alors que les États-Unis plaident, selon les informations publiées par Al Akhbar (03/06/2025), pour une redéfinition du rôle de la FINUL dans le Sud. Le journal évoque un changement imminent à la tête de la mission américaine sur le Liban, après le retrait de Morgan Ortagus.
Réajustements politiques entre Salam et les partis chiites
Dans le même temps, plusieurs journaux, notamment Ad Diyar (03/06/2025) et Al Liwa’ (03/06/2025), confirment un retour au dialogue entre le Premier ministre Nawaf Salam et les représentants du Hezbollah. Ce rapprochement s’est opéré après un conseil donné par le président Joseph Aoun à son Premier ministre, l’invitant à désamorcer les tensions afin d’éviter tout affrontement institutionnel.
Une rencontre significative s’est tenue avec le président du Parlement Nabih Berri, qui a permis d’acter un refroidissement de la situation. Le journal Al Sharq (03/06/2025) note que cette nouvelle entente vise à recentrer les priorités gouvernementales autour de la reconstruction du pays, plutôt que sur le désarmement du Hezbollah. Ce changement de ton est qualifié par plusieurs sources de tentative de recomposition politique interne.
Parallèlement, Al Joumhouriyat (03/06/2025) relève que le blocage politique reste entier sur plusieurs dossiers institutionnels sensibles, notamment la réforme du système judiciaire et les nominations à la tête des principales juridictions.
Gaza : aggravation du bilan humain et pression diplomatique
Sur le plan international, la situation à Gaza continue de provoquer une onde de choc. Le quotidien Al Quds (03/06/2025) indique que plus de cinquante Palestiniens ont été tués en une seule journée lors de frappes israéliennes, principalement dans la zone de Jabalia. Trois soldats israéliens auraient également été tués par un missile antichar visant un véhicule blindé, selon les sources citées.
Le ministère de la Santé à Gaza, toujours selon Al Quds (03/06/2025), fait état de 54 470 morts et de plus de 124 000 blessés depuis le 7 octobre 2023. Les hôpitaux sont au bord de l’effondrement, les pénuries de matériel médical se multiplient, et l’accès aux secours reste fortement restreint.
À Rafah, une nouvelle tragédie a eu lieu lorsqu’un point de distribution d’aide humanitaire a été la cible de tirs israéliens, provoquant la mort de trois civils. Al Sharq Al Awsat (03/06/2025) rapporte les propos d’Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, qui a exigé une enquête indépendante et dénoncé le caractère inacceptable de la mise en danger de vies humaines pour obtenir de la nourriture.
Le Conseil des ministres des pays du Golfe, réuni au Koweït, a demandé dans un communiqué, également rapporté par Al Sharq Al Awsat (03/06/2025), une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies en vertu du Chapitre VII pour contraindre Israël à cesser les violences, introduire une aide humanitaire massive et garantir la fin de ce qu’ils qualifient d’épuration ethnique.
Échec des négociations sur le nucléaire iranien
Les tensions diplomatiques entre l’Iran et les États-Unis ont été ravivées par l’échec des discussions sur le programme nucléaire. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a rejeté le dernier projet américain lors d’une conférence de presse au Caire. Selon Al Quds (03/06/2025), Araghchi a déclaré que l’Iran ne renoncera pas à son droit souverain d’enrichir de l’uranium sur son territoire, et qu’un consortium nucléaire régional ne saurait remplacer un programme national.
Les propositions américaines sont jugées irréalistes et contraires aux intérêts iraniens. Un haut diplomate iranien cité par Reuters affirme que ces suggestions ne prévoient ni assouplissement des sanctions ni reconnaissance des capacités technologiques de l’Iran. Le directeur de l’AIEA, Rafael Grossi, aurait appelé à plus de transparence, mais sans effet.
Al Sharq Al Awsat (03/06/2025) note que cette impasse pourrait avoir des répercussions régionales, notamment au Liban, où la diplomatie iranienne reste active. Abbas Araghchi a d’ailleurs prévu une tournée dans plusieurs capitales régionales pour exposer la position de Téhéran.
Violences et tensions raciales aux États-Unis
Enfin, aux États-Unis, un acte de violence en lien avec le conflit israélo-palestinien a suscité une vive polémique. D’après Al Sharq Al Awsat (03/06/2025), un homme d’origine égyptienne a lancé des engins incendiaires sur une manifestation pro-israélienne à Boulder, dans le Colorado. L’attaque a fait huit blessés. Le suspect aurait crié des slogans pro-palestiniens avant son arrestation.
Les autorités américaines qualifient l’incident de terroriste, et soulèvent la question de l’immigration illégale. Le suspect vivait aux États-Unis après l’expiration de son visa. L’administration Trump, selon les commentateurs relayés dans le même journal, envisage un durcissement supplémentaire des politiques migratoires. L’événement rappelle une attaque survenue quelques jours plus tôt à Washington, où deux employés de l’ambassade israélienne avaient été tués dans des circonstances similaires.
Conflit russo-ukrainien : nouvelle tentative sans progrès
Sur le front européen, une rencontre entre représentants russes et ukrainiens s’est tenue à Istanbul sous l’égide du ministre turc des Affaires étrangères. D’après Al Quds (03/06/2025), la Russie a proposé deux scénarios : un retrait complet des forces ukrainiennes des quatre régions qu’elle revendique, ou un accord global sur plusieurs volets politiques. L’Ukraine a refusé, insistant sur le fait que seuls les présidents peuvent trancher.
Al Joumhouriyat (03/06/2025) souligne que malgré cette impasse, un échange de prisonniers pourrait avoir lieu dans les prochaines semaines. Aucune trêve n’a été décidée, mais les discussions se poursuivent dans un climat tendu.
Politique locale : rapprochements institutionnels et luttes d’influence
L’actualité politique libanaise du 3 juin 2025 témoigne d’un repositionnement stratégique du pouvoir exécutif, d’une tentative de reprise du dialogue institutionnel avec les partis chiites, ainsi que d’un enlisement persistant sur les grandes nominations administratives et judiciaires. Plusieurs sources, dont Al Akhbar (03/06/2025), Al Diyar (03/06/2025), Al Joumhouriyat (03/06/2025), Al Sharq (03/06/2025), et Al Liwa’ (03/06/2025), révèlent un climat mêlant recomposition des alliances, prudence diplomatique intérieure, et pression sur les équilibres institutionnels.
Détente affirmée entre Nawaf Salam et le tandem chiite
Le Premier ministre Nawaf Salam a entamé une série de gestes d’apaisement envers les représentants politiques chiites, en particulier le Hezbollah et Amal. Selon Al Diyar (03/06/2025), cette initiative a été précédée par une conversation décisive avec le président de la République Joseph Aoun, qui lui aurait recommandé de « refroidir les tensions » pour éviter une escalade institutionnelle. En réponse, Salam a rencontré Nabih Berri dans ce qui est décrit comme une réunion « stratégique » visant à rétablir une coordination minimale sur les grandes priorités nationales.
Al Liwa’ (03/06/2025) décrit ce mouvement comme un retour pragmatique vers la concertation, après plusieurs mois de friction alimentée par les débats sur le désarmement du Hezbollah, la reconstruction, et la gouvernance économique. Cette détente est toutefois conditionnée par l’abandon des attaques réciproques, notamment sur la scène médiatique. Toujours selon Al Liwa’ (03/06/2025), le Hezbollah aurait perçu positivement ce changement d’attitude, tout en appelant à une vigilance face à l’influence persistante des puissances occidentales dans la définition des priorités de l’État.
Le dossier du désarmement évacué du débat gouvernemental
Une des conséquences immédiates de ce rapprochement a été la mise à l’écart du dossier du désarmement de la table du Conseil des ministres. Comme le rapporte Al Sharq (03/06/2025), plusieurs responsables ont publiquement affirmé que la reconstruction du Sud devait primer sur toute tentative de révision stratégique des équilibres militaires. Cette déclaration vise à rassurer les composantes de la résistance tout en ménageant les relations avec les partenaires régionaux.
Néanmoins, Al Diyar (03/06/2025) souligne que cette suspension ne constitue pas un renoncement, mais un gel tactique du sujet, en attendant une conjoncture plus favorable à la négociation.
Pressions persistantes sur les nominations judiciaires
Parallèlement, la presse met en lumière le blocage persistant autour des nominations judiciaires. Al Joumhouriyat (03/06/2025) décrit un climat d’« immobilisme calculé », où chaque camp tente de maintenir ses positions en vue de futures tractations. La Cour de cassation, le Conseil supérieur de la magistrature et plusieurs postes clés au sein du parquet général restent vacants ou occupés par intérim.
Cette paralysie nourrit un climat de suspicion autour des motivations politiques qui entravent ces désignations. Al Sharq (03/06/2025) évoque une instrumentalisation des procédures dans le but de neutraliser certains magistrats jugés trop indépendants ou affiliés à des réseaux politiques rivaux.
Le ministre de la Justice Adil Nassar, cité dans Al Nahar (03/06/2025), s’est exprimé lors d’un événement public en faveur d’un processus de nomination « dépolitisé », sans toutefois avancer de calendrier ou de solution institutionnelle concrète.
Joseph Aoun consolide son rôle d’arbitre présidentiel
Le président de la République, Joseph Aoun, apparaît de plus en plus comme une figure de stabilisation dans le système institutionnel. Selon plusieurs sources, notamment Al Sharq (03/06/2025), il aurait joué un rôle discret mais déterminant dans la relance du dialogue entre Nawaf Salam et les partis chiites.
Ce rôle d’arbitre est renforcé par son positionnement sur les dossiers militaires, où il veille à garantir la neutralité opérationnelle de l’armée, comme le confirme le suivi rapproché qu’il effectue du redéploiement des forces dans le Sud. Toujours selon Al Joumhouriyat (03/06/2025), son autorité est perçue comme un facteur d’équilibre entre les factions rivales, bien que certaines critiques émergent sur l’absence de réformes structurelles profondes impulsées par le palais présidentiel.
Enjeux locaux et fractures dans les alliances municipales
Sur le plan local, la fin du cycle électoral municipal continue de susciter des tensions. D’après Al Sharq (03/06/2025), la distribution des postes dans certaines municipalités a ravivé les clivages partisans, notamment dans les zones à majorité chrétienne, où les rivalités entre le Courant patriotique libre, les Forces libanaises et les Kataeb ont empêché la constitution d’exécutifs municipaux consensuels.
Ce phénomène est également visible dans les régions à majorité sunnite, selon Al Liwa’ (03/06/2025), où des frictions opposent les candidats soutenus par le courant de Nawaf Salam à des figures traditionnelles ancrées dans les clientélismes locaux. Ces tensions témoignent d’une fragmentation persistante du tissu politique à l’échelle infra-nationale, et de la difficulté à consolider une base de gouvernance décentralisée.
Absence de cap stratégique commun
L’ensemble des sources souligne l’absence de vision unifiée dans la conduite des affaires publiques. Al Joumhouriyat (03/06/2025) évoque un « gouvernement compartimenté » dans lequel chaque ministre gère son portefeuille sans coordination transversale. Cette gouvernance éclatée se traduit par des décisions contradictoires et une paralysie sur les réformes urgentes.
Plusieurs voix critiques, notamment dans Al Akhbar (03/06/2025), alertent sur le fait que ce mode de gestion affaiblit l’État central et alimente le désenchantement citoyen. Le retard dans la relance des institutions, l’enlisement des projets d’investissement, et la faiblesse du soutien international participent à un climat de résignation généralisée.
Pressions diplomatiques et perspectives internationales
Enfin, la visite annoncée du ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, ajoute une dimension régionale aux tensions internes. Selon Al Diyar (03/06/2025), sa tournée vise à informer les responsables libanais, dont Joseph Aoun et Nawaf Salam, des positions iraniennes concernant l’impasse sur le dossier nucléaire. Cette rencontre pourrait aussi redéfinir les priorités stratégiques de Téhéran au Liban, notamment en ce qui concerne le soutien au Hezbollah et les équilibres régionaux.
Al Akhbar (03/06/2025) indique que la visite a été préparée dans un contexte de crispation diplomatique, avec pour objectif d’éviter une surenchère dans les annonces politiques avant la reprise éventuelle des négociations entre l’Iran et les États-Unis.
Citations et discours des personnalités politiques : entre stratégie d’apaisement et positionnements critiques
La journée du 3 juin 2025 est marquée par une série de déclarations politiques reflétant à la fois les tensions persistantes et les tentatives d’apaisement entre les institutions étatiques et les formations politiques influentes, notamment le Hezbollah. Les interventions publiques des figures majeures comme Joseph Aoun, Nawaf Salam, Naim Kassem, Hussein Hajj Hassan ou encore Mohamed Raad sont relayées par les éditions de Al Akhbar (03/06/2025), Al Diyar (03/06/2025), Al Joumhouriyat (03/06/2025), Al Sharq (03/06/2025) et Al Liwa’ (03/06/2025).
Joseph Aoun : équilibre présidentiel et appel à la stabilité
Le président de la République Joseph Aoun a prononcé un discours lors d’un événement officiel à Baabda, selon Al Sharq (03/06/2025), au cours duquel il a insisté sur la nécessité de préserver la stabilité sécuritaire et institutionnelle dans un contexte de pression extérieure croissante. Il a affirmé : « La neutralité de l’armée ne signifie pas l’inaction. Elle signifie la discipline, le professionnalisme, et l’adhésion à la mission constitutionnelle de défense de la souveraineté. »
Al Diyar (03/06/2025) ajoute que Joseph Aoun a appelé à « sortir des querelles de surface » pour recentrer l’action publique sur « la reconstruction, la réforme administrative, et la relance des institutions judiciaires ». Ce positionnement a été interprété comme un message adressé à la fois à la classe politique et aux acteurs régionaux impliqués dans les équilibres internes du Liban.
Nawaf Salam : recentrage sur la reconstruction
Le Premier ministre Nawaf Salam, dans un point presse après son entretien avec Nabih Berri, a déclaré selon Al Liwa’ (03/06/2025) : « Il n’y a ni refroidissement artificiel ni surchauffe provoquée. Il y a un effort continu pour ramener l’action publique sur les priorités sociales, économiques et administratives. » Cette déclaration marque une rupture avec les discours précédents, plus centrés sur les tensions avec le Hezbollah.
Il a également souligné que « la reconstruction du Sud ne peut être conditionnée à des revirements stratégiques » et a précisé que « le Conseil des ministres n’a pas l’intention de rouvrir le dossier du désarmement dans les circonstances actuelles. »
Ces propos visent, selon Al Joumhouriyat (03/06/2025), à rassurer les alliés du Hezbollah et à apaiser les relations avec le tandem chiite tout en conservant une ligne gouvernementale tournée vers les chantiers internes.
Naim Kassem : dénonciation des ingérences extérieures
Le secrétaire général du Hezbollah, Naim Kassem, s’est exprimé lors d’une réunion du Conseil politique du parti. Il a fustigé, selon Al Akhbar (03/06/2025), les « pressions occidentales visant à transformer le Liban en zone tampon des conflits régionaux ». Il a ajouté : « Toute tentative de conditionner l’aide à une modification de notre position stratégique est vouée à l’échec. »
Al Diyar (03/06/2025) rapporte qu’il a également déclaré : « Nous ne désarmerons pas sous la contrainte ni par chantage diplomatique. Nous participons à la défense du Liban avec loyauté et responsabilité. » Ce discours s’inscrit dans une logique de consolidation de la légitimité politique et militaire du parti, alors que le climat sécuritaire reste tendu au Sud.
Hussein Hajj Hassan : critique du modèle de gouvernance
Dans une interview diffusée par Al Akhbar (03/06/2025), Hussein Hajj Hassan, député du Hezbollah, a critiqué la fragmentation de l’action gouvernementale : « Chaque ministre agit comme s’il était le chef de son propre État. Il n’y a pas de coordination, ni de vision collective. »
Il a aussi mis en garde contre la tentation de « faire diversion avec des débats stériles sur le désarmement alors que le pays s’effondre socialement et économiquement. »
Ce propos reprend les critiques récurrentes de son parti sur l’inefficacité de l’État et son incapacité à affronter les priorités de la population.
Mohamed Raad : position sur les relations présidentielles
Mohamed Raad, président du bloc parlementaire du Hezbollah, a commenté les récents échanges entre Joseph Aoun et Nawaf Salam dans une déclaration publiée par Al Sharq (03/06/2025). Il a déclaré : « Le dialogue est toujours préférable au bras de fer. Nous saluons la posture équilibrée du président de la République et attendons que ce positionnement se traduise par une action concrète. »
Selon Al Joumhouriyat (03/06/2025), ces propos ont été bien reçus par le palais de Baabda, où l’on souligne que l’objectif reste d’« éviter les points de rupture institutionnels sans céder sur les fondamentaux. »
Critiques de l’opposition parlementaire
Des voix de l’opposition ont également pris la parole. Michel Moawad a déclaré dans Al Liwa’ (03/06/2025) que « le gouvernement ne peut prétendre reconstruire sans appliquer la loi dans son entièreté, y compris en matière de désarmement illégal. » De son côté, Paula Yacoubian a qualifié les dernières réunions interinstitutionnelles de « théâtre diplomatique improductif » dans une déclaration reprise par Al Nahar (03/06/2025).
Firas Abiad, ancien ministre de la Santé, a insisté dans une tribune publiée dans Al Akhbar (03/06/2025) sur la nécessité de prioriser les réformes structurelles : « Nous avons assez attendu. Le pays a besoin d’une réforme de la justice, d’un système de santé digne et d’un filet social qui ne soit pas électoraliste. »
Discours implicites : l’effet des silences
Al Diyar (03/06/2025) observe enfin que plusieurs figures politiques majeures sont restées silencieuses, notamment le chef des Forces libanaises Samir Geagea et le leader du Courant patriotique libre Gebran Bassil. Ce silence est interprété comme une posture d’attente stratégique face à une situation encore fluide.
La presse évoque également l’absence de réactions officielles du président du Parlement Nabih Berri, malgré son rôle central dans les rapprochements en cours. Ce silence pourrait, selon les analystes cités par Al Sharq (03/06/2025), refléter une volonté de préserver une image de médiateur au-dessus des clivages.
Diplomatie : réalignements internationaux et calculs d’influence
Le 3 juin 2025, la scène diplomatique libanaise est traversée par une série de signaux ambigus émanant à la fois de Téhéran, Washington et des capitales du Golfe. Le Liban apparaît comme un carrefour de tensions géopolitiques, où se joue une partie plus large sur l’équilibre régional, les réseaux de pouvoir et les stratégies d’alignement. Les prises de position officielles, les visites annoncées et les déclarations relayées dans Al Akhbar (03/06/2025), Al Diyar (03/06/2025), Al Sharq (03/06/2025), Al Joumhouriyat (03/06/2025) et Al Liwa’ (03/06/2025) éclairent les dynamiques en cours.
Une tournée iranienne pour redéfinir les alliances
Abbas Araghchi, ministre iranien des Affaires étrangères, a annoncé une visite à Beyrouth dans le cadre d’une tournée diplomatique visant à informer les alliés régionaux de la position iranienne après l’échec des négociations nucléaires avec les États-Unis. Selon Al Diyar (03/06/2025), la tournée inclura également Damas, Bagdad et Doha.
Cette visite survient dans un contexte de durcissement du ton iranien. Araghchi, cité dans Al Quds (03/06/2025), a dénoncé les conditions américaines comme étant « irréalistes, unilatérales et contraires au droit des peuples à développer leur technologie civile. » Il a aussi réaffirmé que « toute tentative d’imposer une vision sécuritaire au Liban ne saurait être acceptée ni par l’Iran, ni par ses partenaires régionaux. »
Le choix de commencer cette tournée par Beyrouth, d’après Al Akhbar (03/06/2025), n’est pas anodin. Il reflète le rôle central que l’Iran attribue au Liban dans la gestion de l’axe de résistance, mais aussi la volonté de tester les marges d’indépendance de Joseph Aoun et Nawaf Salam face aux pressions américaines.
La diplomatie américaine réajuste ses leviers
Simultanément, les États-Unis semblent redéfinir leur stratégie diplomatique au Liban. Al Joumhouriyat (03/06/2025) rapporte que la diplomate Morgan Ortagus, responsable du dossier libanais au département d’État, pourrait être remplacée dans les prochains jours. Son départ anticipé serait motivé par une volonté de renforcer la coordination avec Tel-Aviv et de concentrer les efforts sur les dossiers militaires et sécuritaires.
Un responsable américain cité dans Al Sharq Al Awsat (03/06/2025) précise que « la situation au Liban ne peut être gérée de manière isolée du théâtre sud-syrien et des frontières du Golan. » Cette déclaration renforce l’idée que Washington perçoit le Liban non plus comme une entité autonome, mais comme un sous-dossier de la stratégie sécuritaire globale au Levant.
La perspective d’un changement d’interlocuteur américain inquiète plusieurs acteurs politiques libanais. D’après Al Liwa’ (03/06/2025), cette transition pourrait entraîner une radicalisation des exigences américaines sur le plan de la sécurité intérieure, avec une insistance sur le retrait de l’influence iranienne, perçue comme condition à l’octroi d’aides financières.
Coordination entre l’armée libanaise et la FINUL
La presse relève également l’évolution des relations entre l’armée libanaise et la FINUL, notamment à la suite du redéploiement militaire opéré au Sud. Al Akhbar (03/06/2025) mentionne que ce mouvement, bien que conforme à l’accord de cessez-le-feu, a provoqué des tensions au sein des structures diplomatiques des Nations unies. Certains diplomates auraient exprimé leur inquiétude sur un possible contournement du cadre d’intervention de la FINUL par l’armée libanaise.
Joseph Aoun, selon Al Diyar (03/06/2025), aurait reçu plusieurs messages de soutien discrets de pays européens, qui considèrent ce repositionnement comme un acte de souveraineté maîtrisée. Toutefois, la position française reste ambiguë. Un diplomate cité par Al Sharq (03/06/2025) affirme que « Paris s’inquiète de la politisation croissante des mouvements militaires, y compris ceux coordonnés avec la FINUL. »
L’ambassadeur de France à Beyrouth, dans une déclaration à huis clos rapportée par Al Joumhouriyat (03/06/2025), aurait exprimé son attachement à la neutralité de l’armée, tout en appelant à une clarification rapide des intentions gouvernementales quant à la stratégie de sécurité nationale.
Dialogue indirect avec les puissances du Golfe
Le Conseil de coopération du Golfe, réuni le même jour à Koweït, a émis un communiqué critique sur la situation au Liban. Selon Al Sharq Al Awsat (03/06/2025), le communiqué dénonce « l’absence de distance claire entre les institutions de l’État libanais et les groupes armés opérant à l’intérieur de ses frontières. »
Nawaf Salam aurait tenté, selon Al Liwa’ (03/06/2025), d’initier une reprise des contacts avec les émissaires du Golfe afin de négocier un retour de l’aide financière suspendue depuis 2021. Un diplomate émirati aurait toutefois posé comme condition préalable « des garanties de neutralité militaire et diplomatique du Liban vis-à-vis des axes régionaux. »
Cette exigence est jugée inacceptable par plusieurs figures du gouvernement, notamment le ministre des Affaires étrangères, qui a déclaré dans Al Akhbar (03/06/2025) : « Le Liban n’est pas un terrain neutre. Il est un acteur souverain qui choisit ses alliances. »
L’Europe à la recherche d’un rôle stabilisateur
Face aux tensions grandissantes entre Washington, Téhéran et les pays du Golfe, plusieurs diplomaties européennes tentent de se positionner comme médiatrices. Al Diyar (03/06/2025) rapporte que le chef de la diplomatie allemande a appelé Joseph Aoun pour proposer une mission d’observation européenne sur les réformes institutionnelles et judiciaires en cours.
Par ailleurs, le représentant de l’Union européenne à Beyrouth a proposé d’organiser une conférence de soutien à la réforme judiciaire, sans condition politique. Cette initiative, reprise par Al Sharq (03/06/2025), serait en phase de coordination avec le palais présidentiel et le ministère de la Justice.
Les diplomates européens soulignent que leur objectif est de ne pas apparaître comme un substitut aux financements du Golfe ou aux médiations régionales, mais comme un partenaire technique neutre.
Tensions internes autour des orientations diplomatiques
Al Akhbar (03/06/2025) note que les divergences sur les orientations diplomatiques du pays suscitent aussi des tensions en interne. Certains ministres favorables à un alignement occidental accusent leurs collègues d’entretenir des relations opaques avec l’Iran et la Syrie. À l’inverse, d’autres membres du gouvernement dénoncent ce qu’ils appellent une « sujétion volontaire » aux diktats étrangers.
Nawaf Salam, lors d’un échange avec la presse relayé par Al Joumhouriyat (03/06/2025), a tenté de calmer les esprits : « Le Liban n’a pas besoin de choisir entre les axes. Il a besoin de respiration politique et d’alliés qui respectent son indépendance. »
Politique internationale : Gaza au cœur des tensions, Ukraine entre stagnation et espoirs, l’Amérique secouée
Les développements internationaux au 3 juin 2025 se structurent autour de trois axes principaux : l’aggravation continue de la situation humanitaire dans la bande de Gaza, les négociations au point mort entre Kyiv et Moscou sur le front ukrainien, et une série d’événements sécuritaires aux États-Unis à forte charge politique. Ces sujets sont traités dans Al Quds (03/06/2025), Al Sharq Al Awsat (03/06/2025), Al Joumhouriyat (03/06/2025) et Al Diyar (03/06/2025).
Gaza : bilan humain alarmant et pressions diplomatiques croissantes
Le ministère de la Santé à Gaza, cité par Al Quds (03/06/2025), fait état d’un bilan qui atteint 54 470 morts et plus de 124 000 blessés depuis le 7 octobre 2023. Le journal souligne que plus de 70 % des victimes sont des femmes et des enfants. Les infrastructures hospitalières, déjà partiellement détruites, sont incapables de répondre à l’afflux de blessés.
Une attaque particulièrement meurtrière a visé la zone de Jabalia, où un missile antichar aurait détruit un véhicule militaire israélien, provoquant la mort de trois soldats. En représailles, l’armée israélienne a multiplié les frappes, selon Al Sharq Al Awsat (03/06/2025), notamment à Khan Younès et Rafah. Un point de distribution alimentaire a été ciblé par les tirs, faisant au moins trois morts civils.
Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, a déclaré que les violences actuelles à Gaza « dépassent toute limite acceptable en droit international humanitaire », selon les propos rapportés par Al Sharq Al Awsat (03/06/2025). Il a exigé une enquête indépendante et immédiate sur les frappes touchant les civils et les infrastructures humanitaires.
Le Conseil des ministres des pays du Golfe, réuni à Koweït, a appelé à l’adoption d’une résolution sous Chapitre VII du Conseil de sécurité, visant à contraindre Israël à accepter une trêve, à lever le blocus et à autoriser l’entrée massive d’aide humanitaire, toujours selon la même source.
Impasse diplomatique sur le front ukrainien
Les négociations russo-ukrainiennes qui se sont déroulées à Istanbul n’ont donné lieu à aucune percée. Selon Al Quds (03/06/2025), la Russie a présenté deux options : un retrait ukrainien complet des quatre régions contestées, ou un accord global incluant des garanties de neutralité, la reconnaissance du statut des territoires annexés, et la fin de toute coopération militaire avec l’OTAN.
Le ministre ukrainien de la Défense, Roussam Omorov, a rejeté ces propositions, affirmant que « seule une décision présidentielle peut être prise sur les questions de souveraineté nationale. » Il a indiqué que Kyiv est ouvert à un échange de prisonniers et à une coordination humanitaire sur certaines zones de front, mais pas à un accord de paix dans ces conditions.
Al Joumhouriyat (03/06/2025) rapporte que le président ukrainien Volodymyr Zelensky reste inflexible, tout en explorant des options diplomatiques parallèles avec la Turquie, la France et l’Allemagne. Les observateurs sur place soulignent l’inefficacité croissante de la médiation turque, notamment face à la montée des opérations militaires sur le terrain.
Al Diyar (03/06/2025) note que, malgré l’impasse, des discussions techniques sur la reconstruction post-conflit ont débuté avec le soutien discret de la Banque mondiale. Ces initiatives sont cependant perçues comme prématurées, alors que les bombardements se poursuivent sur les villes ukrainiennes de l’est.
États-Unis : acte violent à Boulder et retour des tensions communautaires
Aux États-Unis, une attaque au cocktail Molotov a eu lieu à Boulder, dans l’État du Colorado, ciblant une manifestation de soutien à Israël. Selon Al Sharq Al Awsat (03/06/2025), l’assaillant, un ressortissant égyptien vivant en situation irrégulière, aurait lancé plusieurs engins incendiaires en criant « Palestine libre » et « mort aux sionistes ».
L’attaque a fait huit blessés, dont trois dans un état critique. Les autorités ont qualifié l’événement d’acte terroriste à motivation idéologique. Le FBI a ouvert une enquête pour déterminer les éventuelles ramifications internationales de cette attaque.
Le président Donald Trump a réagi en condamnant « un acte de barbarie contre la liberté d’expression sur le sol américain ». Il a promis de renforcer les contrôles migratoires et d’engager une réforme législative pour limiter l’octroi de visas aux ressortissants de pays considérés comme « à risque idéologique élevé ».
Al Sharq Al Awsat (03/06/2025) rappelle qu’un autre attentat a eu lieu une semaine auparavant contre l’ambassade d’Israël à Washington, faisant deux morts parmi les employés. Ces attaques relancent le débat sur l’antisémitisme, les tensions raciales et les effets de la politique américaine au Proche-Orient.
Des représentants d’organisations juives américaines, cités dans la même édition, appellent à une protection renforcée des lieux de culte et des rassemblements communautaires. À l’inverse, des organisations pro-palestiniennes dénoncent une « stigmatisation systématique » des musulmans et des Arabes dans les discours politiques.
Mobilisation diplomatique autour de la bande de Gaza
En parallèle, plusieurs chancelleries, dont celles de France, d’Allemagne, de Turquie et du Brésil, multiplient les initiatives pour tenter de mettre fin aux violences à Gaza. Le ministre français des Affaires étrangères aurait proposé la tenue d’une conférence internationale pour la paix à Paris, selon Al Sharq Al Awsat (03/06/2025).
La Turquie a proposé une « trêve humanitaire coordonnée » à soumettre au Conseil de sécurité de l’ONU. Selon Al Quds (03/06/2025), cette proposition prévoit un arrêt des hostilités de quinze jours, une évacuation humanitaire partielle des blessés vers l’Égypte et la Jordanie, et une inspection internationale des zones de conflit.
Les États-Unis auraient opposé une fin de non-recevoir à ce projet, le jugeant « prématuré et déconnecté des réalités opérationnelles sur le terrain », toujours selon Al Quds (03/06/2025). L’administration Trump reste alignée sur les positions israéliennes concernant la nécessité d’éradiquer les groupes armés avant toute trêve durable.
Al Diyar (03/06/2025) rapporte enfin que la Chine a proposé d’accueillir des pourparlers multilatéraux à Pékin, incluant Israël, l’Autorité palestinienne, l’Égypte, la Jordanie, l’Iran et des représentants de l’ONU. Cette proposition n’a pour l’instant reçu aucun soutien explicite des parties concernées.
Justice : paralysie judiciaire, promesses de réforme et pressions internationales
La situation de la justice libanaise au 3 juin 2025 se caractérise par une paralysie persistante des principales institutions judiciaires, une absence de consensus sur les nominations stratégiques, et une montée des critiques internes et externes sur le fonctionnement des tribunaux. Les journaux Al Akhbar (03/06/2025), Al Diyar (03/06/2025), Al Joumhouriyat (03/06/2025), Al Sharq (03/06/2025) et Al Liwa’ (03/06/2025) documentent les tensions entre les sphères exécutive et judiciaire, les accusations de blocage partisan, ainsi que les appels renouvelés à une réforme structurelle du système.
Blocage des nominations et tensions au sein du Conseil supérieur de la magistrature
Selon Al Joumhouriyat (03/06/2025), les postes à la tête de la Cour de cassation, du parquet de la République, et du Conseil supérieur de la magistrature restent vacants ou occupés par intérim. Aucune réunion plénière du Conseil n’a été convoquée depuis deux mois, en raison de l’impossibilité d’obtenir un quorum qualifié.
Cette inertie est attribuée à des désaccords entre les membres proches de formations politiques rivales, notamment sur la nomination du premier président de la Cour de cassation. Al Sharq (03/06/2025) rapporte que certains magistrats se sont exprimés anonymement, qualifiant la situation de « prise en otage institutionnelle ». Ils dénoncent un climat d’intimidation et une instrumentalisation des procédures disciplinaires.
Le ministre de la Justice, Adil Nassar, a affirmé dans Al Diyar (03/06/2025) que « l’absence de nominations affaiblit la crédibilité de l’État » et a appelé à un compromis politique pour sortir de l’impasse. Il a proposé la création d’un comité temporaire de supervision judiciaire, une mesure jugée anticonstitutionnelle par plusieurs juristes cités dans le même journal.
Déclarations présidentielles sur la lutte contre la corruption
Le président Joseph Aoun, lors d’un événement à Baabda, a évoqué le rôle de la justice dans la lutte contre la corruption. Selon Al Liwa’ (03/06/2025), il a déclaré : « Il n’y aura pas de réforme sans indépendance judiciaire. Aucun responsable ne doit être au-dessus des lois, et aucune affiliation politique ne peut protéger un accusé. »
Al Akhbar (03/06/2025) précise que cette déclaration intervient après des rumeurs sur l’abandon de plusieurs dossiers sensibles, notamment ceux concernant les détournements de fonds dans le secteur portuaire et les contrats publics. Des proches du président cités dans le même journal affirment que Joseph Aoun envisage de transmettre des directives au gouvernement pour relancer les procédures.
Affaires sensibles en attente
Plusieurs dossiers à haute visibilité sont à l’arrêt. Al Diyar (03/06/2025) mentionne l’affaire du détournement de subventions agricoles, impliquant des hauts fonctionnaires du ministère de l’Agriculture. Le juge d’instruction en charge du dossier n’a toujours pas obtenu l’autorisation d’interroger les suspects protégés par l’immunité administrative.
Un autre dossier concerne les marchés publics liés à la reconstruction de l’aéroport de Beyrouth. Selon Al Joumhouriyat (03/06/2025), des contrats attribués sans appel d’offres à des entreprises proches de plusieurs anciens ministres font l’objet d’une plainte déposée par un collectif d’avocats. Le parquet n’a pas encore ordonné l’ouverture d’une instruction, invoquant des « vérifications préalables ».
Ces retards sont critiqués par plusieurs ONG locales, dont Legal Agenda, qui dénonce dans une note publiée par Al Sharq (03/06/2025) une « culture de l’impunité institutionnalisée ».
Pressions internationales sur la réforme judiciaire
La communauté internationale intensifie ses pressions pour une réforme structurelle du système judiciaire. Le représentant de l’Union européenne à Beyrouth a rappelé, dans une déclaration relayée par Al Liwa’ (03/06/2025), que « l’indépendance de la justice est une condition sine qua non pour tout soutien budgétaire sectoriel ». Il a indiqué que Bruxelles suspendrait les aides destinées à la modernisation des tribunaux si aucune avancée n’était constatée avant la fin de l’année.
La Banque mondiale, selon Al Sharq (03/06/2025), a adressé un mémorandum au ministère de la Justice pour réclamer des garanties sur la transparence des nominations, le financement indépendant de l’École de la magistrature, et l’accès public aux décisions judiciaires.
Le Conseil de sécurité de l’ONU, dans son dernier rapport trimestriel, mentionné par Al Diyar (03/06/2025), s’inquiète du « risque de désagrégation de l’ordre judiciaire au Liban » et invite les autorités à mettre en œuvre les recommandations du Groupe d’experts pour l’intégrité institutionnelle.
Divisions internes entre magistrats
Au sein même du corps judiciaire, les tensions s’accentuent. Al Joumhouriyat (03/06/2025) fait état d’une fracture entre les magistrats appelant à une grève générale pour protester contre les ingérences politiques, et ceux favorables à une stratégie de négociation avec le gouvernement.
Des assemblées extraordinaires ont eu lieu au palais de justice de Beyrouth et dans les tribunaux de Tripoli et Zahle. Un juge d’instruction cité par Al Akhbar (03/06/2025) déplore « une manipulation constante des affectations judiciaires selon des logiques clientélistes ». Il ajoute : « Le citoyen n’a plus confiance en la justice, et c’est le fondement même de l’État qui est en danger. »
Initiatives locales pour relancer la transparence
Face à l’inertie institutionnelle, des initiatives citoyennes émergent. Al Liwa’ (03/06/2025) rapporte la création d’un Observatoire de la justice financé par un consortium d’ONG libanaises. L’objectif est de surveiller l’avancement des dossiers sensibles, d’établir des indicateurs de transparence, et de publier des rapports mensuels.
Ce dispositif s’inspire de modèles existants en Tunisie et au Maroc. Il prévoit aussi de former des journalistes spécialisés pour couvrir les affaires judiciaires avec rigueur et indépendance. Le premier rapport publié mentionne que sur vingt dossiers de corruption signalés en 2024, seuls deux ont conduit à une mise en examen.
Société : fractures sociales, revendications et réalités quotidiennes au Liban
Le paysage social libanais du 3 juin 2025 se révèle marqué par une succession de tensions locales, de violences ordinaires et de désillusions collectives. Les articles de Al Akhbar (03/06/2025), Al Liwa’ (03/06/2025), Al Bina’ (03/06/2025), Ad Diyar (03/06/2025) et Nahar (03/06/2025) illustrent les nombreuses crises sociales simultanées que traverse le pays : violences domestiques, précarité alimentaire, drames liés à l’absence de services publics, ainsi que des formes de mobilisation discrètes de la société civile.
Accidents mortels et tensions sécuritaires dans les zones rurales
Al Akhbar (03/06/2025) rapporte la mort de deux enfants dans la Békaa, fauchés par un camion sans freins dans une zone non équipée de feux de signalisation. La route, selon les habitants, fait régulièrement des victimes sans qu’aucune mesure n’ait été prise par les autorités locales. Un parent d’élève cité par le journal déclare : « Nous enterrons nos enfants pour la troisième fois en deux mois. Ni panneau, ni ralentisseur, ni présence policière. »
Toujours dans la région de Zahlé, un conflit tribal a dégénéré en affrontements armés entre deux familles, entraînant la mort d’un jeune homme de 23 ans, selon Al Liwa’ (03/06/2025). L’armée a été déployée pour éviter toute escalade, mais les témoins évoquent un climat de vengeance latente, dans un contexte où les structures de médiation traditionnelles sont en perte d’influence.
Violence domestique et féminicide à Beyrouth
Nahar (03/06/2025) consacre un reportage à un cas de féminicide survenu dans le quartier de Tareek el Jdideh, où une jeune femme de 28 ans a été tuée par son époux après une dispute familiale. L’agresseur s’est rendu à la police le lendemain, affirmant un « geste incontrôlé ». Ce drame, le quatrième en un mois, relance le débat sur l’inefficacité des mesures de protection des victimes de violences conjugales.
L’association Kafa, citée dans Al Bina’ (03/06/2025), demande l’adoption immédiate d’une législation renforçant l’éloignement des conjoints violents et l’augmentation du budget alloué aux centres d’accueil. Le ministère des Affaires sociales, interrogé par Ad Diyar (03/06/2025), a affirmé qu’un « plan de lutte contre les violences intrafamiliales » serait prêt d’ici la fin de l’année, sans apporter de garanties budgétaires.
Précarité alimentaire et retour de la mendicité infantile
Dans les quartiers périphériques de Tripoli, Al Bina’ (03/06/2025) observe une augmentation alarmante du nombre d’enfants en situation de mendicité. Selon les ONG locales, des centaines de familles ont été poussées à envoyer leurs enfants dans les rues après la suppression des aides ponctuelles fournies en 2024 par les agences internationales.
Des témoignages recueillis par le journal évoquent des enfants de moins de 10 ans dormant dans des parkings ou dans des escaliers d’immeubles. Un agent municipal cité par Al Akhbar (03/06/2025) déclare : « Nous n’avons ni instructions, ni moyens. Ces enfants deviennent invisibles pour l’État. »
Le Programme alimentaire mondial a publié un rapport interne, relayé par Al Liwa’ (03/06/2025), faisant état d’une aggravation de l’insécurité alimentaire, avec 32 % des ménages libanais en situation de privation régulière de repas. L’absence de subventions et la flambée des prix alimentaires expliquent en grande partie cette dégradation.
Santé publique et hôpitaux en sous-capacité
Ad Diyar (03/06/2025) rapporte la mort d’un nourrisson à l’hôpital public de Saïda, faute de respirateur disponible. L’enfant, atteint d’une bronchiolite aiguë, n’a pu être transféré dans le privé, la famille n’ayant pas les moyens de payer l’avance exigée. Ce cas s’ajoute à une série d’incidents similaires signalés par les hôpitaux de Nabatieh, Hermel et Zahlé.
Le ministère de la Santé a promis une enquête, mais selon Nahar (03/06/2025), l’administration centrale n’a toujours pas débloqué les fonds nécessaires à l’achat de matériel médical. Le Syndicat des hôpitaux publics affirme que « 60 % des équipements de réanimation sont obsolètes ou hors service ».
Par ailleurs, Al Akhbar (03/06/2025) indique que la fuite des infirmiers et des médecins vers le secteur privé ou vers l’étranger se poursuit, aggravant le manque de personnel dans les centres publics. Cette hémorragie concerne aussi les services d’urgence, de chirurgie et de pédiatrie.
Éducation et fermeture d’écoles publiques
Selon Al Liwa’ (03/06/2025), une dizaine d’écoles publiques ont suspendu les cours en mai 2025 en raison de retards de paiement des salaires du personnel enseignant. Des enseignants en grève dans la région de Akkar affirment n’avoir reçu qu’un mois de salaire sur les cinq derniers. Les élèves sont, pour la plupart, livrés à eux-mêmes ou contraints d’abandonner leur scolarité.
Le ministère de l’Éducation n’a pas publié de calendrier de rattrapage. Al Bina’ (03/06/2025) note que les écoles privées, elles aussi fragilisées, voient affluer des élèves sans pouvoir élargir leurs capacités d’accueil, faute de financement.
Une institutrice interrogée par Ad Diyar (03/06/2025) déclare : « Je n’enseigne plus. Je suis devenue assistante sociale, conseillère en traumatologie et médiatrice familiale à plein temps. » Le taux d’absentéisme scolaire dépasse les 30 % dans certaines zones rurales, selon les chiffres obtenus par Nahar (03/06/2025).
Initiatives communautaires et solidarité informelle
Malgré ce contexte, plusieurs initiatives citoyennes émergent. À Tyr, un collectif de jeunes diplômés sans emploi a transformé une ancienne salle municipale en centre de soutien scolaire bénévole, accueillant 60 enfants par jour, selon Al Liwa’ (03/06/2025). L’initiative est autofinancée et appuyée par des commerçants locaux.
À Beyrouth, une coopérative de femmes de Chiyah, mise en lumière par Al Akhbar (03/06/2025), vend des plats traditionnels à prix coûtant pour soutenir l’alimentation des familles monoparentales. Une bénévole déclare : « Nous ne sommes pas une association. Nous sommes des voisines qui refusent de voir nos enfants affamés. »
Culture : célébrations artistiques, mémoire collective et dynamiques locales
La scène culturelle libanaise s’est animée en ce début juin 2025 autour d’événements commémoratifs, de festivals artistiques, de concerts populaires et de projets architecturaux urbains. Les journaux Al Akhbar (03/06/2025), Nahar (03/06/2025) et Al Sharq Al Awsat (03/06/2025) relatent une effervescence à la fois artistique et mémorielle. En filigrane, ces manifestations soulignent la résistance culturelle face aux crises socioéconomiques et politiques, mais aussi les limites du soutien institutionnel.
Hommage à Samir Kassir : entre mémoire politique et création contemporaine
Le journal Nahar (03/06/2025) consacre une large part de sa couverture à la dix-septième édition du « Festival de Printemps de Beyrouth », organisé par la Fondation Samir Kassir, à l’occasion du vingtième anniversaire de l’assassinat du journaliste et historien libanais. L’événement phare, intitulé Bayān al-Ḥulm (Déclaration du rêve), est une installation artistique en plein air de Roy Dib, exposée du 1er au 8 juin 2025 sur la place Samir Kassir. Le dispositif immersif mêle sons, archives vidéo et textes inédits, avec pour but de rappeler le combat du journaliste pour la liberté d’expression dans un Liban post-syrien.
Le quotidien cite plusieurs visiteurs émus par cette œuvre qui transforme l’espace urbain en lieu de mémoire critique. Un étudiant déclare : « Pour nous qui n’avons pas connu Samir Kassir, cette œuvre nous fait ressentir ce qu’il défendait. » Les organisateurs soulignent que l’installation « ne cherche pas à sanctifier le passé mais à réactiver les engagements d’hier dans les luttes d’aujourd’hui ».
« Rabi’ al-Arḍ » : un festival universitaire au service de la vie artistique
Al Akhbar (03/06/2025) revient sur la seconde édition du festival « Rabi’ al-Arḍ » (Printemps de la Terre), organisé par la Faculté des beaux-arts et d’architecture de l’Université libanaise à Hadath. L’événement, prévu pour le 5 juin 2025, propose des spectacles théâtraux, des projections de courts-métrages et des concerts. Placé sous le patronage du recteur Bassam Badran, le festival est présenté comme une « affirmation de l’importance de la créativité face aux conditions difficiles que traverse le Liban ».
Le programme prévoit notamment une rencontre avec l’acteur et metteur en scène Georges Khabbaz, invité d’honneur, qui dialoguera avec les étudiants sur les défis de la création dans un pays en crise. En parallèle, le chœur de l’université, accompagné du chanteur Khaled Abdallah, interprétera un répertoire mêlant chansons patrimoniales et compositions engagées. Al Akhbar (03/06/2025) souligne que cette programmation, entièrement conçue par les étudiants, incarne une volonté de résilience culturelle.
Patrimoine urbain et écologie culturelle : le lancement du « Observatoire de l’Architecture et de la Ville »
Le même journal (Al Akhbar, 03/06/2025) annonce la tenue d’un séminaire le 4 juin à Beit Beirut (Sodeco), marquant le lancement de l’« Observatoire de l’Architecture et de la Ville ». L’initiative, soutenue par plusieurs groupes d’architectes et de chercheurs, vise à créer un espace de débat sur les politiques urbaines à Beyrouth. Ce premier événement, ouvert au public, s’articule autour des enjeux de la mobilité urbaine, de la gestion de l’eau et de l’énergie, et de la protection du patrimoine bâti.
L’objectif est de fédérer les initiatives locales face à ce que les organisateurs appellent « l’effondrement silencieux de la ville ». Le projet se veut interdisciplinaire, réunissant universitaires, artistes, urbanistes et citoyens. Cette approche vise à défendre une ville « humaine, inclusive et résiliente », dans un contexte de précarité croissante et de désengagement de l’État.
Soirée musicale : Naïm al-Asmar célèbre les icônes de la chanson arabe
Toujours dans Al Akhbar (03/06/2025), une annonce met en lumière le concert à venir de Naïm al-Asmar, prévu le 7 juin sous le titre ʿAlā Jamr al-Nār (Sur les braises du feu). L’événement est présenté comme un hommage à deux figures majeures du patrimoine musical arabe : le compositeur égyptien Zakaria Ahmad et le poète tunisien Mahmoud Bayram al-Tunisi. Le chanteur interprétera des classiques tels que Ana Fī Intiẓārak, Ḥabībī Yasʿad Awqātak et Yā ʿAyn Yā ʿAynī.
Le programme revendique une dimension pédagogique et patrimoniale, dans le but de transmettre un pan de la culture musicale arabe aux jeunes générations. Selon les organisateurs, cette soirée musicale vise aussi à « raviver la mémoire collective à travers la beauté du verbe et de la mélodie ».
Concert à Beyrouth : Georges Nehme revisite les géants du tarab
Le journal Al Sharq Al Awsat (03/06/2025) consacre un article au concert donné par le chanteur Georges Nehme au centre Beirut Hall. Devant un public nombreux et enthousiaste, l’artiste a interprété un répertoire mêlant ses propres compositions et des reprises de grands noms du tarab libanais. L’article précise que le public était majoritairement composé de jeunes gens, confirmant selon le journal « un regain d’intérêt pour les formes musicales classiques et exigeantes ».
Le critique musical cité souligne la justesse vocale de Nehme et la qualité de l’accompagnement orchestral, qui a su restituer l’atmosphère des grandes soirées musicales du siècle passé. Ce concert est présenté comme un « pont générationnel » entre mémoire et actualité.
Art visuel et engagement : exposition d’Ahmad Mehanna à l’Université Américaine de Beyrouth
Al Akhbar (03/06/2025) rapporte également l’exposition d’Ahmad Mehanna à la bibliothèque Jafet de l’Université Américaine de Beyrouth. L’artiste y présente une série de toiles sous le thème « humanité en ruine », centrée sur les conséquences humanitaires des conflits armés. L’exposition, déjà montrée à Gaza puis déplacée à Beyrouth, fait partie d’un projet plus vaste soutenu par une initiative artistique appelée « Gens d’urgence ».
L’exposition rend hommage aux soignants qui ont risqué leur vie dans des zones de guerre. Une partie des bénéfices des ventes est reversée à des ONG médicales. L’artiste, interrogé dans l’article, déclare : « Je veux que l’art pleure ce que les politiques ignorent. »
Sport : compétitions locales, succès individuels et dynamique fédérative
L’actualité sportive libanaise du 3 juin 2025, telle que rapportée dans Ad Diyar (03/06/2025) et Al Liwa’ (03/06/2025), met en lumière à la fois les efforts fédératifs autour de disciplines moins médiatisées comme le karaté, les performances individuelles d’athlètes dans les championnats régionaux, ainsi que la réorganisation progressive des ligues nationales de football et de basketball. Ce dynamisme sportif s’inscrit dans un contexte économique difficile, qui ne semble pas entamer l’élan des clubs et des fédérations.
Tournoi de karaté à Beyrouth : mise en valeur des jeunes talents
Ad Diyar (03/06/2025) consacre un article à un tournoi national de karaté organisé à Beyrouth par la Fédération libanaise de karaté, en partenariat avec le ministère de la Jeunesse et des Sports. L’événement, qui s’est tenu au centre culturel de Furn el Chebbak, a réuni plus de 250 jeunes athlètes issus de 40 clubs affiliés. Cette compétition annuelle, suspendue depuis 2021 en raison de la pandémie puis de la crise économique, marque un retour très attendu des confrontations nationales.
Selon les organisateurs cités par le journal, cette édition a permis de détecter « un niveau technique remarquable » chez plusieurs participants âgés de moins de 18 ans. L’entraîneur du club Al Quds a déclaré : « Malgré le manque de moyens, nous constatons une progression très nette du niveau d’engagement et de discipline. » L’événement a été conclu par une cérémonie de remise de médailles en présence du président de la Fédération, Fadi Haddad, qui a annoncé la relance d’un programme de stages d’été pour les meilleurs athlètes.
Football libanais : fin de saison pour la Ligue A avec une surprise de taille
Le championnat de première division libanaise s’est achevé le 1er juin 2025 avec la victoire inattendue du club Tripoli FC, selon Al Liwa’ (03/06/2025). Ce dernier a battu le favori Ansar SC lors d’un match décisif joué au stade Camille Chamoun. Le score final de 3-2 a marqué un retournement spectaculaire en deuxième mi-temps, avec deux buts inscrits par le jeune attaquant Bilal Hammoud.
Le président de Tripoli FC a déclaré que cette victoire « redonne confiance au Nord du pays, souvent marginalisé dans les compétitions nationales ». Plusieurs observateurs, cités dans le même article, saluent « une gestion tactique audacieuse » de l’entraîneur Ghassan Nasrallah, qui a misé sur une rotation constante des lignes pour surprendre ses adversaires.
En revanche, le club Nejmeh a terminé en quatrième position, ce qui provoque des remous internes. Des rumeurs de démission du président du club, évoquées dans Ad Diyar (03/06/2025), n’ont pas été confirmées. La Fédération prévoit une réunion la semaine prochaine pour discuter des conditions du prochain mercato estival et de la nouvelle structure de la Coupe du Liban.
Basketball : le retour du club Riyadi en finale du championnat
Dans la Ligue nationale de basketball, Al Liwa’ (03/06/2025) indique que le club Riyadi s’est qualifié pour la finale après avoir battu Byblos SC en demi-finale retour. Le match, très serré, s’est joué sur un score de 77-75 grâce à un panier décisif de Karim Zein au buzzer. L’entraîneur du club s’est félicité du retour de la cohésion dans l’équipe après une saison 2023-2024 difficile.
La finale se tiendra le 6 juin contre le club Homenetmen, qualifié après un match sans appel contre Champville. Ce dernier a été éliminé malgré une performance remarquable du joueur américano-libanais Brian Mitchell, qui a inscrit 34 points. La Fédération, citée dans Ad Diyar (03/06/2025), souhaite organiser les finales à huis clos pour des raisons logistiques, une décision contestée par les supporters des deux camps.
Un joueur de Riyadi déclare : « Jouer sans public, c’est une perte pour le basket libanais, mais nous comprenons les difficultés actuelles. » La ligue nationale, en manque de sponsors, pourrait fusionner les catégories juniors et espoirs pour la saison prochaine, selon des sources internes à la Fédération.
Succès internationaux : le judoka Hassan Hayek médaillé à Tunis
Ad Diyar (03/06/2025) mentionne également la médaille d’argent remportée par le judoka libanais Hassan Hayek aux championnats interarabes à Tunis. Il s’agit de la première médaille libanaise dans cette compétition depuis 2018. Hayek, qui combat dans la catégorie des moins de 73 kg, s’est incliné en finale contre le Tunisien Youssef Habbassi.
L’athlète, interviewé par le journal, a dédié sa médaille « à la jeunesse libanaise privée de structures sportives adaptées. » Il a souligné l’absence de stages internationaux de préparation et l’obsolescence des équipements utilisés à Beyrouth pour son entraînement. La Fédération de judo a promis de déposer une demande de subvention auprès du ministère, mais sans garantie de réponse.
Le comité olympique libanais, toujours selon Al Liwa’ (03/06/2025), souhaite inscrire Hassan Hayek au programme de bourses internationales géré par le CIO, dans la perspective des qualifications pour les Jeux de Paris 2026.
Infrastructures sportives : la rénovation du stade de Zgharta annoncée
Enfin, la rubrique sports de Al Liwa’ (03/06/2025) annonce que le conseil municipal de Zgharta a approuvé le financement de la première phase de réhabilitation du stade local, inutilisé depuis 2021. Cette décision fait suite à une campagne de mobilisation citoyenne, relayée sur les réseaux sociaux et appuyée par plusieurs associations sportives régionales.
Le projet comprend la rénovation de la pelouse, l’équipement des vestiaires, la remise en service de l’éclairage nocturne et l’installation de gradins métalliques amovibles. Le coût total est estimé à 3 millions de livres libanaises, financé à 70 % par un partenariat avec la diaspora zghartienne aux États-Unis.
Un responsable municipal déclare : « Il ne s’agit pas seulement de sport. Il s’agit de donner à notre jeunesse un lieu pour se réunir, se défouler et croire en l’avenir. » Les travaux débuteront en juillet et devraient s’achever avant la fin de l’année 2025.
People : les figures libanaises à l’honneur entre reconnaissance, style et engagements
L’actualité people libanaise du 3 juin 2025, telle que rapportée dans Al Sharq Al Awsat (03/06/2025), Al Liwa’ (03/06/2025) et Ad Diyar (03/06/2025), met en lumière une série d’initiatives culturelles, artistiques et médiatiques portées par des personnalités d’origine libanaise. Ces dernières s’illustrent tant sur les scènes nationales qu’internationales, à travers des engagements sociaux, des hommages musicaux et des présences remarquées dans les grands événements publics.
Tania Kassis : un concert pour la paix et la coexistence
Al Sharq Al Awsat (03/06/2025) consacre un article à la chanteuse libanaise Tania Kassis, qui a donné un concert exceptionnel à l’Opéra de Beyrouth en l’honneur de la paix et de la coexistence interreligieuse. Intitulé « Hymne à la Tolérance », le spectacle a mêlé chants sacrés chrétiens et musulmans dans une mise en scène sobre et symbolique. L’artiste y a interprété notamment son célèbre titre Ave Maria Islamica, accompagné par un chœur mixte et un orchestre symphonique libanais.
Le spectacle a rassemblé un public diversifié, incluant des personnalités politiques, diplomatiques et religieuses. L’objectif affiché, selon Kassis citée dans le journal, était de « rappeler l’unité possible malgré la fragmentation actuelle du tissu social libanais ». L’événement a été retransmis en direct sur la chaîne nationale LBCI, signe de la reconnaissance institutionnelle dont bénéficie la chanteuse.
Ragheb Alama : entre tournée européenne et déclarations politiques
Ragheb Alama poursuit sa tournée européenne avec un concert à guichets fermés donné à Bruxelles, rapporté par Al Liwa’ (03/06/2025). Il y a interprété un mélange de ses anciens succès et de titres récents, dont Fi Hobbik Majnoun, qui figure dans le top 5 des classements au Liban. Dans un entretien accordé en marge du concert, il a abordé la situation au Liban, déclarant : « La culture reste le seul pont possible dans une mer de divisions politiques. »
Il a également critiqué, selon le journal, « l’exploitation de la misère du peuple par ceux qui prétendent le représenter ». Ces propos ont suscité des réactions contrastées sur les réseaux sociaux, certains saluant « une voix courageuse », d’autres dénonçant « l’instrumentalisation de la scène artistique à des fins partisanes ».
Dina Azar : retour dans les médias et promotion du design libanais
Ad Diyar (03/06/2025) annonce le retour de l’animatrice et ancienne Miss Liban Dina Azar dans une nouvelle émission télévisée consacrée au design intérieur et au patrimoine architectural. Intitulée Hayatak Helwé, l’émission est diffusée sur MTV Liban et mêle visites de maisons libanaises traditionnelles, conseils déco et interviews avec des architectes. L’objectif, selon Azar, est de « reconnecter les Libanais à la beauté de leur culture domestique ».
La première émission, diffusée le 1er juin, a mis à l’honneur une maison ancienne rénovée à Batroun. La présentatrice y souligne l’importance de la sauvegarde du patrimoine bâti, dans un pays marqué par l’exode et la perte de repères matériels. Le programme a été bien accueilli sur les réseaux sociaux, avec une forte interaction du public.
Designers libanais en vue lors de la Fashion Week de Milan
Deux stylistes libanaises, Rima Fakih et Nour Hage, ont été saluées par la presse internationale lors de la dernière Fashion Week de Milan, selon Al Sharq Al Awsat (03/06/2025). Rima Fakih a présenté une collection mêlant broderies traditionnelles et coupes contemporaines, inspirée des motifs géométriques de la montagne libanaise. Nour Hage, quant à elle, a mis en avant une ligne éthique de vêtements fabriqués en fibres naturelles, avec un partenariat avec des artisans de la région de Jezzine.
Leur présence à Milan est perçue comme une reconnaissance de la vitalité créative libanaise malgré les difficultés économiques. Elles ont toutes deux souligné, dans une conférence de presse, la nécessité de soutenir la formation artistique au Liban pour préserver ce rayonnement. Le ministère de la Culture a salué leur performance via un communiqué, sans pour autant annoncer de soutien financier spécifique.
Influenceurs libanais : nouvelles figures de la communication sociale
Al Liwa’ (03/06/2025) dresse un portrait croisé de trois influenceurs libanais qui marquent l’actualité numérique : Nour Arida, Dana Hourani et Elie Fahed. Leurs comptes sur Instagram et TikTok cumulent plusieurs millions d’abonnés et jouent un rôle structurant dans les campagnes de sensibilisation sociale. Nour Arida, connue pour son engagement féministe, a récemment lancé une série de vidéos sur les tabous liés à la sexualité au Liban.
Dana Hourani, quant à elle, conjugue sa carrière musicale à des prises de position esthétiques et sociales, en collaborant avec des marques engagées dans des causes humanitaires. Elie Fahed, réalisateur et vidéaste, publie des mini-films documentaires sur des figures anonymes du quotidien libanais, dans une démarche d’archivage émotionnel.
Ces personnalités sont régulièrement sollicitées par les ONG et institutions publiques pour des campagnes de sensibilisation. Toutefois, plusieurs critiques émergent aussi quant à la superficialité de certaines publications, accusées de détourner l’attention des urgences sociales du pays.
Honneurs internationaux : Nadine Labaki invitée d’honneur au Festival de Göteborg
Al Sharq Al Awsat (03/06/2025) indique que la réalisatrice libanaise Nadine Labaki a été choisie comme invitée d’honneur du Festival international du film de Göteborg, en Suède. Une rétrospective de ses œuvres, dont Capharnaümet Et maintenant on va où ?, y est projetée, accompagnée de débats sur le cinéma engagé dans le monde arabe. Labaki a déclaré dans son discours inaugural : « La fiction est parfois la seule manière de dire la vérité quand les faits sont confisqués. »
Elle a également été reçue par l’Institut suédois du cinéma, qui a annoncé le financement d’une future coproduction avec une société libanaise. Cet hommage confirme l’influence de la cinéaste à l’international et renforce le lien entre le Liban et les scènes culturelles européennes.