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Revue de presse du 23/04/25: décès du pape François et répercussions internationales et locales

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Le décès du pape François, survenu le lundi 21 avril 2025, continue de susciter des réactions à travers le monde, y compris au Liban. L’annonce a été relayée dans toutes les éditions du jour, notamment dans Al Joumhouriyat (23 avril 2025), Al Sharq (23 avril 2025), Al Liwa’ (23 avril 2025), Nahar (23 avril 2025) et Nahar Int’l (23 avril 2025). L’événement a été traité à la fois comme un moment historique et une source d’interrogations sur l’avenir de l’Église catholique.

Hommages internationaux et recueillement planétaire

Selon Nahar Int’l (23 avril 2025), le pape François est entré dans un coma irréversible dans la matinée du lundi, après avoir salué une dernière fois son infirmier personnel. Le site Vatican News, cité par le journal, a relaté que ses derniers instants ont été empreints de paix, sans douleurs apparentes. L’annonce officielle du décès a été suivie par un afflux de pèlerins sur la place Saint-Pierre, où une veillée spontanée s’est formée.

Les préparatifs pour ses funérailles prévues samedi à Rome ont été décrits dans Al Joumhouriyat (23 avril 2025), qui rapporte également une série d’hommages de leaders religieux et politiques du monde entier. Des chefs d’État et de gouvernement, notamment Emmanuel Macron, Donald Trump et Volodymyr Zelensky, ont confirmé leur présence. Al Liwa’ (23 avril 2025) précise que des centaines de milliers de fidèles sont attendus pour la cérémonie dirigée par le doyen du Collège des cardinaux.

Le quotidien Al Sharq (23 avril 2025) évoque quant à lui l’héritage spirituel du pape, en insistant sur son rôle dans la défense des plus démunis, son engagement pour le dialogue interreligieux et son opposition aux conflits armés. Il rappelle que François avait choisi de vivre dans une chambre modeste de la Maison Sainte-Marthe, refusant les appartements pontificaux traditionnels.

Réactions au Liban : entre hommage spirituel et enjeu diplomatique

Dans Al Sharq (23 avril 2025), le président de la République, Joseph Aoun, a exprimé ses condoléances au nom du peuple libanais, saluant « un homme de paix dont la voix résonnait au-delà des murs du Vatican ». Il a rappelé les liens historiques entre le Liban et le Saint-Siège, soulignant que le Vatican avait toujours soutenu la stabilité et la coexistence confessionnelle dans le pays.

Le patriarche maronite Bechara Raï a, selon le même journal, célébré une messe spéciale en la mémoire du défunt pontife, appelant à « perpétuer les valeurs de justice et de charité que François a incarnées ». Il a également encouragé la communauté chrétienne libanaise à se rendre en pèlerinage spirituel à l’église Saint-Joseph à Achrafieh, où un registre de condoléances a été ouvert.

Ad Diyar (23 avril 2025) évoque une perspective géopolitique, notant que la disparition du pape intervient à un moment de grande incertitude pour les chrétiens d’Orient. Le journal souligne que François avait plusieurs fois plaidé, notamment lors de son voyage historique en Irak en 2021, pour la protection des minorités religieuses au Proche-Orient, y compris au Liban.

Incertitudes sur la succession : le futur du Vatican en question

Selon Nahar Int’l (23 avril 2025), un conclave sera convoqué peu après les funérailles. Si aucun nom n’est officiellement en lice, plusieurs analystes cités dans le journal évoquent la possibilité d’un pape asiatique ou africain, marquant un tournant vers les périphéries chrétiennes. Le cardinal philippin Luis Antonio Tagle ou le cardinal ghanéen Peter Turkson sont régulièrement mentionnés dans les médias spécialisés.

Cette hypothèse est renforcée par Al Joumhouriyat (23 avril 2025), qui mentionne que le Saint-Siège pourrait vouloir donner un signal fort à l’Église mondiale en choisissant un successeur reflétant la croissance démographique du christianisme en dehors de l’Europe. Le journal souligne également la prudence des observateurs, rappelant que le nom du pape élu ne correspond que rarement aux pronostics.

Dans Nahar (23 avril 2025), une chronique signée par le journaliste Michel Helou revient sur la difficulté de maintenir l’élan réformateur lancé par François. Il note que la question de la place des femmes dans l’Église, la décentralisation des pouvoirs et le traitement des abus sexuels seront des tests majeurs pour le futur pontificat. Le chroniqueur ajoute que « le souffle prophétique de François ne pourra être prolongé que par un successeur aussi audacieux que lui ».

Perspectives pour les chrétiens du Liban

L’impact de cette disparition sur la communauté chrétienne libanaise est traité de manière approfondie par Nahar (23 avril 2025) et Al Liwa’ (23 avril 2025). Les deux journaux soulignent que les positions progressistes du pape avaient trouvé un écho favorable parmi les jeunes générations de Libanais. Sa défense du pluralisme religieux et du vivre-ensemble avait notamment marqué lors de son message pascal de 2023, cité dans les deux publications.

Le quotidien Al Sharq (23 avril 2025) note que les leaders politiques chrétiens, de Michel Moawad à Sami Gemayel, ont salué en François un défenseur du Liban « en tant que message », selon la formule de Jean-Paul II. La continuité de cette vision sera un enjeu important pour les chrétiens libanais dans le contexte d’un dialogue difficile avec les autres composantes du pays.

Enfin, plusieurs tribunes publiées dans Nahar Int’l (23 avril 2025) et Ad Diyar (23 avril 2025) mettent en garde contre une instrumentalisation politique de cette période de transition au Vatican. Elles appellent à renforcer la voix chrétienne dans la politique nationale par une unité renouvelée et une vision tournée vers l’éthique sociale, la solidarité et l’éducation.

Politique locale : dialogue autour du désarmement du Hezbollah et position présidentielle

Le débat sur le désarmement du Hezbollah, qui reste une question majeure du paysage politique libanais, a été particulièrement mis en lumière dans les éditions du 23 avril 2025. Les journaux Al Joumhouriyat, Al Bina’, Al Sharq et Ad Diyar consacrent plusieurs articles aux tensions sous-jacentes, aux positions officielles du président Joseph Aoun, ainsi qu’aux réactions des partis concernés, en particulier le Hezbollah, dirigé par Naim Kassem depuis la fin de l’année précédente.

Un dialogue attendu mais toujours suspendu

Dans Al Joumhouriyat (23 avril 2025), il est précisé qu’aucune date n’a encore été fixée pour l’ouverture du dialogue entre le président de la République et une délégation du Hezbollah, initialement prévu pour clarifier le statut du désarmement dans le cadre de la résolution 1701. Le journal indique que des « éléments logistiques et politiques indispensables à la tenue de ce dialogue » ne sont pas encore réunis, notamment en raison de « la poursuite des violations israéliennes de la ligne bleue et du non-respect du cessez-le-feu ».

Toujours selon Al Joumhouriyat (23 avril 2025), le président Aoun aurait mené plusieurs entretiens avec des représentants américains, qui président actuellement la commission de surveillance de la trêve, afin de leur signaler la multiplication des incidents imputés à Israël. Ces incidents, affirme le journal, sont « quotidiens » et constituent un « obstacle sérieux à toute tentative de démarrage du dialogue ».

Al Bina’ (23 avril 2025) aborde la question sous un angle institutionnel, évoquant des tensions croissantes entre le ministère des Affaires étrangères, dirigé par le ministre Yusuf Raji, et la présidence. Le journal affirme que le ministre « doute ouvertement de l’efficacité de la stratégie diplomatique présidentielle » et adopte une ligne « plus conciliante avec les partenaires occidentaux », ce qui alimente une rivalité interne à l’exécutif. Cette division affaiblirait, selon le journal, la position du Liban face aux revendications israéliennes et rendrait difficile l’adoption d’une position unifiée sur le désarmement.

La position du Hezbollah et les lignes rouges de Naim Kassem

Dans Ad Diyar (23 avril 2025), un article de Michel Nassar met en lumière la fermeté du Hezbollah. Le secrétaire général Naim Kassem y est cité affirmant que « toute tentative de désarmement forcé serait une trahison envers la résistance » et que « quiconque s’y risquerait ne ferait que servir les intérêts de l’ennemi sioniste ». Il précise également que « le Hezbollah n’a jamais été aussi prêt à défendre sa position, tant sur le plan idéologique que militaire ».

Cette déclaration intervient dans un contexte de montée des tensions au sud du pays, où l’armée israélienne aurait, selon Ad Diyar (23 avril 2025), mené des frappes ciblées ayant causé la mort de plusieurs membres du Hezbollah ainsi que de trois militaires de l’armée libanaise. Le journal insiste sur le fait que le Hezbollah « contrôle toujours de facto certaines zones au sud du Litani », même si officiellement, ces zones sont sous la surveillance conjointe de l’armée libanaise et de la FINUL.

Al Bina’ (23 avril 2025) évoque également des déclarations de Naim Kassem concernant le caractère « non négociable » de la « capacité de dissuasion » du Hezbollah. Selon lui, « le Liban ne peut pas survivre à une domination régionale israélienne sans une résistance active ». Il ajoute que « la stratégie de défense nationale mentionnée dans le discours d’investiture du président Aoun doit servir à protéger cette réalité, non à la dissoudre ».

Une ligne présidentielle fondée sur le dialogue et la légitimité constitutionnelle

Le président Joseph Aoun, pour sa part, continue de défendre une approche basée sur la concertation. Al Sharq (23 avril 2025) rapporte qu’à l’occasion d’une rencontre avec le président du Conseil national fédéral des Émirats arabes unis, Saqr Ghobash, le chef de l’État libanais a rappelé que « toute question conflictuelle doit être résolue par le dialogue ». Il a aussi affirmé que « l’ordre public et la stabilité ne peuvent être garantis que par les institutions légales, à commencer par l’armée nationale ».

Dans la même édition, Al Sharq rapporte que le président Aoun s’efforce de rétablir la confiance avec les partenaires régionaux et internationaux, et qu’il considère la résolution 1701 comme « le socle de toute stratégie de sécurité viable au Sud-Liban ». Il a aussi indiqué que « le gouvernement actuel, malgré les difficultés, est prêt à assumer ses responsabilités dans la mise en œuvre de cette résolution, pourvu que les violations cessent ».

Un article d’opinion publié dans Al Joumhouriyat (23 avril 2025) souligne que cette posture présidentielle est perçue par certains alliés du Hezbollah comme un alignement sur les exigences occidentales. Une source anonyme citée dans le journal affirme que « la crédibilité du chef de l’État auprès de la base chiite pourrait être entamée si le dialogue sur le désarmement aboutit à une pression unilatérale sur la résistance ».

Les divisions internes et le rôle du ministère des Affaires étrangères

Al Bina’ (23 avril 2025) consacre un article entier à la figure du ministre des Affaires étrangères Yusuf Raji, accusé de « saboter la ligne diplomatique présidentielle ». Le journal cite plusieurs télégrammes diplomatiques transmis par le ministère à des chancelleries étrangères, dans lesquels le Liban se présente comme « entièrement engagé envers le respect de la résolution 1701 », mais sans mentionner explicitement le Hezbollah.

Cette omission volontaire est interprétée, selon le journal, comme un geste d’apaisement envers certains partenaires européens, en particulier la France et l’Allemagne, très impliqués dans le soutien logistique à la FINUL. Elle a toutefois été critiquée par les partisans de la ligne dure, pour qui « le ministre Raji cherche à redéfinir le rôle de la diplomatie libanaise sans coordination avec le président ».

Une médiation régionale encore floue

La presse évoque également les tentatives de médiation régionales. Al Sharq (23 avril 2025) indique qu’un émissaire qatari aurait proposé de jouer un rôle de facilitateur entre le Hezbollah et la présidence. Si cette initiative a été accueillie favorablement à Baabda, le Hezbollah, selon Al Bina’ (23 avril 2025), la considère avec prudence, redoutant qu’elle soit dictée par des intérêts étrangers.

Par ailleurs, le journal Ad Diyar (23 avril 2025) souligne que le soutien affiché par l’Iran au Hezbollah a été réitéré via une déclaration de Mojtaba Amani, ambassadeur d’Iran à Beyrouth, qui a qualifié le désarmement du Hezbollah de « complot géopolitique orchestré par les puissances occidentales et sionistes ».

Diplomatie : soutien régional au Liban et jeux d’équilibres autour des négociations internationales

La diplomatie régionale et internationale s’est intensifiée au Liban et autour de celui-ci au cours des derniers jours, comme en témoignent plusieurs articles publiés dans les éditions du 23 avril 2025 des journaux Al Sharq, Ad Diyar, Nahar, Nahar Int’l et Al Bina’. Ces interventions diplomatiques couvrent un large spectre, allant du soutien explicite au président Joseph Aoun par plusieurs États arabes à l’écho des grandes négociations internationales sur l’Iran, Israël et la situation en Ukraine.

Visite de délégations arabes et soutien au président Aoun

Al Sharq (23 avril 2025) consacre un long article à la visite à Beyrouth de Saqr Ghobash, président du Conseil national fédéral des Émirats arabes unis. Ce dernier a rencontré le président Aoun et réitéré le soutien de son pays à la stabilité du Liban. Lors de cette rencontre, le président libanais a insisté sur « l’importance du dialogue comme seule voie possible pour la résolution des crises internes », tout en remerciant les Émirats pour leur aide humanitaire continue, notamment dans les domaines de la santé et de l’éducation.

Le journal souligne que cette visite s’inscrit dans un contexte de coordination diplomatique accrue entre les pays du Golfe et le Liban, visant à « éviter un effondrement institutionnel » dans une phase critique marquée par des tensions politiques, la perspective d’un dialogue autour du Hezbollah, et les difficultés économiques persistantes.

Dans la même veine, Nahar (23 avril 2025) rapporte que l’Égypte, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Badr Abdel Aaty, a apporté un appui explicite au président libanais. Ce soutien a été exprimé lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue libanais Yusuf Raji. Le ministre égyptien a salué « les efforts du président Aoun pour rétablir la confiance dans les institutions de l’État » et a appelé à « l’application intégrale de la résolution 1701 du Conseil de sécurité », notamment le retrait israélien des territoires occupés au sud du Liban.

Un climat favorable à la relance des relations bilatérales

Toujours selon Al Sharq (23 avril 2025), la visite du chef de la diplomatie égyptienne avait également pour objectif la relance de la commission mixte libano-égyptienne, avec la perspective d’une rencontre à Beyrouth dans les semaines à venir. Le ministre Abdel Aaty a déclaré que cette relance était « attendue depuis 2019 » et que « les circonstances politiques et régionales justifient aujourd’hui un rapprochement renforcé ». Le journal précise que la coopération porterait prioritairement sur l’énergie, l’importation de gaz égyptien, et la formation diplomatique.

Le renforcement de la relation avec l’Égypte a également une portée stratégique. Dans une analyse publiée dans Ad Diyar (23 avril 2025), le chroniqueur Michel Nassar souligne que « Le Caire, en tant que médiateur régional traditionnel, pourrait jouer un rôle crucial pour faciliter les pourparlers à venir entre le Hezbollah et la présidence ». Il insiste cependant sur le fait que « l’efficacité d’un tel rôle dépendra de la capacité de l’Égypte à maintenir un équilibre entre son partenariat avec les pays du Golfe et son ouverture vers l’Iran ».

Diplomatie parallèle et tensions internes au sein du gouvernement libanais

Le journal Al Bina’ (23 avril 2025) met en lumière une situation de friction diplomatique interne, pointant les actions unilatérales du ministre des Affaires étrangères Yusuf Raji. Ce dernier aurait, selon des sources diplomatiques citées par le journal, « adopté une ligne indépendante, voire concurrente, à celle du président de la République ». Al Bina’ note que des messages diplomatiques envoyés par le ministère ne feraient pas systématiquement mention de la politique officielle concernant la présence du Hezbollah au sud du Liban, ce qui aurait « créé une tension perceptible avec la présidence ».

Le journal précise que certains ambassadeurs européens ont exprimé leur désarroi face à ces messages contradictoires, notamment en ce qui concerne l’interprétation des obligations libanaises issues de la résolution 1701. Le ministre Raji, quant à lui, se défendrait en affirmant que « son objectif est de préserver les partenariats internationaux essentiels à la survie économique du Liban », quitte à « adapter la communication diplomatique aux sensibilités des partenaires ».

Les négociations nucléaires iraniennes : impacts attendus au Liban

Les journaux Ad Diyar (23 avril 2025), Al Bina’ (23 avril 2025) et Nahar Int’l (23 avril 2025) font tous référence à la reprise annoncée des pourparlers irano-américains sur le nucléaire, prévue pour le samedi suivant. Cette négociation est perçue comme ayant une influence indirecte mais déterminante sur l’évolution de la situation au Liban. Ad Diyar, dans une analyse signée par Michel Nassar, indique que « si un accord est trouvé, il pourrait ouvrir une phase de détente régionale favorable au dialogue interne libanais ».

Le journal rapporte également que l’Iran a demandé que la Chine et la Russie agissent comme garants du futur accord, soulignant une reconfiguration des alliances et des médiations. Selon des diplomates cités par le journal, « le Liban pourrait bénéficier d’un tel accord, notamment en matière de stabilité sécuritaire au sud du pays, mais à condition que ses institutions montrent une capacité de coordination politique accrue ».

Dans Nahar Int’l (23 avril 2025), il est mentionné que la visite du ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi à Pékin s’inscrivait dans cette dynamique, avec pour objectif la « consolidation de la confiance politique » entre les deux États. La Chine aurait, selon le porte-parole de son ministère, insisté sur « le soutien au multilatéralisme et au respect des engagements internationaux ».

La question palestinienne et l’attitude de Washington

En parallèle, plusieurs sources évoquent les négociations en cours entre Israël et les médiateurs qataris sur Gaza. Al Bina’ (23 avril 2025) affirme que les États-Unis continuent de fournir à Israël « l’ensemble de l’arsenal militaire nécessaire à sa supériorité régionale », tout en exerçant des pressions sur les pays arabes pour qu’ils réduisent leurs soutiens militaires aux groupes non-étatiques. Le journal y voit un « deux poids deux mesures » qui mine la crédibilité de Washington dans la région.

Nahar Int’l (23 avril 2025) souligne que les États-Unis, bien qu’impliqués dans les pourparlers avec Téhéran, maintiennent une position ferme sur la défense d’Israël. La diplomatie américaine est décrite comme « ambivalente », car elle cherche à éviter une guerre régionale tout en renforçant ses alliances traditionnelles, notamment avec Israël et l’Arabie saoudite.

Enfin, selon Al Bina’ (23 avril 2025), plusieurs chancelleries occidentales ont exprimé, en coulisses, leur souhait que le Liban « ne devienne pas un champ de bataille indirect des rivalités régionales », appelant à une « neutralité active » de sa diplomatie. Le journal note que cette position, bien que difficile à mettre en œuvre, fait l’objet de discussions au sein du ministère des Affaires étrangères, qui y voit un axe potentiel pour sa stratégie à venir.

Politique internationale: guerre, diplomatie et rapports de force mondiaux

Les journaux libanais datés du 23 avril 2025 abordent avec une attention soutenue les développements internationaux, principalement les négociations autour du conflit en Ukraine, la situation dans la bande de Gaza, et les discussions sur le programme nucléaire iranien. Ces sujets, bien que distincts, sont reliés par une dynamique commune de recomposition des équilibres mondiaux et de rivalités géopolitiques complexes. Al Bina’, Nahar Int’l, Ad Diyar et Al Liwa’ consacrent plusieurs articles à ces enjeux.

Guerre en Ukraine : propositions américaines et rejet ukrainien

Al Bina’ (23 avril 2025) révèle que les États-Unis auraient proposé, lors d’une réunion préparatoire à Londres, de reconnaître officiellement l’annexion de la Crimée par la Russie, en échange d’un gel des lignes de front actuelles. Cette proposition aurait été transmise à la partie russe comme base potentielle d’un accord de cessez-le-feu, dans l’espoir de stabiliser une situation militaire qui dure depuis plus de trois ans.

Selon les informations rapportées par le journal, Moscou aurait répondu positivement à l’idée de suspendre les hostilités à condition que l’Ukraine accepte de renoncer aux territoires occupés. En revanche, les autorités ukrainiennes ont rejeté cette offre, affirmant qu’aucune portion du territoire national ne serait cédée. Des responsables ukrainiens cités par Al Bina’ estiment qu’un tel compromis constituerait « une trahison des valeurs européennes et de la souveraineté nationale ».

Nahar Int’l (23 avril 2025) confirme ces éléments, ajoutant que la deuxième session de négociations multilatérales est prévue à Londres, sans que la composition des délégations ne soit entièrement connue. Le journal note que cette initiative s’inscrit dans une tentative plus large de l’Union européenne, appuyée par les États-Unis, de relancer une diplomatie active après l’échec de la médiation turque en 2024.

Conflit israélo-palestinien : blocages persistants autour de Gaza

La situation dans la bande de Gaza continue de susciter l’inquiétude. Al Liwa’ (23 avril 2025) rapporte que les négociations menées par le Qatar, en coordination avec l’Égypte, n’ont pour l’instant pas permis de parvenir à un accord de cessez-le-feu durable entre Israël et le Hamas. Le journal cite des responsables israéliens qui refusent tout « retrait inconditionnel » du territoire, tandis que le Hamas insiste sur « la libération immédiate de tous les prisonniers politiques palestiniens » détenus en Jordanie et en Israël.

Dans le même article, il est mentionné que Washington exerce des pressions contradictoires. D’un côté, elle arme Israël avec des équipements de dernière génération ; de l’autre, elle tente d’amener les parties à un compromis pour éviter une guerre élargie. Selon Al Bina’ (23 avril 2025), cette politique américaine « d’armement doublée de modération diplomatique » est perçue comme une position hypocrite par plusieurs pays arabes.

Un autre aspect abordé par Al Liwa’ est la dégradation humanitaire à Gaza. Le journal indique que « les bombardements israéliens n’ont pas cessé dans certaines zones du sud », en particulier autour de Khan Younès, et que « les convois d’aide humanitaire peinent à passer ». Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme aurait demandé une enquête sur « des cas probables de violations du droit humanitaire international ».

Dossier nucléaire iranien : vers une nouvelle configuration stratégique

Les négociations entre Téhéran et Washington reprennent dans un climat chargé. Ad Diyar (23 avril 2025) rapporte que la rencontre technique prévue à Muscat le samedi suivant sera déterminante. L’Iran aurait posé comme condition préalable la reconnaissance de son droit à l’enrichissement de l’uranium à des fins pacifiques, ce que les États-Unis accepteraient dans le cadre d’un « contrôle international renforcé ».

Selon Nahar Int’l (23 avril 2025), la Chine et la Russie auraient été sollicitées par Téhéran pour agir comme garants de tout nouvel accord, ce qui témoigne d’un glissement stratégique dans la gestion des négociations nucléaires. Le journal souligne que « la présence de ces deux puissances comme garantes placerait Washington dans une position plus défensive et moins unilatérale qu’en 2015 ».

La réaction israélienne, toujours selon Ad Diyar (23 avril 2025), ne s’est pas fait attendre. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu aurait exprimé son mécontentement lors d’un entretien avec Donald Trump, redevenu une figure centrale dans le jeu diplomatique américain. Le journal mentionne que Trump, contrairement à son premier mandat, privilégierait désormais la voie diplomatique, ce qui réduit la marge de manœuvre de Tel Aviv.

États-Unis : retour de Trump et lignes de fractures internes

Ad Diyar (23 avril 2025) publie une chronique politique soulignant que Donald Trump, dans sa stratégie électorale pour 2026, cherche à apparaître comme « le garant de la paix mondiale » après avoir été « l’instigateur du chaos diplomatique » lors de son premier mandat. Le journal affirme que sa nouvelle approche vis-à-vis de l’Iran viserait à séduire à la fois l’électorat isolationniste américain et les partenaires européens.

Cette nouvelle ligne provoque néanmoins des remous. Al Bina’ (23 avril 2025) mentionne que des figures du Parti républicain reprochent à Trump de « céder à la pression internationale » en ne soutenant pas davantage l’option militaire contre l’Iran. D’un autre côté, la Maison-Blanche chercherait à convaincre les démocrates modérés que cette politique est « pragmatique et conforme à la sécurité américaine ».

Nahar Int’l (23 avril 2025) rapporte que plusieurs universités américaines prestigieuses, dont Harvard et Princeton, ont signé une déclaration commune dénonçant « l’ingérence politique dans les décisions éducatives » de l’administration Trump. Cette fronde académique s’inscrit dans un climat de polarisation croissante entre le pouvoir exécutif et les institutions civiles aux États-Unis.

Vers une recomposition géopolitique ?

La conjonction des crises mentionnées dans les journaux du 23 avril 2025 fait émerger une interrogation plus large sur la nature du nouvel ordre mondial. Dans un éditorial publié par Nahar Int’l (23 avril 2025), il est indiqué que « l’hégémonie occidentale, bien qu’encore puissante, est aujourd’hui contrainte à la négociation sur plusieurs fronts ». Le texte évoque une « émergence du multilatéralisme pragmatique » incarné par la Chine, la Russie, l’Inde et les médiateurs du Golfe.

Cet éditorial conclut que le Liban, bien qu’en marge directe de ces conflits, « se trouve dans une zone de friction permanente », ce qui impose une diplomatie d’équilibre et de prudence. Al Bina’ (23 avril 2025) corrobore ce point de vue en soulignant que « le Liban ne pourra pas longtemps jouer l’équilibriste entre ses alliances historiques et ses dépendances économiques ».

Économie : négociations avec le FMI, réformes structurelles et équilibres fragiles

L’actualité économique libanaise au 23 avril 2025 reste dominée par la préparation des discussions avec le Fonds monétaire international (FMI), les tensions autour de la loi sur le secret bancaire, et les incertitudes sur l’organisation des élections municipales. Ces thématiques sont traitées de manière soutenue dans les journaux Al Sharq, Ad Diyar et Nahar, qui rendent compte à la fois de l’agenda politique économique et des implications sociales et financières de ces dossiers.

Les négociations avec le FMI en ligne de mire

Dans Ad Diyar (23 avril 2025), un article signé par Michel Nassar souligne que le gouvernement libanais attend toujours la réponse officielle du FMI concernant le démarrage de la prochaine mission technique. Cette mission, prévue à Beyrouth dans les prochaines semaines, devrait se concentrer sur la mise en œuvre des engagements préalables signés lors du programme intérimaire de 2023. Parmi ces engagements figurent la réforme du secteur bancaire, la restructuration de la dette publique, et la révision du cadre légal du secret bancaire.

Le journal rappelle que le Liban a déjà bénéficié de plusieurs aides ponctuelles du FMI dans le cadre de la pandémie et de la crise de change. Cependant, aucune ligne de crédit durable ne peut être activée tant que des réformes structurelles n’ont pas été adoptées par le Parlement. Al Sharq (23 avril 2025) ajoute que la délégation libanaise à Washington, dirigée par le vice-gouverneur de la Banque du Liban, a mené plusieurs entretiens « préliminaires mais constructifs » avec les représentants du Fonds.

Selon Nahar (23 avril 2025), ces pourparlers sont jugés essentiels pour éviter une détérioration supplémentaire des finances publiques, à un moment où le Liban doit honorer plusieurs échéances, dont le remboursement de dettes extérieures et les subventions aux produits essentiels. Le journal note également que l’administration américaine aurait conditionné son soutien politique à la levée effective du secret bancaire pour les responsables publics et les entreprises d’État.

Le secret bancaire au centre des tensions

La réforme du secret bancaire est l’un des points les plus sensibles du dialogue avec le FMI. Al Sharq (23 avril 2025) publie un article de fond expliquant que plusieurs projets de loi ont été déposés au Parlement afin de faciliter l’accès aux comptes bancaires des responsables publics soupçonnés de corruption ou d’enrichissement illicite. Toutefois, ces textes rencontrent une forte résistance au sein de certaines commissions parlementaires, où les intérêts bancaires et politiques s’entremêlent.

Ad Diyar (23 avril 2025) révèle que plusieurs députés influents auraient tenté d’amender les textes pour exclure certaines catégories de bénéficiaires ou introduire des délais supplémentaires d’application. Le journal parle de « manœuvres dilatoires » visant à « préserver des privilèges acquis depuis les années 1990 ». Il cite un haut responsable anonyme du FMI affirmant que « sans transparence bancaire, il est inutile de parler de crédibilité financière ou d’aides conditionnées ».

Dans un éditorial publié par Nahar (23 avril 2025), le chroniqueur Fady Chahine insiste sur l’impact de ce blocage sur la perception du Liban à l’étranger. Il écrit que « le secret bancaire, loin d’être un atout, est devenu un handicap qui empêche l’intégration du pays dans les circuits financiers internationaux ». Il ajoute que « la fin du secret bancaire serait un symbole fort de rupture avec le clientélisme structurel qui a gangrené l’État ».

Impact sur les élections municipales

Parallèlement aux discussions économiques, un autre dossier commence à inquiéter les observateurs : l’organisation des élections municipales, prévues pour le 18 mai 2025. Al Sharq (23 avril 2025) rapporte que plusieurs responsables politiques envisagent de repousser ces élections pour des raisons budgétaires, affirmant que « les moyens logistiques et financiers ne sont pas réunis ».

Cette éventualité est vivement critiquée par l’opposition et plusieurs ONG. Dans Nahar (23 avril 2025), un article signé par Nadine Moussa, activiste pour la réforme électorale, estime que « le report des municipales porterait un coup dur à la démocratie locale » et créerait un vide institutionnel dangereux dans les régions déjà fragiles, notamment dans le Nord et la plaine de la Bekaa.

Ad Diyar (23 avril 2025) indique que le ministère de l’Intérieur a présenté un plan budgétaire estimé à 42 milliards de livres libanaises pour l’ensemble du processus électoral. Toutefois, cette somme n’a pas encore été débloquée par le ministère des Finances, qui attendrait des garanties de la part du FMI sur l’inclusion de cette dépense dans le cadre des lignes de financement en discussion.

Le rôle du secteur bancaire et les indicateurs financiers

Un point récurrent dans les journaux concerne la situation du secteur bancaire. Selon Nahar (23 avril 2025), plusieurs banques libanaises restent soumises à des restrictions strictes sur les retraits en devises étrangères, malgré une légère amélioration du taux de change sur le marché parallèle. Le journal rapporte que le dollar s’échangeait autour de 87 000 livres libanaises, contre 91 000 le mois précédent, une stabilisation que certains attribuent à l’anticipation des aides internationales.

Al Sharq (23 avril 2025) analyse que cette stabilisation est en partie artificielle, soutenue par des injections ciblées de la Banque du Liban via la plateforme Sayrafa. Toutefois, ces interventions ne peuvent être maintenues indéfiniment sans réformes de fond. L’article souligne que la confiance reste très faible, en raison de l’absence de mesures contraignantes sur les grands déposants et les banques systémiques.

Ad Diyar (23 avril 2025) s’intéresse aussi à la question du contrôle des capitaux. Le journal indique que les discussions au Parlement sur la loi de contrôle des capitaux ont été ajournées pour la sixième fois, ce qui laisse planer l’incertitude sur les droits des déposants et les conditions de retrait. Un ancien cadre de la Banque du Liban, cité anonymement, affirme que « tant que cette loi ne sera pas adoptée, aucune recapitalisation bancaire sérieuse ne pourra avoir lieu ».

Une dynamique économique toujours incertaine

En conclusion de ces analyses croisées, les journaux s’accordent à dire que l’économie libanaise reste dans une phase d’extrême fragilité. L’absence de réformes systémiques, le flou sur les élections, et les tensions politiques autour des instruments de transparence fiscale rendent les perspectives très incertaines.

Dans un éditorial publié dans Al Sharq (23 avril 2025), le journaliste Karim Mecherkany résume la situation en ces termes : « Le Liban n’a plus le luxe d’attendre. Chaque semaine sans réforme aggrave la fracture sociale, éloigne les investisseurs potentiels et réduit la marge de manœuvre de ceux qui veulent encore croire à une sortie de crise ».

Culture : hommages culturels et mise en lumière de figures libanaises emblématiques

La culture libanaise, dans les éditions du 23 avril 2025, est mise à l’honneur à travers des hommages rendus à des figures marquantes du patrimoine artistique national, et dans le cadre plus large des cérémonies consacrées au pape François. Les journaux Nahar, Nahar Int’l et Al Liwa’ consacrent plusieurs pages à ces sujets, révélant la portée émotionnelle et symbolique que revêt la culture dans le contexte politique et religieux actuel. Deux axes principaux émergent : la commémoration d’Antoine Kerbage, figure centrale du théâtre et de la télévision, et la tonalité culturelle et spirituelle des hommages au pape.

Hommage à Antoine Kerbage : mémoire d’un patrimoine vivant

Nahar (23 avril 2025) consacre un article complet à la soirée d’hommage qu’organise « Télé Liban » en mémoire d’Antoine Kerbage, figure respectée du théâtre et de la télévision au Liban. L’émission spéciale, programmée pour le samedi suivant, est dirigée par le journaliste Robeir Frangieh et réalisée par Bassam Khoury. Elle réunira plusieurs intervenants : le ministre de l’Information Paul Morcos, le fils du défunt, Walid Kerbage, ainsi que des artistes libanais majeurs tels que Assi El Hallani, Georges Khabbaz, le chorégraphe Abdel Halim Caracalla et le comédien Maurice Maussalli.

L’article précise que la chaîne nationale diffusera également des archives rares de ses apparitions théâtrales et télévisées, notamment dans des œuvres emblématiques comme « Al Maassir », « Safar Barlek » ou « Tariq El Qamar ». Selon Nahar, cette initiative s’inscrit dans un « mouvement de réhabilitation du patrimoine dramatique libanais » engagé depuis le début de la décennie, face à une génération numérique peu exposée à ces références fondatrices.

Le ministre Paul Morcos, cité dans le même journal, a salué la « profondeur humaine » des rôles interprétés par Kerbage, et son « attachement à un art populaire de qualité ». Le journaliste Robeir Frangieh, de son côté, évoque un « acteur qui incarnait la conscience du spectateur libanais », à travers une palette allant « de la tragédie historique à la satire sociale ».

Une émotion partagée dans la communauté artistique

L’hommage à Antoine Kerbage prend aussi une dimension communautaire. Nahar note que la Fondation culturelle Georges Naccache, en partenariat avec le ministère de la Culture, envisage de créer un prix annuel portant son nom, destiné à récompenser une œuvre théâtrale ou télévisée libanaise ayant contribué à « élever la parole libre et le jeu incarné ».

Parmi les réactions recensées, celle de l’actrice Carmen Lebbos, qui a partagé la scène avec Kerbage dans les années 1990, est citée : « Il jouait avec la force tranquille de ceux qui savent que leur voix touche à l’essentiel ». Le metteur en scène Roger Assaf, joint par téléphone par Nahar, estime que « Kerbage a été l’un des derniers à croire que le théâtre pouvait encore changer quelque chose à la condition humaine au Liban ».

Ces témoignages convergent autour d’une idée : la disparition d’Antoine Kerbage n’est pas seulement la perte d’un artiste, mais celle d’un « point d’ancrage dans un paysage culturel en constante mutation », selon les mots de la journaliste culturelle Layal Haddad.

Un hommage transversal dans les médias publics et religieux

La dimension culturelle de l’actualité est également visible dans les pages consacrées au décès du pape François. Al Liwa’ (23 avril 2025) revient sur les éléments artistiques et rituels des cérémonies prévues à Rome, et notamment sur le choix des musiques liturgiques. Le quotidien mentionne la diffusion de pièces grégoriennes interprétées par le chœur de la chapelle Sixtine, mais aussi la participation exceptionnelle d’artistes issus de pays du Moyen-Orient, dont une chanteuse syriaque libanaise invitée pour la messe des funérailles.

Le journal note que le Vatican avait, sous le pontificat de François, encouragé les expressions artistiques issues des périphéries, et en particulier les traditions orientales chrétiennes. Dans ce contexte, la participation d’une chorale de jeunes Libanais à la cérémonie du samedi est perçue comme un « hommage implicite à la diversité culturelle de l’Église ».

Nahar Int’l (23 avril 2025) consacre une chronique à cette « géopoétique de la liturgie », selon les termes du musicologue Marwan Azzi. Ce dernier rappelle que le pape François avait insisté dès 2013 sur « la nécessité de faire du chant sacré un vecteur de communion entre les peuples ». Selon lui, « la présence libanaise dans ce dernier adieu est un message adressé au monde : celui d’un pays meurtri mais porteur d’un héritage spirituel unique ».

Absence d’agenda culturel formel mais résurgence symbolique

Il est à noter qu’aucun journal ne publie d’agenda culturel formel dans cette édition. Cette absence, d’après une note de Nahar (23 avril 2025), s’explique par le deuil pontifical, qui a entraîné le report ou l’annulation de plusieurs concerts, expositions et spectacles initialement prévus pour la semaine. Cependant, des galeries comme ArtLab et Station Beyrouth ont annoncé maintenir des expositions en accès libre, en solidarité avec le « deuil collectif des chrétiens d’Orient ».

Al Liwa’ (23 avril 2025) ajoute que certaines institutions comme la Fondation Sursock et le Théâtre Monnot préparent des événements pour la fin du mois d’avril, en hommage à la culture chrétienne orientale. Ces événements incluront des lectures théâtrales d’extraits de l’Évangile selon saint Jean, mises en musique par des compositeurs libanais contemporains.

Le journal note également que le ministère de la Culture envisage de lancer une série de bourses pour jeunes artistes en 2025, dans le cadre d’un partenariat avec l’UNESCO. Ce programme, annoncé lors d’un forum culturel le mois précédent, vise à soutenir la création artistique dans les régions marginalisées, notamment dans la Bekaa et le Sud-Liban.

Enjeux de transmission et de mémoire

Au-delà des hommages et des gestes symboliques, les articles publiés dans cette édition révèlent une préoccupation croissante pour la mémoire culturelle libanaise. Nahar souligne que plusieurs établissements scolaires privés ont, à l’occasion du décès du pape et de l’hommage à Kerbage, organisé des séances spéciales de lecture de textes religieux et dramatiques, afin de « transmettre aux jeunes une sensibilité esthétique et morale ».

Cette volonté de transmission est également portée par les institutions universitaires. L’Université Saint-Joseph de Beyrouth a annoncé un cycle de conférences sur « la spiritualité et l’esthétique dans les arts libanais du XXe siècle », dont la première session, consacrée à Antoine Kerbage, est prévue pour le 30 avril. Le conférencier invité sera le critique d’art Elias Khoury, qui publiera à cette occasion un essai inédit sur « la dramaturgie de l’intériorité ».

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