Revue de presse du23/05/25: Conflit israélo-libanais, intensification des frappes aériennes à la veille des élections

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Selon Ad Diyar (23 mai 2025), l’armée israélienne a intensifié ses attaques aériennes sur plusieurs localités du sud du Liban, dont la ville de Toul, à la veille des élections municipales prévues le 24 mai. Ces frappes ont visé des bâtiments civils et ont été précédées d’avertissements de l’armée israélienne adressés aux résidents pour évacuer les lieux. Le journal souligne que ces raids sont interprétés comme une tentative de dissuasion ciblant les électeurs chiites, dans un contexte de forte mobilisation politique autour de la résistance. L’article met en lumière une tension croissante entre les dynamiques locales de participation électorale et l’intensification du conflit armé aux abords des zones frontalières.

Al Joumhouriyat (23 mai 2025) rapporte également que ces événements interviennent dans un climat d’attente tendue, alors que les discussions internationales sur la situation sécuritaire au Liban sont en cours. Les sources militaires indiquent que ces attaques ont notamment ciblé des zones supposées être utilisées par le Hezbollah, bien que les dommages civils aient été importants.

Élections municipales : enjeux politiques majeurs et mobilisation communautaire

D’après Al Akhbar (23 mai 2025), les élections municipales de 2025, qui marquent la reprise d’un processus électoral interrompu depuis plus de neuf ans, se déroulent dans un climat sécuritaire précaire. Le journal mentionne que 67 municipalités dans les régions du sud et du Nabatiyeh ont été remportées par acclamation, la majorité revenant aux listes soutenues par les partis chiites Amal et Hezbollah, regroupés sous la bannière « Développement et Fidélité ». Cette tendance à la désignation sans opposition est analysée comme une forme d’approbation tacite de la stratégie de résistance dans ces zones.

Dans Jezzine, toujours selon Ad Diyar (23 mai 2025), une bataille électorale oppose deux grandes coalitions : l’une soutenue par les Forces Libanaises et le parti Kataëb, et l’autre par le Courant Patriotique Libre avec l’appui du député Ibrahim Azar. L’importance symbolique de cette confrontation est accentuée par les comparaisons faites avec les batailles électorales passées à Zahleh, traduisant un clivage persistant entre courants politiques chrétiens sur les alliances locales.

À Saïda, la compétition est marquée par la présence de trois listes principales, comme le rapporte Ad Diyar (23 mai 2025). L’une est soutenue par le député Osama Saad, une autre est proche du courant de l’ancien Premier ministre Saad Hariri, tandis que la troisième bénéficie du soutien du député Abdel Rahman Bizri. Une quatrième liste, liée à la Jamaa Islamiyya, bien que non complète, pourrait jouer un rôle de faiseur de rois.

Visite de Mahmoud Abbas et enjeux autour du désarmement palestinien

La visite du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas à Beyrouth a coïncidé avec les tensions croissantes dans les camps palestiniens du Liban. Al Joumhouriyat (23 mai 2025) signale que cette visite a abouti à la formation d’une commission sécuritaire mixte libano-palestinienne, destinée à examiner la question du désarmement des factions palestiniennes. La première réunion de cette commission s’est tenue au Grand Sérail sous la présidence du Premier ministre Nawaf Salam.

Al Bina’ (23 mai 2025) relaye les propos de responsables palestiniens et libanais indiquant que la démarche vise à renforcer la souveraineté de l’État libanais dans les camps tout en garantissant la sécurité des réfugiés. Néanmoins, plusieurs sources politiques citées dans Ad Diyar (23 mai 2025) expriment leur scepticisme sur la capacité de l’Autorité palestinienne à faire appliquer une telle mesure, en particulier auprès des factions islamistes radicales telles que le Hamas et le Jihad islamique.

Le même article indique que cette initiative est également liée à une volonté d’amélioration des conditions de vie des Palestiniens au Liban, à travers un débat plus large sur leurs droits civils. Le Premier ministre Nawaf Salam a suggéré qu’une avancée sur ce front pourrait faciliter le dialogue sur le désarmement, ce qui a suscité de vives réactions, notamment de la part du parti des Forces Libanaises, qui y voit un risque de normalisation progressive et de glissement vers un scénario de naturalisation.

Réactions politiques et diplomatiques à l’échelle nationale et régionale

Selon Al Sharq Al Awsat (23 mai 2025), la visite d’Abbas et la montée des tensions au sud ont été suivies de très près par la diplomatie américaine. La conseillère Morgan Ortagus aurait prévu une visite imminente à Beyrouth pour discuter de la situation sécuritaire dans les camps palestiniens et relayer les attentes américaines quant à l’expulsion de certains responsables du Jihad islamique actuellement basés à Damas. Ce développement souligne l’internationalisation croissante du dossier palestinien au Liban et l’implication de puissances régionales dans la résolution de cette crise.

Al Quds (23 mai 2025) met également en lumière les réactions de la communauté internationale aux récentes attaques israéliennes. Les appels à la retenue se multiplient, mais le soutien indéfectible à Israël de la part de certains gouvernements occidentaux rend difficile toute pression efficace en faveur d’un cessez-le-feu immédiat. Parallèlement, le gouvernement libanais cherche à faire valoir son droit à la souveraineté et à la défense de ses citoyens auprès des instances internationales.

Tensions internes et débat sur le rôle de la résistance

Al Akhbar (23 mai 2025) revient sur la question du positionnement stratégique du Hezbollah dans le contexte électoral actuel. Le journal souligne que l’intensification des frappes israéliennes pourrait être interprétée comme une tentative de provoquer une réaction militaire de la part du Hezbollah, ce qui aurait pour effet de légitimer une escalade plus large dans la région. Cependant, les dirigeants du parti, selon des déclarations relayées par Al Joumhouriyat (23 mai 2025), semblent vouloir éviter l’engrenage de la confrontation ouverte, privilégiant une réponse politique à travers le renforcement de leur assise locale par les élections.

Le débat sur le désarmement du Hezbollah reste cependant central. Plusieurs figures politiques, dont des membres de la coalition des Forces Libanaises, insistent sur la nécessité de conditionner toute aide internationale à un engagement clair du gouvernement libanais sur ce dossier. Cette position est rejetée par les partis chiites, qui y voient une atteinte à leur droit à la résistance.

Politique locale : scrutin municipal, tensions confessionnelles et positionnements des partis

Mobilisation électorale et enjeux communautaires dans le Sud

Selon Ad Diyar (23 mai 2025), la tenue des élections municipales et les choix politiques dans les régions du Sud ont pris une dimension stratégique, notamment face à l’intensification des opérations militaires israéliennes. Les zones chiites, en particulier dans les districts de Nabatieh et Tyr, ont vu 77 conseils municipaux élus par acclamation, dont 55 pour les listes soutenues par Amal et le Hezbollah, réunies sous l’étiquette « Développement et Fidélité ». Cette configuration est interprétée comme un acte de soutien politique explicite à la ligne de la résistance dans un contexte de crise sécuritaire.

Le même journal rapporte que ces élections se sont transformées en un véritable référendum populaire sur le rôle du Hezbollah, notamment dans les zones affectées par les attaques israéliennes. Ce positionnement s’est renforcé à travers une campagne active sur le terrain des cadres locaux du parti, mobilisant les électeurs autour de la souveraineté nationale et de la légitimité du recours à la résistance armée. La participation politique, bien que symbolique dans ces cas de victoire sans concurrent, a néanmoins été fortement mise en avant dans les discours des représentants de la formation chiite.

Jezzine et les fractures chrétiennes

À Jezzine, toujours selon Ad Diyar (23 mai 2025), la compétition électorale est particulièrement disputée. Deux listes principales s’affrontent : l’une soutenue par les Forces Libanaises et le parti Kataëb, et l’autre par le Courant Patriotique Libre avec l’appui du député Ibrahim Azar et de l’ancien député Ziad Aswad. La symbolique de cette confrontation s’explique par l’importance électorale de cette circonscription chrétienne, devenue un champ de bataille entre deux visions opposées du leadership maronite et du rôle des alliances confessionnelles.

L’enjeu dépasse la simple gouvernance locale : pour les Forces Libanaises, une victoire ici représente un levier contre la domination du Courant Patriotique Libre dans le paysage chrétien. Pour ce dernier, la préservation de Jezzine constitue un rempart contre l’érosion de sa base électorale, déjà mise à mal par les évolutions nationales. La presse locale souligne que l’issue du scrutin pourrait être interprétée comme un test en vue des législatives, bien que le contexte reste profondément localisé.

Saïda : recompositions sunnites et rivalités d’influence

À Saïda, selon les informations publiées par Ad Diyar (23 mai 2025), la rivalité entre différents pôles sunnites se manifeste à travers trois listes principales. La première, dirigée par le député Osama Saad, repose sur une structure traditionnelle de gauche, engagée dans une opposition frontale au courant haririste. La seconde, plus modérée, se revendique de l’héritage du futurisme, bien que Saad Hariri lui-même se soit retiré de la vie politique. La troisième, portée par le député Abdel Rahman Bizri, propose une approche indépendante et réformatrice, axée sur la gestion municipale et l’efficacité des services publics.

Une quatrième liste, non complète, a été formée par la Jamaa Islamiyya, comme le souligne Al Akhbar (23 mai 2025). Malgré son incomplétude, cette liste pourrait jouer un rôle d’arbitre en cas de vote serré. Le scrutin à Saïda cristallise les tensions communautaires au sein du sunnisme libanais, dans un contexte de recomposition politique profonde depuis le retrait de Hariri. Les observateurs locaux notent que l’enjeu est moins idéologique que symbolique : il s’agit de mesurer les rapports de force dans une ville historiquement stratégique.

Déclarations et positionnements politiques récents

Dans le cadre de la mobilisation politique, plusieurs figures publiques ont pris la parole. Le président du Parlement, Nabih Berri, a exhorté les électeurs chiites du Sud à se rendre massivement aux urnes, selon Al Joumhouriyat (23 mai 2025). Il a souligné l’importance du vote comme expression démocratique et de résistance face à ce qu’il décrit comme une tentative israélienne d’intimidation politique. Cette prise de position, largement relayée dans la presse, illustre le couplage assumé entre enjeux électoraux locaux et agenda géopolitique.

Le Premier ministre Nawaf Salam, quant à lui, a insisté dans ses déclarations rapportées par Al Bina’ (23 mai 2025) sur la nécessité de garantir la tenue des scrutins dans des conditions de sécurité suffisante. Il a affirmé que l’État mettrait tous les moyens à disposition pour assurer la liberté du vote, malgré les circonstances difficiles. En parallèle, plusieurs municipalités ont renforcé les mesures de sécurité, notamment dans les zones proches de la frontière sud, en coordination avec l’armée libanaise.

Tensions internes au sein des partis traditionnels

Le paysage politique libanais continue de se fragmenter, y compris au sein des formations traditionnelles. Dans les rangs du Courant du Futur, selon Nahar (23 mai 2025), des divergences sont apparues quant à la stratégie à adopter en l’absence de leadership centralisé. Certains cadres locaux ont maintenu des alliances électorales héritées de la période Hariri, tandis que d’autres se sont rapprochés d’indépendants ou de nouvelles formations.

Dans le camp chrétien, les tensions sont également perceptibles entre les Forces Libanaises et le Courant Patriotique Libre, comme l’illustre l’exemple de Jezzine. Leurs accusations réciproques d’irrégularités ou de manœuvres clientélistes dans la formation des listes soulignent une perte de confiance mutuelle, même au niveau municipal. Ces dynamiques locales reflètent les impasses stratégiques plus larges observées à l’échelle nationale.

Rôle croissant des listes indépendantes et de la société civile

Les élections de 2025 marquent également un regain de participation pour les mouvements de la société civile, comme le note Al Sharq (23 mai 2025). Dans plusieurs districts urbains, notamment à Beyrouth et dans le Metn, des listes non affiliées aux grands partis ont émergé, portées par des collectifs citoyens ou des ONG. Leur programme met l’accent sur la transparence administrative, la planification urbaine et la protection de l’environnement.

Cependant, ces initiatives restent marginales dans les zones rurales ou fortement confessionnalisées, où les dynamiques électorales traditionnelles dominent encore largement. Le financement de ces campagnes indépendantes est également un défi, d’autant plus que les grands partis disposent de réseaux d’influence et de soutien logistique étendus. Malgré ces obstacles, leur présence est perçue comme un signe de vitalité démocratique dans un système souvent critiqué pour son immobilisme.

Diplomatie : coordination libano-palestinienne, pressions internationales et équilibres régionaux

Visite de Mahmoud Abbas à Beyrouth : symbolisme et contenu politique

Selon Al Sharq Al Awsat (23 mai 2025), le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a effectué une visite officielle au Liban au cours du mois de mai, marquant sa seconde venue dans le pays depuis 2017. Cette rencontre a donné lieu à une série d’échanges diplomatiques avec les trois pôles institutionnels libanais : le président de la République Joseph Aoun, le président du Parlement Nabih Berri, et le Premier ministre Nawaf Salam. Le cœur des discussions a porté sur le dossier du désarmement palestinien dans les camps et sur l’amélioration des conditions de vie des réfugiés.

La présidence libanaise a, selon les informations d’Al Bina’ (23 mai 2025), insisté sur la nécessité de limiter toute forme d’armement aux seules forces armées nationales, conformément à l’accord de Taëf et aux résolutions internationales. En retour, Abbas a assuré que l’Autorité palestinienne ne tolérait aucune activité militaire qui pourrait menacer la stabilité du pays hôte, et s’est engagée à coopérer dans le cadre d’un mécanisme bilatéral de suivi.

Al Akhbar (23 mai 2025) rapporte que cette déclaration s’est traduite immédiatement par la formation d’une commission mixte sécuritaire libano-palestinienne, chargée de coordonner les actions sur le terrain et de préparer une feuille de route pour le désarmement progressif. Ce geste est perçu comme une tentative de rassurer les acteurs politiques libanais sur la maîtrise des factions palestiniennes, tout en affirmant un rôle institutionnel de l’Autorité dans les affaires du camp.

Réserves politiques et réactions internes au Liban

La création de cette commission a toutefois suscité des réactions diverses. Selon Ad Diyar (23 mai 2025), plusieurs responsables politiques ont exprimé leurs doutes sur la capacité réelle de l’Autorité palestinienne à imposer ses décisions aux groupes armés présents dans les camps, notamment les factions islamistes telles que le Hamas ou le Jihad islamique. Le quotidien souligne que la fragmentation du paysage militaire palestinien rend l’application de tout plan de désarmement particulièrement complexe.

Le Premier ministre Nawaf Salam, dans des propos rapportés par Al Joumhouriyat (23 mai 2025), a lié la question du désarmement au débat sur les droits civils des réfugiés palestiniens au Liban. Il a évoqué l’idée que l’intégration progressive des réfugiés dans la vie économique et sociale du pays pourrait favoriser un climat propice au désarmement. Cette position a été vivement critiquée par des partis chrétiens, notamment les Forces Libanaises, qui redoutent un processus de naturalisation déguisée.

Le débat s’est également déplacé vers la scène parlementaire, où plusieurs députés ont demandé que toute décision soit précédée d’un vote formel. Les médias libanais ont relayé l’existence de tensions entre les blocs politiques, certains accusant l’exécutif de céder à la pression internationale, notamment américaine, tandis que d’autres appelaient à une démarche plus inclusive et transparente.

Rôle de la diplomatie américaine : influence et conditionnalités

Selon Al Sharq (23 mai 2025), les États-Unis suivent de très près les discussions sur le désarmement des factions palestiniennes et ont dépêché une délégation dirigée par Morgan Ortagus à Beyrouth pour discuter de la situation sécuritaire. Cette visite, bien que non confirmée officiellement, s’inscrit dans une stratégie plus large de Washington visant à réduire les risques d’embrasement régional, notamment dans le contexte de l’intensification du conflit israélo-palestinien.

Al Sharq Al Awsat (23 mai 2025) précise que la diplomatie américaine conditionne une partie de son aide économique et sécuritaire au Liban à des garanties sur la stabilité des camps palestiniens. Il s’agirait en particulier d’empêcher que ces espaces deviennent des bases arrières pour des actions militaires contre Israël. Dans ce cadre, les pressions américaines incluent également une demande d’expulsion de certains dirigeants du Jihad islamique présents à Damas, ce qui soulève des questions sur les relations entre le Liban et la Syrie.

Le ministère des Affaires étrangères libanais, bien que discret, a confirmé par des sources anonymes citées par Al Quds (23 mai 2025) que des échanges avaient lieu avec plusieurs chancelleries occidentales. Le message principal reste l’attachement du Liban à sa souveraineté et à la sécurité de son territoire, tout en reconnaissant la nécessité d’une coordination pragmatique avec les pays donateurs et les instances internationales.

Interactions régionales : équilibre entre partenaires arabes et pressions de proximité

La visite d’Abbas a également été l’occasion de renforcer les liens entre l’Autorité palestinienne et le Liban dans le cadre d’une diplomatie arabe de coordination. Al Akhbar (23 mai 2025) mentionne que le Caire, Amman et Doha ont été informés en amont des objectifs de cette visite et soutiennent l’approche graduelle du désarmement. Le rôle de la Ligue arabe, bien que secondaire, est invoqué comme un levier possible pour obtenir un consensus multilatéral.

Al Quds (23 mai 2025) souligne l’intérêt particulier de la Jordanie et de l’Égypte, en tant que pays ayant une large expérience dans la gestion de leurs propres populations palestiniennes. Des canaux de communication non officiels auraient été établis pour partager les meilleures pratiques et éviter les erreurs du passé. Cette coopération régionale pourrait également inclure une assistance technique pour les opérations de désarmement ou de réhabilitation sociale.

Du côté syrien, la situation est plus complexe. Selon Al Bina’ (23 mai 2025), Damas a officiellement rejeté toute implication dans la gestion des factions palestiniennes actives au Liban, tout en maintenant des liens informels avec plusieurs de leurs dirigeants. Cette ambivalence diplomatique suscite l’inquiétude de Beyrouth, qui craint que des tensions interpalestiniennes exportées depuis la Syrie ne viennent perturber le fragile équilibre sécuritaire des camps libanais.

Impacts potentiels sur la politique étrangère libanaise

Les développements récents pourraient marquer un tournant dans la posture diplomatique du Liban. Selon Al Liwa’ (23 mai 2025), certains diplomates occidentaux considèrent que le pays est à la croisée des chemins : soit il parvient à stabiliser les relations avec ses communautés palestiniennes internes par une approche institutionnelle, soit il risque de devenir un foyer d’instabilité dans une région déjà fragmentée.

Le président Joseph Aoun, toujours selon le même journal, aurait exprimé en réunion restreinte la volonté de repositionner le Liban comme un acteur de dialogue et de médiation. Cette déclaration intervient dans un contexte où la diplomatie libanaise tente de se réinventer après des années d’isolement relatif sur la scène régionale. Les consultations avec l’Union européenne, la Russie et les pays du Golfe sur la question palestinienne s’intensifient, bien que leurs résultats restent pour l’instant confidentiels.

Politique internationale : conflit israélo-palestinien, relations régionales tendues et pressions diplomatiques sur Israël

Conflit à Gaza et condamnations internationales de l’offensive israélienne

Selon Al Akhbar (23 mai 2025), les opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza continuent de susciter une vague d’indignation à l’échelle mondiale. Le journal rapporte qu’à la date du 22 mai, les frappes israéliennes avaient causé la mort de plus de 15 000 personnes, dont une majorité de civils, parmi lesquels femmes et enfants. Les images diffusées par les médias internationaux ont particulièrement choqué l’opinion publique, notamment en Europe, où les mobilisations pro-palestiniennes se sont multipliées.

Dans ce contexte, Al Quds (23 mai 2025) signale que plusieurs capitales européennes, dont Paris, Londres et Bruxelles, ont émis des déclarations de condamnation de la violence exercée par Israël. Ces pays ont qualifié l’opération militaire d’« excessive » et ont exprimé leur préoccupation quant au respect du droit international humanitaire. Le journal précise que ces réactions font suite aux frappes ayant ciblé un hôpital à Rafah et une école de l’UNRWA, provoquant des dizaines de morts.

Al Sharq Al Awsat (23 mai 2025) souligne que l’Union européenne a décidé de réévaluer son accord de partenariat avec Israël à la lumière de ces événements. Un moratoire sur la livraison d’armes européennes à Tel-Aviv est en discussion, bien qu’aucune décision n’ait encore été formellement adoptée. Dans le même temps, la Grande-Bretagne a suspendu ses négociations bilatérales en vue d’un accord de libre-échange avec Israël.

Attentat à Washington et instrumentalisation politique par Tel-Aviv

Le climat international s’est davantage tendu après un incident survenu à Washington, où deux employés de l’ambassade israélienne ont été tués devant le musée juif, comme le rapporte Al Quds (23 mai 2025). L’assaillant, identifié comme un étudiant américain d’origine latino-américaine, aurait crié « Palestine libre » avant d’ouvrir le feu, selon les premières investigations. Cet événement, largement relayé dans les médias internationaux, a été immédiatement interprété par Israël comme une attaque antisémite, ce que certains responsables européens ont contesté.

D’après Al Bina’ (23 mai 2025), le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le ministre des Affaires étrangères Gideon Saar ont accusé plusieurs dirigeants européens de créer un climat de haine envers Israël à travers leurs critiques répétées de l’opération à Gaza. Cette instrumentalisation de l’attentat de Washington a été dénoncée par la diplomatie française, qui a qualifié ces accusations d’« infondées et inacceptables ». Paris a rappelé que la liberté d’expression et le droit à la critique des actions d’un État sont garantis dans le cadre démocratique européen.

Selon Al Sharq (23 mai 2025), cette tentative israélienne de lier les critiques européennes à l’attaque de Washington s’inscrit dans une stratégie de communication visant à délégitimer les protestations internationales contre la guerre à Gaza. Plusieurs analystes politiques cités par le journal estiment que cette posture pourrait nuire à Israël sur le long terme en accentuant son isolement diplomatique.

Relations Israël-États-Unis : soutien tactique et différenciations stratégiques

Malgré les critiques européennes, les États-Unis ont maintenu leur soutien tactique à Israël, tout en exprimant des réserves sur certains aspects de la campagne militaire. Selon Al Joumhouriyat (23 mai 2025), l’administration américaine, dirigée par le président Donald Trump, a réaffirmé le droit d’Israël à se défendre, mais a demandé à Tel-Aviv de faire preuve de retenue. Le département d’État a publié un communiqué appelant à une réduction des frappes sur les infrastructures civiles et à la facilitation de l’acheminement de l’aide humanitaire.

Al Quds (23 mai 2025) rapporte que l’envoyé spécial américain pour le Proche-Orient, Jared Kushner, a effectué une tournée régionale pour tenter de désamorcer la crise. Ses entretiens avec les dirigeants égyptiens, jordaniens et saoudiens visent à restaurer un minimum de coordination régionale pour permettre un cessez-le-feu temporaire. Toutefois, ces démarches se heurtent à l’intransigeance d’Israël, qui refuse pour l’instant tout compromis sans conditions strictes sur la démilitarisation du Hamas.

Dans les coulisses, selon les informations recueillies par Al Sharq Al Awsat (23 mai 2025), des tensions seraient perceptibles entre les équipes diplomatiques israéliennes et américaines. Washington redoute une détérioration irréversible de l’image d’Israël sur la scène internationale et craint que cela n’alimente des mouvements antisémites à l’intérieur même de ses frontières.

Iran et les menaces de riposte contre Israël

La République islamique d’Iran a également réagi vigoureusement aux événements. D’après Al Quds (23 mai 2025), le porte-parole des Gardiens de la Révolution, Ali Mohammad Naeini, a averti Israël qu’en cas d’attaque sur les installations nucléaires iraniennes, Téhéran répondrait par des « représailles dévastatrices ». Cette déclaration survient alors que des informations non confirmées font état d’un plan israélien pour cibler des infrastructures en Iran, notamment autour de Natanz.

Le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araqchi, dans une lettre adressée au secrétaire général des Nations Unies, a tenu les États-Unis pour responsables de toute agression israélienne, considérant qu’un tel acte ne pourrait se produire sans leur soutien implicite. Selon Al Sharq Al Awsat (23 mai 2025), l’Iran a aussi signalé qu’il informerait prochainement l’Agence internationale de l’énergie atomique de nouvelles mesures de sécurisation de ses installations nucléaires.

Al Bina’ (23 mai 2025) indique par ailleurs que ces menaces interviennent alors que les négociations nucléaires entre l’Iran et les États-Unis reprennent à Rome. La cinquième session de pourparlers s’est ouverte dans un climat tendu, où les Européens jouent un rôle de médiateur fragile. Les diplomates espèrent éviter une rupture totale du dialogue, même si les perspectives d’accord sont minces.

Dynamique régionale : implications pour la Syrie et le Liban

L’escalade actuelle a également des répercussions sur la Syrie. Selon Al Quds (23 mai 2025), l’armée israélienne a procédé à une incursion en territoire syrien dans la région de Quneitra, mobilisant une colonne de treize véhicules blindés. Cette opération, qualifiée par Damas de « violation flagrante de la souveraineté nationale », s’inscrit dans une série d’interventions israéliennes visant à détruire les positions supposées du Hezbollah et des milices pro-iraniennes dans le sud syrien.

Le gouvernement syrien a demandé une réunion d’urgence au Conseil de sécurité, bien que peu d’États membres aient exprimé un soutien explicite à cette initiative. Selon Al Joumhouriyat (23 mai 2025), les forces armées israéliennes auraient installé un poste d’observation permanent sur le mont Harbun, un point stratégique qui domine la frontière libano-syrienne.

Pour le Liban, cette dynamique est source de préoccupations supplémentaires. Les autorités craignent que l’élargissement du théâtre de guerre à la Syrie n’entraîne un afflux de réfugiés vers le territoire libanais, déjà confronté à une saturation des capacités d’accueil. En parallèle, le gouvernement libanais tente de rassurer ses partenaires internationaux sur sa neutralité militaire, tout en réaffirmant son droit à la défense face à toute agression.

Justice : désarmement des factions, contentieux sécuritaires et contrôle institutionnel

Création de la commission sécuritaire mixte libano-palestinienne

Selon Al Joumhouriyat (23 mai 2025), la création d’une commission sécuritaire mixte entre l’État libanais et l’Autorité palestinienne constitue l’un des événements judiciaires et administratifs les plus significatifs de la période. Cette instance, mise en place à la suite de la visite du président Mahmoud Abbas à Beyrouth, a pour mandat la coordination des efforts en vue du désarmement des factions palestiniennes présentes dans les camps libanais.

La première réunion de cette commission s’est tenue le 22 mai au Grand Sérail, sous la présidence du Premier ministre Nawaf Salam. Elle a réuni des responsables des services de sécurité libanais, dont le directeur général de la Sûreté générale Hassan Chaker et le chef du renseignement militaire Tony Kahwaji, ainsi que les représentants de l’Autorité palestinienne, notamment Fathi Abou Al-Ardat et Ashraf Dabbour. L’objectif annoncé est d’établir une feuille de route opérationnelle garantissant la fin des activités militaires dans les camps, tout en renforçant la stabilité interne.

D’après Al Akhbar (23 mai 2025), cette initiative s’inscrit dans une dynamique plus large de rétablissement de l’autorité de l’État sur tout le territoire, conformément à l’article 8 de la Constitution libanaise. Cependant, la mise en œuvre du désarmement est perçue comme une tâche juridiquement délicate, dans la mesure où les camps palestiniens disposent d’un statut d’autonomie relative non codifié, qui rend difficile l’application directe du droit pénal libanais.

Réactions judiciaires et limites de compétence territoriale

Le journal Al Bina’ (23 mai 2025) rapporte que des consultations ont été lancées entre le ministère de la Justice et les principales juridictions du pays pour examiner les modalités d’intervention judiciaire dans les camps. Les magistrats du parquet général estiment que toute action coercitive devra être précédée d’un consensus politique national, en raison de la sensibilité du dossier palestinien et des risques de troubles civils.

Par ailleurs, le Conseil supérieur de la magistrature a émis une note interne recommandant la prudence dans l’émission de mandats d’arrêt concernant des membres de factions armées palestiniennes, tant que la commission sécuritaire n’a pas finalisé ses prérogatives. Cette position, selon Al Joumhouriyat (23 mai 2025), reflète une volonté d’éviter toute escalade non contrôlée entre les forces de sécurité et les groupes armés, notamment dans les camps de Ain al-Hilweh, de Beddawi et de Burj al-Barajneh.

Enquêtes ouvertes sur les incidents liés aux frappes israéliennes

La section de la justice militaire a ouvert plusieurs enquêtes concernant les frappes israéliennes récentes dans le sud du pays, notamment à Toul et dans les districts de Marjayoun et Bint Jbeil. Al Akhbar (23 mai 2025) indique que le parquet militaire cherche à établir si certaines frappes ont délibérément ciblé des infrastructures civiles, en contradiction avec les conventions internationales sur la protection des non-combattants.

Des rapports préliminaires de la Sûreté générale, relayés par Ad Diyar (23 mai 2025), suggèrent que des maisons habitées ont été touchées malgré les prétentions israéliennes selon lesquelles seuls des sites militaires étaient visés. Le ministère de la Justice a donc sollicité l’expertise du Comité international de la Croix-Rouge pour documenter les dommages subis par les populations civiles et préparer des dossiers à soumettre aux juridictions internationales compétentes.

Contentieux autour des détentions arbitraires et surpopulation carcérale

Nahar (23 mai 2025) aborde la problématique récurrente des détentions prolongées sans procès, notamment dans les prisons de Roumieh, Zahleh et Tripoli. Des ONG locales, telles que Legal Agenda et Human Rights Watch, ont dénoncé dans un rapport conjoint une stagnation des procédures judiciaires, qui résulte en une surpopulation carcérale critique.

Le rapport fait état de plus de 60 % des détenus en attente de jugement, certains depuis plus de trois ans. Les retards sont imputés à un manque de personnel judiciaire, à l’obsolescence des systèmes d’archivage, et à des grèves répétées des avocats du barreau de Beyrouth. Le ministère de la Justice, dans une déclaration rapportée par Al Sharq (23 mai 2025), affirme que des réformes sont à l’étude pour accélérer les délais de jugement, notamment par la numérisation des procédures et l’élargissement des audiences en visioconférence.

Affaires de corruption et poursuites en cours

Le juge d’instruction financier Ali Ibrahim poursuit ses investigations sur des cas de détournement de fonds publics impliquant d’anciens ministres et hauts fonctionnaires. Al Liwa’ (23 mai 2025) indique que des convocations ont été émises à l’encontre de deux anciens ministres des Travaux publics, soupçonnés d’avoir attribué illégalement des contrats à des sociétés proches de partis politiques, en échange de rétrocommissions.

Ces affaires, qui remontent à la période 2012-2018, concernent des projets d’infrastructures dans les régions de la Békaa et du Mont-Liban. Le parquet financier, appuyé par les données de la Cour des comptes, a réuni des éléments jugés « suffisants » pour engager une procédure en non-lieu ou en renvoi devant la Chambre criminelle. Des mesures conservatoires ont été adoptées, notamment le gel de comptes bancaires et la saisie de biens immobiliers.

En parallèle, Al Diyar (23 mai 2025) rapporte qu’une procédure distincte a été ouverte contre un ex-gouverneur de la Banque du Liban, concernant des mouvements de capitaux vers l’étranger pendant la crise monétaire de 2019. L’enquête porte sur des soupçons d’abus de pouvoir, de manipulation de taux d’intérêt et de blanchiment d’argent. Cette affaire est suivie de près par le groupe de travail du GAFI (Groupe d’action financière), qui a placé le Liban sous surveillance renforcée en matière de transparence bancaire.

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