Des sources proches des autorités libanaises ont indiqué que le Liban devrait décider d’un durcissement du jamais vu des mesures de confinement, incluant désormais la fermeture des supermarchés, banques ou encore des institutions publiques en raison de la propagation rapide du coronavirus COVID19 ces dernières semaines.

Ce confinement total devrait débuter à partir de jeudi, cela pour 10 jours renouvelables selon les circonstances. Si les supermarchés devront faire rideau clos, les boulangeries pourront toutefois rester ouvertes. Autre mesure qui était crainte par de nombreuses de personnes, la fermeture de l’aéroport international de Beyrouth n’est pas à l’ordre du jour pour l’heure. Seuls les vols en provenance d’Adana, du Caire, d’Istanbul, de Bagdad ou encore d’Addis Adeba sont suspendus. De nombreuses personnes en provenance de ces destinations étaient précédemment infectées par le coronavirus, indiquent certaines sources sanitaires.

À l’exception du corps médical, du personnel des pharmacies ou encore celui des boulangeries et des médias, une interdiction totale de circuler devrait être instituée.

Le conseil suprême de la défense s’est ainsi réuni au Palais Présidentiel de Baabda pour décider des mesures qui seront adoptées.

Le Premier Ministre sortant Hassan Diab avait précédemment estimé que tous les indicateurs actuels suggèrent que le Liban est entré dans une phase dangereuse. Cette phase, a-t-il estimé, pourrait être qu’à ses débuts. 

Hassan Diab a également dénoncé les personnes qui estiment au Liban que le virus n’est qu’un mensonge, allusion à certains individus qui ne respectent pas les mesures de confinement précédemment décrétées et qui pourraient être renforcées ces prochains jours, avec y compris la fermeture des magasins alimentaires. 

Notre devoir est de protéger les libanais d’eux même, estime le premier ministre sortant en raison du manque de sérieux d’une partie d’entre eux. Il s’agit de régler la situation avec un confinement strict, complet et ferme ou de faire face à une situation plus dangereuse que celle qui s’est déroulée en Italie.

Par ailleurs, les accusations se multiplient, certaines sources accusant des organismes économiques d’avoir fait d’importantes pressions sur les autorités afin de ne pas adopter jusqu’à ce que la situation devienne comme aujourd’hui incontrôlable, les mesures nécessaires. Ces sources soulignent ainsi que la levée des restrictions lors des fêtes de fin d’année a joué en faveur de la flambée du nombre de cas actuellement. Elles faisaient ainsi allusion à l’ouverture des boites de nuit ou encore des pubs et des restaurants qui menaçaient alors de ne pas respecter l’ordre de fermeture du ministère de l’intérieur.

D’autre part, des rassemblements publics ont eu lieu ces derniers jours, notamment dans le camp palestinien d’Al Beddawi au Nord du Liban, une zone de non-droit, soulignent-ils.

Le pic de l’épidémie toujours pas atteint

Les sources médicales estiment ainsi que le pic de l’épidémie n’est toujours pas atteint alors que les structures médicales sont déjà saturées, comme en témoigne le responsable de l’hôpital gouvernemental de Bouar qui avait noté que son établissement devait désormais traité des patients dans son parking, faute de place disponible.

Selon les derniers chiffres de l’OMS, 2 291 membres du corps médical seraient également touchés par la maladie, faisant craindre un effondrement total du système sanitaire. 76% des lits étaient occupés dont 88% pour les seuls soins intensifs. Les respirateurs artificiels sont désormais indisponibles.

Au total, selon le dernier bilan disponible, 559 personnes seraient actuellement placés en soin intensif dont 165 sous respirateurs artificiels indique le ministère de la santé alors que certains hôpitaux sont désormais obligés de soigner des patients dans leurs voitures, faute de place disponible au sein de leurs différents services.

Les supermarchés pris d’assaut face au confinement annoncé ce jeudi

Les supermarchés mais également les boulangeries qui pourront toutefois rester ouvertes ont été pris d’assaut par la population dès que la nouvelle de confinement total a été annoncée. D’importantes queues ont eu lieu tant en dehors des établissements qu’en leur sein, avec les mesures de distanciation qui ne sont plus respectées et faisant craindre une extension supplémentaire de l’épidémie.

Cette panique intervient alors que le syndicat des importateurs de denrées alimentaires et de produits de consommation s’est pourtant voulu rassurant, indiquant que le Liban dispose de stocks suffisants pendant au moins deux mois

Le Syndicat a également exhorté les citoyens et les résidents à “acheter uniquement ce dont ils ont besoin pendant une semaine pour éviter la surpopulation dans les supermarchés et les magasins commerciaux”.

Un bilan catastrophique au Liban

Au total, 219 296 ont été contaminées depuis le 21 février 2020, date de la découverte d’un premier cas au Liban, après avoir passé celui des 200 000 cas le jeudi 7 janvier.

Le nombre total des personnes touchées par le virus atteint le chiffre de 215 733 cas locaux et de 3 563 cas en provenance de l’étranger. 
75 451 sont actuellement actifs et 142 239 sont guéries

Le nombre total de personnes décédées est de 1 606 depuis l’apparition de la maladie au Liban, le 21 février 2020.

Le taux de positivité est en hausse à 15.8 %.

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