S’exprimant à l’issue des consultations parlementaires obligatoires menées par la Présidence de la République, le désormais Premier Ministre désigné Saad Hariri a réitéré sa volonté de pouvoir former rapidement un gouvernement constitué de spécialistes “non partisans” mettant en oeuvre la feuille de route française et ainsi mettre fin à l’effondrement économique du Liban.

Cette nomination n’a effectuée qu’à la majorité de 65 voix, le parlement comptant 128 places et plusieurs députés en sont démissionnaires.

Saad Hariri qui avait démissionné le 29 octobre 2019 suite à d’importantes manifestations pourrait cependant faire face à d’importantes difficultés. Il avait déjà mis 9 mois à former son précédent cabinet suite à l’opposition de partis politiques qui s’interrogent aujourd’hui même si sa capacité à former un tel gouvernement en appartenant lui-même à la classe politique.

Des contradictions importantes risquent d’apparaitre. Même si l’ancien premier ministre a indiqué accepter d’attribuer le ministère des finances à la communauté chiite, il pourrait y avoir un certain nombre de bras-de-fer à venir concernant l’attribution des autres portefeuilles alors que le Liban traverse une période difficile caractérisée par une crise économique d’une ampleur jusqu’à présent inconnue dans son histoire moderne.

D’autres s’interrogent sur sa capacité même à mener des réformes portant notamment sur le secteur financier au détriment de ses intérêts personnels, la famille Hariri possédant 10% des actions des banques libanaises. Saad Hariri avait déjà estimé qu’il n’était pas indispensable d’avoir déclaré le Liban en état de défaut de paiement alors même que les banques locales devraient être recapitalisées à hauteur de 63 milliards de dollars, une somme indisponible sans aide internationale.

Cette aide est conditionnée à la mise en oeuvre de réformes économiques et monétaires que les partis qui lui ont accordé leurs voix sont opposés officieusement même si officiellement tous acceptent la feuille de route française présentée par Emmanuel Macron lors de son déplacement au Liban à l’occasion des célébrations du centenaire de la proclamation du Grand Liban.

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