La chaine de télévision MTV Lebanon annonce que le directeur général du Ministère des Finances Alain Bifani pourrait annoncer sa démission lors d’une conférence de presse prévue vers 16 heures.

La lettre de démission aurait déjà été remise au Ministre des Finances Ghazi Wazni.

En place depuis 20 ans et un des principaux négociateurs pour la délégation libanaise face au Fonds Monétaire International (FMI), Alain Biffani pourrait ainsi suivre l’autre négociateur Henri Chaoul qui avait démissionné, il y a 2 semaines.

Alain Bifani était fortement critiqué par des parlementaires libanais en raison des estimations des pertes du secteur financier. Ces derniers les estiment être à hauteur de 81 000 milliards de livres libanaises, alors que le plan de sauvetage économique du Liban dont Bifani serait le principal auteur les estimerait proche de 241 000 milliards de livres. Ces chiffres seraient également proches des estimations du Fonds Monétaire International, avait indiqué le représentant du FMI, soutenant ainsi indirectement le directeur général du Ministère des Finances.

Cette possible démission tombe au plus mal pour le Liban, alors que les experts s’inquiètent d’un possible échec des négociations avec le FMI. Cet échec signifierait une dévaluation incontrôlée de la livre libanaise et des faillites en domino au sein des établissements bancaires libanais.

M. Chaoul avait alors dénoncé l’absence « de réelle volonté de mettre en œuvre des réformes ou une restructuration du secteur bancaire, y compris de la Banque centrale » (ce dont ne semblent pas vouloir le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé et ses soutiens comme l’ABL et certains partis comme le Courant du Futur des anciens Premiers ministres Fouad Siniora et Saad Hariri et le mouvement Amal du Président du Parlement Nabih Berri dont le ministre des Finances Ghazi Wazni était le conseiller jusqu’à sa nomination). Il accuse ainsi les « gens au pouvoir » d’« inaction préjudiciable » et de constituer « une résistance institutionnelle » à des « réformes profondes et douloureuses » sans lesquelles « nous nous embarquerions dans une décennie (ou deux) perdue et marquée par un environnement social chaotique et une hausse de la pauvreté qui augmente déjà à un rythme alarmant ». 
Il avait également indiqué que de nombreux députés s’opposent à la restructuration du secteur bancaire en raison de conflits d’intérêt. En effet, ils seraient actionnaires des banques.

Par ailleurs, certaines sources font état d’importantes difficultés lors des négociations en cours, au niveau de la réforme du secteur de production d’électricité, un secteur largement subventionné par l’état à hauteur de 2 milliards de dollars par an. Le Président de la Chambre Nabih Berri serait à l’origine de ces obstacles.