Le gouvernement libanais a émis un avertissement officiel contre une application mobile, Tzofar-Red-Alert, soupçonnée d’être utilisée par Israël pour collecter des données sensibles, selon des déclarations rapportées par les médias locaux et confirmées par des sources officielles. Présentée comme un système d’alerte aux missiles, cette application aurait également la capacité de géolocaliser ses utilisateurs et d’exploiter leurs informations personnelles, constituant une menace potentielle pour la sécurité nationale. Le ministre de la Défense, Michel Mansi, a appelé les administrations publiques et les citoyens à désinstaller immédiatement cette application, soulignant les risques qu’elle représente dans un contexte de tensions accrues avec Israël. Cette alerte intervient alors que le Liban, déjà fragilisé par des crises multiples, fait face à une recrudescence des préoccupations liées à la cybersécurité.
Une alerte officielle contre Tzofar-Red-Alert
L’avertissement du gouvernement libanais, relayé dès le 14 mars 2025 par des posts sur X et confirmé dans les déclarations officielles, cible spécifiquement Tzofar-Red-Alert, une application mobile soupçonnée de servir des intérêts israéliens. Selon un communiqué attribué au ministre de la Défense Michel Mansi, cette application, bien qu’elle se présente comme un outil d’alerte aux missiles, serait un vecteur potentiel de collecte de données sensibles. Des sources sur X, telles que
@lebanosnews (14/03/2025), rapportent que le ministère a publié un livre officiel mettant en garde contre son utilisation, notant qu’elle est largement employée dans les territoires palestiniens occupés par Israël pour des alertes de sécurité.
Le ministre Mansi a insisté sur l’urgence de la situation dans une déclaration reprise par plusieurs comptes, dont
@KanaanAhmed5 (14/03/2025), qui cite un appel à désinstaller l’application en raison d’un « danger direct » pour les données personnelles et géographiques des utilisateurs. Cette mise en garde s’adresse aussi bien aux administrations publiques qu’aux citoyens, reflétant une préoccupation nationale face à une menace perçue comme immédiate. Le ministère de la Défense a exhorté à une vigilance accrue, soulignant que l’usage de Tzofar-Red-Alert pourrait compromettre la sécurité du Liban en exposant des informations critiques à une puissance étrangère.
Fonctionnalités et risques de l’application
Tzofar-Red-Alert est décrite comme une application disponible pour iPhone et comme une extension Chrome, offrant des alertes en temps réel sur les sirènes en Israël, incluant les roquettes, missiles, tremblements de terre et intrusions d’aéronefs hostiles. Selon le site tzofar-red-alert.fr.softonic.com, elle permet aux utilisateurs de personnaliser les notifications en fonction de leur emplacement, une fonctionnalité qui nécessite l’accès aux données de géolocalisation. Cette capacité, bien que légitime pour un système d’alerte, soulève des inquiétudes au Liban, où les autorités suspectent qu’elle pourrait être exploitée à des fins d’espionnage.
Le gouvernement libanais, via le ministre Mansi, met en avant la possibilité que Tzofar-Red-Alert collecte des informations personnelles – telles que les coordonnées GPS, les identifiants des appareils ou les données de navigation – pour les transmettre à des entités israéliennes. Un post sur X de
@salem109210 (17/03/2025) corrobore cette suspicion, affirmant que l’application israélienne représente une menace directe en raison de son potentiel à géolocaliser les utilisateurs et à exploiter leurs données. Bien que les preuves techniques de cette exploitation ne soient pas détaillées publiquement au 17 mars 2025, la méfiance envers Israël, alimentée par des décennies de conflit, amplifie ces préoccupations dans un pays où la sécurité nationale est une priorité constante.
Contexte de tensions avec Israël
Cette alerte intervient dans un climat de tensions persistantes entre le Liban et Israël, exacerbées par des affrontements récents au Sud-Liban. Le cessez-le-feu du 27 novembre 2024, négocié par les États-Unis et la France après deux mois de guerre entre le Hezbollah et Israël, reste fragile. Prolongé jusqu’au 18 février 2025, il a été marqué par des violations, notamment des frappes israéliennes le 16 mars 2025 ayant fait quatre morts, selon Ad Diyar. Ces incidents rappellent la guerre de 2024, qui a causé des milliers de victimes et déplacé 1,4 million de Libanais, selon les chiffres officiels du ministère de la Santé.
Dans ce contexte, la cybersécurité est devenue un champ de bataille stratégique. Jusqu’en 2023, des rapports avaient documenté des cyberattaques attribuées à Israël contre des infrastructures libanaises, notamment des tentatives de piratage de réseaux de télécommunications. En 2018, le Hezbollah avait accusé Israël d’utiliser des applications et des dispositifs pour espionner ses membres, une accusation récurrente qui trouve un écho dans l’affaire Tzofar-Red-Alert. La capacité de géolocalisation de l’application pourrait, en théorie, permettre de cartographier les positions des utilisateurs au Liban, y compris dans des zones sensibles près de la frontière sud, renforçant les craintes d’une utilisation malveillante par une puissance hostile.
Michel Mansi : une réponse ferme
Le ministre de la Défense, Michel Mansi, incarne la réponse officielle à cette menace. Peu connu avant 2025, Mansi a pris ses fonctions sous le gouvernement de Nawaf Salam, formé en février 2025 après l’élection de Joseph Aoun comme président le 9 janvier. Sa déclaration, largement relayée sur X (
@lebanondebate, 14/03/2025), appelle à une désinstallation immédiate de Tzofar-Red-Alert par toutes les administrations et les citoyens, qualifiant son usage de « menace directe à la sécurité nationale ». Cette position reflète une volonté de protéger les données sensibles dans un pays où l’armée libanaise, que Mansi supervise indirectement, joue un rôle clé face au Hezbollah et aux tensions frontalières.
L’appel de Mansi s’inscrit dans une tradition de vigilance face aux technologies étrangères. En 2020, le Liban avait interdit l’application chinoise WeChat sur les téléphones des militaires, craignant une collecte de données par Pékin. En 2025, la menace perçue d’Israël, ennemi historique, amplifie cette méfiance, poussant le ministère à agir rapidement pour limiter les risques. Mansi n’a pas détaillé les sanctions en cas de non-conformité, mais son ton ferme suggère une mobilisation sérieuse des autorités.
Une cybersécurité fragile au Liban
Le Liban, en crise économique depuis 2019, manque de ressources pour contrer les menaces numériques. Avec une dette publique dépassant 100 milliards de dollars en 2023 et une population dont plus de 80 % vit sous le seuil de pauvreté (Banque mondiale), les investissements dans la cybersécurité sont limités. Jusqu’en 2023, des experts comme ceux de l’Internet Society Lebanon Chapter avaient averti que les infrastructures numériques du pays – réseaux mobiles, serveurs publics – étaient vulnérables aux cyberattaques, faute de mises à jour et de protections adéquates. Cette fragilité rend les alertes comme celle contre Tzofar-Red-Alert d’autant plus préoccupantes.
La popularité des applications mobiles au Liban, où les smartphones sont omniprésents malgré la crise, accroît les risques. En 2021, une campagne de phishing avait ciblé des milliers d’utilisateurs libanais, volant des données bancaires via des applications frauduleuses. Si Tzofar-Red-Alert est téléchargeable depuis des plateformes comme l’App Store ou Google Play – une hypothèse plausible au vu de sa disponibilité en Israël – son adoption par des Libanais, même accidentelle, pourrait exposer des données critiques à une exploitation extérieure.
Réactions et implications
L’avertissement a suscité des réactions rapides sur les réseaux sociaux. Des utilisateurs comme
@NassimKfoury2 (14/03/2025) ont relayé l’appel à désinstaller l’application, tandis que
@salem109210 (17/03/2025) a salué la mise en garde comme une protection contre une « menace israélienne directe ». Aucun chiffre officiel sur le nombre d’utilisateurs au Liban n’est disponible au 17 mars, mais la diffusion de l’alerte suggère une prise de conscience croissante des risques numériques parmi la population.
Cette affaire met en lumière les défis de la cybersécurité dans un pays en crise. Alors que les États-Unis et la France pressent le Liban à réformer ses institutions et stabiliser sa frontière sud (via des négociations avec Israël ou un soutien à la FINUL), la menace d’espionnage numérique ajoute une couche de complexité. Si Tzofar-Red-Alert est effectivement un outil d’Israël – une accusation non confirmée techniquement au 17 mars – elle pourrait compromettre la souveraineté numérique du Liban, déjà fragilisée par des années de négligence et de conflit.