Beyrouth a été dévasté, est meurtri par l’explosion hier de 2750 tonnes de nitrate d’ammonium stockée dans le port de Beyrouth, Beyrouth a été blessée, endeuillée mais Beyrouth ou plutôt sa population aussi montre sa volonté à panser rapidement ses plaies.

En quelques mots, plus de 100 morts, plus de 100 disparus et des familles toujours à la recherche des leurs, plus de 4000 blessés, un bilan toujours provisoire en attente d’un bilan plus définitif.

Principale porte d’entrée des marchandises au Liban, la destruction des installations portuaires – dont le coût seul a été estimé par le gouverneur de la capitale Marwan Abboud à 3 milliards de dollars – pourrait aggraver une situation économique avec un pays en crise profonde et un taux de récession de 14% en 2020 selon les estimations des organisations internationales.

Pourtant en dépit de ces évènements, les habitants des quartiers et les bénévoles, des jeunes souvent, s’activent à nettoyer les rues, à ramasser les gravats avec de frêles balais, bien risibles devant l’ampleur de la tâche mais la volonté est là, à offrir des sandwichs aux passants ou encore des bouteilles d’eau aux autres et aux victimes.

Par de temps au deuil, en dépit d’une décision du gouvernement d’imposer un deuil de 3 jours, place aux balais, aux camionnettes, aux serpillières, aux seaux … pour ramasser les nombreux bris de verre.

Comme à chaque drame, le Libanais se montre uni, sage, solidaire, un peuple au-delà des religions, des appartenances sociales et plus encore, une nation tout simplement et malheureusement, il a besoin de drames pour le lui rappeler.

La volonté est là, comme à chaque fois que le Liban a souffert dans sa chair, dans son histoire contemporaine.

En ce centenaire du Grand Liban, cette année n’est en fin de compte qu’à l’image de l’histoire de ce pays depuis sa naissance, des larmes et du sang à chaque fois essuyés.

Voir la galerie photo du drame de l’explosion du port de Beyrouth