Le 13 avril 2025, à midi, le Liban s’arrêtera pour une minute de silence. Par décret, Nawaf Salam appelle à honorer les victimes de la guerre civile (1975-1990), un geste inédit dans un pays qui a cultivé l’oubli. Les 150 000 morts, les 17 000 disparus, les familles brisées méritent cet hommage, mais pourquoi si tard ? Trente-cinq ans après, beaucoup de survivants sont partis, leurs vérités perdues. Les preuves s’effacent, les mémoires s’étiolent, rongées par le temps.
Ce décret brise un tabou, mais dans un Liban épuisé par la guerre récente Israël, l’effondrement économique, les tensions communautaires, que vaut un symbole ? Une minute peut-elle raviver une mémoire étouffée par des décennies d’indifférence ? Les Libanais, accaparés par la survie, accueilleront-ils ce geste avec émotion ou scepticisme ? Après tant d’années, cet hommage semble presque décalé, comme un écho d’un passé que l’État a choisi d’ignorer.
L’initiative de Salam est-elle un sursaut moral ou un calcul dans un pays fracturé ? Pourquoi maintenant, alors que les blessures du passé se mêlent à celles du présent ? Le temps a émoussé l’urgence, et ce retard interroge : un symbole tardif peut-il vraiment réparer l’absence d’une vérité officielle ?
L’amnésie institutionnelle : une stratégie de pouvoir
Depuis l’accord de Taëf en 1989, le Liban a tourné la page sans la lire. Les chefs de milices, responsables de massacres, pillages, enlèvements, ont troqué leurs armes pour des postes de pouvoir. Pourquoi ont-ils été intégrés à l’État au lieu d’être jugés ? Leur présence a imposé un silence : remettre en cause leurs privilèges – terres volées, fortunes détournées – c’est, disent-ils, risquer le chaos. Mais ce chaos n’est-il pas déjà là, dans un pays incapable de se relever ?
Cette amnésie n’est pas un oubli innocent. Pourquoi l’État a-t-il choisi l’effacement plutôt que la vérité ? Les manuels scolaires sautent la guerre civile, les archives restent closes, les mémoriaux absents. Les élites répètent que rouvrir le passé raviverait les haines, mais leur silence n’a-t-il pas entretenu les rancœurs ? Les tensions communautaires, plus persistantes et fortes que jamais aujourd’hui, sont attisées non seulement par la violence, mais aussi par la crise économique et la crise multiforme qui déchire le tissu social. Pourquoi protéger les coupables au détriment des innocents ?
Le coût de ce déni est lourd. Les jeunes grandissent sans comprendre pourquoi leur pays est fracturé. Chaque communauté cultive ses récits, ses martyrs, sans dialogue. Why n’y a-t-il pas de narrative commune ? Ce silence a figé le Liban dans une guerre froide interne, où la méfiance remplace la réconciliation. L’amnésie, loin de pacifier, n’a-t-elle pas amplifié les divisions actuelles ?
L’accord de Taëf a acheté une paix fragile, mais à quel prix ? Les criminels, devenus intouchables, ont bâti des empires sur le sang. Pourquoi l’État les a-t-il laissés prospérer ? Leur impunité n’est-elle pas une bombe à retardement, menaçant de replonger le pays dans la violence à tout moment ?
Nawaf Salam : un geste courageux, mais en retard
Nawaf Salam, avec son passé de juriste, incarne une rupture. En décrétant cette minute, il défie l’omerta. Mais pourquoi avoir attendu si longtemps ? Les survivants, qui ont réclamé justice, sont usés par des décennies de silence. Les mères des disparus, jadis dans les rues, sont âgées ou parties. Pourquoi leur douleur n’a-t-elle pas été entendue plus tôt ? Ce geste, bien que moral, semble arriver dans un pays où l’espoir s’est érodé.
Le Liban de 2025 est à bout. Guerre récente, économie en ruines, divisions communautaires : dans ce chaos, que peut une minute de silence ? Est-elle un acte sincère ou un symbole pour rallier une nation brisée ? Salam sait que la mémoire est un risque : en la réveillant, il expose un système bâti sur le déni. Mais pourquoi un symbole plutôt qu’une action concrète ?
Ce retard interroge. Les fosses communes sont oubliées, les témoignages dispersés. Pourquoi agir maintenant, alors que le temps a effacé tant de traces ? Les Libanais, confrontés à l’urgence du présent, verront-ils dans ce décret une promesse ou une diversion ? Une minute peut-elle compenser l’absence de vérité, de justice, de réponses ?
Salam, par son geste, pose une question : le Liban est-il prêt à se souvenir ? Mais pourquoi ne pas aller plus loin, vers un État qui juge au lieu de commémorer ? Ce décret, bien que courageux, reste fragile face à un passé que l’État a choisi d’enterrer pendant trop longtemps.
Mémoire et justice : au-delà du symbole
La guerre civile n’est pas un souvenir lointain. Elle vit dans les mémoires cloisonnées – chrétiens, musulmans, druzes – où chaque groupe a ses héros, ses blessures. Pourquoi n’existe-t-il pas de vérité partagée ? Les milices, devenues partis, ont écrit leurs légendes, effaçant leurs crimes. Pourquoi leurs récits dominent-ils encore ? Sans narrative commune, le Liban reste un champ de mémoires rivales, prêtes à s’enflammer.
Les jeunes, nés après 1990, grandissent dans un vide. Pourquoi ne leur enseigne-t-on pas leur histoire ? Ce silence alimente l’ignorance, mais aussi une soif de réponses. Sur les réseaux, dans les universités, certains creusent, questionnent. La minute de silence peut-elle ouvrir un débat ? Mais pourquoi s’arrêter là ? La mémoire sans justice n’est-elle pas une coquille vide ?
Un État de droit est une nécessité absolue. Pourquoi les criminels, libres, menacent-ils encore le pays ? Punir les coupables, c’est briser l’impunité, empêcher le chaos de resurgir. Pourquoi le Liban n’a-t-il pas de commission vérité, d’archives ouvertes, de procès ? Les victimes méritent plus qu’une minute : où sont les disparus ? Qui a donné les ordres ? Pourquoi l’État ne répond-il pas ?
La justice est un défi. Pourquoi protéger ceux qui ont détruit le pays ? Un État de droit exigerait de démanteler leurs réseaux, de juger leurs crimes, de prévenir leurs héritiers. Sans cela, la mémoire reste un rituel, incapable d’arrêter le cycle de la violence. Pourquoi choisir des symboles quand la vérité attend ?
Les criminels de guerre : intouchables et récidivistes
L’amnistie de 1991 a blanchi les chefs de milices, aujourd’hui notables. Pourquoi ont-ils échappé à la justice ? Ils contrôlent la politique, l’économie, les médias, leurs empires bâtis sur le sang. Pourquoi l’État les a-t-il protégés ? Leur impunité n’est pas un accident : c’est un compromis qui paralyse le pays. Pourquoi ce marché continue-t-il ?
Le Tribunal spécial pour le Liban (TSL), créé après l’attentat de 2005 contre Rafic Hariri, n’est qu’un exemple parmi tant d’autres d’une justice inégalitaire dans un système qui protège les criminels plutôt que les victimes. Pourquoi Hariri a-t-il eu un tribunal international, et pas les 150 000 morts de la guerre civile, les 17 000 disparus ? Pourquoi cette sélectivité, qui donne justice à un puissant là où des milliers d’anonymes sont oubliés ? Le TSL, malgré des condamnations, n’a livré aucun coupable. Pourquoi ce tribunal, coûteux et limité, n’a-t-il pas ouvert la voie à une justice plus large ? Les criminels de guerre, eux, restent intouchables. Pourquoi leur pouvoir bloque-t-il tout ? Ils agitent le spectre du chaos, mais ne sont-ils pas le chaos même ?
Cette logique d’impunité ne s’arrête pas aux milices. Pourquoi ceux qui ont ruiné le Liban, comme les banques siphonnant les épargnes, ou ceux qui financent des armes pour entretenir la violence, échappent-ils aussi à la justice ? Le système protège les puissants, qu’ils soient chefs de guerre, financiers véreux ou marchands d’armes, au détriment des citoyens. Pourquoi tolérer ces prédateurs ? Sans un État de droit, ils recommenceront, libres de manipuler, diviser, détruire.
Leur impunité est une menace vive. Pourquoi le Liban s’obstine-t-il à épargner ceux qui l’ont déchiré ? La minute de silence peut gêner, mais sans jugement, elle ne les arrêtera pas. Pourquoi choisir l’hommage plutôt que la sanction ? Un pays qui laisse ses bourreaux prospérer peut-il prétendre à la paix ?
Un défi pour la société libanaise
La société libanaise a-t-elle choisi le silence ? Par peur, par lassitude, beaucoup taisent les blessures. Pourquoi les récits familiaux s’éteignent-ils ? Ce mutisme, compréhensible, laisse les élites réécrire l’histoire. Mais pourquoi accepter leur version ? Des ONG, artistes, historiens luttent, documentent, dialoguent. La minute de silence peut-elle amplifier leurs voix ? Ou sera-t-elle un écho sans suite ?
Ce geste doit être inclusif. Pourquoi risquer de raviver les divisions ? S’il est perçu comme partisan, il échouera. Mais pourquoi s’arrêter à un symbole ? La société doit exiger un État de droit, où les criminels sont jugés, où l’impunité cesse. Pourquoi tolérer ceux qui menacent encore ? Sans ce sursaut, le Liban restera prisonnier de ses bourreaux.
Le défi est immense. Pourquoi la mémoire serait-elle un fardeau plutôt qu’une force ? La minute de silence est une chance, mais sans justice, elle risque de se perdre. Pourquoi les Libanais n’exigeraient-ils pas plus : des réponses, des procès, un avenir sans peur ?
Un pas fragile dans un pays fracturé
Le décret de Salam est un pari. Pourquoi réveiller la mémoire dans un pays au bord du gouffre ? Cette minute expose un système bâti sur le déni. Mais pourquoi si tard ? Les preuves ont disparu, les témoins aussi. Une minute peut-elle répondre aux cris des disparus, aux questions des orphelins ? Pourquoi un symbole plutôt qu’une vérité ?
Un État de droit est la seule issue. Pourquoi laisser les criminels recommencer ? Punir, c’est prévenir le chaos. Sans archives ouvertes, sans procès, la mémoire reste creuse. Pourquoi le Liban s’enferme-t-il dans l’impunité ? Chaque cycle de silence rapproche le pays d’un nouveau gouffre. Pourquoi ne pas choisir la justice maintenant ?