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Est-il possible de construire une structure politique (Fédérale) au-dessus des religions au Liban ?

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Depuis le Conseil Administratif du Mont Liban en 1842 et en sa fondation moderne en 1920, le Liban a vu sa politique intrinsèquement liée aux confessions religieuses qui composent son paysage sociétal. Ce système confessionnel, bien que nécessaire pour représenter les diverses communautés, a souvent été critiqué pour être à l’origine de divisions profondes, de clientélisme et d’instabilité. La question de savoir si une structure politique transcendant les religions est possible est essentielle pour envisager un avenir plus stable et plus inclusif pour le Liban.

Les fondations du système confessionnel

Le pacte national de 1943, un accord non écrit entre les leaders chrétiens et musulmans, a institutionnalisé le partage confessionnel du pouvoir au Liban. Cette structure repose sur une distribution des postes clés selon les confessions : le président est maronite, le Premier ministre sunnite et le président du Parlement chiite. Ce modèle visait à garantir une coexistence pacifique entre les communautés. Cependant, il a aussi figé les identités religieuses dans la sphère publique, rendant difficile l’émergence d’une citoyenneté commune.

Les limites du système actuel

Le système confessionnel est devenu un terrain fertile pour le clientélisme et les allégeances sectaires. Les leaders religieux et politiques, souvent les mêmes, exploitent ces divisions pour renforcer leur pouvoir, au détriment de l’intérêt national. Cette dynamique a conduit à une paralysie institutionnelle régulière et à des conflits internes, comme la guerre civile de 1975-1990. De plus, les jeunes générations se sentent de plus en plus éloignées de ce système, aspirant à un modèle politique basé sur la compétence et l’égalité des droits.

Vers une structure politique séculière ?

Construire une structure politique au-dessus des religions nécessite une transformation radicale des institutions et des mentalités. Plusieurs pistes peuvent être envisagées :

1. Renforcement de l’état de droit : Créer des institutions qui garantissent une égalité devant la loi indépendamment de l’appartenance confessionnelle. Cela implique une réforme judiciaire profonde pour assurer l’indépendance et la transparence.

2. Système électoral non confessionnel : Adopter un système électoral basé sur des circonscriptions nationales ou des listes transcommunautaires, pour encourager les alliances politiques au-delà des clivages religieux.

3. Développement de l’éducation civique : L’éducation peut jouer un rôle clé en formant les citoyens à leurs droits et devoirs, en promouvant des valeurs de tolérance et de coexistence.

4. Promotion de la citoyenneté : Repenser le concept de citoyenneté pour qu’il repose sur des valeurs communes et non sur l’appartenance confessionnelle. Cela pourrait inclure la création d’un registre civil unifié et la suppression de la mention de la confession dans les documents officiels.

Une structure politique au-dessus des religions

Une structure politique au-dessus des religions pourrait prendre la forme d’un système fédéral non confessionnel, où les unités administratives seraient définies par des critères géographiques et économiques plutôt que confessionnels. Ce modèle permettrait à chaque région de gérer ses affaires locales tout en laissant le pouvoir central s’occuper des questions nationales stratégiques.

Un Conseil de la Citoyenneté pourrait être créé, composé de représentants élus sur la base de compétences et d’expertises plutôt que d’appartenance religieuse. Ce conseil aurait pour mission de surveiller l’application des lois et de garantir l’égalité entre les citoyens.

De plus, une Constitution renouvelée, basée sur les droits humains universels et la neutralité religieuse, pourrait être mise en place. Cette constitution devrait inclure des garanties fortes pour la liberté de culte tout en séparant complètement les institutions religieuses de l’État.

Enfin, un programme national de réconciliation serait indispensable pour renforcer la confiance entre les communautés et encourager un sentiment d’appartenance à une nation commune. Ce programme pourrait inclure des dialogues intercommunautaires, des initiatives culturelles et des projets de développement économique partagés.

Les obstacles à surmonter

Malgré les aspirations à un système politique séculier, de nombreux obstacles subsistent. La méfiance entre communautés, alimentée par des décennies de conflits, rend difficile l’émergence d’une vision unitaire. De plus, les intérêts des élites politiques, qui bénéficient du système actuel, freinent toute réforme.

Les ingérences étrangères constituent également un défi majeur. Les puissances régionales et internationales exploitent souvent les divisions confessionnelles pour avancer leurs propres agendas, compliquant davantage les efforts de réforme.

Un avenir possible

Le soulèvement populaire d’octobre 2019, connu sous le nom de « thawra », a montré un élan citoyen sans précédent pour dépasser les divisions confessionnelles. Les manifestants ont appelé à un état laïc et à la responsabilisation des dirigeants. Bien que cet élan ait été ralenti par la répression et les crises économiques, il demeure un signe d’espoir pour un changement progressif.

La construction d’une structure politique au-dessus des religions n’est pas un objectif utopique, mais une nécessité pour la survie du Liban. Cela exige un leadership visionnaire, un dialogue inclusif et une mobilisation citoyenne continue. Le chemin sera long et ardu, mais il porte en lui la promesse d’un Liban uni et souverain, où chaque citoyen peut prospérer indépendamment de sa foi.

Comparaison entre un système fédéral non confessionnel et un système fédéral confessionnel

AspectSystème fédéral non confessionnelSystème fédéral confessionnel
Définition des unités fédéralesBasé sur des critères géographiques et économiques.Basé sur l’appartenance confessionnelle.
Représentation politiqueFavorise des alliances politiques transcommunautaires.Renforce la représentation de chaque communauté religieuse.
StabilitéPeut réduire les tensions confessionnelles en focalisant sur des intérêts régionaux partagés.Peut accentuer les divisions en institutionnalisant les clivages religieux.
Inclusion des minoritésGarantit une égalité de traitement indépendamment de la confession.Peut marginaliser les minorités dans des régions où elles ne constituent pas la majorité confessionnelle.
Gestion économiqueAxée sur des projets régionaux et nationaux sans interférence confessionnelle.Risque de prioriser les intérêts confessionnels sur le développement économique global.
Cohésion nationaleEncourage un sentiment d’appartenance nationale unifié.Renforce les identités religieuses au détriment d’une identité nationale commune.
Facilité de mise en œuvreRequiert une réforme profonde des institutions et un changement des mentalités.Plus facile à mettre en œuvre dans le cadre des structures confessionnelles existantes.
RisquesRésistance des élites confessionnelles et des groupes attachés au système actuel.Renforcement des stéréotypes et perpétuation des inégalités entre communautés.
Exemples internationauxSuisse (critères géographiques) ou Belgique (critères économiques et culturels).Aucun exemple strictement équivalent, mais des similitudes peuvent être observées dans certains pays à forte division religieuse.

Cette comparaison met en évidence les avantages et les inconvénients de chaque modèle, soulignant la complexité du choix pour un pays aussi diversifié que le Liban. Le succès d’un modèle dépendra de sa capacité à garantir l’indépendance la justice et du contrôle financier, l’égalité des droits et la stabilité à long terme.

Voici une table de décision comparative révisée avec les coefficients, les notes et les valeurs totales pour chaque critère. Les notes sont positives pour les avantages et négatives pour les inconvénients.

AspectCritèreCoefficientNote (Non confessionnel)Valeur (Non confessionnel)Note (Confessionnel)Valeur (Confessionnel)
Définition des unités fédéralesBasé sur des critères géographiques et économiques3+3+9-2-6
 Permet de dépasser les clivages religieux et de créer des unités homogènes3+4+12-1-3
 Risque d’opposition des leaders religieux2-3-6+2+4
 Basé sur l’appartenance confessionnelle3-1-3+5+15
 Garantit une représentation directe des communautés religieuses2-2-4+3+6
Représentation politiqueFavorise des alliances politiques transcommunautaires4+4+16-2-8
 Renforce les dynamiques de coalition nationale3+3+9+1+3
 Peut être difficile à instaurer dans un contexte de polarisation2-3-6+2+4
 Renforce la représentation des communautés religieuses4-1-4+5+20
 Risque de renforcer les divisions entre communautés3-4-12+2+6
StabilitéRéduit les tensions confessionnelles3+4+12-2-6
 Évite les conflits interreligieux3+3+9+1+3
 Nécessite des réformes institutionnelles complexes2-3-6+1+2
 Renforce les divisions en institutionnalisant les clivages religieux3-4-12+2+6
Inclusion des minoritésGarantit une égalité de traitement indépendamment de la confession4+5+20-3-12
 Protège les droits individuels4+4+16-2-8
 Risque d’opposition des minorités3-2-6+2+6
 Peut marginaliser les minorités dans des régions où elles ne sont pas majoritaires2-3-6+3+6
Gestion économiqueAxée sur des projets régionaux sans interférence confessionnelle4+4+16-2-8
 Facilite les coopérations économiques transrégionales4+4+16-1-4
 Nécessite une coordination efficace entre les régions3-3-9+1+3
 Risque de prioriser les intérêts confessionnels3-2-6+3+9
Cohésion nationaleEncourage un sentiment d’appartenance unifié4+5+20-3-12
 Renforce une identité commune4+4+16-2-8
 Peut nécessiter un effort de rééducation2-3-6+1+2
 Renforce les identités religieuses4-2-8+5+20
Facilité de mise en œuvreRequiert une réforme profonde des institutions3-4-12+1+3
 Ouvre la voie à des changements structurels durables3+3+9-2-6
 Résistances politiques et sociales importantes2-3-6+2+4
 Plus facile à mettre en œuvre avec des structures existantes4+2+8-1-4
RisquesRésistance des élites confessionnelles3-3-9+2+6
 Permet de remodeler les élites politiques3+3+9-2-6
 Peut entraîner une instabilité politique2-4-8+3+6
 Renforcement des stéréotypes et inégalités3-3-9+2+6

Total Général

CritèreSystème fédéral non confessionnelSystème fédéral confessionnel
Total+85+60

Les coefficients sont basés sur l’importance de chaque critère (avec des valeurs de 1 à 4). Les valeurs sont les produits des coefficients par les notes respectives. Le total général est la somme des valeurs de chaque critère pour chaque système. Le système fédéral non confessionnel semble avoir des avantages plus importants au total.

Finalement, le système fédéral non confessionnel obtient un score nettement supérieur avec une évaluation globale de +85, contre +60 pour le système confessionnel. Malgré des défis d’implémentation, un système fédéral non confessionnel basé sur des critères géographiques et économiques semble plus prometteur pour assurer la stabilité, la cohésion nationale et une gestion économique efficace au Liban.

Système Fédéral par Caza ou par Mohafazat ?

Voici la table de décision avec tous les critères pour le choix entre caza et mohafazat comme structure géographique pour un système fédéral non confessionnel. J’ai inclus les coefficients, les avantages et inconvénients avec leurs notes associées, ainsi que les totaux par critère et le total général.

Table de décision : Choix entre Caza et Mohafazat comme critère géographique pour un système fédéral non confessionnel

CritèreCoefficientAvantages (Caza)Note (Caza)Valeur (Caza)Inconvénients (Caza)Note (Caza)Valeur (Caza)Avantages (Mohafazat)Note (Mohafazat)Valeur (Mohafazat)Inconvénients (Mohafazat)Note (Mohafazat)Valeur (Mohafazat)
Proximité locale / Gestion locale4Permet une gestion plus proche des populations locales+4+16Moins de proximité avec les populations-2-8Plus grande échelle, moins de proximité-3-12   
Homogénéité régionale / Social3Plus homogène socialement et économiquement+3+9Peut-être trop diversifié et fragmenté-2-6Plus de diversité, mais moins homogène-1-3   
Cohésion et coopération régionale3Favorise la coopération locale et spécifique+3+9Fragmentation excessive peut nuire à la coopération-3-9Permet une coopération à plus grande échelle+2+6Moins de souplesse pour ajuster à des besoins locaux spécifiques-2-6
Capacité économique3Peut-êtremieux adapté aux petites économies locales+2+6Moins de ressources économiques pour les petites unités-2-6Plus de ressources économiques et infrastructures+4+12Peut concentrer trop de ressources dans des régions déjà privilégiées-2-6
Gestion des tensions/conflictualité3Moins de risques de conflits intercommunautaires+3+9Peut exacerber les divisions locales si non géré correctement-3-9Moins de risques de conflits intercommunautaires à grande échelle+3+9Peut renforcer des clivages entre régions si mal géré-2-6
Flexibilité administrative3Plus flexible à l’échelle locale+4+12Trop de divisions peuvent rendre la gestion trop complexe-3-9Moins flexible, mais plus stable à grande échelle+2+6Moins adaptable aux spécificités locales-3-9
Mise en œuvre3Facile à mettre en œuvre à petite échelle+4+12Risque de fragmentation excessive dans la gestion-3-9Plus facile à mettre en œuvre à grande échelle+3+9Plus difficile à gérer de manière flexible à grande échelle-2-6
Total par critère  +56  -45  +34  -42 
Total général  +56  -45  +34  -42 

Total général

• Caza : +56

• Mohafazat : +34

Le fédéralisme par Caza semble être préférable selon tous les critères intégrés.

Autre choix possible que Caza ou Mohafazat ?

Il existe d’autres choix géographiques possibles qui pourraient être envisagés pour un système fédéral non confessionnel, en fonction des besoins spécifiques et de la structure géopolitique du pays. Quelques autres options sont :

1. Districts (Baldiyyat) : Diviser le pays en districts ou municipalités plus petites, afin de favoriser une gestion très locale, plus rapprochée des citoyens, et potentiellement moins sujette à des influences confessionnelles.

2. Zones économiques : Créer des régions basées sur des critères économiques et industriels plutôt que géographiques ou confessionnels, pour favoriser une gestion fondée sur les dynamiques économiques locales.

3. Régions transversales (multi-critères) : Définir des régions selon une combinaison de critères géographiques, économiques et démographiques, qui visent à créer des unités plus homogènes en termes de besoins locaux et d’infrastructures.

Cela permettrait d’ouvrir plus de possibilités pour l’équilibre entre autonomie locale et cohésion nationale, selon les priorités du système fédéral souhaité.

Voici un tableau de répartition des compétences entre celles du Caza et celles du gouvernement fédéral :

CritèresCompétences des Cazas (Local)Compétences du Gouvernement Fédéral
InfrastructuresGestion des routes secondaires, éclairage public, réseaux d’eau et d’égouts. Coordinations avec ministere federal de l’urbanisme.Ministère Fédéral de l’Urbanisme (y est intégré planning et zoning, les Travaux Publics et la DGU : Gestion des autoroutes nationales, ports, aéroports, et réseaux ferroviaires.
Urbanisme et territoiresPlanification et délivrance des permis de construire pour les zones résidentielles et commerciales locales.Ministère Fédéral de l’Urbanisme : Élaboration des zonings nationaux et coordination via un ministère fédéral de l’urbanisme avec la collaboration d’une commission d’architectes urbanistes pourchaque caza et élaboration des cahiers de charges au niveau de chaque caza avec système de contrôle -audits.
ÉducationOrganisation et gestion des écoles primaires et secondaires publiques, ainsi que les universités.Ministère Fédéral de l’Education : Définition des politiques éducatives nationales et régulation des universités publiques.
SantéGestion des hôpitaux de district, dispensaires, et centres de santé communautaires.Ministère Fédéral de la Santé : Gestion des politiques de santé nationales et infrastructures médicales stratégiques.
Sécurité publiquePolice locale, pompiers, et gestion des urgences au niveau local.Ministère Fédéral de la Défense : Coordination des forces de sécurité nationales, armée, et services de renseignement.
Environnement et déchetsGestion des déchets solides et liquides au niveau local, y compris le recyclage par les municipalités, et réseaux locaux pour l’eau et les égouts. Mise en place d’une police de l’environnement locale contrôle et audits.Ministère Fédéral de la Gestion des Déchets : Gestion des déchets nationaux (ex. : rivières traversant plusieurs cazas) et orchestration et contrôle-audits de la gestion locale avec un cahier des charges national. Supervision et coordination au niveau des cazas.
Développement économiqueCommission des Finances du Caza : Taxes locales, Promotion des petites entreprises et soutien aux coopératives agricoles locales.Ministère Fédéral des Finances : Politique économique nationale, budget fédéral, fiscalité nationale, et soutien aux zones en difficulté.
Tourisme et culturePromotion des sites locaux, protection du patrimoine local, et organisation d’événements culturels.Ministère Fédéral du Tourisme : Développement et promotion des politiques culturelles nationales et protection des monuments historiques.
CommerceRégulation des marchés locaux et délivrance de licences commerciales.Ministère Fédéral de l’Economie : Régulation du commerce extérieur, négociation d’accords commerciaux internationaux. Contrôle des positions monopolistiques et des dumpings, Plans quinquennaux et Développement sectoriels , coordination avec les casas.
Ressources naturellesGestion des ressources locales (ex. : forêts, cours d’eau locaux).Police de l’environnement.Ministre Fédéral des Ressources Nationales : Gestion des ressources stratégiques nationales (pétrole, gaz, eau nationale).
Transport publicGestion des transports publics locaux : bus, taxis, et infrastructures associées.Ministère Fédéral des Transports : Coordination des infrastructures nationales de transport et des réseaux stratégiques.
JusticeTribunaux locaux pour les affaires civiles et pénales de moindre importance.Ministère fédéral de la Justice : Système judiciaire fédéral : cour suprême, arbitrage entre les cazas. Investigations, Contrôles et audits.
Politique étrangèreMinistère Fédéral des Affaires Etrangères : Gestion de la diplomatie, des traités internationaux, et des relations avec d’autres États.
Communication et médiasGestion des radios et journaux locaux.Ministère Fédéral des Télécommunications et Médias : Régulation des télécommunications, médias nationaux, et infrastructures numériques.
Zonings et gestion territorialeMise en œuvre des plans locaux en collaboration avec les municipalités et le ministère de l’urbanisme.Ministère Fédéral de l’Urbanisme : Coordination nationale des projets de zonings et développement des territoires via un cahier des charges commun.

Bernard Raymond Jabre

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Bernard Raymond Jabre
Bernard Raymond Jabre
Bernard Raymond Jabre, Etudes scolaires à Jamhour puis à l’Ecole Gerson à Paris, continua ses études d’économie et de gestion licence et maitrise à Paris -Dauphine où il se spécialise dans le Master « Marchés Financiers Internationaux et Gestion des Risques » de l’Université de Paris - Dauphine 1989. Par la suite , Il se spécialise dans la gestion des risques des dérivés des marchés actions notamment dans les obligations convertibles en actions et le marché des options chez Morgan Stanley Londres 1988 , et à la société de Bourse Fauchier- Magnan - Paris 1989 à 1991, puis il revint au Liban en 1992 pour aider à reconstruire l’affaire familiale la Brasserie Almaza qu’il dirigea 11 ans , puis il fonda en 2003 une société de gestion Aleph Asset Management dont il est actionnaire à 100% analyste et gérant de portefeuille , de trésorerie et de risques financiers internationaux jusqu’à nos jours.