mercredi, avril 23, 2025

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Joseph Aoun et la reconquête de l’autorité de l’État : promesse de rupture ou tactique d’équilibre ?

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Depuis sa prise de fonction, le président de la République a multiplié les signes d’une volonté de restaurer l’autorité de l’État libanais sur l’ensemble de son territoire, notamment en matière de souveraineté sécuritaire. Dans un pays fragmenté depuis des décennies, où les armes non étatiques cohabitent avec les institutions, cette ambition soulève des espoirs mais aussi de nombreuses interrogations. Elle engage un processus politique complexe, traversé par des tensions communautaires, des logiques diplomatiques concurrentes et une architecture sécuritaire hybride. À travers une série de gestes, de discours et d’initiatives, Joseph Aoun tente de faire émerger une doctrine présidentielle axée sur la centralisation de la force publique. La question demeure : s’agit-il d’une véritable rupture avec le système post-Taëf ou d’une manœuvre d’équilibre destinée à rassurer sans bouleverser ?

Un changement de paradigme présidentiel

Dès les premiers mois de son mandat, le président a introduit un vocabulaire inédit dans le discours officiel libanais. Il parle désormais de « monopole de la force légitime », de « fin de l’anarchie armée », et d’« homogénéisation du commandement sécuritaire ». Ces termes, souvent réservés à des contextes d’États en refondation ou en sortie de guerre, tranchent avec la prudence oratoire habituelle des responsables libanais.

Le ton présidentiel s’est affirmé dans des allocutions publiques, mais aussi dans des déclarations à la presse étrangère. En particulier, lors d’une visite officielle dans un pays du Golfe, Joseph Aoun a précisé que l’année en cours serait celle de la reconquête institutionnelle. Ce projet englobe la centralisation du commandement militaire, la rationalisation des services de sécurité, la réforme du renseignement intérieur, et l’encadrement des porteurs d’armes non institutionnels.

Cette affirmation de principe, répétée dans plusieurs interventions officielles, s’inscrit dans une stratégie à la fois interne et externe. En interne, elle vise à mobiliser un consensus minimal autour de la restauration de l’État. En externe, elle constitue un signal fort envoyé aux partenaires arabes et occidentaux qui conditionnent leur aide à des réformes systémiques en matière de gouvernance et de sécurité.

La fin d’un statu quo sécuritaire ?

Depuis la fin de la guerre civile, le Liban vit dans un équilibre instable. D’un côté, l’armée nationale, structure centrale et respectée, est considérée comme le pilier de la souveraineté. De l’autre, plusieurs formations armées non étatiques, à commencer par le Hezbollah, conservent leurs propres dispositifs militaires. Ce dualisme, justifié historiquement par la résistance contre l’occupation israélienne ou la menace terroriste, est devenu un facteur d’ambiguïté dans le fonctionnement de l’État.

C’est contre ce statu quo que Joseph Aoun entend agir. Il ne s’agit pas, dans ses déclarations, de provoquer un affrontement direct, mais plutôt de construire les conditions d’un désarmement progressif, consensuel et encadré. Le président insiste sur la « fin du désordre armé », tout en évitant toute attaque frontale contre des groupes précis.

La méthode semble être celle de l’intégration plutôt que de l’exclusion. Le chef de l’État évoque la possibilité de réintégration de certaines composantes militaires non étatiques dans les forces régulières, sur le modèle de la réorganisation post-Taëf. Cette approche, si elle était concrétisée, impliquerait une ingénierie institutionnelle fine, capable d’éviter les dérapages communautaires et les ruptures de confiance.

Les leviers d’une présidence offensive

Le positionnement de Joseph Aoun ne repose pas uniquement sur des mots. Depuis plusieurs semaines, des gestes concrets traduisent une volonté de réforme et de centralisation de l’appareil d’État. Il a personnellement validé plusieurs nominations clés dans le secteur de la sécurité, en veillant à maintenir un équilibre confessionnel tout en introduisant de nouveaux profils professionnels.

Il a également mandaté une cellule de coordination rattachée à la présidence pour établir une cartographie précise des zones hors contrôle gouvernemental, en vue de leur réintégration progressive dans le giron institutionnel. Ce travail, encore confidentiel, s’appuie sur des données croisées de l’armée, des forces de sécurité intérieure et des services de renseignement.

Sur le plan législatif, la présidence pousse pour l’adoption de plusieurs textes qui visent à renforcer la capacité d’action de l’État : loi sur le secret bancaire, loi sur la sécurité intérieure, révision du code de procédure pénale. Autant d’instruments destinés à permettre une plus grande efficacité des institutions judiciaires et sécuritaires, face à des réseaux parallèles souvent bien implantés.

La gestion du Hezbollah : entre canal diplomatique et logique d’enveloppement

L’un des éléments les plus sensibles du projet présidentiel est bien sûr la relation avec le Hezbollah. Joseph Aoun, tout en affirmant sa volonté de centraliser la force légitime, adopte une approche de contournement plus que d’affrontement. À aucun moment, il ne nomme explicitement le Hezbollah comme adversaire institutionnel. Au contraire, la rhétorique officielle privilégie une démarche de « dialogue fermé », « franc mais constructif », pour éviter tout blocage ou escalade.

Des sources proches du Palais présidentiel évoquent l’existence d’un canal discret entre des conseillers du président et des représentants du Hezbollah. L’objectif serait d’élaborer une feuille de route conjointe pour la régulation de la présence armée du parti, sans désarmement immédiat, mais avec un processus progressif de désengagement du théâtre national, au profit d’un recentrage sur le rôle régional du mouvement.

Le Hezbollah, en retour, bénéficierait de garanties sur la préservation de son poids politique et social, notamment dans les domaines de l’éducation, de la santé et de l’assistance sociale dans les régions à majorité chiite. Cette forme de compromis pourrait permettre une sortie graduelle de la logique de confrontation institutionnelle, tout en consolidant l’autorité de l’État sans rupture frontale.

Le président mise donc sur l’usure d’un système hybride, et sur la maturation des acteurs internes, pour faire évoluer le rapport au monopole de la force. Il parie aussi sur une reconfiguration régionale, dans laquelle la normalisation de la Syrie et la désescalade israélo-arabe offrent un contexte plus propice à une recomposition interne.

Un calendrier ambitieux, des résistances internes multiples

Le principal défi de Joseph Aoun reste le facteur temps. Dans ses déclarations, il laisse entendre que 2025 doit marquer une étape décisive dans la reconquête étatique. Or, plusieurs obstacles structurants se dressent sur sa route. Le premier est d’ordre politique. Le Parlement est fragmenté, polarisé, et miné par des loyautés croisées. Une partie des députés, notamment ceux issus des blocs confessionnels traditionnels, voient d’un mauvais œil une montée en puissance de l’exécutif, perçue comme une menace sur l’équilibre institutionnel.

Le second obstacle est sociologique. Une frange importante de la population libanaise, marquée par l’effondrement des services publics, a développé des formes d’autonomie locale ou communautaire qui rendent plus difficile l’uniformisation sécuritaire. Des zones entières du pays fonctionnent selon des logiques d’autorité parallèle, qu’elles soient religieuses, politiques ou mafieuses.

Enfin, les groupes armés eux-mêmes, au-delà du Hezbollah, constituent une mosaïque difficile à appréhender : groupes palestiniens, réseaux tribaux dans la Békaa, formations kurdes ou islamistes dans le Nord. Tous ne répondent pas à une logique unique, et certains s’opposeraient frontalement à toute tentative de désarmement sans contrepartie solide.

L’internationalisation comme levier d’équilibre

Pour contourner les résistances internes, le président multiplie les appuis extérieurs. La scène diplomatique lui sert à renforcer la légitimité de son projet sécuritaire. Son déplacement récent dans une capitale du Golfe, suivi par des consultations avec plusieurs chancelleries européennes, s’inscrit dans cette logique d’internationalisation contrôlée de la réforme de l’État.

Il s’agit, pour Joseph Aoun, d’attirer à la fois un soutien politique et un soutien financier. Sur le plan politique, les partenaires internationaux sont sollicités pour apporter des garanties aux différents acteurs libanais, y compris au Hezbollah, afin de faciliter la transition. Sur le plan financier, les promesses de prêts et d’aides sont conditionnées à des réformes structurelles, en premier lieu dans les secteurs de la justice, de la gouvernance administrative, et de la sécurité.

Cette stratégie d’arrimage international repose sur un postulat : les puissances régionales, lassées de la fragmentation libanaise, seraient prêtes à appuyer une réforme sécuritaire si elle est accompagnée d’un calendrier maîtrisé et de garanties d’inclusion. En échange, le Liban s’engage à ne pas devenir une zone de déstabilisation, ni pour la Syrie, ni pour la Jordanie, ni pour Israël.

Le président adopte ainsi une position de pivot diplomatique, entre les puissances du Golfe, l’Europe, les États-Unis et la Russie, tout en maintenant une marge d’autonomie qui lui permet de ne pas apparaître comme un simple exécutant des desiderata internationaux.

La réforme de l’appareil sécuritaire : entre modernisation et recentralisation

Parallèlement à la dimension géopolitique de sa doctrine, Joseph Aoun engage une réforme plus technique de l’appareil sécuritaire libanais. Celle-ci s’articule autour de trois axes : la modernisation de l’armée, la rationalisation des forces de sécurité intérieure, et la refonte du renseignement.

La modernisation de l’armée vise à la rendre plus mobile, mieux équipée et moins dépendante des financements aléatoires. Le président a obtenu, dans ce cadre, plusieurs engagements d’aide militaire technique, conditionnée à des audits d’efficacité. La formation des cadres supérieurs est revue, avec un accent sur les technologies de surveillance et la coopération multinationale.

La rationalisation des forces de sécurité intérieure passe par un redéploiement géographique, la réduction des doublons fonctionnels et la lutte contre la corruption administrative. Le ministère de l’Intérieur a été chargé de produire un inventaire complet des structures de sécurité municipales, afin d’en évaluer la pertinence et les liens avec des groupes non étatiques.

Enfin, la refonte du renseignement vise à créer une cellule inter-agences, coordonnée directement par la présidence, capable de centraliser les données sensibles sans dépendre exclusivement des canaux partisans. Cette mesure est sensible, car elle remet en cause les équilibres hérités de la période post-syrienne.

La doctrine présidentielle en construction : entre continuité et rupture

Le projet de Joseph Aoun s’inscrit dans une tension permanente entre continuité institutionnelle et rupture symbolique. D’un côté, il s’appuie sur les institutions existantes : la Constitution, le cadre post-Taëf, les forces de sécurité. Il ne propose ni nouvelle charte, ni modification radicale des équilibres communautaires. De l’autre, il impulse un changement de logique : centralisation, verticalité de l’autorité, fin des arrangements sécuritaires implicites.

Cette ambivalence se traduit dans sa méthode : pas de grandes lois révolutionnaires, mais une série d’actes administratifs, de décrets de nomination, de circulaires techniques, de protocoles interinstitutionnels. C’est une réforme par la sédimentation, non par la confrontation. Cela lui permet d’avancer, sans déclencher de réactions frontales, mais cela peut aussi en limiter l’impact à court terme.

Sur le plan rhétorique, la présidence met en scène cette transformation à travers des discours sobres, mais chargés d’une symbolique forte. Les images de Joseph Aoun entouré de jeunes officiers, de magistrats, ou de diplomates, sont devenues un marqueur visuel de cette volonté de renouvellement. Il s’agit de transmettre un message de rigueur, de professionnalisme et de dépassement des clientélismes habituels.

Cette stratégie est accompagnée d’une communication maîtrisée : peu d’apparitions médiatiques, mais des interventions ciblées, souvent à l’étranger, pour affirmer une vision nationale et régionale. Cette rareté est en elle-même un message : rompre avec l’inflation verbale, incarner la sobriété réformatrice.

Une tactique d’équilibre entre les factions locales

Sur le terrain, la reconquête de l’autorité de l’État se heurte à la configuration particulière du système libanais. Chaque région, chaque district, est marqué par des formes d’autorité localisée, souvent liées à des familles, des partis, ou des chefs communautaires. Dans cet environnement, toute réforme centralisatrice est perçue comme une tentative de recentrage politique.

Joseph Aoun semble avoir opté pour une méthode douce, fondée sur la négociation bilatérale. Plutôt que d’imposer une restructuration uniforme, il travaille à des accords locaux : avec les municipalités, les conseils religieux, les syndicats. L’objectif est de construire un consensus de terrain, sur la base d’intérêts partagés : sécurité, développement, accès aux ressources.

Cette approche permet de contenir les résistances, mais elle prend du temps. Elle suppose aussi une capacité à maintenir une neutralité perçue comme crédible par les différentes factions. C’est là que réside le pari central de sa présidence : bâtir une autorité nationale sans s’aliéner les relais communautaires.

La présidence capitalise sur une forme de lassitude sociale face au chaos. De nombreux acteurs locaux, y compris des figures traditionnellement autonomes, se montrent plus réceptifs à un discours d’ordre et de rationalité. Ce phénomène ouvre des brèches dans le consensus de fragmentation, sans pour autant créer un alignement systémique.

Le pari d’un désarmement différé et codifié

Au cœur de la reconquête de l’État se trouve la question du désarmement. Mais le président ne cherche pas un désarmement immédiat ou imposé. Il propose une séquence : reconnaissance institutionnelle, canal de discussion, codification des usages de la force, puis démobilisation graduelle.

L’idée n’est pas d’effacer le Hezbollah ou d’autres groupes, mais de les faire entrer dans une logique institutionnelle. Cela passe par des compromis : reconnaissance du rôle historique du Hezbollah, intégration partielle de ses cadres dans l’armée ou dans la réserve, maintien de certaines missions extérieures dans le cadre d’un mandat diplomatique.

Ce processus suppose une évolution doctrinale des deux côtés. Le Hezbollah doit accepter de renoncer à l’usage national de la force. L’État doit reconnaître la dimension politique du mouvement. C’est un processus lent, fragile, mais potentiellement stabilisateur.

Les réticences dans les milieux militaires et sécuritaires

Au sein même de l’appareil d’État, les réformes portées par Joseph Aoun ne font pas l’unanimité. Une partie des cadres militaires, issus des promotions antérieures, voit d’un œil critique la centralisation du commandement autour de la présidence. Pour ces officiers, souvent marqués par des décennies de gestion compartimentée du territoire, la verticalisation actuelle représente une rupture avec la culture du consensus sécuritaire.

Des craintes s’expriment notamment sur la question de la chaîne de commandement, de la gestion du renseignement, et de la réforme des services de sécurité intérieure. Certains officiers redoutent une recentralisation excessive, qui affaiblirait les marges d’autonomie nécessaires dans les zones sensibles, notamment dans les périphéries urbaines et les régions frontalières.

Dans les services de renseignement, la création d’un organe de coordination directement rattaché à la présidence suscite également des interrogations. Il est perçu par certains comme une tentative de capter l’information stratégique à des fins politiques, bien que la présidence affirme qu’il s’agit uniquement de lutter contre les duplications et d’optimiser l’efficacité opérationnelle.

Ce climat d’ambivalence impose au président une gestion fine des équilibres internes. Il doit ménager les structures existantes tout en les reformant. Il s’efforce ainsi de promouvoir une nouvelle génération d’officiers, plus jeunes, formés à l’étranger, et plus enclins à adopter une doctrine d’État stratège, tout en rassurant les anciens cadres sur leur statut et leurs prérogatives.

Les attentes de la population : entre scepticisme et désir d’ordre

Dans la population, les discours sur la reconquête de l’autorité de l’État suscitent des réactions partagées. Pour une large partie des citoyens, épuisés par la crise économique, la pénurie de services publics, et le sentiment de désordre généralisé, l’idée d’un retour de l’État est accueillie avec espoir. Beaucoup aspirent à une autorité unique capable de faire respecter la loi, de garantir la sécurité, et de rétablir une égalité de traitement entre les régions et les communautés.

Cependant, ce désir d’ordre est tempéré par un scepticisme profond à l’égard des élites politiques. La mémoire collective conserve le souvenir d’initiatives avortées, de réformes annoncées mais jamais appliquées, et de promesses trahies. Nombreux sont ceux qui craignent que la centralisation annoncée ne soit qu’un habillage technique d’un retour à une forme d’autoritarisme.

La présidence s’efforce de répondre à ces doutes en misant sur la transparence. Des rapports d’étape sont publiés, des réunions sont organisées avec les syndicats, les ordres professionnels, et les représentants de la société civile. L’objectif est de construire une légitimité par la démonstration : montrer que la réforme produit des résultats tangibles sur le terrain.

Les attentes sociales sont également influencées par la situation régionale. L’échec des États voisins à restaurer des formes d’autorité centrale durable sert de repoussoir. Le Liban, malgré sa fragilité, conserve une tradition d’équilibre qui pourrait être réactivée au service d’une stabilisation institutionnelle.

Une stratégie testée par la réalité régionale

La doctrine d’autorité défendue par le président est indissociable des évolutions régionales en cours. La reprise des contacts avec la Syrie, la reconfiguration diplomatique entre l’Arabie saoudite et l’Iran, et l’évolution de la posture israélienne face aux dynamiques internes, influencent directement les marges d’action de Beyrouth.

Joseph Aoun mise sur cette convergence : moins de tensions régionales, plus de disponibilité pour stabiliser le Liban. Mais cette stratégie reste vulnérable à toute détérioration. Une reprise du conflit israélo-palestinien, une dégradation sécuritaire en Syrie ou en Jordanie, ou encore une montée de la polarisation politique intérieure peuvent déséquilibrer le jeu présidentiel.

C’est pourquoi la présidence cherche à insérer le Liban dans des mécanismes de stabilisation régionale pilotés par des puissances de médiation. Cela explique son recours simultané à Doha, au Caire, à Paris, et à Washington. Cette diplomatie plurielle vise à garantir la soutenabilité du processus engagé.

Sur le plan intérieur, le président s’appuie sur les symboles de continuité avec les institutions républicaines, tout en introduisant des signes de rupture. L’objectif est de convaincre que l’État peut redevenir le centre de gravité du système, sans provoquer l’éclatement de ce dernier.

Un horizon incertain mais structuré

À l’heure actuelle, la reconquête de l’autorité de l’État apparaît moins comme un programme abouti que comme une séquence politique en construction. Les fondations sont posées : discours clair, actes administratifs, diplomatie active, gestion des équilibres. Mais les résultats concrets demeurent à construire. Le désarmement n’a pas commencé, les réformes législatives sont incomplètes, et la réorganisation sécuritaire en est encore aux premiers jalons.

Le pari du président repose donc sur la durée. Il ne s’agit pas de tout bouleverser en quelques mois, mais de fixer un cap, de stabiliser un langage, et de faire converger les acteurs autour d’un horizon commun. Ce processus demande du temps, de la patience, et une capacité constante d’adaptation.

La réussite dépendra de plusieurs facteurs : la solidité de la majorité présidentielle, la capacité à neutraliser les sabotages politiques, l’aptitude à répondre aux urgences sociales, et la faculté d’institutionnaliser les compromis.

Le Liban, depuis des décennies, oscille entre phases de fragmentation et sursauts de centralisation. Joseph Aoun tente de prolonger ce second mouvement, en le dotant d’un encadrement stratégique et d’une lisibilité nouvelle. Reste à savoir si la société libanaise, ses élites et ses partenaires sont prêts à franchir ce cap. Le président a lancé la dynamique. Le reste dépend désormais du corps politique dans son ensemble.

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