Le gouverneur de la Banque du Liban aurait informé le premier ministre Najib Mikati que la banque centrale pourrait prochainement cesser de fournir 85% des devises étrangères nécessaires au financement des carburants via sa plateforme d’échange électronique Sayrafa. Pour rappel, actuellement, les 15% des sommes nécessaires sont déjà achetées sur les marchés parallèles.

Cette décision, si elle se confirme, pourrait signifier une forte hausse, des prix des carburants mais également une détérioration supplémentaire de la livre libanaise face au dollar en raison des tensions monétaires qui en résulteraient. En effet, le Liban importe pour environ 500 millions de dollars de carburants, une matière première également soumise à d’importantes pressions sur ses prix depuis le début du conflit entre l’Ukraine et la Russie.

Aussi, cette décision de la Banque du Liban pourrait être induite par l’épuisement des réserves monétaires disponibles d’une part en raison de la décision de son gouverneur à permettre l’échange de livres libanaises au taux de Sayrafa et d’autre part, le nécessaire recours aux réserves monétaires obligatoires jusqu’à présent refusé.

Ainsi, les échanges effectués via la plateforme Sayrafa ont fortement baissé hier, s’établissant à seulement 55 millions de dollars contre près de 200 millions de dollars, lors de l’élargissement de l’offre aux détenteurs de comptes en livres libanaises, il y a 2 semaines.

Aujourd’hui, le prix des carburants a encore été revu à la hausse et s’apprête à passer au niveau du seuil psychologique des 700 000 LL pour 20 litres de carburant, selon la nouvelle grille tarifaire de la direction générale du pétrole.

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