S’exprimant à l’issue d’une rencontre avec le Patriarche Maronite Béchara Boutros Rahi à l’occasion des célébrations de Pâques, le Président de la République, le Général Michel Aoun, a déclaré espérer que le Liban sortira bientôt “du tunnel noir par lequel il passe et que l’année prochaine sera meilleure”.

Le Président de la République faisait ainsi état du départ du premier ministre désigné Saad Hariri soulignant par ailleurs le rôle du patriarche dans la médiation avec lui afin de faciliter la formation du prochain cabinet.

Le chef de l’état a ainsi estimé que “l’autorité primaire est aux mains des libanais et que les problèmes se multiplient”. “Nous résolvons un problème et un autre apparait”, a-t-il regretté avant d’estimer que la sortie de la crise actuelle ne pourrait avoir lieu que lorsque “le premier ministre désigné revient”

Ce matin, le patriarche maronite Béchara Boutros Rahi avait vivement critiqué la classe politique libanaise en raison de ses différends sur la répartition des parts au sein du gouvernement “alors que la population souffre de faim et des conditions économiques et financières depuis plus d’un an”.

Le chef religieux de la communauté maronite a ainsi appelé à la fin des privilèges sectaires face au droit de la population à se nourrir. “Nous voulons la Paix et non la guerre, la neutralité du Liban est dans l’intérêt de tout le monde”, estimait ainsi le patriarche à l’occasion de son discours de Pâques, avant d’appeler à l’organisation d’une conférence internationale pour éliminer les conflits entre dirigeants libanais.

Il s’en est également vivement pris “à l’autorité dirigeante sans pitié”, décrite par lui distante de la population et qui agirait en fonction des intérêts de puissantes étrangères au dépend de la population.

Ecartant le fait que la Constitution Libanaise soit ambiguë, le chef de l’église maronite a au contraire estimé que celle-ci est la solution face à l’impasse de la formation du gouvernement, un gouvernement qui devrait être composé de “spécialistes non-partisans” et où aucun parti n’obtiendrait un droit de véto.

Le Liban, un pays sans gouvernement alors que la crise économique empire

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