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Les banques libanaises augmentent leur liquidité à l’étranger de 350 millions de dollars malgré une perte de capital local de 187 millions

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Hausse de la trésorerie externe dans un climat de stabilisation politique

Durant les deux premiers mois de 2025, les banques libanaises ont enregistré une nette progression de leur liquidité détenue à l’étranger, qui a atteint 5 044 millions de dollars fin février contre 4 693 millions fin décembre 2024. Cette hausse de 350 millions de dollars, soit +7,5 %, témoigne d’un regain de confiance de la part de certains déposants internationaux, dans un contexte de stabilisation politique après la formation d’un nouveau gouvernement.

Cette dynamique marque un tournant comparé aux niveaux post-crise de 2020 à 2023, sans toutefois retrouver les plafonds atteints avant octobre 2019, où les liquidités externes s’élevaient à 8 389 millions de dollars.

DateLiquidité à l’étranger (M USD)
Octobre 20198 389
Décembre 20244 693
Février 20255 044
Évolution Déc.–Fév.+350 (+7,5 %)

Retrait de capital : baisse des fonds propres de 187 millions de dollars

En parallèle, les fonds propres des établissements bancaires libanais ont chuté de 4 820 à 4 633 millions de dollars sur la même période, soit une diminution de 3,9 %. Cette contraction de 187 millions de dollars met en évidence la fragilité persistante du secteur bancaire local, toujours en attente d’un plan de restructuration efficace.

DateFonds propres (M USD)
Décembre 20244 820
Février 20254 633
Variation-187 (-3,9 %)

Équilibre instable entre flux internationaux et capacité interne

Cette évolution paradoxale – augmentation des actifs liquides à l’étranger et érosion du capital domestique – souligne la dépendance croissante des banques à des ressources exogènes tout en révélant leur incapacité à se recapitaliser localement. Les pertes financières récurrentes, conjuguées à la faiblesse des revenus issus des activités de crédit, creusent le déficit de capital.

L’absence de mécanismes institutionnels opérationnels pour la restructuration bancaire limite la capacité des banques à absorber les chocs, malgré des signaux de reprise dans d’autres segments économiques.

Une opportunité conditionnée à des réformes concrètes

La hausse des dépôts « frais » en devises, catalysée par des avancées politiques récentes, pourrait constituer un levier pour la reconstruction de la confiance. Toutefois, cette liquidité ne profite pas encore à l’économie locale ni à la relance du crédit, tant que la recapitalisation n’est pas actée.

Le gouvernement a certes approuvé une loi sur la restructuration bancaire (cf. article n°23), mais l’application reste conditionnée à un vote parlementaire et à la mise en place d’une autorité de résolution indépendante.

Risques à moyen terme

La réconciliation entre la trésorerie externe et la solidité financière interne nécessitera une action rapide sur plusieurs fronts : réforme légale, injection de capital, audits externes et encadrement réglementaire. Faute de quoi, le secteur bancaire pourrait connaître une nouvelle contraction du capital, tandis que les fonds à l’étranger pourraient rester inertes ou fuir à nouveau au moindre choc.

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Newsdesk Libnanews
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