Selon la Direction Générale du Registre Foncier et du Cadastre (LRC), le nombre de transactions immobilières au Liban a atteint 5 476 en janvier 2025, pour une valeur totale de 467,59 millions de dollars. Cette évaluation repose sur le nouveau taux de change officiel USD/LBP de 89 500, en vigueur depuis le 1er février 2024.
Un rebond après la réouverture du cadastre
Le marché immobilier a été paralysé pendant plusieurs mois en raison d’une grève prolongée du personnel du cadastre, qui a suspendu les transactions et les enregistrements fonciers. La réouverture des bureaux en début d’année a entraîné un afflux de transactions reportées, contribuant en grande partie à la hausse exceptionnelle du nombre de ventes enregistrées en janvier 2025.
Une hausse annuelle de 98,41%, mais un effet trompeur sur les prix
Le volume des transactions a presque doublé (+98,41%) par rapport à janvier 2024, en raison du rattrapage des ventes retardées. Sur un mois, la progression est de 26,58%, traduisant un retour progressif à la normale après la levée des blocages administratifs.
En revanche, l’apparente hausse du prix moyen des transactions est trompeuse. En théorie, la valeur moyenne d’une transaction est passée à 85 396 dollars contre 67 892 dollars un an plus tôt, soit une augmentation apparente de 25,7%. Cependant, cette hausse n’est qu’un artefact comptable dû à une sous-évaluation des prix en livres libanaises, causée par l’utilisation d’un taux de change officiel inférieur au taux réel du marché parallèle.
Ainsi, si l’on convertit les prix des transactions selon le véritable taux du marché noir, on observe en réalité une baisse des prix immobiliers en dollars en termes réels. Cette situation reflète la persistance d’un marché sous pression, où les propriétaires et investisseurs ajustent progressivement leurs attentes à une demande affaiblie.
Répartition régionale des transactions en janvier 2025
La ville de Beyrouth détient la plus grande part de la valeur totale des transactions avec 23,71%, soit 110,87 millions de dollars. Elle est suivie de Baabda, qui représente 22,25%, équivalant à 104,02 millions de dollars.
Région | Nombre de transactions | Valeur des transactions (M$) | Part du total (%) |
---|---|---|---|
Beyrouth | 1 234 | 110,87 | 23,71% |
Baabda | 1 102 | 104,02 | 22,25% |
Metn | 978 | 92,27 | 19,73% |
Keserwan | 745 | 71,92 | 15,38% |
Nord | 612 | 58,21 | 12,45% |
Autres | 805 | 30,3 | 6,48% |
Total | 5 476 | 467,59 | 100% |
Analyse des tendances du marché
- Un effet statistique trompeur sur les prix : La hausse apparente des prix est uniquement due à l’application du taux officiel USD/LBP, bien inférieur au taux du marché parallèle. En réalité, les prix de l’immobilier en dollars ont baissé, traduisant une faible demande et une pression sur les vendeurs.
- Un marché en rattrapage : La grève prolongée du cadastre avait suspendu de nombreuses transactions. Leur validation en janvier a artificiellement gonflé le volume des ventes, faussant les comparaisons avec les mois précédents.
- Beyrouth et Baabda toujours en tête : Ces deux régions concentrent près de 50% de la valeur des transactions, confirmant leur résilience malgré un climat économique incertain.