Le premier ministre désigné Mustapha Adib s’est rendu cet après-midi à 17 heures au Palais de Baabda pour annoncer continuer à espérer la formation d’un gouvernement face à l’intransigeance du Président de la Chambre Nabih Berri qui a continué à réclamer, pour le mouvement Amal, le ministère des finances.

Selon Mustapha Adib, le Président de la République Michel Aoun et lui même auraient ainsi convenu d’attendre un moment pour permettre aux consultations avec les différents groupes parlementaire de se poursuivre en espérant l’annonce prochaine de la formation d’un prochain cabinet.

La France a accepté aux autorités libanaises un délai supplémentaire de 48 heures, soit jusqu’à vendredi soir, pour proclamer un nouveau gouvernement dont le rôle essentiel sera de mettre en place les réformes économiques nécessaires au déblocage de l’aide internationale face à la crise financière que traverse le Liban.

S’exprimant dans les colonnes du quotidien Al Joumhouria, le Président de la Chambre, tout en soulignant son soutien à l’initiative française, estimait que les constantes nationales s’imposaient également dans le processus de formation du prochain cabinet. “Nous demandons d’être tous des partenaires dans l’administration de ce pays et nous n’accepterons certainement pas les doubles standards”.

Nabih Berri a rejeté l’idée de rotation au niveau des portefeuilles régaliens. Le mouvement chiite s’était vu être offert hier, le ministère des Affaires Etrangères en compensation à celui du ministère des finances, ce qu’il a refusé.

Le Ministère des Finances est en effet un maillon essentiel dans le programme des réformes à mettre en place ainsi que dans le cadre de la restructuration du système financier et même de l’Electricité du Liban. Par le passé déjà, Nabih Berri avait pris comme prétexte les volets confidentiels des accords de Taëf pour prétendre que ce ministère revient de droit à la communauté chiite. Cependant, ce texte demeure pour l’heure inconnu et dans les mains seuls de l’ancien président de la chambre Hussein Husseini.

Nawaf Al Moussaoui, ancien député du Hezbollah, se serait ainsi rendu à la rencontre de l’Ambassadeur de France au Liban Bruno Foucher pour évoquer avec lui ce dossier. Même si la réunion n’aurait abouti à aucun résultat, il s’agirait de montrer que les discussions continuent avec les autorités françaises.

La solution serait présentée jusqu’alors comme un compromis, avec la nomination d’une personne appartenant à la communauté chiite, non membre ni du Hezbollah ou du mouvement Amal mais aggréé par eux.