La rentrée des classes, sauf circonstances de dernière minute, est prévue pour le 28 septembre, indique le ministère de l’éducation nationale.

Au niveau enseignement professionnel, la scolarité débutera le 12 octobre et celui de l’université libanaise, début novembre. Des mesures de distanciation seront alors mises en place. Pour ce qui est des universités privées, chaque établissement déterminera son jour d’ouverture à partir du 28 novembre mais devrait également mettre en place des mesures visant à protéger leurs étudiants face à la pandémie.

Des mesures exceptionnelles seront mis en place au niveau scolaire. Il s’agira notamment de respecter des mesures préventives face au coronavirus, avec un taux maximum d’occupation de 50% des classes dans les lycées publics. Une évaluation hebdomadaire aura lieu également.

Dans les écoles primaires publiques, des jours seront mis en place selon les niveaux.

Concernant les écoles privées, chaque école aura la liberté de mettre en place son programme selon ses spécificités.

Le ministre de l’éducation a regretté que l’infrastructure des télécommunications actuelle ne permette pas de mettre en place un enseignement à distance correct. Il s’agira prochainement de fournir aux étudiants et aux élèves de tels services.

Cependant, du matériel médical comme des thermomètres, gants ou encore masques seront distribués aux établissements.

Une précédente année scolaire fortement perturbée

La précédente scolarité a été fortement perturbée, d’une part par les manifestations en octobre 2019, mais également par les mesures prises début mars par le gouvernement libanais qui souhaitait faire face à l’épidémie du coronavirus COVID-19.

Par ailleurs, les établissements scolaires ont été confrontés à la crise économique et à la baisse de leurs revenus, beaucoup de parents d’élèves ayant été dans l’incapacité financière de régler les scolarités des semestres précédents. Certains ont ainsi dû se débarrasser d’une partie de leur personnel ou encore à réduire leurs salaires pour pouvoir continuer à fonctionner.

80% des écoles privées catholiques feraient ainsi face à d’importantes difficultés économiques qui menacent leurs existences.

Cette situation a été encore exacerbée par l’explosion du port de Beyrouth, avec un grand nombre d’établissements scolaires et universitaires qui ont été endommagés lors du drame.

Depuis la Résidence des Pins, le Président de la République Française, Emmanuel Macron, a annoncé que 7 millions d’euros seront alloués par Paris pour la réhabilitation de ces écoles.

Ce lundi, le ministre sortant de l’éducation, Tarek Majzoub a également indiqué que les fonds nécessaires à cette réhabilitation ont été sécurisés par l’UNESCO.

L’UNESCO s’était engagée à réhabiliter 40 des 159 écoles touchées grâce aux fonds déjà collectés, avait indiqué Audrey Azoulay lors de son déplacement à Beyrouth. Il s’agit de permettre la scolarisation de 85 000 élèves.

Les universités également ravagées par la crise économique

Les établissements d’enseignement supérieurs privés, universités notamment, sont tout autant affectées par la crise. Ainsi, l’American University of Beyrouth (AUB) a lancé un cris d’alarme et a décidé de réduire les salaires de son personnel enseignant. 60% des étudiants du LAU, une université pourtant réputée pour ses filles et ses fils à papa (et maman) seraient actuellement demandeurs de bourses en vue d’achever leurs études, selon des chiffres publiés dès décembre 2019. Face à cette crise, une aide financière a été demandée à leurs anciens mais également à la communauté internationale. L’Ambassade Américaine au Liban aurait répondu positivement à cette appel pour financer les frais d’études.

Cependant, depuis l’explosion du port de Beyrouth, un certain nombre d’établissements ont été également endommagés.

Face à cela, ils devraient ainsi profiter de l’aide internationale pour réhabiliter leurs locaux.

Par ailleurs, la France a indiqué souhaiter offrir des bourses à destination d’un certain nombre d’étudiants libanais.

Une crise économique qui touche les parents et les enseignants

Depuis quelques années déjà, on assistait à une hausse de la fréquentation des établissements publics et à une diminution de la fréquentation des établissements privés en raison de ces difficultés. Ce n’est aujourd’hui qu’une tendance qui se révèle désormais au grand jour en raison de la détérioration de la situation économique.

Même si, en aval, les indices liés à l’enseignement indiquent que les frais de scolarité n’ont pas trop augmenté en dépit de la dégradation de la Livre Libanaise face au dollar, beaucoup de parents d’élèves sont confrontés à certaines difficultés économiques. Plus de 60% de la population libanaise, voire 75% selon certaines estimations non officielles, vivrait en-dessous du seuil de pauvreté, soit avec moins de 6 dollars par jour. D’autre part, le chômage atteindrait jusqu’à 40% de la population active.

En amont, cette situation, même si elle impacte les parents qui ne peuvent honorer les frais de scolarité, impacte également le personnel enseignant. 20 000 postes seraient ainsi menacés rien que pour l’enseignement privé catholique, en raison d’une perte de revenus et des dépenses qui augmentent.

Autre problématique liée au paiement des frais de scolarité, tout simplement le contrôle des capitaux. Certains parents d’élèves ne peuvent retirer de leurs banques les frais de scolarité en raison des mesures unilatéralement instaurées par les banques dès novembre 2019.

Cela impacte d’autant plus les parents dont les enfants étudient à l’étranger.

Coincés, les établissements n’ont plus de choix que de demander le départ d’enseignants ou de sacrifier une partie de leurs salaires afin de diminuer les coûts opérationnels.

Pour l’heure, face à cette crise sans précédente dans ce secteur, seule une aide publique pourrait se révéler possible. Cependant, même les finances de l’état s’effondrent actuellement, un état en peine déjà à assurer un équilibre budgétaire face à un déficit colossal, 92 milliards de dollars et dont les revenus, également, sont durement impactés – comme les parents, les écoles, les universités et les autres entreprises – par la crise économique, en plus désormais, par le coût de la reconstruction suite à l’explosion du port de Beyrouth.