Une déclaration ferme en réponse aux incertitudes sur le retrait israélien
Le Premier ministre libanais Nawaf Salam a affirmé que « la souveraineté du Liban n’est pas négociable » en réponse aux interrogations soulevées par le retrait israélien du sud du pays prévu pour février 2025. Selon Al Joumhouriyat (17 février 2025), cette déclaration vise à rassurer la population libanaise et à envoyer un message clair à Israël et à la communauté internationale : Beyrouth refuse toute condition imposée par Tel-Aviv dans le cadre du désengagement militaire.
Le chef du gouvernement a souligné que le retrait israélien devait être total et inconditionnel. Il a insisté sur le fait que le Liban ne tolérerait aucune présence israélienne directe ou indirecte après la date officielle du retrait. Cette déclaration fait suite à des informations relayées par Al Akhbar (17 février 2025) selon lesquelles Israël envisagerait de conserver des dispositifs de surveillance dans certaines zones frontalières et de renforcer la coopération avec la FINUL pour sécuriser son retrait.
Les enjeux du retrait et la position du gouvernement libanais
Depuis plusieurs mois, des négociations sont en cours pour organiser le départ des troupes israéliennes de manière ordonnée. La France et les États-Unis jouent un rôle central dans ces discussions, cherchant à garantir que le retrait ne soit pas suivi d’une instabilité accrue. Cependant, selon Al Bina’ (17 février 2025), Tel-Aviv tenterait d’imposer des garanties sécuritaires avant son départ, ce qui est perçu par Beyrouth comme une tentative de prolonger son influence sur certaines parties du territoire libanais.
Nawaf Salam a tenu à rappeler que la résolution 425 du Conseil de sécurité de l’ONU, adoptée en 1978, exigeait un retrait complet des forces israéliennes du territoire libanais. Il a également souligné que le gouvernement libanais ne permettrait pas la mise en place de « zones tampons » sous contrôle international ou israélien, une option qui aurait été évoquée lors des négociations récentes.
Selon Nahar (17 février 2025), le Premier ministre libanais aurait intensifié les contacts diplomatiques avec les pays européens et arabes afin d’assurer un soutien international à la souveraineté libanaise. Il aurait notamment sollicité un renforcement des capacités de l’armée libanaise pour assurer la sécurité des zones libérées.
Une crainte de vide sécuritaire après le retrait
L’une des principales préoccupations soulevées par ce retrait est le risque de vide sécuritaire dans les zones libérées. En 2000, après le départ précipité des troupes israéliennes, le Hezbollah avait rapidement pris le contrôle de plusieurs secteurs du sud du Liban. Cette fois, l’armée libanaise veut éviter un scénario similaire et assurer une transition sécuritaire sans heurts.
Joseph Aoun, chef de l’armée libanaise, a déclaré que « les forces armées libanaises sont prêtes à prendre le relais immédiatement après le départ israélien » (Al Sharq Al Awsat, 17 février 2025). Cependant, plusieurs experts militaires estiment que l’armée libanaise manque de moyens pour assurer pleinement cette mission, notamment en raison de la crise économique qui affecte le pays.
Selon Ad Diyar (17 février 2025), les États-Unis et la France auraient proposé d’augmenter leur assistance militaire au Liban afin de renforcer les capacités de l’armée nationale. Toutefois, cette aide pourrait être conditionnée à des engagements politiques, ce qui suscite des débats au sein du gouvernement libanais.
Réactions politiques et diplomatiques à la déclaration de Nawaf Salam
Les propos du Premier ministre ont suscité des réactions contrastées sur la scène politique libanaise. Si les partis souverainistes et une partie de la classe politique ont salué son positionnement ferme, d’autres acteurs politiques, notamment ceux proches de l’axe pro-iranien, ont exprimé des réserves sur la manière dont le retrait israélien est géré.
Selon Nida’ Al Watan (17 février 2025), certains responsables politiques redoutent que la déclaration de Nawaf Salam n’ouvre la voie à une nouvelle confrontation entre Israël et le Hezbollah. Ce dernier, qui se présente comme le garant de la résistance face à Israël, pourrait chercher à exploiter ce retrait pour renforcer son influence au sud du Liban.
Les réactions internationales ont également été immédiates. Washington a salué l’engagement du gouvernement libanais en faveur de la souveraineté nationale, tout en rappelant la nécessité d’une coordination entre Beyrouth et la FINUL pour garantir une transition en douceur. De son côté, Israël a exprimé des doutes sur la capacité du Liban à empêcher que les zones libérées ne deviennent des sanctuaires pour des groupes armés hostiles.
Vers une redéfinition des équilibres sécuritaires au Liban
Le retrait israélien de 2025 pourrait redéfinir l’équilibre des forces au Liban. Depuis plusieurs années, l’armée libanaise cherche à s’affirmer comme le principal garant de la sécurité nationale, mais elle doit composer avec la présence du Hezbollah, qui dispose de sa propre force militaire.
Selon Al Liwa’ (17 février 2025), le retrait israélien pourrait être une opportunité pour renforcer le rôle de l’armée libanaise, à condition que des garanties internationales lui soient accordées. La question du contrôle des armes et de la gestion de la sécurité dans le sud du pays reste toutefois un point de friction majeur entre les différents acteurs politiques libanais.
Nawaf Salam a insisté sur le fait que « toutes les décisions concernant la sécurité nationale seront prises par le gouvernement libanais, et non sous pression extérieure ». Il a également appelé à un dialogue national pour établir un consensus sur l’avenir de la gouvernance sécuritaire du pays.
Un tournant pour la souveraineté libanaise
Les propos du Premier ministre Nawaf Salam marquent un tournant dans la gestion du retrait israélien. En affirmant que « la souveraineté du Liban n’est pas négociable », il envoie un message fort aux partenaires internationaux et aux acteurs locaux. Cette déclaration vise à établir une position claire et à éviter que le retrait ne soit perçu comme une opportunité pour d’autres forces de s’imposer sur le terrain.
Toutefois, plusieurs défis restent à relever. La capacité du Liban à gérer cette transition dépendra de la coopération entre le gouvernement, l’armée et la communauté internationale. L’avenir du sud du Liban après le retrait israélien repose sur la mise en place d’un cadre sécuritaire solide et sur une stabilité politique interne qui, jusqu’à présent, reste fragile.