
Le 2 juin 2025, les titres des principaux journaux libanais se sont concentrés sur les dynamiques géopolitiques régionales exacerbées, la paralysie politique intérieure et les conséquences sécuritaires de ces évolutions. La double présence diplomatique iranienne et américaine à Beyrouth, les affrontements récurrents à Gaza et les divisions politiques autour des armes dans les camps palestiniens occupent une place centrale dans les analyses et les éditoriaux.
Beyrouth sous pression diplomatique : entre Téhéran et Washington
Selon Al Joumhouriyat (02/06/2025), la visite à Beyrouth du ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araqchi, coïncide avec l’annonce imminente d’une visite de la diplomate américaine Morgan Ortagus. Le journal indique que ces visites interviennent dans un contexte d’alignements régionaux incertains et de crispations entre les puissances occidentales et l’Iran. Les sources citées soulignent que ces deux déplacements diplomatiques symbolisent les enjeux de souveraineté et de choix stratégiques auxquels le Liban est confronté. Une divergence d’approche entre les axes irano-syrien et américano-européen pourrait impacter directement la stabilité intérieure libanaise.
Dans le même temps, Nahar (02/06/2025) explore les conséquences pratiques de cette tension. L’éditorial évoque la crainte que la mission de la Finul soit modifiée sous l’impulsion des pressions américaines, visant à renforcer le contrôle sur les armes au sud du Liban. Le journal avance que cette évolution, si elle se concrétise, rencontrerait l’opposition de plusieurs partis libanais, notamment ceux alliés au Hezbollah, représenté désormais par Naim Kassem.
Enlisement et radicalisation autour de Gaza
La situation à Gaza continue de susciter une large couverture médiatique. Al Akhbar (02/06/2025) titre sur une « piège israélien pour affamer Gaza », qualifiant la situation humanitaire de désastreuse. Le journal décrit une stratégie israélienne consistant à resserrer le blocus, en parallèle d’opérations militaires intensifiées. Dans un dossier en pages 9 à 11, il souligne l’absence d’accord de cessez-le-feu malgré les négociations menées par l’émissaire américain Steve Wietkoff.
Ad Diyar (02/06/2025) rapporte également que l’initiative de trêve entre Israël et le Hamas a été rejetée par ce dernier. L’article précise que les modifications apportées par le médiateur américain au projet de trêve ont été jugées « inacceptables » par le mouvement palestinien. Selon le journal, cette impasse contribue à une escalade des frappes israéliennes, sans perspective claire de désescalade.
Les camps palestiniens au Liban, entre désarmement et tension communautaire
La question du désarmement des factions palestiniennes dans les camps du Liban, notamment à Ain el-Helweh, refait surface. Ad Diyar (02/06/2025) annonce que le haut responsable palestinien Azzam al-Ahmad, en visite à Beyrouth, entame une série de rencontres pour avancer sur le dossier. Le journal évoque l’objectif de mettre fin à la prolifération des armes, mais les divisions internes palestiniennes compliquent l’entreprise. L’article cite des sources selon lesquelles la coordination entre l’armée libanaise, le Hezbollah et le mouvement Amal pourrait devenir déterminante dans l’application des mesures à venir.
Nahar (02/06/2025) ajoute que le retrait des armes se heurte également aux tensions internes du Fatah, où plusieurs factions s’opposent à la stratégie proposée. La « voie du compromis » semble de plus en plus étroite, face à la montée des incidents sécuritaires dans les camps.
Réactions partisanes et mobilisation autour des enjeux de souveraineté
Al Bina’ (02/06/2025) consacre sa couverture à un événement du Parti syrien national social (PSNS) à Tripoli, au cours duquel les orateurs ont dénoncé les ingérences étrangères et affirmé leur attachement à la ligne de la résistance. Le journal cite le responsable local Mohammed Mahdi Ayoubi qui a affirmé que « la culture de la résistance est l’âme vivante de la nation », dans une perspective de mobilisation idéologique contre ce qu’il qualifie d’ »alignement atlantiste ».
Parallèlement, Al Akhbar (02/06/2025) publie une analyse sur les dynamiques internes au gouvernement libanais, affirmant que l’alliance entre des adversaires politiques historiques sur certains volets économiques – notamment la fiscalité et les subventions – reflète une perte de cohérence stratégique. Le journal met en lumière une « chute accélérée de l’autorité de sauvetage et de réforme », citant des blocages administratifs et l’absence de consensus sur les priorités de l’exécutif.
Crise économique : entre importations coûteuses et arbitrages douloureux
Les questions économiques ne sont pas en reste. Al Akhbar (02/06/2025) informe que le Liban a importé pour 132,9 millions de dollars de mazout, soit environ 2,9 millions de tonnes. Cette opération révèle les déséquilibres persistants de la balance commerciale, dans un contexte où la taxe à l’importation par tonne atteint 113 dollars. Cette charge fiscale suscite de vives critiques, notamment de la part de partis comme le PSNS, qui la jugent « injuste et aggravante ».
Dans ce climat d’incertitude, les journaux constatent que le président de la République Joseph Aoun, le Premier ministre Nawaf Salam et plusieurs ministres affichent des divergences sur la gestion budgétaire et la répartition des dépenses de l’État. La coordination avec la Banque du Liban reste fragile.
Politique locale : conflits d’autorité, fractures gouvernementales et gestion contestée de la souveraineté
La presse libanaise du 2 juin 2025 reflète une scène politique fragmentée, traversée par des tensions au sommet de l’État, une incapacité chronique à établir une gouvernance cohérente, et des enjeux sécuritaires que les autorités peinent à contenir. La friction entre le président Joseph Aoun et le Premier ministre Nawaf Salam, les querelles autour du désarmement des camps palestiniens et les tensions interinstitutionnelles dominent l’actualité politique.
Dissensions au sommet : divergences entre le président et le Premier ministre
Selon Nahar (02/06/2025), un climat de méfiance croissante caractérise les relations entre Joseph Aoun et Nawaf Salam. Trois mois après l’installation du nouveau gouvernement, le journal rapporte une intensification du clivage politique au sein même du cabinet, notamment autour du traitement des armes détenues par le Hezbollah et dans les camps palestiniens. L’article évoque une « situation de blocage structurel », nourrie par l’incapacité à définir une ligne stratégique commune, alors que le Liban est confronté à des pressions diplomatiques majeures.
Al Akhbar (02/06/2025) met en lumière les paradoxes politiques du moment, où des partis traditionnellement opposés sur la scène idéologique trouvent un terrain d’entente sur des sujets économiques comme les taxes et les subventions. Le journal y voit la preuve d’un affaiblissement profond de la coalition gouvernementale, qu’il qualifie de « pouvoir de sauvetage en chute libre ». Il signale que ces alliances de circonstance ne résolvent en rien les tensions fondamentales sur les questions de souveraineté et de sécurité.
Gestion contestée des armes et rôles sécuritaires ambigus
Le débat sur le désarmement des camps palestiniens, en particulier à Ain el-Helweh, revient au centre des discussions politiques. Al Joumhouriyat (02/06/2025) souligne que la visite du haut responsable palestinien Azzam al-Ahmad vise à « consolider les efforts conjoints » en vue d’un désengagement progressif des groupes armés. Toutefois, comme le note Ad Diyar (02/06/2025), ces efforts sont entravés par des rivalités internes au sein du Fatah et le manque de coordination entre les différentes composantes palestiniennes présentes sur le territoire libanais.
Le rôle de l’armée libanaise dans ces opérations est également sujet à débat. Nahar (02/06/2025) rapporte que plusieurs responsables politiques appellent à une implication plus marquée des forces régulières, tout en avertissant contre toute action qui serait perçue comme une attaque contre une composante communautaire ou politique spécifique. Les partis chiites, notamment Amal et le Hezbollah, maintiennent une position ambiguë, affirmant soutenir la stabilité tout en rejetant toute remise en cause de l’équilibre des forces en place dans les camps.
Activité présidentielle : visite à Bagdad et consolidation diplomatique
Sur le front diplomatique, Al Sharq (02/06/2025) consacre un article à la visite officielle du président Joseph Aoun en Irak. Le chef de l’État a rencontré son homologue irakien et le Premier ministre Mohammed Chia’ al-Soudani. L’accent a été mis sur le renforcement des relations bilatérales et la coordination en matière de sécurité et d’échanges énergétiques. Le journal cite une déclaration conjointe appelant à « renforcer l’unité régionale face aux défis sécuritaires et économiques ».
Cette visite est perçue comme une tentative de contrebalancer la pression croissante des puissances occidentales et de trouver un appui régional, notamment dans le cadre des tensions liées aux activités iraniennes au Liban. Al Akhbar (02/06/2025) souligne cependant que cette démarche pourrait fragiliser davantage la position du Premier ministre Nawaf Salam, dont l’agenda est plus aligné sur les priorités de l’Union européenne et des États-Unis.
Reconfigurations politiques : vers une crise de légitimité accrue ?
Les lignes de fracture se multiplient au sein du Parlement. Al Akhbar (02/06/2025) rapporte que plusieurs députés, y compris certains anciens alliés de Salam, critiquent ouvertement l’absence de vision à long terme de l’exécutif. Le journal cite en particulier des débats autour du rôle de la Banque du Liban et de la répartition budgétaire, notamment les allocations à l’armée et aux retraites, sujet de crispations dans un contexte de rigueur financière.
L’influence du Parlement dans les décisions de sécurité est également remise en cause. Selon Ad Diyar (02/06/2025), plusieurs élus évoquent en privé la nécessité d’un « gouvernement resserré » ou même d’un retour à un cabinet technocratique, en raison de l’inefficacité perçue de la coalition actuelle. Les discussions sur d’éventuels amendements constitutionnels refont surface dans les cercles proches du président, mais sans initiative concrète à ce stade.
Citations et discours des personnalités politiques : affrontements rhétoriques, souveraineté disputée et lignes rouges diplomatiques
La presse libanaise du 2 juin 2025 met en exergue une série de déclarations de responsables politiques, reflet de fractures idéologiques profondes, de revendications identitaires persistantes et d’une diplomatie locale à la croisée des influences régionales et internationales. Les propos de Joseph Aoun, de Nawaf Salam, de Naim Kassem et de plusieurs figures de la scène libanaise illustrent un paysage discursif marqué par la confrontation, la prudence et l’enracinement des divergences.
Joseph Aoun : entre ouverture diplomatique et mise en garde stratégique
Dans une intervention relayée par Al Joumhouriyat (02/06/2025), le président Joseph Aoun, à l’occasion de sa visite officielle à Bagdad, a insisté sur la nécessité de « consolider l’autonomie stratégique du Liban par des alliances régionales équilibrées ». Il a souligné que « l’Irak et le Liban doivent œuvrer ensemble à défendre leur souveraineté face aux redéploiements géopolitiques en cours ».
Cette prise de parole, tout en diplomatie, tranche avec les propos plus fermes rapportés par Nahar (02/06/2025), où Joseph Aoun avertit que « le Liban ne saurait tolérer l’existence de foyers armés hors du cadre de l’État ». Il vise ici implicitement les milices palestiniennes présentes dans les camps du Sud, sans pour autant nommer le Hezbollah. Ce choix de formulation démontre une volonté d’équilibre dans un contexte explosif.
Nawaf Salam : positionnement en défense du dialogue multilatéral
Le Premier ministre Nawaf Salam s’est exprimé dans une déclaration publiée dans Al Akhbar (02/06/2025), où il appelle à « réaffirmer le rôle des institutions dans la résolution des conflits communautaires ». Il souligne que « le dialogue doit prévaloir sur les injonctions militaires ou religieuses », en réponse implicite aux récentes critiques du Hezbollah concernant la ligne gouvernementale sur le désarmement.
Nahar (02/06/2025) rapporte que Salam, lors d’un entretien privé avec des ambassadeurs européens, aurait exprimé sa crainte que « la pression occidentale pour un désarmement immédiat n’alimente les tensions internes et déstabilise l’exécutif ». Le Premier ministre tente ainsi de ménager les partenaires internationaux tout en maintenant une certaine cohésion gouvernementale.
Naim Kassem : la ligne rouge du Hezbollah
Dans un discours retranscrit par Al Bina’ (02/06/2025), Naim Kassem, successeur de Hassan Nasrallah à la tête du Hezbollah, affirme que « le désarmement de la résistance n’est pas négociable » et que « tout plan visant à désintégrer notre capacité défensive est une attaque contre la dignité nationale ».
Cette déclaration, tenue lors d’une cérémonie commémorative dans la banlieue sud de Beyrouth, s’accompagne d’une mise en garde directe au gouvernement : « La sécurité du Liban n’est pas dans les mains de ceux qui suivent les injonctions des ambassades, mais dans la résistance de son peuple ». Ce ton martial s’oppose frontalement aux propos conciliants de Joseph Aoun et Nawaf Salam.
Figures de second plan et contestation sociale
Ad Diyar (02/06/2025) relaie les propos du député Marwan Abou Fadel, qui critique « la paralysie volontaire du gouvernement face aux urgences sociales ». Selon lui, « la classe politique détourne l’attention des vraies priorités économiques en surfant sur des débats sécuritaires sans issue ».
De même, Al Akhbar (02/06/2025) cite la ministre de l’Éducation, qui défend vigoureusement sa position sur le financement des écoles publiques : « Les bailleurs n’ont pas à dicter les priorités budgétaires d’un État souverain. Nous décidons pour nos enfants, pas les agences ».
Enfin, les propos du responsable du parti syrien national social, Sultan al-Aridi, publiés dans Al Bina’ (02/06/2025), critiquent la nouvelle taxe sur les carburants : « Elle trahit une vision élitiste de l’État, où les militaires et les pauvres doivent payer pour les erreurs des puissants ».
Diplomatie : intensification des tensions entre puissances sur le théâtre libanais
Le 2 juin 2025, les principaux journaux libanais signalent une intensification notable des enjeux diplomatiques entourant le Liban, entre visite de hauts responsables étrangers et luttes d’influence régionales. Le pays apparaît plus que jamais comme un carrefour d’intérêts stratégiques entre puissances rivales.
Présence iranienne accrue et inquiétudes internationales
Al Joumhouriyat (02/06/2025) annonce l’arrivée à Beyrouth d’Abbas Araghchi, vice-ministre iranien des Affaires étrangères, dans une démarche destinée à « réaffirmer la profondeur des liens entre l’Iran et le Liban ». Cette visite intervient dans un contexte marqué par l’intensification des tensions autour du programme nucléaire iranien et du rôle croissant de Téhéran dans les affaires libanaises. Le journal souligne que la mission d’Araghchi s’inscrit dans une volonté d’assurer la « pérennité de l’ancrage stratégique » de l’Iran dans la région.
En parallèle, Nahar (02/06/2025) indique que les chancelleries occidentales suivent de près les initiatives iraniennes. La diplomatie européenne, notamment française et allemande, aurait exprimé à Beyrouth sa « préoccupation croissante » face à ce qu’elle considère comme une « consolidation d’un axe chiite régional », citant les récentes actions du Hezbollah comme points de tension.
Départ annoncé de la diplomate américaine Morgan Ortagus : tournant diplomatique ?
Al Akhbar (02/06/2025) évoque un possible départ de la diplomate américaine Morgan Ortagus de son poste d’émissaire spécial pour le Liban. Cette information, non confirmée officiellement, alimente les spéculations sur une redéfinition de la posture américaine. Al Sharq (02/06/2025) évoque ce changement comme « un mauvais signe pour Israël », dans la mesure où Ortagus était perçue comme une garante de la ligne dure de Washington vis-à-vis du Hezbollah et de l’Iran.
Ad Diyar (02/06/2025) nuance cependant cette lecture en indiquant que « le retrait d’Ortagus pourrait ouvrir la voie à des négociations indirectes plus souples, notamment sur le front de la démarcation maritime ou du contrôle du Sud libanais par la FINUL ».
Visite présidentielle en Irak : relance d’un axe bilatéral oublié
Dans un développement distinct mais connexe, Al Sharq (02/06/2025) rapporte que Joseph Aoun s’est rendu à Bagdad, où il a rencontré le président irakien Abdel Latif Rashid et le Premier ministre Mohammed Shia’ Al Sudani. Cette visite, qualifiée d’historique, visait à « réactiver la coopération bilatérale dans les domaines de la sécurité, de l’énergie et de la lutte contre le trafic transfrontalier ».
Le journal note que cette rencontre s’inscrit dans un cadre de « rénovation des alliances arabes », dans un contexte où le Liban cherche à s’éloigner de son isolement et à tisser des liens au-delà du seul axe iranien. Le président Aoun aurait aussi évoqué « la possibilité de coopérations trilatérales avec la Syrie sur le dossier de la frontière Est », ce qui révèle une diplomatie régionale multidirectionnelle.
Équilibre précaire face aux injonctions contradictoires
Plusieurs journaux, dont Nahar (02/06/2025), soulignent que Beyrouth est sous « feu croisé diplomatique », entre les attentes de ses partenaires occidentaux concernant le désarmement du Hezbollah, et l’ancrage croissant de ses alliances régionales. Le journal cite une source diplomatique anonyme affirmant que « le Liban tente une neutralité active, mais il manque de leviers internes pour en faire une stratégie durable ».
Al Akhbar (02/06/2025) va plus loin en affirmant que « les chancelleries occidentales exercent des pressions directes sur Nawaf Salam pour qu’il accélère les négociations autour de l’application de la résolution 1701 et des mécanismes de contrôle du Sud ». En réponse, le Premier ministre aurait mis en garde contre toute « ingérence qui compromettrait le tissu fragile de la coexistence politique actuelle ».
Un terrain d’observation pour les conflits périphériques
Dans les colonnes d’Al Joumhouriyat (02/06/2025), une analyse souligne que « le Liban est devenu un baromètre des tensions entre Washington et Téhéran ». Les répercussions de la diplomatie sur le terrain libanais ne sont pas seulement politiques : elles se manifestent aussi par un durcissement de la rhétorique, une militarisation de l’espace public et une concentration de missions étrangères.
Ainsi, la diplomatie du 2 juin 2025 reflète une densité rare d’interactions à enjeux élevés, dans laquelle le Liban tente d’imposer un rôle, sinon d’arbitre, du moins de médiateur discret. Reste que son poids institutionnel et sa marge d’action limitée compliquent l’exercice d’une souveraineté diplomatique pleine et entière.
Politique internationale : Gaza, Ukraine et Iran au centre des confrontations géopolitiques
Le 2 juin 2025, la scène internationale reste dominée par les conflits à Gaza et en Ukraine, les tensions autour du programme nucléaire iranien, et les implications de ces crises dans la reconfiguration des alliances mondiales. Les journaux arabes et libanais rendent compte d’un durcissement général, révélateur d’un monde toujours plus fragmenté.
Escalade militaire à Gaza : les négociations s’effondrent
Selon Nahar (02/06/2025), les négociations de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas ont échoué. Le journal cite des sources palestiniennes à Beyrouth, notamment Walid al-Kilani, porte-parole du Hamas, qui révèle que le plan de l’envoyé américain Steve Whitcoff « a été vidé de sa substance », ne prévoyant plus l’arrêt des hostilités comme condition préalable. Ce rejet a conduit à une reprise violente des bombardements israéliens sur Gaza, sans qu’aucun calendrier de trêve ne soit en discussion.
Al Quds (02/06/2025) évoque une « grande révision stratégique palestinienne » face à une « intensification des frappes visant délibérément les infrastructures civiles ». Le journal souligne aussi la passivité des grandes capitales arabes, et la difficulté pour les médiateurs, notamment qataris et égyptiens, à reprendre la main.
Offensive ukrainienne en territoire russe : un tournant stratégique
Al Liwa’ (02/06/2025) rapporte une « attaque militaire d’envergure » menée par l’armée ukrainienne dans l’est de la Russie, décrite comme « la plus profonde depuis le début de la guerre ». L’offensive aurait été lancée contre des dépôts de munitions et des infrastructures logistiques, provoquant des pertes matérielles importantes, sans toutefois modifier l’équilibre stratégique général.
Al Bina’ (02/06/2025) analyse cette opération comme une réponse directe à « une série de frappes russes d’une violence inédite sur les centres industriels de Dnipro et Kharkiv ». Le journal souligne que Donald Trump, nouvellement réinstallé à la présidence américaine, n’a pas réagi officiellement, mais que son entourage évoque « un besoin de réévaluation du soutien militaire ».
Pressions sur l’Iran : vers une confrontation nucléaire ?
Dans ses pages internationales, Al Sharq Al Awsat (02/06/2025) souligne la pression exercée par le Conseil des gouverneurs de l’AIEA sur l’Iran. Washington, appuyé par ses alliés européens, appelle Téhéran à accepter un « protocole renforcé d’inspections » sur ses sites nucléaires. Le journal précise que la Maison Blanche a averti l’Iran de « conséquences économiques majeures » en cas de refus.
De son côté, Al Bina’ (02/06/2025) cite des responsables iraniens affirmant que « toute tentative d’entrave supplémentaire sera considérée comme un acte de guerre économique », dénonçant une « instrumentalisation politique de l’AIEA » par les puissances occidentales.
Chine et Turquie avancent leurs pions
Le quotidien Al Sharq (02/06/2025) fait état de la montée en puissance de la Chine dans les affaires moyen-orientales. Pékin aurait proposé un plan de reconstruction de Gaza incluant un volet énergétique piloté par ses entreprises publiques. Parallèlement, le journal mentionne que la Turquie renforce son rôle de médiateur, notamment en Syrie, où elle propose une plateforme de négociation entre factions rivales.
Ad Diyar (02/06/2025) revient sur la récente nomination par Ankara d’un ancien commandant du Front al-Nosra comme gouverneur de Hama, ce qui alimente les critiques internationales sur le double jeu d’Erdogan. Cette mesure révèle les ambitions d’Ankara de structurer un « ordre alternatif » dans les zones non contrôlées par Damas.
Débats sur la position américaine : incertitude stratégique
Plusieurs journaux, dont Al Akhbar (02/06/2025), relèvent l’ambivalence croissante de la diplomatie américaine. L’administration Trump, bien que plus engagée verbalement contre l’Iran, semble hésiter sur l’implication directe dans les dossiers chauds comme Gaza ou l’Ukraine. Al Bina’ (02/06/2025) affirme que « le courant trumpiste ne souhaite ni guerre majeure ni retrait complet, mais cherche un équilibre transactionnel instable ».
Ce choix serait visible dans la prudence avec laquelle l’administration gère la coordination avec Tel-Aviv, où les désaccords sur la conduite de la guerre à Gaza deviennent publics. Al Quds (02/06/2025) indique que les tensions sont particulièrement fortes autour de la conduite de Tsahal et de son refus de laisser une marge aux médiateurs arabes.
Ainsi, la politique internationale du 2 juin 2025 témoigne d’un système mondial en recomposition. Le Liban, s’il n’est pas acteur direct dans ces conflits, en subit déjà les effets collatéraux, diplomatiques, économiques et sécuritaires.
Économie : indicateurs contrastés et tensions fiscales au Liban
L’économie libanaise demeure sous pression en ce 2 juin 2025, oscillant entre instabilité structurelle, désaccords sur les politiques fiscales, et absence de stratégie budgétaire cohérente. Les différents journaux libanais mettent en lumière un contexte marqué par des importations énergétiques coûteuses, une pression sur les finances publiques, et des débats croissants autour de la gouvernance des banques et des recettes de l’État.
Importations énergétiques : une hémorragie en devises
Al Akhbar (02/06/2025) révèle que le Liban a importé 2,9 millions de tonnes de mazout pour un coût total de 132,9 millions de dollars, soit une taxe de 113 dollars par tonne, représentant à elle seule environ 330 millions de dollars. Cette information illustre la dépendance énergétique aiguë du pays, qui continue de drainer des devises étrangères précieuses dans un contexte de rareté de liquidités. Le journal souligne l’absence de tout mécanisme de planification ou d’optimisation des importations, malgré les engagements répétés de rationalisation pris par le gouvernement.
Le même quotidien rappelle que cette situation résulte d’une politique de taxation inconséquente, présentée comme réformiste mais appliquée sans vision stratégique. La hausse des taxes sur les carburants, annoncée récemment, vise à augmenter les recettes mais frappe durement les classes moyennes et populaires, tout en échouant à freiner significativement les importations.
Fiscalité et mécontentement social : une réforme mal acceptée
Al Bina’ (02/06/2025) rapporte que l’instauration d’une nouvelle taxe sur les produits pétroliers, approuvée par le gouvernement, suscite une vive réaction au sein des milieux syndicaux et politiques. Sultan al-Aridi, représentant du Parti social national syrien, a vivement dénoncé cette mesure qu’il juge « antisociale », estimant qu’elle « affaiblit encore davantage le pouvoir d’achat des militaires et des fonctionnaires ».
Le journal cite également des responsables économiques qui redoutent que cette taxe serve à compenser l’ajustement des salaires des militaires, au lieu de constituer un levier de redistribution efficace. L’argument d’un rééquilibrage budgétaire semble peu convaincant dans la mesure où les autres dépenses de l’État ne sont pas encadrées.
Réformes bancaires : une restructuration inachevée
Dans Al Akhbar (02/06/2025), un dossier spécial consacré au secteur bancaire évoque la mise en place d’un nouveau classement interne des banques : les banques « Alpha » (plus de 2 milliards de dollars de dépôts), « Beta » (500 millions à 2 milliards), et « Gamma » (moins de 500 millions). Cette segmentation est censée précéder des mesures différenciées de restructuration. Toutefois, aucune modalité claire n’a été présentée au public.
Un article signé de l’économiste Mohammad Wahbé fustige « la politique du déni » du gouverneur intérimaire de la Banque centrale, qui continue de « nier les responsabilités partagées des banques commerciales et du gouvernement ». Il critique également l’inaction de la classe politique, accusée de maintenir un statu quo pour préserver les intérêts croisés au sein des directions des établissements.
Gestion de la dette et relations avec le FMI : le dilemme politique
Ad Diyar (02/06/2025) revient sur les discussions toujours bloquées avec le Fonds monétaire international. Selon le quotidien, le retard dans la signature d’un programme formel s’explique par une volonté de la classe dirigeante de ne pas s’engager à respecter des conditions contraignantes, notamment en matière de transparence bancaire, de levée du secret fiscal, ou de réduction de la masse salariale publique.
L’éditorialiste Charles Ayoub dénonce un « fétichisme du pouvoir » qui conduit les responsables à s’accrocher à leurs postes, quitte à empêcher toute réforme de fond. Il évoque une « logique de manipulation des masses par l’entretien de faux espoirs de redressement », sans actes concrets.
Crise du crédit et érosion de la confiance
Selon Nahar (02/06/2025), la confiance des citoyens dans le système bancaire continue de se détériorer, en dépit des déclarations officielles sur le respect prochain de la loi de restitution des dépôts. Le journal cite des sources proches de l’Association des banques du Liban (ABL), qui estiment qu’une solution durable « nécessitera au moins cinq à sept ans », un délai jugé inacceptable par de nombreux déposants.
Par ailleurs, les statistiques publiées révèlent une contraction nette de l’activité de crédit au secteur privé, et une hausse des taux d’intérêt sur les prêts commerciaux, qui renforce la spirale récessive.
Infrastructures portuaires : un levier de croissance à structurer
Al Sharq (02/06/2025) consacre une enquête à la compétitivité du port de Beyrouth. Le professeur Carlos Naffah plaide pour une « réforme de gouvernance fondée sur la neutralisation de l’influence politique dans la gestion portuaire ». Il insiste sur la nécessité d’attirer les investissements en garantissant des normes de transparence et en autonomisant la structure de décision.
Ce thème est d’autant plus stratégique que le Liban pourrait se repositionner comme hub logistique régional, notamment avec la reconstruction des infrastructures syriennes. Une telle ambition suppose cependant une rupture avec les pratiques clientélistes et une reconfiguration des structures administratives.
Un pays sans cap macroéconomique
La synthèse des articles révèle une constante : l’incapacité des autorités à traduire leurs intentions en politiques économiques cohérentes. L’absence de stratégie de développement, le manque de rigueur dans les réformes fiscales, et la défiance envers les institutions financières fragilisent l’ensemble du tissu productif.
La dynamique économique du Liban reste largement tributaire des soutiens extérieurs et de la résilience sociale, mais elle semble aujourd’hui condamnée à l’érosion tant que la gouvernance publique demeure fragmentée et soumise aux pressions partisanes.
Justice : contentieux environnementaux, criminalité et interventions sécuritaires
Le 2 juin 2025, la presse libanaise met en évidence plusieurs affaires judiciaires en cours, illustrant des tensions persistantes entre autorités administratives, acteurs de la société civile et institutions sécuritaires. Les litiges environnementaux, la prolifération des armes illégales, et les démantèlements de réseaux criminels constituent les thématiques dominantes.
Affrontement juridique autour de la réserve de Tyr
Nahar (02/06/2025) consacre une enquête détaillée à un contentieux entre l’association « Al Janoubiyoun Al Khodr » et le ministère de la Défense. Le différend porte sur la construction illégale de structures militaires et commerciales dans la zone côtière protégée de Chawakir, attenante à la réserve naturelle de Tyr. L’affaire est instruite par la juge des référés de Tyr, Yola Ghatimi, qui avait ordonné l’arrêt immédiat des travaux le 13 mars 2025. Malgré cette décision, les travaux se sont poursuivis, ce qui a conduit la magistrate à imposer une astreinte financière journalière et à inclure l’État libanais comme partie au procès.
Le journal rapporte que le ministère de la Défense a plaidé ne pas avoir été notifié officiellement. Les ministères de la Culture et de l’Environnement ont été sollicités pour se joindre à l’action judiciaire, du fait des atteintes présumées à des zones naturelles et patrimoniales. Des experts en urbanisme et en droit de l’environnement sont cités pour souligner le caractère inédit de cette procédure contre un acteur public.
Saisie de captagon à Hermel : démantèlement d’un réseau transfrontalier
Toujours selon Nahar (02/06/2025), les services de renseignements de l’armée libanaise ont mené une opération à Harf al-Samaqah, au nord de la plaine de la Bekaa. L’intervention a permis de découvrir plusieurs installations clandestines destinées à la fabrication de comprimés de captagon. Les forces armées ont saisi de grandes quantités de substances chimiques, des presses industrielles et des conditionnements prêts à être expédiés.
Les laboratoires ont été détruits sur place. Aucune arrestation n’a été annoncée. Les autorités n’ont pas fourni d’informations sur l’origine des équipements ni sur les circuits de distribution. Le silence de la justice militaire sur les suites de l’affaire suscite des interrogations dans les milieux de la sécurité et du droit.
Multiplication des violences urbaines : recours incontrôlé aux armes
Ad Diyar (02/06/2025) dresse un panorama d’incidents violents dans plusieurs régions du pays. Des tirs ont été rapportés à Choueifat, à Rouche, à Boudai et dans la banlieue sud de Beyrouth. Ces événements impliquent des individus armés dans des altercations ou règlements de comptes. Les signalements concernent aussi bien des établissements privés que des espaces publics. L’absence de réaction rapide des forces de sécurité est pointée par les riverains.
Le journal évoque un phénomène récurrent, où les différends personnels, communautaires ou familiaux dégénèrent en affrontements armés. La normalisation de la possession d’armes et la lenteur de la réponse judiciaire alimentent la défiance envers les institutions.
Opérations d’arrestations : saisies d’armes et de stupéfiants
Selon Al Sharq (02/06/2025), des opérations ont été menées dans les régions de Zgharta, Mreiyata et Hermel, visant des individus soupçonnés de détention illégale d’armes, de trafic de stupéfiants et d’appartenance à des réseaux criminels. Des fusils d’assaut, des grenades, des munitions et des substances narcotiques ont été saisis lors des perquisitions.
Les individus interpellés ont été transférés devant la justice militaire. Le journal précise que ces arrestations s’inscrivent dans une campagne plus large de répression des foyers criminels actifs dans les régions frontalières et périurbaines.
Trafic de médicaments : lancement d’une enquête interministérielle
Nahar (02/06/2025) publie un article sur la distribution de médicaments contrefaits dans des officines non agréées. Le député Bilal Abdallah, président de la commission parlementaire de la santé, a convoqué une réunion d’urgence avec les ministres de la Santé, de la Défense et de l’Intérieur, ainsi que les représentants des ordres professionnels et des laboratoires. Des enquêtes judiciaires ont été lancées pour identifier les circuits de distribution frauduleux.
Le journal précise que les médicaments falsifiés, parfois expirés, sont écoulés via des sites en ligne ou des réseaux informels. La traçabilité des produits, la certification des laboratoires, et les autorisations de vente sont désormais au cœur de l’instruction.
Affaires civiles : exécution d’un jugement locatif à Batroun
Al Akhbar (02/06/2025) signale la publication officielle d’un avis d’exécution d’une décision judiciaire rendue en janvier 2024 par le tribunal de Batroun. Cette décision ordonne l’expulsion d’un occupant sans titre dans une propriété litigieuse. L’application du jugement intervient près de 18 mois après la plainte initiale, et huit mois après la décision. Le retard est attribué à des lenteurs procédurales et à la difficulté d’identifier les personnes en charge de l’exécution judiciaire.
Ce cas met en évidence les difficultés de mise en œuvre effective des décisions de justice dans les affaires civiles, en l’absence de mécanismes contraignants efficaces. Plusieurs avocats cités dans l’article évoquent un manque de coordination entre greffes, services de sécurité et organes de notification.
Société : santé, précarité et initiatives éducatives au cœur des préoccupations
Le 2 juin 2025, la presse libanaise fait état de dynamiques contrastées entre des actions de soutien social, des efforts de reconstruction sanitaire et des signaux préoccupants concernant l’exclusion et la précarité. Les aspects de santé publique, d’éducation et de solidarité humanitaire ressortent comme les thèmes dominants.
Santé publique : réouverture du service d’urgence du Saint-Georges
Nahar (02/06/2025) rend compte de la réinauguration du service d’urgence de l’hôpital Saint-Georges des grecs-orthodoxes à Beyrouth, partiellement détruit lors de l’explosion du port le 4 août 2020. Grâce à une donation de la fondation émiratie « Al Qalb Al Kabir », le service a été restauré et étendu pour inclure un centre pédiatrique et un centre pour adultes, équipé de dispositifs de diagnostic avancés et de salles de soins spécialisés.
La cérémonie a rassemblé le métropolite Élias Aoude, le vice-premier ministre Tarek Mitri, des responsables de la fondation donatrice et les équipes médicales. Cette réhabilitation est perçue comme un jalon symbolique dans la remise en service des infrastructures sanitaires sinistrées de la capitale.
Distribution de médicaments contrefaits : menace croissante sur la santé
Le même jour, Nahar (02/06/2025) publie un rapport d’enquête sur l’extension du commerce de médicaments contrefaits et périmés dans des pharmacies non agréées. Selon les autorités sanitaires, environ 70 officines seraient impliquées dans des pratiques illicites, notamment la vente de produits sans autorisation de mise sur le marché, et parfois acheminés via des circuits illégaux. Ces substances concernent des traitements pour le diabète, les maladies cardiovasculaires, ou encore des antibiotiques.
Le ministère de la Santé a demandé l’ouverture d’une enquête conjointe avec les services de sécurité intérieure et les ordres professionnels. La presse évoque un climat de défiance généralisée face à la régulation du secteur pharmaceutique, déjà mise à mal par la crise financière.
Pression fiscale et grogne sociale : critiques du secteur militaire et civil
Al Bina’ (02/06/2025) cite une déclaration de Sultan Aridi, responsable des affaires sociales au sein du Parti social national syrien, qui critique l’instauration d’une taxe additionnelle sur les produits pétroliers. Il affirme que cette décision accentue les tensions économiques et sociales, et compromet la campagne en faveur d’une revalorisation des salaires des militaires, actifs et retraités.
Selon lui, cette mesure détériore la cohésion nationale et ne permet pas d’alléger la pression sur les ménages. L’article met en lumière la fracture entre les politiques fiscales adoptées par le gouvernement et les revendications sociales exprimées par différents segments de la population.
Initiatives éducatives : commémoration et diffusion culturelle
Al Liwa’ (02/06/2025) rend compte d’un événement organisé à Chmélan, où des intellectuels et poètes se sont réunis pour un hommage à l’écrivain Fouad Salameh. Des lectures publiques de poèmes et de textes littéraires ont été données en présence d’un public varié. L’initiative est présentée comme un acte de résilience culturelle dans un contexte éducatif et social affaibli.
L’événement témoigne d’une vitalité certaine des acteurs culturels locaux pour promouvoir l’éducation et la mémoire littéraire malgré la raréfaction des ressources publiques dédiées à l’enseignement et à la culture.
Vulnérabilité urbaine : situation des déplacés et aides humanitaires
Dans une page consacrée à la société, Al Akhbar (02/06/2025) évoque brièvement la question de la précarité dans les banlieues sud de Beyrouth. Il est question d’initiatives citoyennes et religieuses pour fournir des repas, des vêtements et des soins de base aux populations déplacées, notamment d’origine syrienne ou palestinienne. Le journal met en lumière l’épuisement des réseaux informels de solidarité, qui ne suffisent plus à pallier l’absence d’un encadrement institutionnel.
Ces actions, bien que ponctuelles, révèlent la profondeur de la crise sociale dans les quartiers périphériques, où les conditions de logement, d’éducation et d’accès à la santé se sont détériorées depuis 2020.