Fouad Makhzoumi en quête d’un leadership sunnite
Dans Al Akhbar daté du 21 mai 2025, Lina Fakhreddine analyse le parcours de Fouad Makhzoumi, chef du Hizb al-Hiwar al-Watani, candidat récurrent aux municipales beyrouthines. Le journal retrace sa tentative de se positionner comme figure de référence dans la communauté sunnite, notamment après le retrait de Saad Hariri de la scène politique. Makhzoumi, selon la journaliste, s’est appuyé sur un récit personnel calqué sur celui de Rafiq Hariri, nourri de sa réussite dans les affaires et de son engagement social post-guerre civile. Il aurait ainsi cru à la possibilité de devenir un acteur central de la politique sunnite.
Malgré son élection au parlement en 2018, obtenue grâce au vote chiite selon Al Akhbar (21 mai 2025), Makhzoumi ne parvient pas à étendre son influence. Sa stratégie repose depuis plusieurs mois sur la création de réseaux confessionnels et communautaires solides. Il renforce ses liens avec le mufti Abdel Latif Derian et certains cheikhs de Beyrouth, multipliant les rencontres hebdomadaires. En parallèle, il développe ses contacts avec la diplomatie saoudienne, espérant obtenir un appui décisif. Toutefois, la nomination de Nawaf Salam à la tête du gouvernement, soutenue par Riyad, est perçue par Makhzoumi comme un revers stratégique.
Al Akhbar (21 mai 2025) décrit un acteur politique qui, malgré ses échecs répétés, poursuit ses tentatives de domination municipale. Sa campagne repose sur la constitution d’une liste électorale incluant des figures issues de divers milieux confessionnels et politiques. Le journal souligne les méthodes utilisées : promesses de financement, recherche de consensus à travers des négociations nocturnes, et positionnement comme intermédiaire dans la distribution des sièges municipaux. Il se présente, toujours selon Al Akhbar, comme capable d’assurer un bloc électoral permettant un contrôle de la mairie, mais son comportement jugé autoritaire par certains partenaires suscite des tensions.
Un dispositif d’alliance complexe et instable
Le quotidien révèle également les tensions autour de la constitution des listes électorales. Makhzoumi, toujours selon Al Akhbar (21 mai 2025), aurait tenté d’imposer des candidats en échange d’un soutien à sa présidence du conseil municipal. Le cas de l’ex-député chiite Nabil Badr illustre ces pratiques. Présenté comme sans ancrage local, il aurait été utilisé comme argument pour exclure d’autres forces, comme Jamaa al-Islamiyya. Le journal rapporte aussi que Makhzoumi aurait promis deux sièges à une organisation caritative islamique et réservé le troisième siège chiite à un candidat du tandem chiite, en contradiction avec les préférences de la famille Hariri.
Toujours selon la même source, il aurait également favorisé la candidature d’un proche parent, Ibrahim Zeidan, tout en niant publiquement vouloir une part personnelle dans la liste. Cette contradiction, relevée par Al Akhbar (21 mai 2025), alimente les critiques sur son manque de transparence. Le journal qualifie Makhzoumi de « boîte postale des forces politiques », servant de relais aux différents calculs partisans autour des élections municipales.
Une implication plus visible du tandem chiite
Dans Al Joumhouriya du 21 mai 2025, l’implication du tandem Amal-Hezbollah dans la campagne électorale à Beyrouth est analysée. Le journal souligne que leur participation s’inscrit dans une volonté affichée de garantir l’équilibre confessionnel et la représentation équitable. Le discours officiel met en avant la cohabitation et le respect du vivre-ensemble, dans une ville historiquement marquée par des lignes communautaires sensibles. Ce positionnement, selon Al Joumhouriya, répond à des critiques persistantes sur la domination du tandem dans les régions du Sud et leur prétendue absence dans les débats locaux à Beyrouth.
Cependant, la participation active à la campagne municipale est perçue comme une réponse à l’instabilité de la scène sunnite, favorisant une redistribution des alliances locales. Le journal décrit une stratégie de participation indirecte, notamment par le biais de listes d’union ou de soutien à des candidats compatibles avec leurs objectifs. Cette approche permettrait au tandem chiite de maintenir une influence sans s’exposer à des critiques frontales.
Des tensions accrues autour du rôle des États-Unis
Ad Diyar (21 mai 2025) revient sur l’agenda diplomatique sous-jacent à ces élections locales. Le journal rapporte la préparation d’une visite imminente de l’émissaire américaine Morgan Ortagus, qui devrait s’entretenir avec les responsables libanais dans le cadre du suivi de l’accord de Doha. La question du désarmement du Hezbollah est présentée comme centrale dans les échanges à venir. Le journal cite les positions américaines exprimées récemment : conditionner tout soutien international à des progrès concrets dans la mise en œuvre de la feuille de route.
La perspective de cette visite influence directement les dynamiques électorales. Certains partis perçoivent les municipales comme une opportunité d’anticiper les nouveaux équilibres institutionnels imposés par les pressions diplomatiques. Dans ce cadre, les alliances locales prennent une valeur stratégique accrue, car elles pourraient préfigurer les futures coalitions nationales.
Angela Mourad critique un climat électoral verrouillé
Dans Al Sharq daté du 21 mai 2025, la candidate Angela Mourad dénonce ce qu’elle appelle « les alliances de la peur », soulignant que le jeu électoral est verrouillé par des accords de coulisse et une distribution des rôles sans consultation démocratique. Elle affirme que les coalitions actuelles ne reflètent pas la volonté populaire mais sont dictées par des logiques de contrôle communautaire. Ces déclarations sont interprétées par le journal comme une tentative de repositionnement politique dans un contexte marqué par la désillusion vis-à-vis des partis traditionnels.
Mourad, selon Al Sharq, appelle à une réforme en profondeur des pratiques électorales locales, en plaidant pour des mécanismes de participation plus transparents et une limitation des ingérences confessionnelles dans la gestion municipale. Le journal rapporte également qu’elle aurait été écartée de plusieurs listes en raison de sa ligne indépendante et de son opposition aux arrangements politiques actuels.
La présence de Mahmoud Abbas comme signal régional
Enfin, Al Joumhouriya (21 mai 2025) et Al Sharq (21 mai 2025) rapportent la visite à Beyrouth du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. Cette visite, prévue en marge du cycle électoral, est perçue comme un message diplomatique en faveur du dialogue régional et du maintien de la stabilité dans les camps palestiniens. Les journaux précisent que la rencontre avec le président Joseph Aoun a inclus des discussions sur la sécurité dans les camps et la coopération bilatérale. Cette séquence diplomatique, intégrée à l’agenda libanais, participe à la lecture politique plus large des élections locales.
Politique locale : tensions communautaires, réajustements électoraux et positions divergentes sur le désarmement
Les élections municipales comme révélateur des tensions politiques internes
Dans Al Joumhouriya daté du 21 mai 2025, une large place est consacrée aux conséquences politiques locales des élections municipales tenues à Beyrouth et dans d’autres régions du pays. Le journal rapporte que l’engagement actif du tandem Amal-Hezbollah dans les élections de la capitale a été interprété par plusieurs observateurs comme un message politique en faveur de la parité confessionnelle et de la préservation du vivre-ensemble. Cette participation est jugée d’autant plus significative dans un contexte d’affaiblissement des pôles sunnites traditionnels, à commencer par le retrait de Saad Hariri.
Le journal souligne également que cette implication chiite dans les municipales à Beyrouth a suscité des réactions diverses dans la classe politique, entre ceux qui y voient une tentative de rééquilibrage et d’autres qui y perçoivent un empiètement sur un espace électoral historiquement sunnite. Cette dynamique, selon le journal, reflète les recompositions en cours dans le champ politique local, où chaque parti tente de repositionner son influence au sein des institutions municipales.
Toujours selon Al Joumhouriya (21 mai 2025), la situation à Zahlé offre un autre exemple de réalignements possibles. Les résultats des élections municipales y ont révélé une possible convergence entre les Forces Libanaises et le Courant Patriotique Libre, deux formations habituellement antagonistes. Cette coopération ponctuelle pourrait, selon les analyses rapportées, ouvrir la voie à de futures alliances électorales au niveau national. Toutefois, le journal note que ce rapprochement reste fragile et conditionné par des intérêts locaux spécifiques.
Rôle accru de l’Autorité palestinienne dans le débat sur le désarmement
La visite officielle du président Mahmoud Abbas à Beyrouth est rapportée à la Une de Al Sharq (21 mai 2025), Al Joumhouriya (21 mai 2025) et Ad Diyar (21 mai 2025). Cette visite, bien que classée comme diplomatique, a des implications directes sur la scène politique locale, notamment en lien avec le dossier du désarmement des factions palestiniennes armées dans les camps.
Dans son entretien avec le président Joseph Aoun, Abbas aurait évoqué, selon Al Sharq (21 mai 2025), l’attachement des Palestiniens à la souveraineté libanaise et leur volonté de respecter la légalité établie. Al Joumhouriya (21 mai 2025) rapporte que des discussions auraient porté sur la régulation de la sécurité dans les camps, en particulier à propos du port d’armes en dehors des cadres légitimes. Le journal souligne l’intention de l’Autorité palestinienne de soutenir une approche coordonnée avec l’État libanais, sans provoquer de heurts communautaires.
Cette posture modérée d’Abbas contraste avec le climat de polarisation autour de la question du désarmement du Hezbollah. Ad Diyar (21 mai 2025) rappelle que cette question reste au cœur des exigences internationales portées par les États-Unis, qui lient toute aide à l’État libanais à la progression de ce dossier. En ce sens, la visite d’Abbas intervient à un moment stratégique, servant à dissocier les exigences faites aux Palestiniens de celles imposées au Hezbollah.
Multiplication des tensions autour du rôle sécuritaire de l’État
Al Joumhouriya (21 mai 2025) publie également des propos de responsables politiques locaux qui dénoncent les lacunes de l’État libanais dans la gestion des violations répétées de la souveraineté, notamment les frappes israéliennes dans le sud du pays. Selon le journal, plusieurs responsables s’inquiètent de l’inaction du Comité de suivi de l’Accord de cessez-le-feu, présidé par les États-Unis, qui n’a pris aucune mesure après les nombreuses attaques récentes.
Cette situation alimente une méfiance croissante envers les institutions internationales censées garantir la stabilité du Liban. Les sources de Al Joumhouriya notent que le déséquilibre des responsabilités, où seule la partie libanaise semble sommée de faire des concessions sécuritaires, mine la confiance dans les processus de médiation. Par ailleurs, le journal évoque un retour des tensions confessionnelles, entretenues selon certains acteurs par des campagnes de désinformation, qui visent à présenter le tandem chiite comme un obstacle à la paix civile.
Des pressions américaines persistantes sur le dossier du Hezbollah
Ad Diyar (21 mai 2025) met l’accent sur la montée en puissance du discours américain concernant le désarmement du Hezbollah, à quelques jours de la visite de l’émissaire Morgan Ortagus. Selon le journal, cette pression s’inscrit dans une logique d’alignement avec les intérêts sécuritaires d’Israël, et elle est perçue localement comme une remise en cause de la souveraineté nationale. Le quotidien cite plusieurs responsables politiques qui estiment que la posture américaine ne tient pas compte de la réalité locale et des équilibres internes fragiles.
Le journal rappelle que cette posture américaine intervient dans un contexte régional en mutation, marqué notamment par la reprise des relations entre plusieurs pays arabes et la Syrie, ainsi que par les signaux de réconciliation entre l’Arabie saoudite et l’Iran. Ces évolutions ne semblent pas influer sur la ligne dure suivie par Washington à l’égard du Hezbollah, selon Ad Diyar (21 mai 2025), ce qui crée un sentiment d’isolement pour Beyrouth face à ses propres partenaires occidentaux.
Le vide législatif et institutionnel fragilise les décisions locales
Dans Al Sharq du 21 mai 2025, il est mentionné que les commissions parlementaires conjointes n’ont toujours pas tranché les modifications attendues sur la loi électorale. Cette paralysie institutionnelle empêche l’adoption de réformes nécessaires à la stabilisation du processus électoral. Le journal explique que cette situation crée un effet de blocage dans les relations entre les municipalités nouvellement élues et l’État central, notamment en ce qui concerne la gestion des budgets et la planification urbaine.
Toujours selon Al Sharq (21 mai 2025), l’absence de consensus au sein du parlement reflète les fractures persistantes entre les principales formations politiques. Le journal signale que certains partis cherchent à retarder les débats afin de conserver un avantage dans la négociation des prochaines échéances, en particulier les législatives prévues pour 2026. Cette stratégie de l’obstruction, bien que politiquement utile à court terme pour certains groupes, nuit selon les experts cités à l’efficacité administrative locale.
L’impact des dynamiques locales sur l’ensemble du paysage politique
Les données réunies dans les différents journaux du 21 mai 2025 montrent que la scène politique locale est traversée par une série de tensions qui dépassent les enjeux municipaux. L’implication du tandem chiite à Beyrouth, la posture ambiguë des sunnites, les initiatives ponctuelles de coopération interchrétienne, les visites diplomatiques à fort contenu symbolique, et la pression américaine sur la question du désarmement s’entrelacent pour former une grille de lecture plus large.
Dans cette configuration, la politique locale libanaise reste marquée par des logiques de préservation communautaire, une méfiance envers les institutions internationales, et une difficulté persistante à produire des coalitions durables. Les élections municipales, loin d’être de simples scrutins locaux, deviennent un laboratoire des futurs rapports de force à l’échelle nationale.
Déclarations politiques : positionnements tranchés, ambitions locales et tensions institutionnelles
Nawaf Salam insiste sur la réforme et le numérique
Dans Nahar daté du 21 mai 2025, le Premier ministre Nawaf Salam a prononcé un discours inaugural lors de la première édition des « Jours de Beyrouth pour l’arbitrage », organisée par le centre libanais et international d’arbitrage à Beyrouth. Son intervention s’inscrit dans une démarche gouvernementale de repositionnement institutionnel, avec un accent fort sur la reconstruction de la confiance envers l’État libanais. Il affirme que son gouvernement est « engagé à construire l’avenir du Liban » en mettant l’accent sur la transformation numérique des institutions publiques et en relançant les réformes structurelles.
Toujours selon Nahar (21 mai 2025), Salam a souligné que « la justice est une pierre angulaire » de la reconstruction du Liban. Il a également mis en avant l’importance de la scène judiciaire dans la reconquête de la crédibilité à l’échelle internationale. Cette déclaration se veut un signal fort envers les partenaires internationaux, dans un contexte où l’accès aux financements reste conditionné à des réformes concrètes. Le choix de l’événement pour porter ce message n’est pas anodin : l’arbitrage international y est présenté comme une vitrine de la modernisation juridique du pays.
Abdel Latif Derian et la scène sunnite fragmentée
Dans Al Akhbar du 21 mai 2025, la journaliste Lina Fakhreddine rapporte que le mufti Abdel Latif Derian a récemment intensifié ses rencontres politiques dans le cadre des élections municipales. Il aurait reçu à plusieurs reprises le député Fouad Makhzoumi, et d’autres personnalités sunnites, pour discuter des équilibres internes à Beyrouth. Ce rôle accru, bien que non explicitement commenté par Derian lui-même dans la presse, est interprété comme une tentative de structuration d’une scène politique sunnite dispersée depuis le retrait de Saad Hariri.
Al Akhbar précise que ces rencontres visent à favoriser des alliances électorales capables de préserver une représentation sunnite forte dans la capitale, tout en veillant à ne pas raviver les tensions internes au sein de la communauté. Le rôle du mufti est ainsi présenté comme un point d’ancrage religieux mobilisé dans une stratégie politique plus large, bien que non partisan.
Angela Mourad dénonce le verrouillage politique
Dans Al Sharq daté du 21 mai 2025, la candidate aux municipales de Beyrouth Angela Mourad prend une position radicale contre le mode de constitution des listes électorales dans la capitale. Elle parle de « coalitions de la peur » et dénonce une mise à l’écart systématique des figures indépendantes. Selon elle, le système actuel repose sur des accords tacites entre grandes formations politiques visant à bloquer toute alternative réelle au sein des conseils municipaux.
La candidate critique ce qu’elle appelle des « mécanismes d’exclusion » fondés sur des critères communautaires plus que sur des compétences ou des programmes. Al Sharq rapporte que Mourad revendique une gouvernance municipale orientée vers la transparence, la compétence, et une sortie de la logique clientéliste. Son discours, bien que marginalisé médiatiquement, reflète une frustration croissante dans une partie de l’électorat beyrouthin.
Morgan Ortagus maintient la pression sur Beyrouth
Dans Ad Diyar du 21 mai 2025, la responsable américaine Morgan Ortagus, attendue à Beyrouth en fin de mois, adresse un message clair aux autorités libanaises. Elle aurait déclaré que « le désarmement du Hezbollah reste une condition indispensable pour toute avancée dans les relations bilatérales ». Selon le journal, cette déclaration s’inscrit dans une stratégie diplomatique qui fait du dossier sécuritaire le principal levier de négociation avec le gouvernement libanais.
Al Sharq (21 mai 2025) ajoute que cette position a été exprimée publiquement lors du forum économique du Qatar, où Ortagus a affirmé que les autorités libanaises avaient réalisé « en six mois plus qu’en quinze ans », tout en soulignant qu’« il reste encore beaucoup à faire ». Cette formule, rapportée également par Al Joumhouriya (21 mai 2025), traduit un soutien conditionnel à l’actuel gouvernement dirigé par Nawaf Salam. Elle maintient aussi la pression sur le Hezbollah, présenté comme l’obstacle central à toute restructuration politique viable.
Mahmoud Abbas plaide pour le respect de la souveraineté libanaise
Dans Al Sharq et Al Joumhouriya, tous deux datés du 21 mai 2025, le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas s’est exprimé lors de sa visite officielle à Beyrouth. Il a affirmé que « le droit du Liban à exercer sa souveraineté est inaliénable », en référence implicite au dossier du désarmement des factions palestiniennes armées dans les camps. Il a déclaré, selon Al Joumhouriya, qu’il soutenait les efforts de coordination sécuritaire avec le gouvernement libanais, tout en veillant à éviter les frictions communautaires.
Cette position, selon les journaux, cherche à marquer une différence avec la situation du Hezbollah, tout en renforçant l’image d’un leadership palestinien responsable vis-à-vis des autorités libanaises. Al Sharq (21 mai 2025) mentionne que cette déclaration a été bien accueillie par les services de sécurité libanais, qui y voient une opportunité d’amorcer un dialogue institutionnalisé sur la gestion des armes dans les camps.
Rubén Risch appelle au démantèlement du Hezbollah
Dans Al Sharq Al Awsat (21 mai 2025), le sénateur américain Jim Risch, président de la commission des affaires étrangères au Sénat, appelle à « libérer le Liban de la domination du Hezbollah ». Il déclare que le Liban traverse une « période critique » et affirme que « les nouveaux dirigeants libanais ont une opportunité de restaurer leur souveraineté ». Le sénateur républicain insiste sur la nécessité pour l’État libanais de reprendre le contrôle des douanes, de l’aéroport, et des routes d’accès au pays.
Ce discours, selon le journal, s’inscrit dans une ligne dure de la diplomatie américaine qui voit dans le Hezbollah un facteur d’instabilité permanent. Risch évoque même la nécessité de « démanteler définitivement » l’organisation. Cette déclaration a été perçue comme un signal de durcissement dans l’attente d’un éventuel changement d’administration à Washington.
Adel Nassar souligne la capacité juridique du Liban
Toujours dans Nahar (21 mai 2025), le ministre de la Justice Adel Nassar a profité du même événement que le Premier ministre pour rappeler que « le Liban possède tous les atouts pour jouer un rôle central en matière d’arbitrage ». Il a appelé à une meilleure articulation entre le judiciaire et les procédures alternatives de règlement des conflits. Il précise que « même si l’arbitrage est une alternative au judiciaire, il ne doit jamais en être un substitut opaque ».
Cette intervention est interprétée comme une volonté de redonner du poids au ministère de la Justice dans un pays où l’indépendance des magistrats est régulièrement mise en cause. Le ministre propose également l’établissement de critères plus rigoureux pour les tribunaux d’arbitrage et plaide pour l’insertion de ces normes dans le droit positif libanais.
Diplomatie : repositionnements régionaux, pressions internationales et alliances contrastées
Mahmoud Abbas en visite officielle à Beyrouth
Dans Al Sharq daté du 21 mai 2025, le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas est arrivé à Beyrouth pour une visite officielle qui intervient dans un contexte régional complexe. Il a été reçu par le président libanais Joseph Aoun, avec qui il a évoqué les relations bilatérales, la situation sécuritaire dans les camps palestiniens, et les enjeux politiques régionaux. Cette visite, selon le journal, vise à réaffirmer l’attachement de l’Autorité palestinienne à la stabilité du Liban et à dissocier la cause palestinienne des tensions locales internes.
Al Joumhouriya (21 mai 2025) précise que la question du désarmement des factions palestiniennes a été évoquée dans les discussions. Abbas aurait exprimé sa volonté de renforcer la coopération avec l’État libanais, tout en rappelant la sensibilité de ce dossier au sein des camps. Cette posture conciliante vise à éviter toute escalade communautaire et à préserver l’image d’un leadership responsable, en contraste avec les accusations souvent portées à l’encontre du Hezbollah.
Le choix de Beyrouth comme étape diplomatique dans un calendrier régional tendu traduit, selon Al Sharq (21 mai 2025), une tentative palestinienne de repositionnement vis-à-vis des pays arabes modérés, dans le sillage des réconciliations en cours entre l’Arabie saoudite et la Syrie. La visite a également été l’occasion pour Abbas de souligner que les Palestiniens « respectent la souveraineté libanaise » et de rappeler que leur présence au Liban ne devait pas être perçue comme une menace sécuritaire.
Les États-Unis maintiennent la pression sur Beyrouth
Dans Ad Diyar daté du 21 mai 2025, la venue prochaine de l’envoyée américaine Morgan Ortagus est analysée comme un moment diplomatique stratégique. L’administration américaine, selon le journal, poursuit une ligne dure sur le désarmement du Hezbollah, qu’elle considère comme une priorité dans ses relations bilatérales avec le Liban. Le journal indique que cette visite sera l’occasion de rappeler aux responsables libanais que toute aide économique et diplomatique reste conditionnée à des « avancées substantielles sur le plan sécuritaire ».
Cette position a été exprimée de manière explicite par Ortagus elle-même, lors de son intervention au Forum économique du Qatar, comme le rapporte Al Joumhouriya (21 mai 2025). Elle a déclaré que « les autorités libanaises ont accompli en six mois plus qu’en quinze ans », mais a immédiatement nuancé cette appréciation en ajoutant que « beaucoup reste encore à faire ». Cette déclaration reflète l’ambivalence de la position américaine, oscillant entre soutien à l’équipe de Nawaf Salam et exigences fermes sur la question du Hezbollah.
Dans Al Sharq (21 mai 2025), Ortagus aurait également exprimé sa déception face à ce qu’elle qualifie de « résistance passive » des institutions libanaises à engager une réforme en profondeur du secteur sécuritaire. Cette approche critique, selon le journal, vise à accentuer la pression diplomatique sur le Liban tout en évitant une rupture ouverte. Il s’agit d’un équilibre délicat que Washington semble vouloir maintenir jusqu’aux prochaines échéances électorales libanaises.
Réactions palestiniennes à la pression internationale
Dans Al Joumhouriya du 21 mai 2025, le représentant de l’Autorité palestinienne au Liban a également pris la parole pour préciser la position de Ramallah sur la question du désarmement. Il a affirmé que « le respect des lois libanaises est une constante de notre politique », tout en appelant à ne pas amalgamer la situation dans les camps palestiniens à celle d’autres groupes armés sur le territoire libanais. Cette mise au point vise à éviter toute récupération politique du dossier palestinien dans le débat sur la sécurité intérieure.
Toujours selon Al Joumhouriya (21 mai 2025), le diplomate a précisé que la coordination sécuritaire avec l’armée libanaise était active, bien que limitée dans certains camps où des groupes armés autonomes conservent une influence. Il a ajouté que la question du port d’armes à l’intérieur des camps faisait l’objet d’un dialogue constant avec les forces de sécurité libanaises, dans le cadre d’un agenda bilatéral.
Cette volonté de transparence diplomatique contraste avec le silence observé du côté du Hezbollah sur les déclarations américaines. Aucun des journaux du 21 mai 2025 ne rapporte de réaction officielle du parti à la venue de Morgan Ortagus ou à ses propos récents.
Le rôle de la France et du Qatar en retrait apparent
Aucun des journaux examinés ne fait état d’une implication directe de la diplomatie française dans les discussions en cours sur la sécurité libanaise ou le soutien économique. Toutefois, Ad Diyar (21 mai 2025) évoque en filigrane le gel de certaines initiatives internationales, notamment la conférence de soutien à Beyrouth initialement envisagée par Emmanuel Macron. Le journal rapporte que « les pressions exercées par l’administration Trump » auraient contribué à retarder cet événement, ce qui constitue un indicateur de la polarisation actuelle entre grandes puissances sur le dossier libanais.
Dans ce contexte, le Qatar apparaît comme l’un des seuls acteurs encore engagés dans une médiation active. Le forum économique organisé à Doha a servi de cadre pour plusieurs déclarations diplomatiques, notamment celles de Morgan Ortagus. Toutefois, Al Sharq (21 mai 2025) note que le rôle qatari reste secondaire, limité à une plateforme de dialogue plus qu’à une initiative structurante. Aucun projet concret de soutien n’est évoqué dans les sources disponibles, ce qui confirme une forme d’isolement progressif du Liban sur la scène diplomatique régionale.
L’Union européenne remet en cause sa coopération avec Israël
Dans Al Sharq Al Awsat daté du 21 mai 2025, la diplomatie européenne est mobilisée autour de la situation à Gaza. Le journal rapporte que l’Union européenne envisage de suspendre l’accord de partenariat avec Israël, en réponse aux opérations militaires en cours. Cette annonce a été faite par Kaja Kallas, cheffe de la diplomatie européenne, qui a déclaré que « la situation humanitaire à Gaza est catastrophique » et que « l’Europe ne peut rester silencieuse ».
Le journal précise que ce revirement diplomatique pourrait avoir des conséquences sur les équilibres régionaux, notamment en renforçant les positions palestiniennes dans les négociations. Le lien avec le Liban n’est pas direct, mais l’évolution de la position européenne vis-à-vis d’Israël est susceptible d’influencer les discussions sur le rôle du Hezbollah et la pression internationale sur Beyrouth.
Al Sharq Al Awsat (21 mai 2025) souligne également que des pays comme la Suède et l’Allemagne soutiennent cette réévaluation du partenariat avec Israël. Ce changement de cap, bien que limité pour l’instant à des déclarations, représente une inflexion notable dans la posture européenne. Londres, pour sa part, a convoqué l’ambassadrice israélienne et suspendu ses négociations commerciales avec Tel Aviv, selon la même source.
Nouvelles lignes de fracture dans les relations avec les États du Golfe
Aucune déclaration officielle n’est rapportée du côté des pays du Golfe, mais plusieurs journaux, dont Ad Diyar et Al Sharq, laissent entendre que l’Arabie saoudite reste en retrait sur le dossier libanais. La nomination de Nawaf Salam à la tête du gouvernement, bien accueillie dans les cercles diplomatiques saoudiens selon Al Akhbar (21 mai 2025), n’a pas encore donné lieu à une relance explicite des relations bilatérales.
Al Akhbar indique toutefois que Fouad Makhzoumi aurait tenté d’utiliser ses canaux avec l’ambassade saoudienne pour renforcer sa position politique à Beyrouth. Le journal précise que ses efforts ont été partiellement neutralisés par le choix de Riyad de soutenir une alternative plus institutionnelle, incarnée par Salam. Ce repositionnement montre une volonté saoudienne de privilégier des figures capables d’absorber la pression internationale tout en maintenant une forme de stabilité locale.
Politique internationale : guerre à Gaza, réactions occidentales et recompositions géopolitiques
Extension du conflit à Gaza et stratégie israélienne
Dans Al Liwa’ daté du 21 mai 2025, plusieurs articles rendent compte de l’intensification des opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza. Le journal mentionne des frappes menées sur différentes zones de la région, notamment Khan Younès et Rafah, où des unités de l’armée israélienne auraient démoli plusieurs bâtiments à l’aide de chars et de missiles. Al Liwa’ précise que des témoins ont fait état de la destruction de blocs résidentiels et de la mort de civils, dont plusieurs enfants.
Toujours selon Al Liwa’ (21 mai 2025), l’armée israélienne aurait reconnu la perte de plusieurs soldats au cours de ces opérations, bien que les chiffres exacts soient tenus sous embargo par la censure militaire. Le journal affirme que ces pertes ont suscité une vague de colère dans l’opinion publique israélienne, conduisant à des protestations dans certaines villes du sud.
Le journal indique que les opérations en cours visent à démanteler les dernières poches de résistance du Hamas dans les zones frontalières avec l’Égypte. Cette stratégie est interprétée par les analystes locaux comme une tentative de neutraliser les couloirs logistiques utilisés par les groupes armés. Le même journal rapporte également une intensification des frappes de drones sur les régions nord de Gaza, avec des cibles spécifiques identifiées comme des dépôts d’armes ou des centres de commandement.
Position de l’administration américaine sur le conflit
Dans Al Sharq (21 mai 2025), un article signé d’Iman Shams revient sur l’attitude du président américain Donald Trump à l’égard de la situation à Gaza. Selon le journal, Trump exprime un soutien clair à Israël, tout en appelant à la modération dans les opérations terrestres. Il aurait affirmé lors d’un point presse que « le droit d’Israël à se défendre est indiscutable », mais que « la préservation des civils doit rester une priorité stratégique ».
Le journal analyse cette déclaration comme un signal de double discours, cherchant à maintenir l’alliance avec Tel Aviv tout en contenant l’indignation croissante des alliés européens face à la catastrophe humanitaire en cours. Al Sharqrapporte également que la Maison Blanche aurait mis son veto à toute résolution contraignante du Conseil de sécurité des Nations unies visant à exiger un cessez-le-feu immédiat. Cette attitude, selon les sources diplomatiques citées, accentue le sentiment d’impunité israélienne et complique la position des pays arabes alliés des États-Unis.
Pressions européennes et révision du partenariat avec Israël
Dans Al Sharq Al Awsat (21 mai 2025), la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas a déclaré que « l’Union européenne ne peut rester indifférente à la situation à Gaza », laissant entendre une possible suspension de l’accord de partenariat avec Israël. Cette déclaration intervient dans le cadre de discussions entre États membres sur la pertinence de maintenir une coopération économique et sécuritaire avec un pays accusé de violer le droit international humanitaire.
Al Sharq Al Awsat précise que plusieurs capitales européennes, notamment Berlin, Stockholm et Madrid, soutiennent une suspension temporaire des accords, au moins le temps que les enquêtes sur les bombardements contre les civils soient menées. La Commission européenne aurait déjà engagé des consultations juridiques pour évaluer la légalité d’une telle suspension. Ce débat, selon le journal, révèle une fracture croissante entre les positions européennes et américaines sur le conflit israélo-palestinien.
Par ailleurs, le journal indique que des ONG européennes multiplient les pressions sur leurs gouvernements respectifs, en publiant des rapports quotidiens sur la situation sanitaire à Gaza. Le dernier rapport d’Amnesty International, mentionné par Al Sharq Al Awsat (21 mai 2025), fait état de la destruction d’au moins quinze infrastructures médicales, dont deux hôpitaux, et de l’interruption quasi-totale de l’approvisionnement en médicaments essentiels.
Réactions arabes et recalibrage diplomatique
Dans Ad Diyar (21 mai 2025), une analyse signée de Michel Nassar évoque le repositionnement des États du Golfe face au conflit à Gaza. Le journal note une relative retenue de la part de l’Arabie saoudite, du Qatar et des Émirats arabes unis, qui préfèrent se concentrer sur des actions humanitaires plutôt que sur des condamnations politiques explicites. Selon le journal, cette prudence s’explique par le maintien des canaux de dialogue ouverts avec Tel Aviv, dans le cadre des accords d’Abraham et des engagements sécuritaires communs.
Toutefois, Ad Diyar précise que la rue arabe, notamment en Jordanie et en Égypte, exprime un rejet croissant de cette position, considérée comme une trahison de la cause palestinienne. Des manifestations ont eu lieu devant les ambassades israéliennes au Caire et à Amman, selon les reportages de terrain évoqués dans l’article. Cette dissociation entre les gouvernements et les opinions publiques arabes pourrait, selon les analystes cités, engendrer une instabilité politique si le conflit s’enlise.
Le soutien iranien aux factions palestiniennes armées
Dans Al Sharq (21 mai 2025), un éditorial d’Aouni Kaaki aborde la position de l’Iran vis-à-vis du conflit. Il affirme que Téhéran soutient activement les factions armées palestiniennes à travers des transferts d’armement, de renseignements, et de soutien logistique via la Syrie. Le journal rappelle que le guide suprême iranien a récemment qualifié la guerre de Gaza de « croisade sioniste contre l’islam », appelant les pays musulmans à une mobilisation générale.
Le journal cite également des déclarations d’Ali Bagheri, vice-ministre iranien des Affaires étrangères, selon lesquelles « l’Iran continuera à soutenir la résistance par tous les moyens ». Cette posture est interprétée comme une tentative de Téhéran de réaffirmer son leadership sur l’axe dit de la « résistance », dans un contexte de réconciliation progressive avec Riyad. Toutefois, le journal reconnaît que cette politique risque de fragiliser davantage les équilibres géopolitiques, notamment si Israël décide de frapper les lignes de ravitaillement présumées situées sur le sol syrien.
Projets de médiation suspendus à Doha et au Caire
Toujours dans Ad Diyar (21 mai 2025), il est mentionné que les négociations indirectes entre Israël et le Hamas, organisées à Doha et au Caire, sont actuellement suspendues. Les médiateurs qataris et égyptiens auraient proposé une trêve humanitaire de trois jours, refusée par Tel Aviv qui exige la libération immédiate des otages. Le journal précise que le Hamas conditionne toute libération à l’arrêt total des bombardements et à l’ouverture de couloirs humanitaires sécurisés.
Ce blocage des négociations est perçu, selon le journal, comme un échec diplomatique pour les deux pays médiateurs. Les observateurs interrogés estiment que la fenêtre de négociation se referme rapidement, et que seule une pression internationale significative pourrait aboutir à une pause dans les combats. Le journal note par ailleurs que les Nations unies ont proposé d’envoyer une mission d’observation, mais que cette option a été rejetée par le gouvernement israélien.
Justice : désarmement, violations de souveraineté et incertitudes juridiques
La question du désarmement du Hezbollah au cœur du débat
Dans Ad Diyar daté du 21 mai 2025, plusieurs articles abordent le dossier sensible du désarmement du Hezbollah, qui revient de manière récurrente dans les discussions politiques et diplomatiques. Le journal souligne que ce sujet constitue une pierre angulaire dans les pourparlers entre le Liban et ses partenaires internationaux, notamment les États-Unis. La prochaine visite de l’émissaire américaine Morgan Ortagus est présentée comme une étape décisive dans la pression exercée par Washington pour une clarification de la position officielle libanaise.
Toujours selon Ad Diyar (21 mai 2025), l’administration américaine conditionne tout soutien économique et diplomatique à une prise en main de l’arsenal du Hezbollah par l’État libanais. Le journal cite des responsables locaux affirmant que ce dossier ne peut être traité sans un consensus national, dans la mesure où le Hezbollah est à la fois un acteur militaire et un parti politique représenté au parlement. Ce double statut rend toute initiative de désarmement complexe sur le plan légal et institutionnel.
Le journal évoque également les implications judiciaires d’une telle démarche. Il note que toute tentative de désarmement devra s’inscrire dans un cadre légal clair, respectant les équilibres communautaires et les compétences constitutionnelles. Le Conseil supérieur de la défense et les autorités judiciaires compétentes seraient appelés à jouer un rôle central dans la définition des modalités de cette opération, si elle venait à être engagée.
Violations israéliennes et absence de recours judiciaire
Toujours dans Ad Diyar (21 mai 2025), un article dénonce l’inaction des autorités libanaises face aux violations répétées de la souveraineté par l’armée israélienne. Le journal rapporte que depuis la signature de l’accord de cessez-le-feu supervisé par la FINUL, Israël a continué d’occuper cinq points stratégiques au sud du Liban, en contradiction avec les engagements internationaux. Il est précisé que l’État libanais n’a pas engagé de recours formel auprès du Conseil de sécurité des Nations unies, craignant un veto américain.
Cette passivité, selon le journal, est critiquée par plusieurs experts juridiques qui estiment que le Liban dispose d’outils légaux pour documenter ces violations et déposer des plaintes officielles. Le droit international permet à un État de saisir le Conseil de sécurité ou la Cour internationale de justice en cas d’agression manifeste. Ad Diyar déplore l’absence d’une stratégie juridique offensive dans ce domaine, qui pourrait renforcer la position diplomatique du pays.
Le journal souligne également l’absence de sanctions locales contre les responsables d’éventuelles défaillances dans la gestion de ces dossiers. Il rappelle que les autorités judiciaires, notamment le parquet général près la Cour de cassation, peuvent initier des enquêtes sur les responsabilités institutionnelles en cas de négligence manifeste portant atteinte à la sécurité nationale.
Encadrement juridique du port d’armes dans les camps palestiniens
Dans Al Joumhouriya daté du 21 mai 2025, la visite de Mahmoud Abbas à Beyrouth est l’occasion d’évoquer les questions de sécurité dans les camps palestiniens. Le journal rapporte que le président de l’Autorité palestinienne a exprimé sa volonté de coopérer avec l’État libanais pour réguler le port d’armes dans les camps, tout en respectant la souveraineté libanaise. Cette déclaration s’inscrit dans un contexte de pression croissante de la communauté internationale pour réduire la présence d’armes non officielles sur le territoire.
Al Joumhouriya précise que cette régulation devra s’appuyer sur des bases légales solides, notamment les accords du Caire et les résolutions du Conseil supérieur de la défense libanais. Le journal note que les autorités judiciaires libanaises n’ont à ce jour engagé aucune procédure contre des individus pour port d’armes dans les camps, en raison d’un vide juridique et d’une absence de coordination entre les forces de sécurité et les juridictions compétentes.
Il est également mentionné que les juges d’instruction en charge des dossiers liés à la sécurité des camps demandent davantage de moyens pour mener leurs enquêtes. Certains dossiers sensibles resteraient à l’état dormant en raison de l’absence de coopération effective entre les services de renseignement et les autorités judiciaires. Cette situation crée, selon Al Joumhouriya, un sentiment d’impunité dans certains quartiers proches des camps.
Justice économique : arbitrage et réformes en attente
Dans Nahar (21 mai 2025), le Premier ministre Nawaf Salam et le ministre de la Justice Adel Nassar sont intervenus lors de la première édition des « Jours de Beyrouth pour l’arbitrage ». Cette initiative vise à repositionner le Liban comme une plateforme de règlement des différends commerciaux et financiers à l’échelle régionale. Le journal rapporte que Salam a insisté sur la nécessité de réformer en profondeur le système judiciaire, notamment en matière de lutte contre la corruption et de transparence des procédures.
Nassar, pour sa part, a affirmé que « l’arbitrage ne doit pas devenir une échappatoire opaque à la justice nationale ». Il appelle à une codification plus rigoureuse des mécanismes d’arbitrage et à leur intégration dans le corpus juridique libanais. Cette déclaration intervient alors que plusieurs affaires d’arbitrage international impliquant des entreprises libanaises ont récemment été contestées pour manque de transparence, selon les sources citées par Nahar (21 mai 2025).
Le journal rappelle que le Conseil supérieur de la magistrature travaille actuellement sur un projet de loi visant à encadrer ces pratiques. Ce texte, s’il est adopté, permettrait de renforcer la confiance des investisseurs et de garantir une meilleure articulation entre juridiction nationale et arbitrage privé. Toutefois, sa mise en œuvre reste conditionnée à un consensus parlementaire difficile à obtenir dans le contexte politique actuel.
Affaires en suspens et inertie judiciaire
Dans Al Sharq (21 mai 2025), une série de dossiers judiciaires non résolus est évoquée, notamment ceux liés à la corruption dans les administrations publiques et les marchés publics. Le journal rapporte que plusieurs enquêtes sont en attente depuis plusieurs années, faute de transmission complète des pièces par les organismes de contrôle de l’État. Cette situation, selon les sources judiciaires, est due à une forme de blocage administratif mais aussi à des interférences politiques.
Al Sharq précise que le ministère de la Justice a demandé un audit des procédures en cours afin d’identifier les points de blocage. Une circulaire aurait été envoyée aux procureurs de la République pour accélérer le traitement des affaires prioritaires, mais son application reste marginale. Le journal évoque notamment un dossier relatif à l’octroi de marchés publics dans le secteur de l’énergie, resté sans suite malgré des éléments matériels jugés probants par les enquêteurs.
Ce manque d’efficacité judiciaire est régulièrement critiqué par les ONG locales. Le journal mentionne un rapport de l’Association libanaise pour la transparence qui pointe du doigt « une justice lente, politisée et opaque », en particulier dans les dossiers touchant des figures politiques de premier plan. Ce constat alimente le scepticisme des citoyens et des partenaires internationaux quant à la capacité du système judiciaire libanais à fonctionner de manière indépendante.
Société : sécurité intérieure, tensions communautaires et enjeux humanitaires
Climat sécuritaire sous tension dans le Sud
Dans Ad Diyar daté du 21 mai 2025, plusieurs articles décrivent une détérioration du climat sécuritaire dans le sud du Liban, notamment en raison des opérations militaires israéliennes et de la présence continue de drones dans l’espace aérien libanais. Le journal rapporte des cas répétés de frappes ciblées sur des véhicules civils dans les zones proches de la frontière, notamment à Khiam et Marjayoun. Ces actions, selon le journal, sont justifiées par l’armée israélienne par la présumée affiliation des victimes au Hezbollah.
Toujours selon Ad Diyar (21 mai 2025), ces attaques ont un effet psychologique important sur les populations locales. Le quotidien donne l’exemple d’un jeune homme tué dans sa voiture, dont l’appartenance présumée au parti chiite n’a pas pu être prouvée. Cette situation génère un sentiment d’insécurité permanent, renforcé par l’absence de réaction formelle de l’État libanais. Les autorités locales, notamment les municipalités concernées, déplorent un abandon de la part du pouvoir central, incapable d’assurer la sécurité des citoyens.
Le journal évoque aussi une vive inquiétude dans les milieux scolaires, certains établissements ayant réduit leurs horaires ou suspendu leurs cours en raison de la peur générée par les survols militaires. Cette perturbation de la vie quotidienne aggrave les tensions sociales, dans une région déjà marquée par des difficultés économiques et un accès limité aux infrastructures de santé.
Conditions de vie précaires dans les camps palestiniens
Dans Al Joumhouriya du 21 mai 2025, une enquête de terrain revient sur la situation dans plusieurs camps palestiniens du Liban, notamment à Aïn el-Héloué et Beddawi. Le journal décrit un quotidien marqué par la surpopulation, l’insalubrité et une pénurie d’électricité et d’eau potable. Le personnel médical travaillant dans ces zones fait état de maladies respiratoires chroniques en forte hausse, en particulier chez les enfants et les personnes âgées.
Le journal rapporte également l’inquiétude croissante liée à la prolifération d’armes dans certains quartiers du camp, où les services de sécurité libanais n’ont pas de présence effective. Les habitants interrogés affirment vivre dans une « zone grise », entre marginalisation institutionnelle et gestion communautaire improvisée. Cette situation est aggravée par la difficulté d’accès à la justice pour les résidents apatrides, privés de recours légaux dans le cadre des juridictions ordinaires.
Selon Al Joumhouriya (21 mai 2025), plusieurs ONG locales appellent à une intervention humanitaire urgente. L’UNRWA, bien que présente sur le terrain, peine à répondre à la demande croissante, en raison de ses difficultés budgétaires. Le journal note que les aides alimentaires sont désormais rationnées, et que certains dispensaires manquent de médicaments de base, notamment des antibiotiques.
Des tensions intercommunautaires ravivées par les élections municipales
Dans Al Akhbar daté du 21 mai 2025, la journaliste Lina Fakhreddine observe que la campagne pour les élections municipales à Beyrouth a ravivé certaines tensions intercommunautaires latentes. Le journal décrit un climat d’hostilité croissante entre listes concurrentes, certaines se positionnant explicitement sur des bases confessionnelles. Des tracts distribués dans les quartiers de Tariq el-Jdideh et de Basta Est contiendraient, selon le journal, des messages appelant à « défendre la représentation de la communauté ».
Toujours selon Al Akhbar (21 mai 2025), ces messages alimentent un discours de repli identitaire, au détriment de débats sur les programmes de gestion municipale. Le journal note également que des figures religieuses ont été sollicitées pour influencer le vote, notamment dans le cadre de réunions privées entre notables locaux. Cette instrumentalisation des clivages confessionnels est dénoncée par plusieurs acteurs associatifs, qui y voient une menace directe à la cohésion sociale de la capitale.
Le journal rapporte aussi des altercations entre partisans de listes concurrentes dans certains quartiers mixtes, notamment à Zoqaq al-Blat et Corniche Mazraa. Des tensions similaires auraient été observées à Tripoli et Saïda, bien que de manière plus sporadique. Ces incidents, bien que limités dans leur ampleur, sont perçus comme des signes de crispation d’un tissu social déjà fragilisé par la crise économique.
Situation des réfugiés syriens entre marginalisation et conflit d’usage
Dans Nahar du 21 mai 2025, un article de fond décrit la situation des réfugiés syriens installés au Liban, dont le nombre reste élevé malgré les appels au retour lancés par certains partis politiques libanais. Le journal cite des données du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) selon lesquelles plus d’un million de Syriens vivent actuellement sur le territoire libanais, souvent dans des conditions précaires.
Le journal précise que cette présence massive suscite des tensions avec certaines communautés locales, notamment en ce qui concerne l’accès au travail, au logement et aux services de santé. Des cas de conflits d’usage ont été signalés dans la Bekaa et le Akkar, où des familles libanaises accusent les réfugiés de bénéficier d’un traitement préférentiel en matière d’aide humanitaire. Nahar rapporte que ces accusations sont démenties par les ONG internationales, qui affirment appliquer des critères stricts de vulnérabilité sans considération de nationalité.
L’article souligne aussi l’absence de cadre juridique clair pour encadrer le statut des réfugiés syriens au Liban. Le journal note que les discussions sur la signature d’un accord bilatéral de retour volontaire entre Beyrouth et Damas sont au point mort, en raison du désaccord persistant sur les garanties à offrir aux réfugiés de retour. Cette incertitude juridique alimente l’angoisse des familles concernées, qui craignent à la fois l’expulsion et la stigmatisation.
Détérioration des services publics et mobilisation citoyenne
Dans Al Sharq daté du 21 mai 2025, un dossier consacré aux services publics montre une dégradation continue de l’offre dans plusieurs domaines essentiels, notamment l’électricité, l’eau et les transports. Le journal cite l’exemple de la municipalité de Jdeideh, où des pannes d’électricité quotidiennes paralysent le fonctionnement des écoles et des centres de santé. Des résidents interrogés par le journal affirment être contraints de recourir à des générateurs privés à des coûts prohibitifs.
Le journal indique également que la fourniture d’eau est devenue irrégulière dans plusieurs quartiers de la banlieue sud de Beyrouth, en particulier à Choueifat et Haret Hreik. Les autorités locales invoquent des problèmes de maintenance des réseaux et un manque de coordination avec le ministère de l’Énergie. Cette situation pousse certains citoyens à s’organiser collectivement pour exiger des réformes, notamment par le biais de comités de quartier.
Al Sharq rapporte qu’une plateforme citoyenne nommée « Beyrouth à nous » a lancé une pétition en ligne pour réclamer une meilleure gestion des infrastructures publiques. Cette initiative, bien que modeste, témoigne d’une volonté de certains groupes sociaux de reprendre en main le destin de leur environnement quotidien. Le journal note toutefois que ces efforts se heurtent à un manque de relais institutionnels et à la faiblesse des mécanismes de concertation municipale.