Le gouverneur de la Banque du Liban (BdL) Riad Salamé aurait refusé ce mardi de recevoir les représentants des hôpitaux privés, en proie à une grave crise financière suite à l’adoption, par la banque centrale, de la circulaire 573.

Celle-ci limite l’accès des établissements hospitaliers ou encore de le clientèle à leurs dépôts en livre libanaise.

Les syndicats des importateurs exigent ainsi 85% des sommes qui leurs sont dues en livre libanaise et 15% en dollars, en liquide. Face à la difficulté d’obtenir ces fonds en liquide, les établissements hospitaliers ne pouvaient alors se procurer les médicaments nécessaires aux traitements.

Si la Banque du Liban, tout comme l’association des banques du Liban, ont indiqué que les hôpitaux sont exclus de ces mesures, certaines banques continuent à refuser d’appliquer ces mesures.

Pour rappel, 5 hôpitaux universitaires ont annoncé, la semaine dernière. Il s’agit de l’Hôpital St Georges, l’Hotel Dieu de France, l’AUH, l’Hôpital Rizk, l’Hôpital Notre Dame Maritime de Jbeil et l’Hôpital Mont-Liban.

Début octobre, face à la crise économique et au déficit induit par le non-paiement par les autorités publiques depuis de nombreuses années des factures dûs aux hôpitaux, l’American University Hospital (AUBMC) avait déjà décidé d’ajuster à 3 900 LL/USD le prix de certains de ses services au lieu de 1 507 LL/USD.

L’établissement avait déjà été forcé à se séparer d’une partie de son personnel hospitalier en raison de la crise économique en juillet dernier. En juin dernier, les hôpitaux privés avaient indiqué que certains produits médicaux ne sont pas couverts par le soutien de la Banque du Liban, tout comme les salaires du personnel hospitalier qui doit être retenu en dépit de la dégradation de la valeur de la livre libanaise.

Cette situation a déjà amené la plupart les hôpitaux à ne plus pouvoir effectuer la plupart des actes chirurgicaux, faute de matériel.  Le syndicat des hôpitaux rappelle que la tarification actuelle a été mise en place sur la base d’un taux de change de 1500 LL/USD depuis plus de 20 ans.

Cependant, les hôpitaux sont également tenus d’acheter des produits et fournitures comme des produits de nettoyage pour milieu hospitalier ou encore produits alimentaires pour leurs patients sans assistance publique.  Les importateurs sont également sur la sellette suite aux accusations du ministère de la santé.

Certaines sources accusent les acteurs de ce secteur, importateurs, propriétaires de dépôts ou encore pharmaciens de dissimuler leurs stocks en prévision de l’arrêt du programme de subvention et de la hausse des prix qui devrait alors suivre.

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