Après des différends concernant l’attribution des ministères à certains partis comme celui de la santé, des affaires sociales, des télécommunications ou encore des travaux publics, ainsi qu’entre le Président de la République, le Général Michel Aoun et le premier ministre désigné Saad Hariri qui souhaite nommer les 9 ministres chrétiens lui-même, un nouvel écueil serait posé par un véto américain à la présence même du Hezbollah au sein du gouvernement Hariri IV.

Cette information confirmerait l’allusion du ministre sortant de l’Intérieur Mohammed Fahmi qui avait évoqué des éléments externes bloquant le processus de formation lors de son entretien avec le Patriarche Maronite Béchara Boutros Sfeir

Ces bras-de-fer avec le Courant Patriotique Libre, le Mouvement Hezbollah et donc le Mouvement Amal pourraient alors faire échouer le passage du prochain cabinet durant le processus de confiance alors que le Liban s’enfonce d’avantage dans la crise économique avec une dette publique qui dépasse les 94 milliards de dollars.

Le Liban est sans gouvernement depuis le 10 août dernier, après la démission du cabinet Hassan Diab suite à l’explosion du port de Beyrouth, le 4 août. Le 31 août, Mustapha Adib a été nommé Premier Ministre à l’issue des consultations parlementaires obligatoires menées par la Présidence de la République. Cependant, la formation d’un nouveau gouvernement bute sur l’attribution du ministère des finances, ministère clé pour la mise en place du programme de réformes économiques exigées par la communauté internationale et nécessaire face à la crise que traverse le Pays des Cèdres.

Ainsi, le Hezbollah et Amal exigent que ce portefeuille ministériel soit attribué à l’un de leurs membres, ce que refusent les autres partis politiques qui demandent en retour, une rotation des portefeuilles ministériels régaliens.

La France s’est, par ailleurs, fortement impliquée dans le dossier libanais, le président de la république française Emmanuel Macron devenant même le porte-parole de la communauté internationale suite à sa visite le 6 août 2020 deux jours après l’explosion du port de Beyrouth. Il a rappelé que le déblocage de l’aide internationale reste conditionné à la fin des importants détournement de fonds par les responsables de partis politiques ou encore au sein des administrations libanaises.

Le 8 octobre 2020, l’ancien premier ministre Saad Hariri se déclare candidat à ce poste après avoir indiqué faire des concessions au sujet de l’attribution du portefeuille des finances qui devrait ainsi revenir au candidat soutenu à la fois par le Hezbollah et le mouvement Amal.

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