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Dans la presse: Joseph Aoun, L’homme du consensus peut-il vraiment réformer le Liban ?

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L’élection de Joseph Aoun : une figure de consensus

L’arrivée au pouvoir de Joseph Aoun en tant que président de la République libanaise a suscité des réactions contrastées. Considéré comme une figure consensuelle, son élection met fin à plus d’un an de vacance présidentielle, un événement qui reflète autant un tournant politique qu’une réalité complexe. Ancien chef des forces armées libanaises, Aoun bénéficie d’une image d’homme intègre et neutre, capable de rassembler les différents blocs politiques.

Pourtant, selon Ad Diyar (12 janvier 2025), cette neutralité pourrait devenir un obstacle à son efficacité. Si sa nomination a permis de surmonter un blocage institutionnel, ses marges de manœuvre semblent étroites face à des élites politiques profondément divisées et à une population en attente de changements concrets.

Les attentes populaires envers un président réformateur

Joseph Aoun arrive au pouvoir dans un contexte de défiance généralisée envers la classe politique libanaise. Les manifestations de 2019 ont révélé un rejet massif du système confessionnel, jugé responsable de l’effondrement économique et social du pays. Aoun, avec son passé militaire et son image d’homme d’action, est perçu par certains comme l’homme de la situation.

Cependant, comme le souligne Al Sharq Al Awsat (12 janvier 2025), les attentes populaires vont bien au-delà des symboles. Les citoyens attendent des mesures concrètes : audit bancaire, restitution des fonds détournés, lutte contre la corruption, et réforme du système confessionnel. Ces dossiers sont autant de tests pour évaluer la capacité de Joseph Aoun à incarner un véritable changement.

Un mandat limité par le confessionnalisme

Le système politique libanais, basé sur une répartition confessionnelle des pouvoirs, constitue un obstacle majeur aux réformes. En tant que président maronite, Joseph Aoun doit naviguer entre les intérêts des différentes communautés religieuses tout en tentant de promouvoir un agenda réformateur. Cette équation délicate risque de freiner ses ambitions, d’autant plus que les élites politiques traditionnelles restent réticentes à tout changement qui menacerait leurs privilèges.

Selon Al Quds (12 janvier 2025), Joseph Aoun pourrait être contraint de composer avec ces mêmes élites pour éviter un nouveau blocage institutionnel. Cependant, cette approche pragmatique risque de frustrer une population qui attend des actions audacieuses et immédiates.

Les défis économiques et les exigences du FMI

Sur le plan économique, le Liban est confronté à une crise sans précédent. Avec une dette publique dépassant les 150 % du PIB et une dévaluation de la livre libanaise de plus de 95 %, les marges de manœuvre économiques sont quasi inexistantes. Les partenaires internationaux, notamment le FMI, ont clairement établi que toute aide financière serait conditionnée à la mise en œuvre de réformes structurelles.

Pour Al 3arabi Al Jadid (12 janvier 2025), Joseph Aoun devra concilier les exigences du FMI avec les résistances internes, notamment celles des partis politiques qui s’opposent à des réformes perçues comme des ingérences étrangères. Sa capacité à convaincre ces acteurs sera déterminante pour l’avenir économique du pays.

Une opportunité pour la société civile

La société civile, qui a gagné en influence depuis les manifestations de 2019, pourrait jouer un rôle clé dans le mandat de Joseph Aoun. En mobilisant l’opinion publique et en exerçant une pression constante sur les dirigeants, elle pourrait favoriser l’adoption de certaines réformes. Cependant, cette mobilisation devra s’accompagner d’une stratégie claire pour éviter d’être éclipsée par les logiques partisanes.

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Newsdesk Libnanews
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