Le Premier ministre libanais, Nagib Mikati, s’est dit surpris par les appels à manifester lancés par les militaires retraités, avant même le début des discussions sur le projet de loi de finances pour 2025. Le budget, qui sera discuté lors d’une session gouvernementale prévue le 10 septembre 2024, inclut des mesures temporaires pour soutenir les employés du secteur public, y compris les militaires, actifs et retraités. Cependant, ces promesses ne semblent pas apaiser les retraités, qui ont exprimé leur intention de bloquer les routes menant au Grand Sérail et d’empêcher la tenue de la réunion.

Selon Mikati, le gouvernement prévoit des aides sociales temporaires jusqu’à ce que le budget soit voté, mais les militaires dénoncent ce qu’ils perçoivent comme une politique discriminatoire, aggravée par une inflation galopante qui ronge leur pouvoir d’achat. La crise économique actuelle rend difficile la situation pour les retraités, qui se retrouvent confrontés à des pensions fortement dévalorisées en raison de la chute de la livre libanaise.

Le budget 2025 lui-même fait l’objet de nombreuses critiques, notamment pour son manque de réformes structurelles. Certains observateurs, dont des économistes relayés par Libnanews, soulignent que le projet ne propose pas de véritables solutions à long terme pour sortir le pays de la crise. Au lieu de réformes globales, le budget est accusé de maintenir un statu quo, sans toucher aux dépenses publiques inefficaces ou à la réforme du secteur de l’énergie, un domaine clé qui continue de plomber les finances de l’État.

Les experts estiment que le budget 2025, bien qu’il introduise des ajustements mineurs, comme l’octroi d’aides sociales ponctuelles, ne fait qu’ajouter des solutions temporaires sans s’attaquer aux racines profondes de la crise financière du Liban. Le système fiscal reste inchangé, les privilèges de certaines catégories sociales et politiques sont conservés, et le poids de la dette publique continue de croître. Tout cela renforce l’impression d’une gestion inadéquate de la crise, qui ne fait que retarder une réforme véritablement nécessaire.

Cette situation tendue laisse présager de nouvelles confrontations entre le gouvernement et les forces sociales, notamment les retraités, qui voient leurs droits et leur dignité bafoués par des politiques qu’ils jugent inadaptées.

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