Dans une atmosphère tendue mais décisive, le Parlement libanais a adopté une réforme de rupture : l’abrogation complète du secret bancaire, en vigueur depuis 1956. Avec 87 voix pour et 13 contre, les députés ont entériné un texte qui répond à une exigence centrale du Fonds monétaire international en échange d’un soutien financier attendu.

Cette réforme met fin à une ère de confidentialité bancaire quasi absolue, souvent accusée de faciliter le blanchiment d’argent, la fraude fiscale et le financement opaque d’activités politiques ou illicites. Désormais, les autorités judiciaires, fiscales, la Commission d’enquête spéciale, la Cour des comptes et l’Inspection centrale pourront accéder aux informations bancaires sans passer par un juge dans les cas prévus par la loi.
Le texte prévoit que les demandes doivent être motivées et tracées, et limite la durée de levée du secret bancaire à 12 mois renouvelables. Les données obtenues seront exclusivement utilisées à des fins d’enquête ou de poursuites, avec un encadrement prévu pour éviter les abus.