La réunion du haut conseil de la défense au Palais de Baabda. Crédit Photo: Dalati & Nohra
La réunion du haut conseil de la défense au Palais de Baabda. Crédit Photo: Dalati & Nohra

Convoqué suite à l’incendie d’un entrepôt de la zone franche du port de Beyrouth, le haut conseil de la défense a appelé les différentes agences sécuritaires et l’administration du port de Beyrouth à examiner et inspecter les entrepôts et les containers toujours présents sur place.

Il s’agit de déterminer la nature des marchandises toujours présentes non pas seulement au port mais également à l’aéroport et de détruire les matières les plus dangereuses ou à les neutraliser conformément aux lois et régulations locales afin d’éviter tout accident comme celui du 4 août dernier.

Le Président de la République, le général Michel Aoun a également demandé la constitution d’un nouveau comité présidé par le Ministre des Travaux Publics, les représentants des services sécuritaires et l’administration du port de Beyrouth afin de mettre en place une nouvelle organisation capable d’assurer la sécurité publique.

Le chef de l’état avait précédemment salué les efforts de l’armée libanaise, de la défense civile et des pompiers pour éteindre l’incendie de ce jeudi, estimant par ailleurs inacceptable que des erreurs puissent conduire à un tel incident. Il s’est également interrogé sur l’origine de cet incendie, estimant qu’il pourrait s’agir d’un acte de sabotage ou d’une erreur technique dû à la négligence. Il restera à l’enquête d’en déterminer la cause au plus tôt et d’en désigner les responsables afin qu’ils puissent être déférés devant les autorités compétentes.

Des mesures doivent être mises en place pour assurer la sécurité et le fait que de tels incidents ne puissent se reproduire, conclut le chef de l’état.

Le premier ministre sortant, Hassan Diab, a, pour sa part estimé que “quelles qu’en soient les causes, cet incendie est un nouveau coup infligé à tous les Libanais, un grand mépris, une insulte à l’Etat et à la société”. Il s’agira d’apporter des réponses à la population.

Pour rappel, un incendie au port de Beyrouth a ranimé les peurs des libanais et plus particulièrement des Beyrouthins déjà fortement choqués après l’explosion de 2 750 tonnes de nitrate d’ammonium stockés depuis 2014 à l’intérieur du port de Beyrouth.

Le ministère de la santé avait indiqué que 191 personnes sont décédées, 3 personnes toujours portées disparues et plus de 6 500 personnes ont été blessées dans l’explosion du 4 août qui a ravagé le port de Beyrouth et une grande partie de la capitale libanaise. 300 000 personnes seraient également sans logement des suites de cette explosion.

S’exprimant dans les colonnes du Washington Post dans son édition du 7 septembre, le Procureur de la République, le juge Ghassan Oweidat, avait révélé qu’outre les 2750 tonnes de nitrate d’ammonium, du kérosène, du gazoil, 25 tonnes de feux d’artifices et détonateurs à usage pour les mines se trouvaient également présents dans ce même entrepôt.

Les dégâts seraient estimés entre 10 milliards à 15 milliards de dollars.