Le projet de loi concernant l’instauration formelle d’un contrôle des capitaux et du retrait de devises étrangères pourrait échouer, indique au quotidien arabophone Al Joumhouria, le député Yassine Jaber.

Ce dernier – qui est par ailleurs membre de la commission parlementaire des finances et du budget – estime que le projet contient un certain nombre d’imperfections qui nécessitent des amendements. Notamment en cause, le texte ne prévoit pas d’obligation faite aux banques à s’y conformer ou encore le fait que le rôle de la commission de contrôle des établissements bancaires soit vague.

Toujours selon le député, bien que cette institution puisse arbitrer les dossiers entre clients et banques, elle ne joui d’aucun pouvoir pour obliger les banques à appliquer ses décisions.

Par ailleurs, le projet de loi prévoit des exceptions concernant le transfert de fonds à l’étranger dans un but commercial. Cependant, il ne prévoit pas quel type de commerce, il s’agit. Des précisions manqueraient également concernant le transfert de fonds frais depuis l’étranger ou encore instaure des plafonds à ces transfert sans s’assurer des liquidités présentes au sein des établissements bancaires qui pourraient alors se trouver en difficulté.

La mise en place d’un nouveau cadre légal au contrôle des capitaux unilatéralement imposé par les banques locales, alors confrontées à une pénurie de billets verts dès novembre 2019, pourrait être inclus parmi les conditions demandées par le Fonds Monétaire International (FMI) pour l’obtention d’une aide économique jugée indispensable aujourd’hui, sur la base du plan de sauvetage présenté par le gouvernement libanais.

Ce dernier prévoit une restructuration du secteur bancaire privé et public. Côté établissements privés, ce plan fait face à une importante résistance des actionnaires actuels, en raison d’un approvisionnement à la totalité du capital des actionnaires des pertes que pourraient subir les banques locales. Les établissements seraient ensuite recapitalisés via un apport des grands déposants. Face au risque de perdre le contrôle de leurs établissements, les actionnaires actuels ont présenté un plan concurrent que des experts estiment irréalistes en raison de l’absence de confiance envers les dirigeants actuels des banques et de leurs établissements mais aussi en raison des pertes importantes qui pourraient dépasser au final 100 milliards de dollars.

Côté Banque du Liban, la restructuration de la Banque Centrale est également sur la table. Cependant d’importantes divergences seraient apparues entre Ministère des Finances et représentants de la BDL au sujet des pertes financières. Cependant, le FMI avait déjà critiqué par le passé les opérations d’ingénierie financière menées par Riad Salamé au cours des années précédentes ainsi que sa politique monétaire jugée couteuse pour l’économe et pour l’emploi.

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