Le Gouvernement Hassan Diab s’est réuni ce mercredi pour la première fois après sa formation, hier soir. Il compte 20 membres dont 6 femmes parmi lesquelles, la vice-présidente du Conseil et Ministre de la Défense, une première dans un pays arabe.

La rue libanaise a cependant mal accueilli ce nouveau gouvernement, de nombreuses routes ayant été coupées durant la nuit et qui le sont toujours ce matin.

Une réunion entre le Président de la République, le Général Michel Aoun, le Président de la Chambre Nabih Berri et le Premier Ministre Hassan Diab. Crédit Photo: Dalati & Nohra
Une réunion entre le Président de la République, le Général Michel Aoun, le Président de la Chambre Nabih Berri et le Premier Ministre Hassan Diab. Crédit Photo: Dalati & Nohra
Le Premier Conseil des Ministres du gouvernement Diab. Crédit Photo: Dalati & Nohra
Le Premier Conseil des Ministres du gouvernement Diab. Crédit Photo: Dalati & Nohra

La première réunion du conseil des ministres s’est déroulée peu après une rencontre tripartite entre le Président de la République, le Général Michel Aoun, le Président de la Chambre, Nabih Berri et le Premier Ministre Hassan Diab.

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Le gouvernement de la dernière chance pour l’économie

Confronté à une grave crise économique, le nouveau gouvernement devrait aborder rapidement et appliquer un programme ambitieux de réformes économiques afin d’obtenir l’aide internationale seule capable de relancer son système économique, même si les experts dans le domaine estiment désormais inéluctables une restructuration sévère de la dette publique accompagnée par des fusions, voir des mises en faillites, d’établissements bancaires dont certains sont majeurs.

Le Liban est en effet confronté à une importante dette publique, à hauteur de 154% du PIB, alors que les derniers chiffres concernant le déficit budgétaire sont également catastrophiques, à hauteur de 11.9% fin 2019. Par ailleurs, alors qu’une étude de la Banque Mondiale estime que 50% de la population libanaise pourrait vivre sous le seuil de pauvreté dès 2020, 30% à 40% de la population active serait déjà au chômage.

Le contrôle des capitaux unilatéralement annoncé par l’Association des Banques du Liban (ABL) asphyxie actuellement les entreprises libanaises qui reposent essentiellement sur l’importation de marchandises. Face au refus des établissements bancaires à leurs fournir les précieuses devises étrangères, les entreprises ont recours aux services d’agent de change à des taux plus importants, de l’ordre de 2200 LL par dollar contre 1 507 LL/USD au taux de change officiel.

Nommé par le Président de la République suite aux consultations parlementaires obligatoires, le Premier Ministre Hassan Diab a pourtant promis aux manifestants de constituer un gouvernement d’experts indépendants des partis politiques.

Marquant sa préférence à un cabinet restreint de 18 membres, il a cependant fini par céder, formant un gouvernement de 20 membres, la plus grande partie étant désignés par des partis politiques à l’exception de ceux directement impliqués sur le domaine de l’économie.

Par ailleurs, Hassan Diab a indiqué, à l’issue de l’annonce de la formation de son gouvernement hier soir, que sa première visite à l’étranger sera consacrée au Golfe et à la Péninsule Arabique, allusion à l’aide économique que pourraient accorder ces pays au Pays des Cèdres.

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