Philippe Val Ou Le RĂ©visionnisme Anti-Arabe En Guise De Fond De Commerce

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RenĂ© Naba, Paris – Saluons comme il sied la prise de fonction de Philippe Val pour sa premiĂšre rentrĂ©e radiophonique par un rappel Ă  l’ordre nĂ©cessaire et salutaire pour le bon fonctionnement de la dĂ©mocratie française et du vecteur qu’il est censĂ© servir.

Le plus en vue des nouveaux journalistes en cour, le nouveau directeur de la radio publique française «France Inter» et ancien directeur conformiste de l’hebdomadaire faussement anarchiste Charlie Hebdo a imputĂ© la collaboration vichyste anti-juive Ă  «la politique arabe de la France». Ce mĂ©morialiste des temps modernes qui se vit en rival contemporain du cardinal de RETZ (1) s’imagine par ce raccourci, non pas audacieux mais hasardeux, exonĂ©rer la France de l’antisĂ©mitisme rĂ©current de la sociĂ©tĂ© française en rejetant sur les Musulmans, en gĂ©nĂ©ral, les Arabes, en particulier, la responsabilitĂ© de tous les maux de la sociĂ©tĂ© française.

L’homme est riche d’aphorismes, reflet d’une culture de chapardage, mais sa plus belle perle, qui relĂšve dĂ©sormais du domaine de l’anthologie, demeure incontestablement ce constat en forme de sentence (2): «Pourquoi une rançon serait-elle plus dĂ©shonorante qu’on ne sait quelle tractation secrĂšte qui fera de la France la complice d’on ne sait quelle armĂ©e islamique d’on ne sait oĂč ? Qui sont ces gens sĂ©duits par la politique arabe de la France»  (
) «Les otages français (en Irak), Christian Chesnot et George Malbrunot ont Ă©tĂ© enlevĂ©s par des terroristes islamiques qui adorent Ă©gorger les Occidentaux, sauf les Français, parce que la politique arabe de la France a des racines profondes qui s’enfoncent jusqu’au rĂ©gime de Vichy, dont la politique antijuive Ă©tait dĂ©jĂ , par dĂ©faut, une politique arabe», assurait avec beaucoup de suffisance Philippe Val dans Charlie Hebdo en date du 5 janvier 2005.

Outre qu’elle rĂ©vĂšle la vanitĂ© de son auteur, une telle affirmation dĂ©montre son ignorance de l’histoire de son propre pays, Ă  moins qu’elle ne rĂ©ponde Ă  son souci d’exonĂ©rer la France de ses propres responsabilitĂ©s dans le gĂ©nocide hitlĂ©rien et de briller Ă  bon compte auprĂšs de ses nouveaux maĂźtres Ă  penser. Elle Ă©claire en tout cas l‘inconsistance intellectuelle de ses engagements politiques et moraux.

Philippe Val popularise en fait un thĂšme que s’emploie Ă  promouvoir le CRIF (Conseil ReprĂ©sentatif des Institutions Juives de France) (3), au diapason du transfuge socialiste Dominique Strauss Kahn, directeur atlantiste du Fonds MonĂ©taire international, qui avait qualifiĂ© «la politique arabe de la France» de Â«vaste supercherie». Celui qui est prĂ©sentĂ© comme le meilleur candidat socialiste Ă  l’élection prĂ©sidentielle de 2012 face Ă  Nicolas Sarkozy a Ă©tĂ© mĂȘme jusqu’à se livrer, en toute  impunitĂ©, Ă  une profession de foi qui constitue la nĂ©gation mĂȘme de la notion de citoyennetĂ© (4): Â«Je considĂšre que tout Juif de la diaspora, et donc de France, doit, partout oĂč il peut, apporter son aide Ă  IsraĂ«l. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il est important que les Juifs prennent des responsabilitĂ©s politiques. En somme, dans mes fonctions et dans ma vie de tous les jours, Ă  travers l’ensemble de mes actions, j’essaie d’apporter ma modeste pierre Ă  la construction d’IsraĂ«l». DĂ©claration sur «Europe 1», en 1991, reprise par le Magazine «La vie en France », le 11 avril 2002 sous le titre «Trop Proche-Orient».

Quiconque connaĂźt un tant soit peu le mode opĂ©ratoire de ce pays, les ressorts psychologiques profonds de la «Patrie des Droits de l’Homme», du Code Noir de l’Esclavage et du Code de l’IndigĂ©nat de la colonisation de l’AlgĂ©rie, des zoos humains et de la vĂ©nus callipyge Hottentote, des salaires ethniques des travailleurs coloniaux et de la cristallisation des pensions de retraite des anciens combattants «basanĂ©s», des grandes Ă©coles et des fusibles administratifs, sait pertinemment qu’aucun arabe ou noir ou asiatique si Ă©blouissants soient-ils, aucun musulman si omniscient fut-il, n’a jamais eu voix au chapitre sur les options stratĂ©giques de la France, ni exercĂ© la moindre influence sur la dĂ©termination des intĂ©rĂȘts supĂ©rieurs de la nation, encore moins constituer un facteur dĂ©terminant dans les moments dĂ©cisifs de son histoire.

Qualifier ainsi la politique antijuive de Vichy de politique «arabe» ne correspond tout bonnement pas Ă  la rĂ©alitĂ© des choses et ne repose sur aucun fondement. L’histoire en est tĂ©moin: aucune influence arabe n’a jouĂ© un quelconque rĂŽle dans cette entreprise criminelle, rondement menĂ©e entre l’Allemagne nazie et la France de Vichy. Sauf Ă  prĂȘter aux Arabes une capacitĂ© d’anticipation d’une hardiesse rare confinant au machiavĂ©lisme suprĂȘme, en vue de soudoyer l’Etat Major français pour le conduire Ă  faire condamner pour «haute trahison» un officier français de confession juive, le Capitaine Alfred Dreyfus (5), ou encore Ă  gangrener le haut commandement politico-militaire français en vue de savourer le dĂ©sastre de 1940, l’antisĂ©mitisme en France a prĂ©existĂ© Ă  la prĂ©sence arabe et musulmane en France.

Pour mĂ©moire, le plus grand dĂ©ferlement d’Arabes et de Musulmans en France est survenu Ă  l’occasion de la DeuxiĂšme Guerre Mondiale, non pour l’appĂąt du gain -«pour manger le pain des Français»-, mais bien pour libĂ©rer avec d’autres combattants coloniaux la France du joug nazi, pour aider Ă  la libĂ©ration d’un pays que ses habitants n’ont pas su, pas pu ou pas voulu dĂ©fendre
C’est-Ă -dire prĂšs de cinquante ans aprĂšs l’affaire Dreyfus et dans la foulĂ©e de la capitulation de Montoire.

Pour mĂ©moire aussi, le port obligatoire de «l’Etoile Jaune» par les Français de confession juive et le «Commissariat aux affaires juives» du rĂ©gime de Vichy, ont eu pour prĂ©curseur immĂ©diat «le Bureau de surveillance et de protection des indigĂšnes nord-africains» dont la crĂ©ation, en 1925, n’a suscitĂ© la moindre protestation des Français sans doute trop occupĂ©s Ă  l’époque Ă  magnifier leur supĂ©rioritĂ© dans l’admiration des «zoos humains».

La thĂšse de Philippe Val ne rĂ©siste donc pas Ă  une analyse un tant soit peu sĂ©rieuse (6). Mais qui a jamais soutenu que Philippe Val Ă©tait un analyste ? SĂ©rieux de surcroĂźt ? Son affirmation pĂ©remptoire participe nĂ©anmoins d’une falsification de l’Histoire, d’un sournois travail de rĂ©visionnisme anti-arabe.

Une politique se juge sur la durĂ©e. A l’épreuve des faits, la politique arabe de la France, dogme sacrĂ© s’il en est, s’est rĂ©vĂ©lĂ©e ĂȘtre, par moments, une vaste mystification, un argument de vente du complexe militaro-industriel français. Qu’on en juge. L’histoire en est tĂ©moin.

La contribution des Arabes Ă  l’effort de guerre français en 1914-1918 pour la reconquĂȘte de l’Alsace-Lorraine a Ă©tĂ© franche et massive. Sans contrepartie. La France, en retour, vingt ans aprĂšs cette contribution, a tĂ©moignĂ© de sa gratitude Ă  sa façon, en amputant la Syrie du district d’Alexandrette, en 1937, pour le cĂ©der Ă  la Turquie, son ennemi de la PremiĂšre guerre mondiale (7).

Dans la foulĂ©e de la DeuxiĂšme Guerre mondiale, la France, rĂ©cidiviste, carbonisera la premiĂšre manifestation autonomiste des AlgĂ©riens, Ă  SĂ©tif, le jour mĂȘme de la victoire alliĂ©e, le 9 mai 1945, une rĂ©pression qui apparaĂźtra rĂ©trospectivement comme une aberration de l’esprit sans doute unique dans l’histoire du monde, dont les effets se font encore sentir de nos jours. Dix ans plus tard, en 1956, de concert avec IsraĂ«l et la Grande Bretagne, la France se livrait Ă  une «expĂ©dition punitive» contre le chef de file du nationalisme arabe, Nasser, coupable d’avoir voulu rĂ©cupĂ©rer son unique richesse nationale «le Canal de Suez».

Curieux attelage d’ailleurs que cette «équipĂ©e de Suez» entre les rescapĂ©s du gĂ©nocide hitlĂ©rien (les IsraĂ©liens) et l’un de leur ancien bourreau, la France, qui fut sous Vichy l’anti-chambre des camps de la mort. Curieux attelage pour quel combat ? Contre qui ? Des Arabes ? Ceux-lĂ  mĂȘmes qui furent abondamment sollicitĂ©s durant la DeuxiĂšme Guerre Mondiale pour vaincre le rĂ©gime nazi, c’est-Ă -dire l’occupant des Français et le bourreau des IsraĂ©liens ? A moins qu’il ne s’agisse d’une forme Ă©laborĂ©e de l’exception française, on aurait rĂȘvĂ© meilleure expression de la gratitude.

Si Philippe Val de mĂȘme que Dominique Strauss Khan peuvent pontifier de nos jours en toute impunitĂ©, si Nicolas Sarkozy peut prĂ©sider aujourd’hui un pays se rangeant dans le camp de la DĂ©mocratie, ils le doivent certes aux «Croix Blanches» des cimetiĂšres amĂ©ricains de Normandie, mais aussi au sacrifice des quelques cinq cent mille combattants du Monde arabe et africain qui ont aidĂ© la France Ă  se libĂ©rer du joug nazi, alors qu’une large fraction de la population française pratiquait la collaboration avec l’ennemi. Cinq cent mille combattants pour la PremiĂšre Guerre mondiale (1914-1918), autant sinon plus pour la DeuxiĂšme Guerre mondiale (1939-1945), il n’était pas question alors de pistage gĂ©nĂ©tique, de «test ADN» ou d’ «immigration choisie» pour leur enrĂŽlement, de «seuil de tolĂ©rance» pour leur sang versĂ© Ă  profusion pour une guerre qui se prĂ©sentait pour eux comme «une querelle de blanc».

Dans ce contexte, Dominique Strauss Khan peut Ă  juste titre qualifier «la politique arabe de la France» de supercherie

 mais Ă  l’égard des Arabes, tant il est vrai que la France a longtemps Ă©tĂ© mĂ©diatiquement pro-arabe, mais substantiellement pro israĂ©lienne. Les courbettes des dirigeants français devant les princes arabes ne doivent pas faire illusion. Elles sont de peu de poids face au site nuclĂ©aire de Dimona, le symbole de la supĂ©rioritĂ© technologique et le gage de l’hĂ©gĂ©monie militaire absolue israĂ©lienne sur l’espace national arabe depuis 60 ans, de mĂȘme que la tonitruante amitiĂ© de Nicolas Sarkozy avec l’Emir de Qatar ne saurait masquer l’éradication systĂ©matique de toute sensibilitĂ© pro palestinienne de l’administration prĂ©fectorale et de l’audiovisuel extĂ©rieur français et la promotion concomitante de personnalitĂ©s au philo sionisme exacerbĂ©.

La liste est longue qui va de Bernard Kouchner (Quai d’Orsay), Ă  Pierre Lellouche (Affaires europĂ©ennes), Ă  Dominique Strauss Khan (FMI), Ă  Arno Klarsfeld (Matignon) et François Zimmeray, ancien vice-prĂ©sident de la commission d’études politiques du CRIF,  Ambassadeur pour les Droits de l’homme, en passant par Christine Ockrent (pĂŽle audiovisuel extĂ©rieur), Philippe Val (France inter), Ă  la toute derniĂšre recrue ValĂ©rie Hoffenberg, directrice pour la France de l’American Jewish Committee, reprĂ©sentante spĂ©ciale de la France au processus de paix au Proche-Orient.

«Curieuse conception de «l’équilibre» que de nommer pour une telle mission la directrice d’une organisation partie prenante dans le conflit israĂ©lo-palestinien. Curieuse ambition pour la France que d’associer la reprĂ©sentante en France d’une organisation amĂ©ricaine aux discussions avec les Etats-Unis et l’Union europĂ©enne. Curieuse conception lorsque l’organisation en question se targue d’ĂȘtre engagĂ©e aux cĂŽtĂ©s de la puissance occupante, alors mĂȘme que Tel-Aviv poursuit l’occupation des territoires palestiniens, bafoue les droits humains les plus Ă©lĂ©mentaires et ne projette que la guerre contre ceux qui refusent de se plier Ă  sa domination coloniale», soutiendra non sans bon sens l’Association France Palestine SolidaritĂ© (AFPS), seule organisation française Ă  protester contre cette «partialitĂ© inacceptable» (8).

TrĂšs concrĂštement, la politique arabe de la France a consistĂ©, historiquement, en une opĂ©ration de restauration de la souverainetĂ© nationale dans les centres de dĂ©cision du pouvoir politique français, aprĂšs la guerre de juin 1967, par la rupture de la relation fusionnelle qui existait, au mĂ©pris de l’intĂ©rĂȘt national, entre services français et israĂ©liens.

Bon nombre d’entre vous se rappellent peut-ĂȘtre, -Ă  tout le moins le sauront Ă  cette occasion en mĂȘme temps que Philippe Val-, que le chef de la mission d’achat militaire israĂ©lienne en France sous la IV me RĂ©publique (1946-1958) disposait, Ă  l’époque, non pas Ă  l’ambassade israĂ©lienne, mais au sein mĂȘme du ministĂšre français des armĂ©es, d’un bureau jouxtant celui du directeur de cabinet du ministre, une proximitĂ© sans prĂ©cĂ©dent mĂȘme dans les pays colonisĂ©s.
Bon nombre d’entre vous gardent peut ĂȘtre prĂ©sent Ă  l’esprit,-Ă  tout le moins en prendront connaissance Ă  cette occasion en mĂȘme temps que Philippe Val,- l’implication des services israĂ©liens et français dans l’enlĂšvement du chef charismatique de l’opposition marocaine Mehdi Ben Barka, en 1965, en plein jour, en plein Paris (9), ou encore le vol des cinq vedettes de Cherbourg par les IsraĂ©liens (DĂ©cembre 1969), la plus concrĂšte manifestation sinon de la connivence du moins de la passivitĂ© des services français Ă  l’égard des coups de main israĂ©liens, au mĂȘme titre que l’implosion Ă  Cadarache, dans un centre du sud de la France, d’un rĂ©acteur destinĂ© Ă  l’Irak.
L’ouverture de la France vers les pays arabes, en 1967, au terme d’une rupture de onze ans consĂ©cutive Ă  l’expĂ©dition de Suez, lui a valu un regain de prestige aprĂšs deux dĂ©cennies de dĂ©boires militaires en Indochine et en AlgĂ©rie, avec en prime la conquĂȘte des marchĂ©s pĂ©troliers, notamment celui de l’Irak, l’ancienne chasse gardĂ©e des Anglais, la percĂ©e majeure de la diplomatie gaulliste de la seconde moitiĂ© du XX me siĂšcle, ainsi que de fabuleux contrats militaires de l’ordre de plusieurs centaines de millions de dollars, notamment avec l’Irak, la Libye et l’Arabie saoudite, permettant ainsi le maintien de la compĂ©titivitĂ© de l’industrie militaire française et d’un subsĂ©quent bassin d’emploi.

Philippe Val est un rĂ©cidiviste de la manipulation: Il s’est d’ailleurs fait remarquer Ă  l’ÉlysĂ©e pour avoir congĂ©diĂ©, l’étĂ© 2008, le dessinateur SinĂ©, avec la complicitĂ© de son compĂšre Claude Askolovitch, au prĂ©texte d’une fausse accusation d’antisĂ©mitisme Ă  propos d’un papier mettant en question Jean Sarkozy, le propre fils du chef de l’Etat. Son tropisme anti-arabe Ă©claire ainsi rĂ©trospectivement la motivation profonde de son combat pour la libertĂ© d’expression, particuliĂšrement dans la sphĂšre arabo-musulmane.

GrĂące soit donc rendue Ă  Carla Bruni, sa marraine, et Ă  Claude Askolovitch (10), son complice dans le lynchage mĂ©diatique du dessinateur SinĂ©, de lui avoir Ă©pargnĂ© de prĂ©sider la douloureuse Ă©preuve du naufrage de son pavillon mĂ©diatique. Nul ne s’attend d’ailleurs Ă  de l’impartialitĂ© de la part du nouveau directeur de France Inter dans l’exercice de ses nouvelles fonctions, largement tributaires du bon plaisir du prince. Mais au vu de son parcours curviligne, beaucoup de contribuables s’attendent que ce dĂ©sormais haut salariĂ© du service public d‘un Ă©tat en faillite combatte avec la mĂȘme vigueur l’antisĂ©mitisme qu’il croit dĂ©celer chez les autres et l’arabophobie latente qu’il recĂšle en lui. En un mot qu’il dĂ©gage l’espace public de toute tentative de falsification de l’Histoire, bride toute manipulation de l’opinion publique, de mĂȘme que toute dĂ©loyautĂ© dans la prĂ©sentation des rĂ©alitĂ©s fondamentales de la vie publique nationale, condition indispensable au bon fonctionnement de la dĂ©mocratie et Ă  la crĂ©dibilitĂ© du vecteur qu’il est censĂ© servir.

Références

1-Cardinal de Retz : NĂ© Jean  François de Gondi, il est destinĂ© de par sa naissance Ă  succĂ©der Ă  son oncle, archevĂȘque de Paris, fait de brillantes Ă©tudes thĂ©ologiques, tout en cultivant son penchant pour la conspiration. Il participe Ă  diffĂ©rents complots: contre Richelieu, aux cĂŽtĂ©s du comte de Soissons en 1636. NommĂ© coadjuteur de l’archevĂȘque de Paris en 1643, il se place au premier rang des frondeurs contre Mazarin en 1648 et s’allie Ă  la Reine contre CondĂ© en 1650. NommĂ© cardinal au dĂ©but des annĂ©es 1650, le retour de Mazarin sonne le glas de ses ambitions. DĂ©savouĂ© et emprisonnĂ©, il s’évade en Espagne, puis en Italie et en Flandres avant d’accepter de dĂ©missionner du siĂšge d’archevĂȘque contre l’abbaye de Saint-Denis et l’autorisation de revenir en France. Reclus dans son chĂąteau de Commercy, il prend part aux conclaves en 1662, 1665, 1668, 1670 puis se consacre Ă  l’écriture de ses MĂ©moires, qui forment un tĂ©moignage historique important de son Ă©poque.

2- «Le syndrome de Stockholm de Chirac», Philippe Val, Charlie Hebdo, 29 décembre 2004.

3- Philippe Val popularise en fait un thĂšme que s’emploie Ă  promouvoir le CRIF.  Sur l’origine de cette thĂ©matique Cf. Ă  ce propos Â«Affaire Fofana, le CRIF va trop loin» de Guillaume Weill Raynal, ancien avocat au Barreau de Paris, et  auteur de deux ouvrages «Une haine imaginaire» et «Les Nouveaux dĂ©sinformateurs», aux Ă©ditions Armand Colin.  L’article est paru sur le site Marianne 2 le 1er AoĂ»t 2009, sous le lien suivant: http://www.marianne2.fr/Affaire-Fofana-le-CRIF-va-trop-loin_a181667.htmlM. Weill Raynal Ă©crit Ă  ce propos: En fĂ©vrier 2006, un collectif Primo Europe a publiĂ© un petit livre intitulĂ© Ilan Halimi Le canari dans la mine. Cet ouvrage prĂ©tendait expliquer l’affaire du gang des barbares par une «analyse globale de la sociĂ©tĂ© française». Le site du CRIF avait, Ă  l’époque, assurĂ© la promo de ce livre en termes trĂšs Ă©logieux. On peut y lire que cet assassinat n’est que l’aboutissement d’«une longue dĂ©gradation qui a dĂ©butĂ© il y a prĂšs de 40 ans» et dont les causes rĂ©sident dans «la politique Ă©trangĂšre de la France», ses «choix dĂ©mographiques» et «la responsabilitĂ© des mĂ©dias». Entendez – car ces thĂšmes sont dĂ©veloppĂ©s dans la suite de l’ouvrage: La «politique arabe» de la France, d’autant plus infĂ©odĂ©e aux lobbys pĂ©troliers et donc encline Ă  sacrifier ses juifs, qu’elle est minĂ©e par une «économie mixte sclĂ©rosĂ©e» et «l’absence de vision libĂ©rale dynamique». Entendez aussi, la politique d’immigration, le mĂ©tissage des cultures, le «droit-de-l’hommisme», les intellectuels de gauche, les antiracistes et les alter mondialistes. Tout y passe, y compris le «service public de l’information», au premier rang duquel, l’AFP, France Inter, et France 2, coupables, selon les auteurs, de vĂ©hiculer une vision du conflit du Proche-Orient dĂ©favorable Ă  IsraĂ«l et d’avoir, ce faisant, armĂ© le bras des assassins d’Ilan Halimi. Rien de moins ! Ce petit livre trĂšs orientĂ© idĂ©ologiquement a fait l’objet d’une rĂ©Ă©dition trĂšs opportune en juin 2009. En juillet il se trouvait encore  en bonne place sur les prĂ©sentoirs de la FNAC. C’est ce type de discours «pĂ©dagogique» que Richard Prasquier regrette visiblement de n’avoir pas vu fleurir Ă  l’occasion du premier procĂšs tenu Ă  huis clos». Fin de citation.

4- DĂ©claration de M. Strauss Khan sur «Europe 1», en 1991, reprise par le Magazine «La vie en France », le 11 avril 2002 sous le titre «Trop Proche-Orient». «Je considĂšre que tout Juif de la diaspora, et donc de France, doit, partout oĂč il peut, apporter son aide Ă  IsraĂ«l. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il est important que les Juifs prennent des responsabilitĂ©s politiques. En somme, dans mes fonctions et dans ma vie de tous les jours, Ă  travers l’ensemble de mes actions, j’essaie d’apporter ma modeste pierre Ă  la construction d’IsraĂ«l». DĂ©claration sur «Europe 1», en 1991, reprise par le Magazine «La vie en France », le 11 avril 2002 sous le titre «Trop Proche-Orient».

NDLR-RN: Il n’aurait pas Ă©tĂ© mauvais que Dominique Strauss Khan apporte aussi chaque jour sa modeste pierre Ă  la construction de la France et Ă  l’éveil politique de ses concitoyens, pas uniquement de ses coreligionnaires. Nous pensions naĂŻvement que le combat politique relĂšve d’un engagement civique. DSK nous Ă©claire sur le sens de son engagement dont la finalitĂ© ultime est le lobbying pro israĂ©lien. Quelle horrible perspective Ă  l’idĂ©e de savoir que la communautarisation de la vie publique en France est Ă©galement imputable, rĂ©trospectivement, au Parti Socialiste, qui passait portant pour ĂȘtre le parangon de la laĂŻcitĂ© citoyenne. A la tĂȘte du FMI, pour reprendre son expression, cherchera-t-il Ă  apporter sa modeste pierre Ă  la construction d’IsraĂ«l, Ă  lui ouvrir largement des lignes de crĂ©dit pour lui permettre d’absorber dĂ©finitivement la Palestine, de parachever l’édification du «Mur de sĂ©paration», dĂ©clarĂ© pourtant illĂ©gal par la cour de Justice internationale ?

Dans la revue «Le Meilleur des Mondes», M. Strauss Kahn a assurĂ© que «La fameuse politique arabe de la France. C’est une supercherie que le Quai d’Orsay rĂ©ussit Ă  vendre depuis des dĂ©cennies Ă  l’ensemble de la classe politique ! Elle nous permet de croire que nous sommes ainsi Ă  l’abri de toute menace terroriste (
) cela me paraĂźt tout Ă  fait absurde». L’Interview a Ă©tĂ© organisĂ©e Ă  l’occasion de la derniĂšre campagne prĂ©sidentielle française (Mai 2007). «Le Meilleur des Mondes» passe pour ĂȘtre un relais des thĂšses de la Foundation for the Defense of Democracies, porte-voix des nĂ©o conservateurs en France. Le numĂ©ro en question est paru aux Éditions DenoĂ«l, Automne 2006.

5-Issu d’une riche famille de juifs alsaciens, le Capitaine Alfred Dreyfus, Ă  l’époque seul officier de confession juive Ă  l’Etat-major français, a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©  le 15 octobre 1894, pour intelligence avec l’Allemagne. AccusĂ© d’ĂȘtre l’auteur d’un document dĂ©robĂ© Ă  l’ambassade d’Allemagne (dĂ©signĂ© sous le nom de « bordereau Â»), annonçant la livraison de documents concernant la dĂ©fense nationale, son procĂšs s’ouvre le 19 dĂ©cembre 1894, devant le Conseil de guerre de Paris. Il est condamnĂ©, le 22 dĂ©cembre, Ă  la dĂ©portation perpĂ©tuelle dans une enceinte fortifiĂ©e. Il est dĂ©gradĂ© au cours d’une cĂ©rĂ©monie publique qui a lieu dans la grande cour de l’Ecole militaire, le 5 janvier 1895. Le 21 fĂ©vrier, il est embarquĂ© pour l’Ile du Diable.

6 -Pour une analyse sĂ©mantique de la phrase incriminĂ©e voir l’étude de Pierre TĂ©vanian  sur le site «les mots sont importants: «Philippe Val est un raciste» http://lmsi.net/spip.php?article668«Philippe Val est un raciste, DĂ©monstration, preuve Ă  l’appui. Pour que cette phrase insensĂ©e signifie quelque chose, il faut admettre un postulat raciste: le postulat selon lequel les Arabes, en bloc, sont antisĂ©mites par nature. Dans cette hypothĂšse, mĂȘme si aucun Arabe n’est ni auteur, ni incitateur ni demandeur d’une politique antijuive, ladite politique n’en est pas moins une «politique arabe» dans la mesure oĂč elle ne peut que remplir de joie cette masse assoiffĂ©e de sang juif qu’est «le monde arabe». En rĂ©sumĂ©: «politique arabe» ne signifie, chez Philippe Val, rien d’autre que «politique antisĂ©mite». «Arabe» et «antisĂ©mite» sont donc synonymes. En d’autres termes: Philippe Val essentialise «les Arabes», en fait une entitĂ© homogĂšne, pour ensuite attribuer Ă  cette essence «les Arabes» un caractĂšre infĂąmant («antisĂ©mite»). Cette maniĂšre de penser, conjuguant l’essentialisation, l’homogĂ©nĂ©isation et le dĂ©nigrement, porte un nom : le racisme. Philippe Val a donc Ă©crit un texte purement et simplement raciste. Et comme il assume ce texte plus de trois ans aprĂšs sa publication, comme il ne l’a pas reniĂ©, on peut donc affirmer, de maniĂšre plus concise, qu’il est avĂ©rĂ© et dĂ©montrĂ© qu’il est raciste».

7- Par traitĂ© en date du 29 mai 1937, la France a amputĂ© le district d’Alexandrette de la Syrie et avait offert Le SANDJAK, Ă  la Turquie, craignant de voir la Turquie rejoindre le camp Allemand, comme pour la premiĂšre guerre mondiale. Or la France capitulera devant les allemands en juin 1940, dĂšs le dĂ©but de la 2eme guerre mondiale, sans avoir pu profiter de son alliance avec la Turquie.

8- ConseillĂšre UMP de Paris, ValĂ©rie Hoffenberg, reprĂ©sentante spĂ©ciale de la France pour la dimension Ă©conomique, culturelle, commerciale, Ă©ducative et environnementale du processus de paix au Proche-Orient, sera notamment chargĂ©e de prendre « toutes les initiatives concrĂštes susceptibles de crĂ©er un climat favorable Ă  la paix dans les domaines Ă©conomique, culturel, Ă©ducatif et environnemental Â», indique la lettre de mission du chef de l’Etat en date du 27 AoĂ»t 2009. La nomination des personnalitĂ©s pro israĂ©liennes s’est accompagnĂ©e de la mise Ă  l’écart de Bruno Guigue (administration prĂ©fectorale), –dont la destruction israĂ©lienne de Gaza, en janvier 2009, lui a donnĂ© a posteriori raison–, de la mise Ă  l’index de l’universitaire Vincent Geisser et de l’éviction de Richard LabĂ©viĂšre (MĂ©dia) ainsi que de Waheeb Abou Wassil, seul palestinien du dispositif mĂ©diatique extĂ©rieur. Le CommuniquĂ© de l’Association France Palestine SolidaritĂ© (AFPS), en date du 30 aoĂ»t 2009, intitulĂ© «une partialitĂ© inacceptable» peut ĂȘtre consultĂ© sur ce lien palestine. org/article12517 .html

9 – Cf. la Libre Belgique 25/01/2008 «Ben Barka enlevĂ© avec l’aide du Mossad» Ă  propos de la recension du livre de Shmouel Seguev intitulĂ© Â«Le lien marocain», prĂ©facĂ© par un ancien chef du Mossad, le service d’espionnage israĂ©lien, EphraĂŻm HalĂ©vy, et publiĂ© en hĂ©breu par les Ă©ditions « Matar Â» dans lequel le journaliste israĂ©lien relate les relations secrĂštes entre IsraĂ«l et le Maroc. Le Mossad, Ă©crit-il, a ainsi indirectement permis aux services secrets marocains de repĂ©rer l’opposant socialiste, puis de le piĂ©ger: « Ben Barka, qui voyageait beaucoup Ă  travers le monde, se servait d’un kiosque Ă  journaux Ă  GenĂšve comme d’une boĂźte postale oĂč il venait rĂ©cupĂ©rer son courrier, et le Mossad a donnĂ© cette information Ă  Dlimi « , affirme Seguev

10- Claude Askolovitch, Ă©toile montante du journalisme sarkozyste et nouveau patron de presse du groupe LagardĂšre, est un ancien journaliste au groupe de presse de gauche «Le Nouvel Observateur». Sa carriĂšre mĂ©tĂ©orique a Ă©tĂ© propulsĂ©e par l’instrumentalisation de l’accusation d’antisĂ©mitisme et une dĂ©lation calomnieuse Ă  l’encontre d’un confrĂšre satirique (SinĂ©). Une ambition satisfaite d’une haine recuite par le recours Ă  une pratique honteuse de l’Histoire de France dont une large fraction de la communautĂ© juive en a eu Ă  pĂątir durant la DeuxiĂšme Guerre mondiale (1939-1945).

ReneNaba
RenĂ© Naba | Journaliste, Ecrivain, En partenariat avec https;//www.Madaniya.info Français d’origine libanaise, jouissant d’une double culture franco arabe, natif d’Afrique, juriste de formation et journaliste de profession ayant opĂ©rĂ© pendant 40 ans au Moyen Orient, en Afrique du Nord et en Europe, l’auteur dont l’expĂ©rience internationale s’articule sur trois continents (Afrique Europe Asie) a Ă©tĂ© la premiĂšre personne d’origine arabe Ă  exercer, bien avant la diversitĂ©, des responsabilitĂ©s journalistiques sur le Monde arabo-musulman au sein d’une grande entreprise de presse française de dimension mondiale.

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