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Revue de presse du 19/05/25: Entre élections municipales au Liban et Offensive terrestre israélienne à Gaza

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L’armée israélienne a lancé une offensive terrestre d’envergure contre la bande de Gaza, selon Al Binaa (19 mai 2025). Cette opération baptisée « Arabat Ged’oun » vise à pénétrer depuis plusieurs axes, notamment vers Khan Younès. Elle est appuyée par des frappes aériennes qui ont ciblé plus de 670 positions considérées comme des infrastructures militaires de la résistance.

Addiyar (19 mai 2025) précise que l’état-major israélien présente cette initiative comme une réponse décisive au conflit en cours, bien que des voix internes, y compris dans l’armée, émettent de sérieux doutes quant à sa viabilité opérationnelle. Le refus de mobilisation de certains réservistes, conjugué au manque d’effectifs, affaiblirait la capacité de l’armée à atteindre ses objectifs.

Crise humanitaire et dynamique diplomatique absente

Toujours selon Al Binaa (19 mai 2025), la situation humanitaire dans la bande de Gaza est décrite comme catastrophique. Le journal indique que les pertes civiles sont importantes et que les hôpitaux sont débordés. En réaction, les autorités israéliennes ont annoncé un plan pour l’acheminement de l’aide humanitaire, en coordination avec les États-Unis. Ce plan devrait être mis en œuvre à compter du 24 mai 2025.

Dans El Sharq (19 mai 2025), plusieurs sources politiques libanaises expriment leur inquiétude face à une éventuelle extension du conflit aux frontières sud du Liban. Le journal souligne que des mesures de sécurité renforcées sont en cours dans les régions limitrophes, où les habitants redoutent un débordement des hostilités.

Municipales libanaises : victoire stratégique du tandem Amal-Hezbollah à Beyrouth

En parallèle du contexte régional, les élections municipales ont mobilisé une large couverture médiatique. Al Joumhouria (19 mai 2025) relate que la troisième phase des élections, centrée sur Beyrouth et le Bekaa, a été marquée par une victoire écrasante de la liste soutenue par le Hezbollah et Amal à Beyrouth. Intitulée « Birout Btehebbak », cette liste a conquis une majorité au conseil municipal de la capitale.

Le même journal indique que cette victoire renforce l’influence du tandem chiite dans les institutions locales, consolidant la logique de la « mounasafa », ou parité confessionnelle, au cœur de la gouvernance municipale. L’opération électorale est perçue comme une démonstration de force en prévision des prochaines échéances législatives.

Zahlé : affirmation des Forces libanaises et reconfiguration chrétienne

Toujours selon Al Joumhouria (19 mai 2025), à Zahlé, les Forces libanaises ont remporté une victoire complète, battant les listes appuyées par les grandes familles traditionnelles et le parti Kataëb. Cette percée est présentée comme une recomposition du paysage politique chrétien, confirmée par la perte d’influence des Kataëb à l’échelle locale.

L’Orient-Le Jour (19 mai 2025) confirme cette dynamique, soulignant l’efficacité de la mobilisation communautaire et le travail de terrain des candidats des Forces libanaises. La ville, historiquement disputée, bascule ainsi sous une gouvernance unifiée pour la première fois depuis plusieurs années.

Alliances électorales et enjeux confessionnels dominants

Addiyar (19 mai 2025) analyse ces scrutins comme un laboratoire stratégique pour les partis en vue des législatives. Le journal note une forte tension dans la campagne à Beyrouth, marquée par des accusations de fraude et des alliances inattendues. Il relève aussi la volonté du président Joseph Aoun de restaurer la stabilité institutionnelle à travers un soutien indirect à certains candidats modérés.

El Sharq (19 mai 2025) insiste sur la domination des enjeux communautaires dans les débats électoraux, reléguant au second plan les préoccupations urbanistiques. Le quotidien critique l’absence de programmes concrets sur la gestion des déchets, les infrastructures ou les espaces publics.

Faible participation et désengagement citoyen

Al Nahar (19 mai 2025) constate une faible participation, surtout dans les quartiers centraux de Beyrouth. Le quotidien évoque un désintérêt croissant de l’électorat, nourri par une défiance envers les partis traditionnels et l’absence de projet municipal mobilisateur. À Zahlé, la participation a été plus élevée, portée par une forte polarisation politique.

Al Joumhouria (19 mai 2025) signale que ces élections ont été l’occasion de tester de nouvelles alliances. À Zahlé, les Forces libanaises ont coopéré avec des groupes indépendants issus de la société civile, tandis qu’à Beyrouth, Amal-Hezbollah ont reçu le soutien tacite de figures sunnites, en l’absence de candidats du Courant du Futur.

Tourisme en reprise : levée des restrictions émiraties

Addiyar (19 mai 2025) met également en avant une relance touristique permise par la levée des restrictions de voyage imposées par les Émirats arabes unis. Cette décision, annoncée dans la foulée de la visite du président Joseph Aoun au Koweït, est présentée comme un levier potentiel pour redynamiser le secteur hôtelier à Beyrouth.

Le quotidien observe que les hôtels de la capitale enregistrent une hausse notable de fréquentation, ce qui pourrait contribuer à atténuer les effets de la crise économique. L’annonce d’investissements émiratis dans les infrastructures touristiques est également mentionnée comme un signe d’ouverture économique.

Politique locale : recompositions électorales et tensions confessionnelles

Beyrouth : victoire de la liste soutenue par le tandem Amal-Hezbollah

Les résultats des élections municipales à Beyrouth, rapportés par Al Joumhouria (19 mai 2025), confirment la victoire de la liste « Beyrouth Bitjmaana », soutenue par le tandem Amal-Hezbollah, le Courant patriotique libre, les Forces libanaises, le parti Kataëb et le Parti socialiste progressiste. Ce large rassemblement a permis de sécuriser la majorité des sièges au sein du conseil municipal. La manœuvre est décrite comme une tentative de rééquilibrage politique dans la capitale, dans un contexte de recomposition des forces.

L’analyse de Al Nahar (19 mai 2025) relève toutefois une inquiétude croissante autour de la « perte de la mîthaqiyya » (parité confessionnelle) dans la formation du conseil municipal. L’alliance entre forces chiites et formations chrétiennes, historiquement antagonistes, a provoqué un malaise au sein des milieux souverainistes, notamment ceux proches du camp du 14 mars. Cette alliance a été interprétée par certains observateurs comme une instrumentalisation politique au détriment du principe de représentativité équilibrée entre les communautés.

Zahlé : percée des Forces libanaises et recul des Kataëb

Dans la Békaa, la situation politique locale a été profondément redessinée. Selon Al Joumhouria (19 mai 2025), la liste « Qalb Zahle », soutenue par les Forces libanaises, a remporté la totalité des sièges face à la liste concurrente « Rou’ya wa Qarar » menée par le chef des Kataëb, Sami Gemayel. Ce résultat reflète, selon le journal, une reconfiguration majeure du leadership chrétien dans la région, mettant en lumière le recul des alliances traditionnelles et des grandes familles politiques.

Le journal souligne également que cette victoire s’est accompagnée d’un travail de terrain méticuleux de la part des candidats des Forces libanaises, qui ont su mobiliser un électorat fidèle, en particulier dans les quartiers à majorité maronite. Le caractère homogène du vote et la capacité à imposer un programme de gestion municipale clair ont permis cette avance significative.

Taux de participation et dynamique populaire

El Sharq (19 mai 2025) rapporte que le scrutin à Beyrouth s’est déroulé dans une relative tranquillité, mais avec un taux de participation particulièrement bas. Seuls quelques incidents mineurs ont été signalés. Le ministre des Affaires sociales, Hector Hajjar, a confirmé que l’ensemble des bureaux de vote étaient opérationnels, à l’exception d’un seul incident technique ayant nécessité le remplacement d’une urne.

De son côté, Addiyar (19 mai 2025) note que cette faible mobilisation traduit une défiance persistante à l’égard du personnel politique et une absence d’enthousiasme pour les enjeux municipaux. La tendance est renforcée par la politisation excessive des candidatures et le manque de programmes de développement urbain concrets, en particulier dans les secteurs touchés par la crise économique.

Réactions politiques et enjeux de la représentativité

Al Nahar (19 mai 2025) alerte sur les conséquences du déséquilibre confessionnel observé dans certaines villes. Le quotidien souligne que dans plusieurs zones, y compris Beyrouth, des conseils municipaux ont été élus avec une forte prédominance d’un seul courant religieux, soulevant des craintes sur la pérennité du vivre-ensemble et de la représentativité équitable.

Le Premier ministre Nawaf Salam, selon Al Joumhouria (19 mai 2025), a souligné dans une déclaration après avoir voté à Beyrouth que « ces élections constituent un test pour la décentralisation effective et la relance de l’action municipale ». Il a insisté sur la nécessité de garantir l’inclusivité et le pluralisme dans les institutions locales. Son appel à un « retour aux principes de l’Accord de Taëf » vise à éviter toute dérive confessionnelle excessive dans l’organisation municipale.

Désillusion des forces de changement et recomposition des alliances

Al Binaa (19 mai 2025) critique la performance des forces issues du mouvement de contestation de 2019. Le journal indique que les listes indépendantes et celles formées par des groupes civils n’ont pas réussi à dépasser les clivages politiques existants, échouant à proposer une alternative crédible. Leur absence de coordination, le manque de moyens et la fragmentation de leur base électorale ont réduit leur impact sur l’ensemble du territoire.

Dans les grandes villes comme Beyrouth ou Baalbeck, aucune percée significative n’a été enregistrée par les candidats indépendants. À l’inverse, le tandem Amal-Hezbollah a confirmé son ancrage, renforcé par des alliances ponctuelles avec des partis chrétiens. Cette capacité à former des coalitions larges s’est révélée déterminante dans les scrutins à enjeu.

Impact économique et attentes vis-à-vis des conseils élus

Selon El Sharq (19 mai 2025), la majorité des conseils élus devront faire face à des caisses municipales vides. Le journal appelle à une réforme urgente des modes de financement des collectivités locales et à la transparence dans la gestion des projets d’infrastructure. Il avertit que le risque est grand de voir les tensions partisanes bloquer les projets de développement, notamment dans les municipalités des régions frontalières, en première ligne pour la reconstruction.

Des appels ont été lancés pour établir des mécanismes de suivi indépendants, afin d’évaluer l’exécution des engagements municipaux. Le besoin de moderniser les méthodes de gestion et d’accroître la participation citoyenne est largement partagé dans les milieux associatifs et professionnels interrogés.

Vers une dynamique nationale : lecture stratégique des municipales

Addiyar (19 mai 2025) conclut que ces élections constituent un indicateur stratégique de l’évolution du paysage politique national. Le quotidien estime que les résultats de Beyrouth, Zahlé et Baalbeck préfigurent des alliances législatives possibles et testent les marges de manœuvre du président Joseph Aoun dans sa volonté de rétablir les équilibres institutionnels.

La consolidation du tandem chiite, la progression des Forces libanaises dans certaines régions, et le recul des partis centristes comme le Kataëb, traduisent un retour à une bipolarisation classique, laissant peu de place aux courants émergents. Cela augure d’un débat polarisé à l’approche des élections législatives prévues pour 2026, où la question de la décentralisation, de la représentativité et de la réforme électorale reviendra au centre de l’agenda politique.

Politique internationale : Gaza sous le feu et divisions diplomatiques

Opération terrestre israélienne à Gaza : une escalade planifiée

Al Binaa (19 mai 2025) rapporte que l’armée israélienne a officiellement lancé une opération terrestre majeure contre la bande de Gaza, qualifiée de « campagne élargie ». Cette offensive s’inscrit dans la stratégie baptisée « Arabat Ged’oun », visant principalement les zones de Khan Younès et les quartiers sud de l’enclave. L’opération est accompagnée de frappes aériennes massives, ayant ciblé plus de 670 points d’infrastructure attribués à la résistance palestinienne, selon les chiffres fournis par l’armée israélienne.

La même source souligne que cette action militaire vise à faire pression sur le Hamas en vue d’un échange de prisonniers, alors que les négociations sont au point mort. Les autorités israéliennes souhaitent, selon leurs déclarations, accentuer le coût de la guerre pour les forces de la résistance, en frappant leurs capacités logistiques et souterraines.

Bilan humain et désastre humanitaire selon les sources arabes

Addiyar (19 mai 2025) décrit l’intervention israélienne comme une escalade dangereuse qui se traduit par une catastrophe humanitaire. Le journal évoque la destruction quasi complète de plusieurs quartiers résidentiels et l’effondrement des infrastructures médicales, notamment dans la zone de Rafah. Selon cette source, les pertes humaines dépasseraient 130 morts en une seule journée, et plusieurs centaines de blessés sont rapportés dans les hôpitaux encore opérationnels.

Le quotidien insiste également sur le fait que l’offensive s’accompagne de coupures généralisées d’électricité et d’eau potable, transformant Gaza en zone sinistrée. L’absence de corridors humanitaires fiables complique l’évacuation des blessés et l’approvisionnement des structures hospitalières.

Silence de la communauté internationale et réactions arabes mitigées

Selon Addiyar (19 mai 2025), la réaction de la communauté internationale reste limitée. Le journal déplore l’inaction du Conseil de sécurité de l’ONU, incapable d’adopter une résolution de cessez-le-feu en raison du veto américain. Il critique aussi l’inaudibilité des voix européennes, estimant que la majorité des gouvernements occidentaux se contentent de formules d’appel à la retenue sans condamner explicitement les frappes israéliennes.

Al Binaa (19 mai 2025) met en lumière les réactions contrastées des pays arabes. L’Arabie saoudite a réitéré son refus de toute normalisation avec Israël sans reconnaissance de l’État palestinien, tandis que l’Égypte, selon les mêmes sources, tente de relancer la médiation avec l’appui du Qatar. Le journal rapporte que des discussions seraient en cours pour organiser une réunion d’urgence de la Ligue arabe à ce sujet, bien qu’aucune date n’ait été arrêtée.

Critiques contre les institutions internationales et divisions internes en Israël

Toujours selon Addiyar (19 mai 2025), une large part des critiques visent les organisations internationales accusées d’impuissance. Le journal mentionne que ni la Ligue arabe ni le Conseil de sécurité ne sont en mesure d’arrêter le bain de sang en cours. Cette frustration est également relayée dans la société civile palestinienne, qui voit dans cette inertie un abandon politique.

Parallèlement, le quotidien signale des tensions internes en Israël, où certaines figures politiques, militaires et médiatiques critiquent l’absence de stratégie claire. Des réservistes auraient refusé la mobilisation, et les manifestants contre le gouvernement de Benjamin Netanyahu dénoncent une guerre sans fin qui fragilise l’image internationale du pays.

Jeux d’influence régionaux et pressions croisées sur le Liban

Al Binaa (19 mai 2025) établit un lien entre l’escalade à Gaza et les tensions croissantes sur le front sud du Liban. Le journal indique que l’armée israélienne a renforcé ses dispositifs militaires à la frontière, suspectant une possible intervention du Hezbollah. Cette hypothèse est cependant démentie par les autorités libanaises, qui affirment leur volonté de neutralité malgré les provocations.

Le journal met en garde contre une stratégie israélienne visant à élargir le champ du conflit en sollicitant une réaction du Liban, ce qui pourrait servir à détourner l’attention de la communauté internationale. Le même article évoque également des pressions américaines sur le gouvernement libanais pour qu’il contrôle strictement les activités du Hezbollah, au risque de sanctions supplémentaires.

Absence de médiation sérieuse et paralysie diplomatique

Addiyar (19 mai 2025) insiste sur l’échec des initiatives diplomatiques menées par l’Égypte et le Qatar. Aucune trêve n’a pu être instaurée depuis le début de l’offensive terrestre. Les canaux de négociation sont bloqués, et les contacts indirects entre le Hamas et les autorités israéliennes, facilités habituellement par Le Caire, sont suspendus depuis plus d’une semaine.

Le quotidien souligne également le silence des États-Unis sur une éventuelle feuille de route pour une désescalade, se contentant de déclarations génériques appelant à éviter les pertes civiles. Ce positionnement ambigu alimente la perception d’un soutien implicite à l’agenda militaire israélien.

Déclarations de soutien populaire dans le monde arabe

Selon Al Binaa (19 mai 2025), des manifestations de solidarité avec la population de Gaza ont eu lieu dans plusieurs capitales arabes, notamment à Amman, Tunis et Rabat. Ces rassemblements ont réuni des milliers de personnes appelant à une intervention internationale. Le journal note aussi une forte mobilisation en Irak, où des leaders religieux chiites ont dénoncé ce qu’ils qualifient de « nettoyage ethnique » à Gaza.

Le soutien populaire contraste avec le positionnement des gouvernements arabes, souvent plus prudents ou silencieux. Addiyar (19 mai 2025) met en évidence ce décalage, pointant un déficit de leadership régional capable de formuler une réponse commune aux événements en cours.

Vers une crise prolongée : incertitudes sur l’issue du conflit

À en croire les analyses de Al Binaa (19 mai 2025), l’opération en cours pourrait s’inscrire dans la durée. Le journal indique que l’armée israélienne n’a pas fixé de calendrier de retrait, ce qui suggère une volonté d’occupation prolongée de certaines zones stratégiques de Gaza. Cette perspective alimente la crainte d’une nouvelle vague de déplacements forcés et d’une aggravation de la crise humanitaire.

Le quotidien conclut que sans engagement international clair en faveur d’un cessez-le-feu, la spirale de violence risque de s’installer durablement. La diplomatie régionale est paralysée, les grandes puissances restent passives, et la population civile continue de payer le prix de cette impasse stratégique.

Économie : signaux contrastés et leviers fragiles

Reprise du tourisme arabe : un espoir dans un paysage morose

Selon Addiyar (19 mai 2025), l’économie libanaise connaît un regain partiel d’activité grâce à la reprise du tourisme en provenance des pays arabes. Ce rebond survient à la suite de la décision des Émirats arabes unis de lever les restrictions de voyage vers le Liban. Cette évolution a été rendue possible par l’intervention du président Joseph Aoun lors de sa visite officielle au Koweït. La levée des interdictions est interprétée par le quotidien comme un signe de confiance diplomatique, mais aussi comme un espoir de revitalisation pour un secteur vital du pays.

Les hôtels de Beyrouth, d’après Al Joumhouria (19 mai 2025), affichent déjà un taux de remplissage supérieur à celui observé depuis l’été 2019. Le quotidien souligne que cette tendance pourrait s’intensifier à l’approche de la saison estivale, à condition que la stabilité sécuritaire soit maintenue. Le secteur hôtelier, particulièrement touché par les crises successives, mise sur cette dynamique pour relancer les investissements, notamment dans la rénovation d’infrastructures et la réembauche de personnel licencié.

Petites entreprises : piliers d’un redémarrage économique incertain

Al Joumhouria (19 mai 2025) met en lumière le rôle fondamental des très petites entreprises dans la reconstruction économique. Le quotidien consacre un dossier à ces structures, qualifiées de « colonne vertébrale de la résilience économique ». Malgré leur faiblesse structurelle, ces entreprises représentent selon le journal plus de 85 % du tissu économique libanais et sont les premières à avoir redémarré une activité après la crise financière de 2019.

Toutefois, leur survie reste précaire. Les chefs d’entreprise interrogés dénoncent l’absence de soutien étatique, l’accès limité au crédit, et la pression fiscale toujours élevée. En dépit des efforts de digitalisation et d’innovation observés dans certains secteurs (mode, agroalimentaire, artisanat), la majorité d’entre elles opère encore dans l’informalité, freinant toute stratégie de croissance à moyen terme.

Blocages structurels et inertie de l’action gouvernementale

D’après El Sharq (19 mai 2025), le gouvernement libanais n’a pas encore adopté de plan économique structurant, malgré les appels répétés des milieux économiques. Le journal critique la lenteur de mise en œuvre des réformes exigées par le Fonds monétaire international (FMI), notamment en matière de restructuration bancaire, de réforme fiscale et de gouvernance administrative.

Le quotidien cite une source ministérielle anonyme affirmant que « les partis politiques bloquent toute mesure structurelle par crainte de perdre leurs clientèles locales ». Cette impasse politique empêche l’adoption du budget 2025, dont le projet reste suspendu à l’issue des municipales et aux résultats d’une réunion attendue entre le Premier ministre Nawaf Salam et les responsables du FMI prévue pour juin.

Inflation et pouvoir d’achat : une précarité généralisée

Selon Addiyar (19 mai 2025), les indicateurs de prix témoignent d’une inflation persistante, avec une hausse moyenne de 8 % des produits de première nécessité depuis janvier. Le journal explique que cette augmentation résulte principalement de la dépréciation continue de la livre libanaise sur le marché parallèle, mais aussi de la dépendance massive aux importations alimentaires.

Les ménages à faibles revenus sont les plus affectés, en particulier dans les zones périurbaines de Beyrouth, Tripoli et Saïda. Al Nahar (19 mai 2025) rapporte que plusieurs initiatives locales tentent de compenser cette détérioration par des aides alimentaires financées par des ONG, mais celles-ci ne suffisent plus à couvrir les besoins croissants.

Transferts de la diaspora : flux en légère hausse, mais instables

El Sharq (19 mai 2025) indique que les transferts financiers de la diaspora ont légèrement augmenté au premier trimestre 2025, atteignant près de 1,8 milliard de dollars selon des estimations non officielles. Le journal note que ces envois d’argent, bien qu’essentiels, restent imprévisibles en raison de l’instabilité monétaire et de l’absence de garanties bancaires. Plusieurs familles hésitent à transférer via les circuits formels, préférant les réseaux informels qui échappent aux commissions bancaires.

Al Binaa (19 mai 2025) met en garde contre cette dépendance structurelle aux transferts, la qualifiant de « modèle économique de survie sans vision de développement ». Le journal appelle à la création d’un fonds souverain alimenté par les envois de la diaspora, qui permettrait de financer des projets d’infrastructure locale dans les régions marginalisées.

Tensions fiscales et risques sur les services publics

Addiyar (19 mai 2025) rapporte que le ministère des Finances fait face à une impasse budgétaire, avec des revenus inférieurs aux prévisions et des dépenses en hausse, notamment dans le secteur de la santé publique. Le journal évoque le risque d’un effondrement progressif des services publics de base, en particulier les hôpitaux et les écoles subventionnées.

Al Nahar (19 mai 2025) confirme que plusieurs centres de santé communautaires ne reçoivent plus de dotations de l’État depuis deux mois, obligeant certains à fermer temporairement. Les responsables locaux dénoncent un arbitrage budgétaire en faveur des projets visibles électoralement, au détriment des besoins sociaux urgents.

Exportations en berne et déficit commercial chronique

Selon Al Joumhouria (19 mai 2025), le volume des exportations libanaises a diminué de 12 % au premier trimestre 2025 par rapport à la même période de l’année précédente. Cette baisse est principalement attribuée aux difficultés logistiques, au coût élevé du transport maritime et à la perte de compétitivité liée à l’instabilité de la monnaie nationale.

En parallèle, les importations ont légèrement augmenté, creusant davantage le déficit commercial. Le journal souligne l’absence de politique industrielle coordonnée et l’échec des tentatives de substitution aux importations lancées en 2021, faute de mesures incitatives sérieuses.

Banques libanaises : restructuration au point mort

El Sharq (19 mai 2025) consacre un article à l’échec du processus de restructuration du secteur bancaire. Quatre ans après la crise de liquidité de 2019, aucun plan n’a été adopté pour clarifier le sort des dépôts bloqués. Les négociations avec le FMI piétinent sur cette question, tandis que la confiance des épargnants reste au plus bas.

Le journal révèle que la Banque du Liban continue d’autoriser un système parallèle de circulation monétaire à taux différenciés, aggravant les inégalités entre ceux qui peuvent retirer leurs fonds et ceux qui en sont privés. Cette situation empêche toute reprise réelle de l’investissement intérieur.

Immobilier et construction : entre stagnation et spéculation

D’après Addiyar (19 mai 2025), le secteur de la construction reste atone, en dehors de quelques projets de luxe destinés à la diaspora. Les demandes de permis de construire ont chuté de 30 % en un an, et les chantiers publics sont en grande partie gelés. En revanche, le marché secondaire connaît une flambée des prix dans certains quartiers de Beyrouth, due à des achats de précaution opérés en dollars par des Libanais de l’étranger.

Le journal avertit que cette spéculation pourrait aggraver la crise du logement pour les résidents locaux, en particulier les jeunes ménages qui ne peuvent plus accéder à la propriété.

Conclusions des observateurs économiques : déséquilibres persistants

Selon l’ensemble des journaux, dont Al Binaa, El Sharq et Addiyar (19 mai 2025), l’économie libanaise reste piégée dans une dynamique de survie. L’absence de pilotage gouvernemental, le blocage des réformes, et la dépendance aux apports extérieurs empêchent la mise en place d’un modèle de croissance durable.

L’amélioration du tourisme et la reprise partielle de certains secteurs ne sauraient compenser les déséquilibres structurels. Les experts économiques cités appellent à une refondation du contrat social libanais et à une planification économique sur au moins cinq ans, faute de quoi le pays risque d’entrer dans une phase de stagnation prolongée, avec une classe moyenne en voie de disparition.

Société : résilience quotidienne et tensions sociales

Crise sanitaire persistante et accès inégal aux soins

Addiyar (19 mai 2025) consacre une analyse approfondie à l’état de la santé publique au Liban. Le quotidien souligne une dégradation continue des conditions d’accès aux soins, particulièrement dans les établissements publics. Plusieurs hôpitaux de Beyrouth et du Nord se trouvent dans l’incapacité de fonctionner à plein régime en raison du manque de personnel, de médicaments et de financements étatiques. L’article indique que les subventions publiques aux structures hospitalières ont été suspendues dans plusieurs cas, poussant certains centres de santé communautaires à fermer temporairement.

Selon Al Nahar (19 mai 2025), cette situation aggrave les inégalités sociales, car seuls les citoyens disposant d’assurances privées ou de devises étrangères peuvent encore accéder à des soins de qualité. Le journal rapporte également une hausse notable des maladies chroniques non prises en charge, ainsi que des retards dans les programmes de vaccination pédiatrique, notamment dans les régions rurales.

Santé des femmes : précarité et carences nutritionnelles

Al Joumhouria (19 mai 2025) aborde la question de la santé féminine à travers un dossier sur les besoins nutritionnels des femmes durant la ménopause. Le quotidien souligne un déficit d’information et d’accompagnement médical pour les femmes en milieu périurbain et rural. Les entretiens avec des gynécologues et nutritionnistes montrent que nombre de patientes ne bénéficient pas de suivi, et que les coûts des compléments alimentaires et traitements hormonaux sont devenus prohibitifs.

Le journal plaide pour une prise en charge intégrée et une campagne de sensibilisation à l’échelle nationale, d’autant que les données disponibles indiquent une augmentation des cas d’ostéoporose et de troubles cardiovasculaires non diagnostiqués chez les femmes de plus de 50 ans.

Éducation : fatigue du système et abandon scolaire

Selon Addiyar (19 mai 2025), le système éducatif libanais traverse une période critique. De nombreuses écoles publiques manquent de matériel, de personnel et de sécurité budgétaire. Des grèves sporadiques ont été enregistrées dans les établissements de la banlieue sud de Beyrouth, où les enseignants dénoncent le non-paiement de leurs salaires et le manque de carburant pour assurer le chauffage des classes.

Le quotidien rapporte aussi une augmentation alarmante du taux d’abandon scolaire, particulièrement chez les adolescents obligés de travailler pour subvenir aux besoins familiaux. Des ONG éducatives citées dans l’article évoquent un taux de déscolarisation qui pourrait atteindre 30 % dans certaines zones défavorisées du Liban-Nord.

Coût de la vie et stratégies de survie domestique

El Sharq (19 mai 2025) publie une enquête sur l’impact de l’inflation sur les ménages libanais. Les familles interrogées décrivent une situation intenable, où les salaires ne permettent plus de couvrir les besoins alimentaires de base. L’achat de viande est devenu exceptionnel dans la majorité des foyers, remplacé par des sources protéiques moins chères comme les légumineuses, elles-mêmes en hausse de prix.

Le journal décrit des stratégies de survie généralisées : recours accru aux marchés de seconde main, réduction des repas, troc informel, et entraide communautaire dans les quartiers populaires. Cette économie parallèle ne compense cependant pas la perte constante de pouvoir d’achat, aggravée par l’effondrement du système bancaire.

Violences domestiques et tensions sociales

Al Nahar (19 mai 2025) alerte sur une hausse des violences intrafamiliales, particulièrement dans les zones densément peuplées. Des associations de défense des droits des femmes signalent une augmentation des appels à l’aide reçus via leurs lignes d’assistance. Le stress économique, la promiscuité, et le chômage massif sont mentionnés comme les principaux facteurs aggravants.

Les dispositifs d’accueil et de protection restent insuffisants. Plusieurs abris pour femmes en danger manquent de financements et doivent limiter le nombre de bénéficiaires. Les associations militantes appellent à une réponse plus ferme des autorités judiciaires et policières face aux auteurs de violences, ainsi qu’à un accompagnement psychologique des victimes.

Mobilisation associative et entraide communautaire

Malgré ce tableau social préoccupant, plusieurs journaux rapportent des formes de résilience et de solidarité locale. Addiyar (19 mai 2025) cite des initiatives communautaires dans les quartiers de Bourj Hammoud et Chiyah, où des groupes de jeunes distribuent des paniers alimentaires et du matériel scolaire grâce à des dons privés.

Al Joumhouria (19 mai 2025) met en avant le travail de coopératives féminines dans le Sud, qui produisent des biens artisanaux destinés à l’export, permettant ainsi à plusieurs familles de retrouver une autonomie partielle. Ces structures, soutenues par la diaspora, deviennent un filet de sécurité essentiel dans des régions délaissées par l’État.

Rapports intergénérationnels et recompositions familiales

El Sharq (19 mai 2025) consacre une série de témoignages à l’évolution des rapports intergénérationnels dans les foyers libanais. Face à la crise, de nombreuses familles ont été contraintes de réintégrer plusieurs générations sous un même toit. Le journal note un retour en force de la solidarité familiale, mais aussi des tensions liées à la cohabitation prolongée, à la répartition des revenus et à la gestion des dépenses communes.

Le même article indique que cette situation pourrait modifier durablement la structure familiale libanaise, avec une redéfinition des rôles entre aînés, parents actifs et jeunes adultes. Des sociologues interrogés y voient une reconfiguration sociétale imposée par les contraintes économiques, mais potentiellement porteuse de nouvelles formes de cohésion.

Espaces publics et accès aux loisirs réduits

Enfin, Addiyar (19 mai 2025) relève une dégradation des espaces publics à Beyrouth et Tripoli. Les parcs municipaux manquent d’entretien, les équipements de jeux sont inutilisables, et les activités sportives encadrées ont été suspendues faute de budget. Cette raréfaction des lieux de détente affecte particulièrement les enfants et adolescents, accentuant le repli sur soi et la sédentarité.

Le journal mentionne également la fermeture de plusieurs bibliothèques et centres culturels locaux, privant les quartiers populaires de lieux d’apprentissage et de vie sociale. Des appels à une revitalisation de ces espaces sont formulés par des groupes de parents et d’enseignants, qui réclament des partenariats avec les mairies et les ONG.

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