Le Liban se prépare à un événement historique avec les funérailles du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, et de son successeur désigné, Hachem Safieddine. Ce double enterrement est perçu comme une démonstration de force du Hezbollah, qui veut affirmer sa résilience face aux pressions internes et externes. Selon Ad Diyar (22 février 2025), plus de 500 000 personnes sont attendues, avec des délégations venues d’Iran, de Syrie et d’Irak.
Le président Joseph Aoun a convoqué un conseil de sécurité exceptionnel pour coordonner les mesures de sécurité, alors que le Hezbollah mobilise ses cadres et sympathisants. Des analystes estiment que cette mobilisation pourrait exacerber les divisions politiques au Liban et redéfinir l’équilibre du pouvoir.
Tensions autour de l’échange de prisonniers entre Israël et le Hamas
Le conflit israélo-palestinien connaît une nouvelle évolution avec un échange de prisonniers. Le Hamas a libéré six prisonniers israéliens en échange de 602 Palestiniens. Cet échange est un test pour la trêve en cours, mais un incident a envenimé la situation : Israël accuse le Hamas d’avoir livré par erreur le corps d’un otage, ce qui a provoqué une réaction virulente de Benjamin Netanyahou, menaçant de nouvelles actions militaires.
Israël a déjà renforcé sa présence militaire en Cisjordanie et a mené des frappes à Gaza, tandis que le Hamas affirme que toute violation des accords pourrait conduire à une reprise des hostilités.
L’Arabie saoudite au centre des négociations régionales
Le sommet de Riyad, réunissant des dirigeants du Golfe, d’Égypte et de Jordanie, s’est terminé sans annonce officielle, alimentant les spéculations sur les tensions sous-jacentes entre les différents pays participants. L’Arabie saoudite cherche à s’imposer comme un acteur diplomatique majeur, mais des divergences persistent sur la normalisation avec Israël et sur la gestion des conflits en cours.
Riyad tente également de renforcer ses liens avec Washington et Moscou, jouant un rôle d’équilibriste entre les deux superpuissances, tout en maintenant une prudence vis-à-vis de la politique iranienne.
Un deuxième aéroport pour le Liban : un projet réaliste ?
Le gouvernement libanais a annoncé la relance du projet de réhabilitation de l’aéroport de Qleiat dans le nord du pays pour en faire un second aéroport international. Ce projet suscite de nombreux débats, certains y voyant une opportunité de désengorger l’aéroport de Beyrouth, tandis que d’autres soulignent l’absence de financement clair et les obstacles logistiques.
L’incertitude politique et la crise économique actuelle pourraient compromettre la faisabilité de ce projet, malgré l’optimisme affiché par certains responsables.
Politique locale : Une scène en recomposition sous tensions
Les funérailles de Nasrallah et Safieddine : un test politique pour le Hezbollah
Le Liban est en ébullition politique avec l’organisation des funérailles du secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah et de son successeur Hachem Safieddine. Selon Ad Diyar (22 février 2025), plus de 500 000 personnessont attendues pour cet événement qui s’apparente à un véritable référendum populaire sur l’influence du Hezbollah.
Des délégations officielles en provenance d’Iran, de Syrie, d’Irak et du Yémen sont attendues, renforçant le caractère géopolitique de cette cérémonie. Le président Joseph Aoun a présidé une réunion sécuritaire d’urgence avec les ministres de la Défense et de l’Intérieur pour garantir le bon déroulement des obsèques.
Le Hezbollah souhaite démontrer qu’il reste une force incontournable malgré les pressions internationales et régionales visant à limiter son influence. La tenue de ce rassemblement massif constitue également un message clair à Israël et aux États-Unis sur sa capacité à mobiliser une base populaire fidèle.
Élections municipales 2025 : tensions et manœuvres politiques
Le pays se prépare aux élections municipales, qui devraient se tenir d’ici quelques mois. Cependant, l’organisation du scrutin reste incertaine en raison des désaccords entre les partis politiques sur le découpage électoral et les règles de financement des campagnes.
Selon Ad Diyar, plusieurs partis cherchent à reporter les élections, arguant du climat d’insécurité et de la crise économique. Le Courant patriotique libre (CPL) et le Hezbollah sont favorables à un report, tandis que les Forces libanaises et le Parti socialiste progressiste (PSP) insistent pour maintenir le calendrier.
L’armée libanaise en première ligne face aux défis sécuritaires
L’armée libanaise joue un rôle clé dans la gestion des tensions actuelles. Le commandant en chef, Joseph Aoun, a reçu un soutien international renforcé, notamment de la France et des États-Unis, qui continuent de financer des programmes de formation et de modernisation de l’équipement militaire.
Des sources sécuritaires indiquent que l’armée a renforcé sa présence dans le Sud-Liban pour éviter toute escalade avec Israël et maintenir la stabilité en période post-funérailles du Hezbollah.
Loi électorale et réformes bloquées : une impasse institutionnelle
Le blocage politique autour de la réforme de la loi électorale paralyse le pays. Alors que certains partis plaident pour une réforme du système électoral afin de réduire l’influence confessionnelle, d’autres refusent toute modification par crainte d’un affaiblissement de leur base électorale.
Le débat sur la séparation des pouvoirs entre le président et le Parlement est également source de tensions, notamment en ce qui concerne la désignation du futur Premier ministre.
Tensions sociales et économiques : le malaise grandissant
Les crises économiques et sociales persistent. Selon Al Akhbar (22 février 2025), des syndicats de travailleurs et des enseignants prévoient de manifester contre les bas salaires et l’augmentation du coût de la vie.
Béchara Al-Asmar, président de l’Union des travailleurs, dénonce l’inaction du gouvernement et appelle à une revalorisation immédiate des salaires face à une inflation galopante.
Diplomatie : Un Liban sous pression au cœur des enjeux régionaux et internationaux
Le sommet de Riyad : l’Arabie saoudite, médiatrice incontournable
Un sommet informel s’est tenu à Riyad, réunissant les dirigeants des pays du Golfe, de l’Égypte et de la Jordanie. L’objectif affiché était d’intensifier la coopération régionale, mais selon Al Sharq Al Awsat (22 février 2025), les discussions ont surtout porté sur les tensions croissantes avec l’Iran, la guerre en Ukraine et la normalisation des relations avec Israël.
L’Arabie saoudite tente de renforcer son rôle diplomatique en tant qu’intermédiaire entre les grandes puissances. Toutefois, des divisions subsistent au sein du Golfe, notamment entre les Émirats arabes unis et le Qatar, ce qui complique la mise en œuvre d’une politique unifiée sur la scène internationale.
Un rapprochement entre Bagdad et Damas en cours ?
Le ministre des Affaires étrangères syrien, Asaad Al-Shibani, est attendu aujourd’hui à Bagdad, marquant un réchauffement des relations entre l’Irak et la Syrie. Cette visite est considérée comme un signe de rapprochement stratégique, alors que les deux pays cherchent à renforcer leur coopération sécuritaire et économique.
L’Irak, qui entretient déjà des relations étroites avec l’Iran, cherche à jouer un rôle de médiateur régional, notamment dans le conflit syrien. Cependant, certains analystes s’interrogent sur les véritables intentions de Damas, qui pourrait chercher à tirer profit de cette relation pour atténuer les sanctions internationales.
Tensions entre l’Algérie et la France, rapprochement avec l’Espagne
L’Algérie a récemment renoué ses liens avec l’Espagne, après plusieurs mois de tensions, en acceptant de reprendre une coopération économique et commerciale plus étroite. Cependant, les relations entre Alger et Paris restent tendues, en raison de désaccords persistants sur les questions mémorielles et économiques.
Le gouvernement français a tenté d’apaiser les tensions en envoyant des émissaires pour discuter de la coopération bilatérale, mais Alger reste méfiante quant aux véritables intentions de Paris.
Pression américaine sur l’Irak pour la reprise des exportations de pétrole kurde
Washington a récemment demandé à Bagdad de reprendre les exportations de pétrole en provenance du Kurdistan, sous peine de sanctions économiques. Cette décision met le gouvernement irakien dans une position délicate, pris entre les exigences américaines et la nécessité de maintenir des relations apaisées avec Téhéran, qui soutient des factions politiques opposées à cette reprise.
Selon des sources diplomatiques, les États-Unis cherchent à réduire la dépendance de l’Europe au pétrole russe en favorisant des alternatives comme le brut kurde, mais cette initiative pourrait provoquer des tensions avec l’Iran, qui exerce une influence considérable en Irak.
Le Liban et les relations avec l’Europe : aide conditionnée
L’Union européenne a réaffirmé son soutien au Liban, mais a posé des conditions strictes pour le déblocage de 500 millions d’euros d’aide économique. Parmi ces conditions figurent la restructuration du secteur bancaire et un accord avec le FMI, des réformes qui peinent à voir le jour en raison des blocages politiques.
L’UE encourage également le Liban à poursuivre une politique de neutralité active dans les conflits régionaux, notamment en évitant d’être perçu comme un allié trop proche de l’Iran et du Hezbollah, ce qui complique les discussions sur l’aide financière.
Politique internationale : Entre conflits persistants et nouvelles alliances géopolitiques
Washington et Moscou : vers une désescalade en Ukraine ?
Un changement diplomatique semble émerger entre les États-Unis et la Russie, alors que des discussions sur une éventuelle désescalade du conflit ukrainien sont en cours. Selon Al 3arabi Al Jadid (22 février 2025), Washington exerce des pressions sur Kiev pour accélérer la signature d’un accord, en échange d’un assouplissement des sanctions contre Moscou. Cette évolution intervient alors que le Congrès américain débat sur la poursuite de l’aide militaire à l’Ukraine, avec une frange du parti républicain appelant à une approche plus pragmatique pour réduire l’implication des États-Unis dans le conflit. Moscou, de son côté, maintient une posture ferme, exigeant des garanties sur le retrait de certaines sanctions avant toute avancée. Le Kremlin compte également sur la lassitude croissante des opinions publiques occidentales pour renforcer sa position dans les négociations. La Chine, qui cherche à se positionner comme médiatrice, insiste sur la nécessité d’un règlement diplomatique rapide. Pékin a intensifié ses contacts avec l’Union européenne pour proposer une feuille de route qui pourrait servir de base à une trêve. Cependant, les Européens restent méfiants vis-à-vis des intentions chinoises, craignant que celles-ci ne servent principalement les intérêts de Moscou.
Le Proche-Orient toujours sous tension : Israël et le Hamas entre guerre et négociation
L’accord d’échange de prisonniers entre Israël et le Hamas ne marque pas pour autant une accalmie. Benjamin Netanyahou a menacé de reprendre les frappes contre Gaza après un incident où Israël aurait reçu le mauvais corps d’un otage lors de la restitution. Cet épisode a ravivé la colère au sein du gouvernement israélien, certains ministres accusant le Hamas de manœuvres délibérées pour fragiliser la position de Netanyahou. De son côté, le Hamas rejette toute responsabilité et affirme que les négociations se poursuivront uniquement si Israël respecte les termes des accords déjà conclus. Cette situation accentue les tensions en Cisjordanie, où les forces israéliennes multiplient les opérations contre des militants palestiniens. Les Nations unies ont exprimé leur inquiétude face à cette montée des violences, tout en appelant les deux parties à éviter une nouvelle escalade.
L’ombre de la Chine sur la scène internationale
Alors que la guerre en Ukraine mobilise toujours les puissances occidentales, la Chine intensifie son influence diplomatique. Selon Al 3arabi Al Jadid (22 février 2025), Donald Trump, lors d’une récente déclaration, aurait indiqué vouloir renforcer les investissements chinois aux États-Unis en échange de garanties sur le maintien de l’équilibre commercial. Cette annonce a suscité des réactions contrastées, certains analystes y voyant une tentative de repositionnement stratégique face à Pékin, tandis que d’autres estiment qu’il s’agit d’une manœuvre électorale. De plus, Pékin surveille de près les discussions entre Washington et Moscou, craignant que tout rapprochement ne se fasse à son détriment.
L’Algérie et l’Afrique en quête d’autonomie diplomatique
L’Algérie poursuit ses efforts pour s’imposer comme un acteur clé sur la scène africaine. Après avoir rétabli ses relations économiques avec l’Espagne, elle cherche désormais à diversifier ses alliances en Afrique, en renforçant sa coopération avec le Nigeria et l’Afrique du Sud. Alger mise sur un positionnement stratégique axé sur la souveraineté économique et la diversification de ses partenariats. Cette dynamique s’inscrit dans une tendance plus large au sein du continent, où plusieurs pays militent pour une plus grande indépendance vis-à-vis des puissances occidentales. L’Union africaine tente également de jouer un rôle plus actif sur la scène internationale, notamment en plaidant pour une autonomie stratégique plus affirmée dans les domaines du développement économique et de la défense. Toutefois, les divisions internes entre les États membres ralentissent la mise en place de véritables alternatives aux dépendances économiques existantes.
Économie : Une reprise fragile sous pression des réformes et des crises financières
Le Liban face à la pression internationale pour des réformes économiques
L’Union européenne a réitéré son engagement à soutenir le Liban, mais conditionne toujours le versement de 500 millions d’euros à la restructuration du secteur bancaire et à un accord avec le Fonds monétaire international (FMI). Cette exigence place le gouvernement libanais dans une impasse, alors que les négociations avec le FMI sont au point mort depuis plusieurs mois.
Le secteur bancaire reste en crise, avec des liquidités toujours limitées malgré une légère augmentation des réserves en devises étrangères de la Banque centrale. Selon Al Sharq Al Awsat (22 février 2025), ces réserves ont augmenté de 138 millions de dollars sur les quinze derniers jours, atteignant environ 10,5 milliards de dollars. Cependant, cette reprise demeure fragile et ne compense pas les années de déclin économique.
Inflation et crise du pouvoir d’achat : un gouffre entre salaires et prix
Les prix des biens de consommation courante continuent de grimper, aggravant la situation des ménages libanais. Ad Diyar (22 février 2025) rapporte que le salaire minimum de 18 millions de livres libanaises, récemment augmenté, est largement insuffisant pour suivre la hausse du coût de la vie. De nombreux travailleurs réclament une compensation supplémentaire sous forme d’indemnité de cherté de vie de 9 millions de livres, une mesure encore bloquée par le gouvernement.
Le président du syndicat des travailleurs, Béchara Al-Asmar, a dénoncé un écart de plus en plus insoutenable entre les taxes, les tarifs publics et les salaires, affirmant que « les augmentations d’impôts sans ajustement des revenus plongent les Libanais dans la misère ».
L’inflation reste un problème majeur. Selon Al Quds (22 février 2025), le taux d’inflation annuel s’élève actuellement à 153 %, en raison de la dévaluation continue de la monnaie locale et de la dépendance aux importations.
Résultats des entreprises et indicateurs économiques
Les résultats financiers des entreprises libanaises montrent une baisse générale des bénéfices dans plusieurs secteurs. Selon Al 3arabi Al Jadid (22 février 2025), les banques libanaises continuent d’afficher des pertes, notamment en raison des restrictions sur les retraits et des défauts de paiement des entreprises.
En revanche, certaines entreprises liées au commerce et au tourisme ont connu une légère amélioration. Le secteur du tourisme, en particulier, a bénéficié d’un afflux important de visiteurs en 2024, générant environ 7 milliards de dollarsde recettes, soit 40 % du PIB.
En ce qui concerne la croissance économique, le PIB libanais devrait enregistrer une hausse modérée de 1,2 % en 2025, selon les prévisions du FMI, un chiffre bien en deçà des attentes du gouvernement qui espérait au moins 3 %.
Le secteur du BTP en crise malgré un soutien international
L’un des secteurs les plus touchés par la crise demeure celui du BTP et de la reconstruction. Selon Al Quds (22 février 2025), la Banque mondiale a proposé un plan de financement de 1 milliard de dollars pour la réhabilitation des infrastructures, dont une première tranche de 250 millions de dollars devrait être débloquée rapidement. Toutefois, ce plan est conditionné à une stabilité politique et à un gouvernement capable de superviser ces investissements.
Les entrepreneurs du secteur du bâtiment se montrent sceptiques. Certains dénoncent un manque de vision à long terme, tandis que d’autres demandent des aides directes aux entreprises pour redémarrer les chantiers laissés à l’abandon.
Les défis de l’attractivité économique : tourisme et diaspora
Alors que la crise économique persiste, le secteur du tourisme est perçu comme un levier potentiel de croissance. Selon Al 3arabi Al Jadid (22 février 2025), la diaspora libanaise et les touristes internationaux ont injecté environ 7 milliards de dollars dans l’économie en 2024, représentant 40 % du PIB national.
Cependant, les infrastructures insuffisantes et le manque de stabilité politique freinent la relance du secteur. Le débat sur l’ouverture d’un second aéroport à Qleiat, au nord du pays, divise les acteurs économiques, certains y voyant un projet essentiel tandis que d’autres dénoncent son coût jugé excessif.
Justice : Enquêtes judiciaires, crimes et dossiers en cours
L’affaire du port de Beyrouth : une enquête toujours en suspens
L’enquête sur l’explosion du port de Beyrouth reste paralysée par des pressions politiques. Le juge Tarek Bitar a repris ses interrogatoires après plusieurs mois de blocage judiciaire, malgré des tentatives d’ingérence de la part de responsables politiques et sécuritaires.
Les dernières investigations portent sur la responsabilité des forces de sécurité dans le stockage des produits explosifs. Plusieurs anciens ministres et responsables douaniers ont été interrogés à nouveau. Cependant, aucune mise en accusation majeure n’a été annoncée, en raison des nombreux recours déposés devant la Cour de cassation.
Affaire de corruption : des ministres et des juges dans le collimateur
La lutte contre la corruption dans l’administration publique continue d’avancer lentement. Un nouveau rapport judiciaire a révélé que vingt hauts responsables gouvernementaux sont sous enquête pour des détournements de fonds.
Parmi eux, deux anciens ministres sont soupçonnés d’avoir organisé des appels d’offres frauduleux dans le secteur des infrastructures, impliquant des montants de plusieurs millions de dollars. Des juges seraient également impliqués dans des transactions douteuses, notamment dans l’attribution d’avantages fiscaux à des entreprises proches de personnalités politiques influentes.
Trafic de drogue : un réseau international démantelé
Les forces de sécurité libanaises ont mené une opération d’envergure contre un réseau international de trafic de Captagon, impliqué dans l’exportation de grandes quantités vers les pays du Golfe.
L’enquête a permis d’identifier plusieurs barons de la drogue opérant entre la vallée de la Bekaa, la Syrie et Dubaï. L’opération a abouti à l’arrestation de 14 suspects et la saisie de drogues d’une valeur estimée à 50 millions de dollars. Le ministère de l’Intérieur affirme que des liens existent entre ces réseaux et des organisations criminelles transnationales.
Criminalité en hausse : une insécurité grandissante
Les statistiques judiciaires publiées récemment montrent une hausse alarmante des crimes violents au Liban. Selon un rapport des forces de sécurité, plus de 1 200 cas d’agressions, meurtres et braquages ont été signalés au cours des six derniers mois.
Les tendances les plus marquantes incluent :
- Une augmentation des violences domestiques, souvent attribuée à la crise économique.
- Une recrudescence des vols à main armée dans les quartiers commerçants de Beyrouth et Tripoli.
- Une montée des crimes liés aux règlements de comptes entre gangs, principalement dans la Bekaa.
Le secteur judiciaire sous pression : juges et magistrats sous enquête
L’indépendance du pouvoir judiciaire est de plus en plus menacée. Plusieurs juges font l’objet d’enquêtes pour conflits d’intérêts et corruption, notamment dans le cadre de jugements controversés liés à des affaires économiques.
Certains magistrats sont soupçonnés d’avoir fermé les yeux sur des fraudes bancaires ou d’avoir ralenti des enquêtes sur des détournements de fonds impliquant des entreprises privées et des personnalités politiques influentes.
Société : Conditions de vie, crises sociales et mouvements en cours
Pauvreté et précarité : une crise sociale qui s’aggrave
La situation économique au Liban continue d’affecter profondément la population, avec une augmentation alarmante du taux de pauvreté. Selon Ad Diyar (22 février 2025), plus de 70 % des Libanais vivent désormais sous le seuil de pauvreté. L’effondrement du pouvoir d’achat, combiné à l’inflation galopante, pousse de plus en plus de ménages à renoncer aux soins de santé et à l’éducation pour faire face aux dépenses de première nécessité.
Les aides internationales sont insuffisantes et le Programme alimentaire mondial (PAM) a récemment réduit ses distributions alimentaires, citant des contraintes budgétaires et une réallocation des fonds vers d’autres crises humanitaires.
Crise du logement et explosion du marché locatif
Avec la dévaluation de la livre libanaise, les prix des loyers ont connu une hausse de plus de 150 % en un an. De nombreux propriétaires exigent désormais des paiements en dollars frais, excluant une partie importante de la population du marché locatif.
Selon Al Liwa’ (22 février 2025), plusieurs quartiers de Beyrouth et de Tripoli sont en train de se vider de leurs habitants traditionnels, remplacés par des expatriés ou des investisseurs étrangers bénéficiant de la crise pour acheter à bas prix.
Système de santé en péril : hôpitaux sous tension et fuite des médecins
Les hôpitaux libanais sont au bord de l’effondrement. Plusieurs établissements ont annoncé des fermetures temporaires en raison d’un manque de médicaments et de personnel qualifié.
Selon le syndicat des médecins, plus de 3 000 professionnels de santé ont quitté le Liban depuis 2021, aggravant une situation déjà critique. Les hôpitaux publics fonctionnent à capacité réduite, et le coût des soins dans les cliniques privées est devenu inaccessible pour la majorité des Libanais.
Éducation en crise : écoles en grève et baisse des inscriptions
La crise touche également le secteur de l’éducation. Les enseignants des écoles publiques ont entamé une grève illimitée, protestant contre le gel des salaires et l’absence de primes compensatoires.
Les établissements privés, bien que moins affectés, constatent une baisse du nombre d’inscriptions et une migration des élèves vers des écoles publiques, malgré les conditions précaires qui y règnent.
Mouvements sociaux et contestations
Face à la dégradation des conditions de vie, plusieurs secteurs se mobilisent. Des manifestations ont éclaté dans plusieurs villes, notamment à Beyrouth et Saïda, avec des blocages de routes et des appels à une grève générale.
Les syndicats de travailleurs et d’enseignants dénoncent l’inaction du gouvernement face à la crise. Selon Béchara Al-Asmar, président de l’Union des travailleurs, « le Liban est au bord de l’implosion sociale si aucune mesure n’est prise rapidement ».
Culture : Entre dynamisme et défis, la scène artistique libanaise se réinvente
Musique et concerts : entre célébration et engagement
La scène musicale libanaise connaît un regain d’activité, malgré les difficultés économiques et la crise politique. La chanteuse Oumeima El Khalil a récemment donné plusieurs concerts en Europe et au Canada, dont une performance remarquée au Médiathèque du Monde Arabe à Montréal, qui s’est déroulée sous le signe du soutien à la Palestine.
Dans un autre registre, la musique alternative libanaise attire de plus en plus d’intérêt international. Des groupes tels que Mashrou’ Leila continuent de faire parler d’eux, malgré les polémiques et les interdictions locales qui ont limité leur visibilité sur la scène libanaise.
Littérature et prix internationaux : les auteurs libanais à l’honneur
L’édition 2025 du Prix de la Littérature Arabe, organisé à Paris, a mis en avant plusieurs écrivains libanais. Parmi les finalistes figurent Hoda Barakat et Jabbour Douaihy, dont les œuvres abordent la mémoire collective et l’exil.
Les librairies libanaises font également face à une crise sans précédent. Plusieurs éditeurs indépendants ont annoncé des difficultés financières, mettant en péril l’impression et la distribution d’ouvrages, en raison de la flambée des prix du papier et des coûts de production.
Cinéma : une production en quête de financements
Le cinéma libanais tente de maintenir son rayonnement international, malgré des moyens réduits. Le réalisateur Ziad Doueiri prépare un nouveau film inspiré de la situation sociopolitique au Liban, après le succès de L’Insulte. De son côté, Nadine Labaki travaille sur un projet qui devrait être tourné en partie à Beyrouth et dans le sud du Liban.
Cependant, l’industrie cinématographique souffre du désengagement des investisseurs locaux et du retrait de plusieurs financements internationaux, rendant difficile la production de films à grand budget.
Expositions et arts plastiques : la scène contemporaine libanaise en mouvement
La capitale libanaise continue d’accueillir d’importantes expositions d’art contemporain. La Galerie Sfeir-Semler à Beyrouth propose actuellement une rétrospective sur l’art libanais engagé, réunissant plusieurs artistes qui utilisent leur œuvre pour dénoncer la situation socio-politique actuelle.
Dans le même temps, des artistes émergents explorent de nouveaux médiums, combinant art digital et intelligence artificielle, une tendance qui se répand progressivement au Liban.
Festivals et événements culturels : un agenda chargé malgré la crise
Le Festival International de Baalbeck devrait avoir lieu cette année, malgré les incertitudes économiques. Les organisateurs ont confirmé la présence d’artistes libanais et internationaux, avec une programmation axée sur la fusion des musiques traditionnelles et contemporaines.
D’autres festivals locaux, notamment celui du cinéma indépendant de Beyrouth, sont en revanche menacés en raison du manque de financements et de l’instabilité politique.
Technologie : Innovation, digitalisation et défis du secteur numérique au Liban
Beyrouth, hub technologique en devenir ?
La capitale libanaise poursuit ses efforts pour s’imposer comme un centre d’innovation technologique dans la région. Selon Al Liwa’ (22 février 2025), la Beirut Digital District (BDD) attire de plus en plus de startups spécialisées dans la fintech, l’intelligence artificielle et la cybersécurité.
Lors d’une visite récente à la BDD, le ministre de l’Industrie et de la Technologie, Kamal Chahada, a souligné le potentiel du Liban dans les secteurs de l’intelligence artificielle et du numérique, tout en reconnaissant les défis liés au manque d’infrastructures adaptées.
Cybersécurité : une menace grandissante
Les cyberattaques se multiplient au Liban, affectant aussi bien les institutions publiques que les entreprises privées. Selon Al Akhbar (22 février 2025), plusieurs banques libanaises et sites gouvernementaux ont été la cible de piratages sophistiqués ces derniers mois.
Les experts en cybersécurité alertent sur le manque de protection des systèmes informatiques, soulignant que la libéralisation du numérique s’est faite sans réglementation adéquate. Un projet de loi visant à renforcer la protection des données personnelles et à encadrer l’usage de l’IA est actuellement en discussion au Parlement.
Intelligence artificielle et innovation : un secteur en plein essor
L’intelligence artificielle commence à prendre une place importante dans l’innovation libanaise. Plusieurs startups locales développent des solutions en IA appliquées aux secteurs de la santé, de l’éducation et de la finance.
Cependant, le secteur souffre du manque d’investissements étrangers, notamment en raison de la crise économique qui touche le pays. Les entreprises technologiques réclament des incitations fiscales et un cadre légal plus clair pour favoriser le développement de l’IA et du cloud computing.
Les startups libanaises entre résilience et difficultés économiques
Malgré les difficultés économiques, le Liban continue d’être un terreau fertile pour l’entrepreneuriat technologique. Des incubateurs comme Smart ESA et Speed Lebanon soutiennent activement les jeunes entrepreneurs en leur offrant un accompagnement et un accès à des financements internationaux.
Toutefois, plusieurs startups rencontrent des obstacles majeurs, notamment des difficultés d’accès aux devises étrangères et un climat d’incertitude politique qui freine les investisseurs.
Le secteur des télécommunications sous pression
Le réseau internet libanais souffre toujours de nombreuses coupures et de performances insuffisantes. Selon Al Sharq Al Awsat (22 février 2025), le gouvernement envisage d’augmenter les tarifs des télécommunications, une décision qui pourrait aggraver la fracture numérique et rendre l’accès à internet encore plus coûteux pour les ménages.
Des experts du secteur dénoncent un manque d’investissement dans l’infrastructure numérique, pointant du doigt l’absence d’un plan national de digitalisation qui permettrait d’améliorer la qualité du service.