L’ensemble de la presse libanaise du 9 mai 2025 revient en détail sur l’escalade israélienne dans le sud du pays, en particulier dans la région de Nabatiyeh. Ce nouvel épisode de tension a provoqué des réactions officielles, des déplacements sur le terrain et une réactivation partielle de la scène diplomatique. Il cristallise les inquiétudes sur une possible dégradation durable de la situation sécuritaire au Liban.
Intensité des frappes sur Nabatiyeh : un basculement dans l’usage militaire
Les quotidiens Ad Diyar, Al Joumhouriyat et Al Sharq Al Awsat rapportent une offensive israélienne de grande ampleur sur la région de Nabatiyeh. Selon Al Sharq Al Awsat, 9 mai 2025, les frappes ont visé des infrastructures souterraines supposées appartenir au Hezbollah, notamment des tunnels et des dépôts d’armes, en utilisant des munitions dites “perforantes” conçues pour pénétrer les fortifications.
Ad Diyar, 9 mai 2025, souligne que cette opération intervient sans justification militaire crédible, en l’absence d’une menace immédiate ou d’un changement stratégique sur le terrain. Le quotidien évoque une “بلطجة ميدانية” (intimidation par la force) destinée à perturber la stabilité relative du sud du Liban.
An Nahar, 9 mai 2025 précise que la zone visée s’étend de Harj Ali al-Taher à Kfar Rumman et décrit les attaques comme les plus destructrices depuis la conclusion de l’accord de cessez-le-feu signé le 27 novembre 2024. L’armée israélienne aurait franchi un nouveau seuil technologique et stratégique avec ces frappes.
Réactions politiques et sécuritaires : un front intérieur mobilisé
Les autorités libanaises ont réagi immédiatement. Al Joumhouriyat, 9 mai 2025 rapporte que le président de la République, Joseph Aoun, a reçu des rapports détaillés du commandement de l’armée concernant les dégâts causés par les bombardements. Le Premier ministre Nawaf Salam s’est rendu dans la région de la Bekaa, soulignant l’urgence de protéger les frontières orientales, tandis que le Parlement a discuté des violations israéliennes avec plusieurs députés influents.
Dans Al Liwa’, 9 mai 2025, on apprend également que le commandement de l’armée a dénoncé les bombardements comme une violation directe de l’accord de cessez-le-feu supervisé par les Nations unies et la France. Le gouvernement a plaidé pour une réaction diplomatique coordonnée, et plusieurs partis, dont le bloc parlementaire du Hezbollah, ont exigé une politique de dissuasion plus ferme.
Dimensions diplomatiques : l’ombre des négociations américaines
Sur le plan diplomatique, Al Joumhouriyat évoque les efforts de l’émissaire américain Morgan Ortagus, attendue à Beyrouth pour relancer le comité de surveillance de l’accord de cessez-le-feu. Le Liban déplore cependant l’inaction américaine, perçue comme un feu vert tacite aux opérations israéliennes. Les canaux diplomatiques entre Beyrouth et Washington ont été réactivés, mais sans calendrier clair de visite ni engagement formel.
Cette inertie diplomatique américaine est critiquée dans Ad Diyar, qui accuse les États-Unis de relâchement dans leurs responsabilités en tant que garants du statu quo sécuritaire au sud du Liban. La tension est alimentée par le contexte régional, notamment la reprise des négociations entre Washington et Téhéran, que certains au Liban considèrent comme un facteur de déstabilisation indirecte.
Le Hezbollah face à l’impasse : retenue stratégique ou calcul tactique ?
Al Bina’, 9 mai 2025 et An Nahar analysent la posture du Hezbollah, qui semble pour l’heure opter pour la retenue. Aucune riposte militaire n’a été revendiquée, malgré les pertes humaines et matérielles. Le parti justifie son silence opérationnel par la volonté de laisser à l’État libanais l’espace diplomatique nécessaire. Cela n’empêche pas une rhétorique offensive et la mise en alerte de ses unités dans le sud.
Des analystes, cités dans Al Sharq Al Awsat, estiment que le Hezbollah attend une clarification du positionnement américain avant de prendre une décision stratégique, conscient qu’un conflit ouvert à ce stade pourrait isoler le Liban encore davantage, tant sur le plan financier que politique.
Politique locale: lignes de fracture et alliances mouvantes au sommet de l’État
Le paysage politique libanais reste dominé par les rivalités internes et les calculs de positionnement à l’approche d’échéances électorales sensibles. Les prises de position du président Joseph Aoun et du Premier ministre Nawaf Salam, les visites sur le terrain, ainsi que les déclarations et réajustements des leaders de partis, révèlent des clivages profonds et des stratégies concurrentes au sein de l’élite politique.
Joseph Aoun : affirmation de l’État et recherche d’équilibre communautaire
Le président de la République, Joseph Aoun, a multiplié les gestes d’ouverture et d’écoute à l’égard de composantes marginalisées du paysage confessionnel. Dans Al Sharq, 9 mai 2025, il reçoit un important délégation de la communauté alaouite, menée par le député Haidar Nasser, qui salue sa capacité à incarner un changement tangible. Aoun répond en insistant sur la “culture de la citoyenneté” comme fondement du vivre-ensemble, appelant les Libanais à dépasser leurs appartenances religieuses et à adhérer à un projet national unificateur.
Dans le même registre, Ad Diyar, 9 mai 2025 rapporte que le chef de l’État a reçu les cartes de l’archive française sur les frontières libano-syriennes, conformément à une promesse d’Emmanuel Macron. Ce geste s’inscrit dans une stratégie plus large d’Aoun visant à restaurer les prérogatives de l’État et à faire valoir la souveraineté libanaise dans ses dimensions territoriales et administratives.
Nawaf Salam : une tournée sécuritaire à portée politique
Le Premier ministre Nawaf Salam a effectué une longue tournée dans la Bekaa et les régions frontalières, marquée par des visites à des postes militaires, des rencontres avec des députés locaux et des déclarations à teneur institutionnelle forte. Selon Al Liwa’, 9 mai 2025, il a réaffirmé que les postes-frontières officiels représentent la vitrine de la souveraineté libanaise. Il y a dénoncé les pratiques illégales de contrebande, soulignant leur impact sur l’économie nationale et la confiance citoyenne.
Dans Al Sharq, il insiste aussi sur la nécessité d’assurer un cadre électoral transparent et équilibré, affirmant que “l’État, par toutes ses institutions, se tient aux côtés de l’armée”, perçue comme garante de l’unité nationale et de la stabilité à l’approche des élections municipales.
Conflits institutionnels et lutte d’influence entre pôles du pouvoir
Mais cette harmonie institutionnelle est loin d’être totale. Al Akhbar, 9 mai 2025 décrit en détail les tensions croissantes entre Nawaf Salam et Joseph Aoun. Le journal rapporte des tentatives de Samir Geagea pour affaiblir le présidenten s’alliant tacitement avec le Premier ministre. Une rencontre non officielle entre les deux hommes aurait abouti à un plan visant à créer une “dualité Samir Geagea – Nawaf Salam” face à un axe Joseph Aoun – Nabih Berri.
Cette stratégie vise, selon Al Akhbar, à bloquer l’accès du président à une base chrétienne solide, en profitant des différends autour de la gestion des pouvoirs et des réformes institutionnelles. Toutefois, des sources proches du Premier ministre nuancent cette alliance, en soulignant que Salam reste prudent face aux projets à long terme des Forces Libanaises, notamment sur la redistribution des rôles au sein du pouvoir exécutif.
Terrain électoral : ajustements et crispations
Dans ce contexte tendu, les élections municipales se profilent comme une épreuve de vérité pour les principales formations politiques. Al Joumhouriyat, 9 mai 2025 évoque une possible révision des lois électorales à Beyrouth, que certains acteurs souhaitent repousser indéfiniment. La stabilité institutionnelle semble conditionnée à un équilibre entre partis plus que sur une base juridique fixe.
Par ailleurs, des mouvements comme le Parti Socialiste Progressiste, mené désormais de facto par Teymour Joumblatt, commencent à repositionner leurs cadres à l’échelle locale, préparant une mutation générationnelle que Al Akhbarqualifie de “rupture avec les barons de l’ère Walid Joumblatt”.
Diplomatie: repositionnement libanais entre pressions régionales et ouverture occidentale
L’agenda diplomatique du Liban en ce mois de mai 2025 est marqué par un regain d’activité sur plusieurs fronts sensibles : les relations bilatérales avec la France, la question de la démarcation des frontières avec la Syrie, l’accueil du soutien européen à la stabilité du pays, et les signaux mitigés venus des chancelleries arabes. Le tout dans un contexte de tension militaire croissante au sud du pays.
Coopération franco-libanaise : soutien technique et politique affirmé
La diplomatie française demeure l’un des soutiens les plus visibles du Liban. Nahar, 9 mai 2025 et Al Sharq rapportent que le président Joseph Aoun a reçu des mains de l’ambassadeur Hervé Magro les archives cartographiques françaises relatives à la frontière syro-libanaise. Cette livraison s’inscrit dans un engagement direct du président Emmanuel Macron pris lors de sa dernière rencontre avec Aoun à Paris.
Ces documents permettront au Liban de faire valoir ses droits territoriaux dans le cadre des négociations de démarcation avec Damas, en suspens depuis plusieurs années. Al Quds insiste sur le fait que cette remise d’archives est perçue comme un levier diplomatique fort au moment où la question des frontières revient au premier plan, notamment à cause des implications militaires régionales et des enjeux économiques liés à la souveraineté sur certaines zones frontalières.
Appuis onusiens et européens : appui à la réforme et à la stabilité
Outre Paris, l’ONU renforce sa présence dans l’espace libanais à travers l’activité de sa nouvelle coordinatrice spéciale, J.H. Plasschaert. Elle a rencontré à Beyrouth le député Ibrahim Kanaan, président de la commission des finances, pour discuter du dossier des réformes structurelles exigées par les bailleurs internationaux. Nahar rapporte que Plasschaert a exprimé le soutien total de l’ONU à l’effort parlementaire en cours pour relancer la confiance dans le système financier libanais, y compris à travers la réforme des banques et le traitement de la « gap » financière.
Cette initiative est saluée également dans Ad Diyar, où des sources proches du ministère des Finances notent que ces échanges confirment le retour du Liban dans le radar des institutions multilatérales, après plusieurs mois d’immobilisme.
Le Golfe et les signaux arabes : une confiance encore sous condition
Les relations entre le Liban et les pays du Golfe connaissent des frémissements positifs, sans traductions concrètes. Al Sharq note que plusieurs chancelleries arabes à Beyrouth ont salué les efforts du président Joseph Aoun et du Premier ministre Nawaf Salam pour restaurer la confiance dans les institutions libanaises. Des diplomates du Conseil de coopération du Golfe évoquent en privé la possibilité d’un retour progressif des touristes et investisseurs à l’été 2025, sous réserve du maintien d’un climat de sécurité et de stabilité politique.
Des mesures logistiques concrètes ont été prises au sein de l’aéroport de Beyrouth et de ses infrastructures sécuritaires, comme le souligne le reportage de Al Sharq, pour rassurer les partenaires régionaux sur la capacité du Liban à accueillir de nouveau les flux étrangers dans des conditions maîtrisées.
Réflexions sur le rôle régional du Liban : entre médiation et exposition
Le repositionnement du Liban se joue aussi dans l’espace régional, où le pays est vu à la fois comme un espace tampon entre les axes rivaux et comme un terrain d’expression diplomatique. La visite du président syrien Ahmed Char’ à Paris, décrite dans Al Quds, est à ce titre significative. Elle intervient alors que des canaux indirects de négociation se réactivent entre Damas, Tel Aviv, et certains partenaires arabes avec l’implication d’Abu Dhabi. Ces dynamiques placent le Liban dans une position délicate, à la fois concerné par les retombées et exclu des cercles décisionnels principaux.
Enfin, Ad Diyar revient sur les critiques de plusieurs figures politiques libanaises face à l’inaction américaine. Alors que l’armée israélienne renforce ses frappes au sud, les États-Unis sont accusés de laisser faire. Le bloc « Al Wafa lil-Muqawama » a ainsi dénoncé l’absence de condamnation officielle des violations du cessez-le-feu et appelle à une position diplomatique libanaise plus audacieuse et non alignée.
Politique internationale: Gaza en crise, tensions régionales et repositionnements globaux
L’actualité internationale du 9 mai 2025 est dominée par l’aggravation dramatique de la situation à Gaza, les tensions croissantes en Asie du Sud, les affrontements au Soudan et les débats géopolitiques sur le rôle des grandes puissances. Le Liban se retrouve, de manière directe ou indirecte, affecté par ces reconfigurations.
Gaza : urgence humanitaire et blocages politiques
La guerre qui fait rage à Gaza reste au cœur des préoccupations diplomatiques. Selon Al Sharq Al Awsat, 9 mai 2025, Israël a intensifié ses opérations dans la bande de Gaza, ciblant des tunnels et infrastructures souterraines supposées abriter des armes du Hamas. Ces attaques ont entraîné des centaines de morts, dont une majorité de civils. La communauté internationale s’alarme d’une crise humanitaire majeure.
La Croix-Rouge internationale déplore l’interdiction quasi-totale d’acheminement de l’aide humanitaire, qualifiant la situation de violation grave du droit international. De son côté, Oxfam appelle à un cessez-le-feu immédiat, soulignant que Gaza est confrontée à des niveaux de famine inédits.
Dans Al Akhbar, des sources diplomatiques arabes révèlent l’intention d’Israël de sous-traiter la gestion humanitaire à des entreprises privées américaines, ce qui est perçu comme une tentative de contourner l’autorité palestinienne. L’Égypte, soutenue par la Ligue arabe, rejette ce modèle, qu’elle compare au précédent irakien post-Saddam Hussein.
Soudan : frappes par drones et déstabilisation régionale
Le Soudan est de nouveau plongé dans le chaos, avec une cinquième attaque par drones sur Port-Soudan, selon Al Sharq Al Awsat. Ces frappes ont provoqué un exode massif des populations et détruit des infrastructures essentielles, dont un centre de formation navale et des dépôts de carburant.
L’Union européenne, par la voix de plusieurs capitales, accuse des acteurs extérieurs — sans les nommer — de soutenir ces attaques. La Chine, inquiète pour ses ressortissants, a demandé leur évacuation immédiate, preuve de la gravité perçue de la situation sur place.
Asie du Sud : montée de tension entre l’Inde et le Pakistan
Une nouvelle flambée de tension oppose l’Inde au Pakistan. Al Sharq Al Awsat rapporte des échanges d’accusations de frappes par drones entre les deux puissances nucléaires, en particulier dans la région de Jammu-et-Cachemire. Des avions de chasse chinois auraient été utilisés par le Pakistan, tandis que l’Inde aurait lancé des frappes ciblées à l’aide de drones israéliens.
Les États-Unis, par la voix de Marco Rubio, appellent à la désescalade immédiate, alors que les chancelleries craignent une confrontation directe. La situation est suivie de près par Moscou et Pékin, qui jouent ici un rôle ambivalent entre arbitrage et instrumentalisation stratégique.
Iran, États-Unis et l’ombre d’un nouvel accord
À l’arrière-plan de ces conflits, les négociations entre Washington et Téhéran reprennent. Al Akhbar note que ces discussions, tenues en parallèle des événements à Gaza, suscitent des critiques au Liban, où certains les perçoivent comme un facteur d’encouragement tacite à l’agression israélienne. Des voix au sein du Hezbollah dénoncent une “duplication de la diplomatie américaine entre dissuasion à Beyrouth et concessions à Téhéran”.
Économie: entre pressions sociales et réformes à pas contraints
Le Liban continue de faire face à un marasme économique structurel, marqué par une perte de confiance dans les institutions financières, une paupérisation accélérée de la population, et des tentatives de relance aux résultats incertains. Les enjeux énergétiques, les blocages bancaires et les dynamiques sociales dominent l’actualité économique nationale selon la presse du 9 mai 2025.
Financement irakien : une ligne de crédit entravée
Al Akhbar, 9 mai 2025 révèle que le crédit énergétique accordé par l’Irak au Liban, d’un montant total de 1,2 milliard de dollars, est aujourd’hui partiellement inutilisé. Sur cette enveloppe, 550 millions de dollars seraient déjà disponibles mais restent bloqués à cause de divergences administratives internes. Ce crédit devait servir à garantir l’approvisionnement en carburant, principalement pour l’électricité et les services publics essentiels.
Le Premier ministre Nawaf Salam fait l’objet de critiques de la part de certains parlementaires, notamment Ali Hassan Khalil, qui lui reprochent l’absence de vision stratégique pour intégrer cette ressource dans une politique de relance ciblée. Le retard dans l’usage de ces fonds est interprété comme un révélateur de la fragmentation des centres de décision économiques au sein du gouvernement.
Système bancaire : prudence affichée, attentes croissantes
Dans Al Bina’, 9 mai 2025, une rencontre entre le président Joseph Aoun et des représentants de la Banque du Liban a mis en lumière la volonté présidentielle de restaurer la confiance dans le secteur bancaire libanais. Aoun insiste sur la nécessité de garantir la transparence, de respecter les normes de gouvernance et de lutter contre les transferts illicites de capitaux à l’étranger.
La coordinatrice spéciale de l’ONU, J.H. Plasschaert, évoquée dans Nahar, a appuyé ces recommandations lors d’un échange avec le député Ibrahim Kanaan, président de la commission parlementaire des finances. Elle a rappelé que les aides multilatérales dépendent directement de la mise en œuvre de réformes tangibles, notamment la restructuration du secteur bancaire et la législation sur le contrôle des capitaux.
Salaire minimum et coût de la vie : fracture sociale croissante
Une enquête publiée dans Nahar par Salwa Baalbaki souligne que le salaire minimum actuel ne couvre plus les dépenses alimentaires mensuelles moyennes d’un foyer libanais. Malgré des débats parlementaires sur une revalorisation, le gouvernement temporise, évoquant l’impact inflationniste potentiel d’une telle mesure.
Dans Al Bina’, le syndicat général des travailleurs dénonce un écart grandissant entre les discours politiques et la réalité du terrain. Il accuse les autorités de ne pas réguler les marges des distributeurs et commerçants, contribuant à une spirale spéculative sur les produits de première nécessité. Le syndicat appelle à une journée nationale de grève et réclame des mécanismes de compensation indexés sur l’évolution des prix.
Tentative de relance agricole par le cannabis industriel
Al Sharq, 9 mai 2025 fait état d’un projet gouvernemental de légalisation contrôlée du cannabis à usage médical et industriel, dans la Bekaa, avec la création d’un organisme public de régulation : la Haï’a Wataniya li al-Qinnab al-Hindi. L’objectif affiché est de formaliser un secteur jusqu’ici informel et d’offrir une alternative économique aux petits agriculteurs.
Cependant, Ad Diyar note les réticences de plusieurs députés et experts agricoles, qui mettent en doute la faisabilité de ce projet sans filière de transformation et sans accès aux marchés d’exportation. Le risque, selon eux, est de renforcer un système clientéliste autour d’un secteur à fort potentiel mais sans planification intégrée.
Un État sous tutelle des urgences et de la dépendance extérieure
Enfin, les publications économiques dans Nahar et Al Bina’ convergent sur une même analyse : l’économie libanaise reste tributaire d’apports extérieurs ponctuels, sans modèle productif structuré ni protection sociale étendue. Les réformes restent perçues comme des injonctions internationales plus que des choix souverains, et la précarité généralisée devient un fait social de masse.