Revue de presse du 9/06/25: Gaza, escalade militaire et crise humanitaire

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La situation dans la bande de Gaza continue de s’aggraver sous l’effet des opérations militaires israéliennes. D’après Al Quds du 9 juin 2025, les frappes israéliennes se sont intensifiées dès les premiers jours de l’Aïd al-Adha, causant la mort de plus de 108 personnes et faisant 393 blessés en seulement 24 heures. La violence a particulièrement visé les zones proches des centres de distribution d’aide humanitaire gérés par une société américaine, dans le secteur de Netzarim.

Al 3arabi Al Jadid (09/06/2025) rapporte qu’au moins 30 Palestiniens ont été tués le dimanche, dont douze par balles lors de leur déplacement vers les points de distribution humanitaire. Les forces israéliennes affirment avoir agi pour empêcher des menaces, mais les versions divergent. Le ministère de la Santé de Gaza et plusieurs ONG internationales alertent sur une situation sanitaire dramatique : selon Al Quds, seuls deux hôpitaux fonctionnent encore dans l’enclave, et ils risquent de fermer dans les prochaines 48 heures faute de carburant.

Dans ce contexte, la « Fondation Gaza humanitaire », financée par les États-Unis, fait l’objet d’attaques verbales virulentes de la part de plusieurs factions palestiniennes. Celles-ci l’accusent d’agir comme un levier sécuritaire pour le compte de l’occupant. Al Quds signale que les forces de résistance palestiniennes ont averti de futures représailles contre toute personne ou groupe coopérant avec cette entité.

Blocus maritime : Israël mobilise contre le navire « Madeline »

La tentative d’acheminer de l’aide humanitaire via le navire « Madeline », opérée par la coalition Freedom Flotilla, se heurte à une forte opposition israélienne. Selon Al Quds (09/06/2025), la marine israélienne a reçu l’ordre de bloquer le navire en mer avant son entrée dans les eaux territoriales palestiniennes. Des drones militaires survolent déjà le bâtiment, et des unités spéciales sont prêtes à intervenir.

La chaîne israélienne 12, citée par Al Quds, rapporte qu’environ 200 soldats ont été mobilisés pour empêcher le débarquement du navire, dont l’arrivée est prévue dans les prochaines heures. Plusieurs activistes présents à bord, notamment le médecin français Baptiste André, dénoncent des actions de brouillage électronique et appellent à la mise en place d’un couloir humanitaire sécurisé.

La rapporteuse spéciale des Nations unies pour la Palestine, Francesca Albanese, a exprimé publiquement son inquiétude via le réseau X, appelant Israël à ne pas rééditer les violences de précédentes interceptions navales.

Liban : tensions sur fond de frappes israéliennes

Le quotidien Al Sharq Al Awsat (09/06/2025) relève une montée d’inquiétude à Beyrouth, liée à une série de frappes israéliennes dans la banlieue sud de la capitale. Plusieurs bâtiments résidentiels ont été détruits, malgré l’affirmation israélienne qu’il s’agissait d’ateliers liés au Hezbollah. Des sources officielles libanaises, citées dans le journal, affirment que ces lieux ne servaient pas à la fabrication de drones comme prétendu.

Ce climat de tension est exacerbé par l’attitude jugée ambiguë de Washington. Toujours selon Al Sharq Al Awsat, les autorités libanaises critiquent un « feu vert implicite » donné par l’administration américaine à Israël. Malgré un reproche diplomatique symbolique de la Maison Blanche, Beyrouth estime que Tel Aviv continue de bénéficier d’un appui stratégique dans ses pressions visant à désarmer le Hezbollah.

Syrie : raid israélien controversé près de Damas

Une frappe aérienne menée par Israël a ciblé le 8 juin 2025 la localité de Mazra’at Bayt Jinn, dans le Rif-Damas. Al Quds rapporte que l’attaque a fait deux blessés graves parmi les civils. Israël affirme avoir visé un membre du Hamas en mission, alors que des sources locales citées par le journal évoquent un acte contre des civils. Ce raid intervient dans un contexte de tension accrue sur le plateau du Golan, à proximité de la frontière syro-israélienne.

Al Quds mentionne également la diffusion par des médias israéliens de rapports évoquant la présence de combattants armés se déplaçant à moto dans la zone, ce que démentent les responsables sécuritaires syriens.

Ukraine : anticipation d’une riposte russe de grande envergure

Sur le front ukrainien, les États-Unis s’attendent à une réponse militaire russe « d’une ampleur inédite » dans les jours à venir. Al Sharq Al Awsat (09/06/2025) cite des sources diplomatiques à Washington qui évoquent une série d’attaques aériennes ciblées en profondeur du territoire ukrainien. Cette opération viserait des infrastructures stratégiques comme des bâtiments gouvernementaux.

Le même journal signale que la Russie aurait avancé pour la première fois dans la région de Dnipropetrovsk, en Ukraine orientale, marquant une progression inédite depuis plusieurs mois. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, dans une déclaration relayée par Al 3arabi Al Jadid, en appelle directement à Donald Trump, lui demandant d’accentuer les sanctions contre Moscou.

Zelensky affirme par ailleurs que les États-Unis ont détourné 20 000 missiles anti-drones initialement destinés à Kiev vers le Moyen-Orient, ce qui affaiblit significativement les capacités de défense ukrainiennes. Le Pentagone aurait justifié ce réajustement par la nécessité de renforcer ses positions dans le Golfe, à la suite de la reprise des tensions nucléaires avec l’Iran.

Iran : tensions autour du « trésor stratégique » volé à Israël

L’Iran affirme avoir mis la main sur un vaste ensemble de documents sensibles israéliens lors d’une opération de renseignement. Al Sharq Al Awsat (09/06/2025) indique que ces données concernent des plans militaires, des échanges diplomatiques avec les puissances occidentales et des éléments du programme nucléaire israélien. Le ministre iranien de la Défense a promis une publication prochaine, sans fournir de calendrier.

Cette annonce intervient à la veille d’une réunion cruciale de l’Agence internationale de l’énergie atomique à Vienne. Al Quds note qu’en Iran, le guide suprême Ali Khamenei a publiquement rejeté les dernières propositions américaines concernant l’accord nucléaire, accusant Donald Trump d’entretenir des illusions.

États-Unis : Trump mobilise la Garde nationale à Los Angeles

Face aux protestations grandissantes contre les actions de l’agence fédérale d’immigration à Los Angeles, le président américain Donald Trump a ordonné le déploiement de 2000 soldats de la Garde nationale. Al Sharq Al Awsat et Al 3arabi Al Jadid (09/06/2025) relatent des affrontements tendus à Paramount, en Californie, où les forces de l’ordre ont utilisé des grenades assourdissantes contre des manifestants. Le gouverneur Gavin Newsom a dénoncé une mesure « provocatrice et dangereuse ».

Ces événements s’inscrivent dans un climat économique préoccupant. Al 3arabi Al Jadid signale une chute brutale des marchés américains en lien avec la politique commerciale de Trump, notamment l’augmentation des droits de douane, le ralentissement des embauches et une inflation persistante.

Politique internationale : intensification des conflits et recomposition des alliances

Ukraine : vers une phase décisive du conflit

La guerre en Ukraine entre dans une nouvelle phase marquée par une offensive russe renforcée dans le centre du pays. Al 3arabi Al Jadid (09/06/2025) indique que les forces russes ont atteint les limites administratives de la région de Dnipropetrovsk, dans l’est du pays, après avoir solidement consolidé leur présence à Zaporijia. Cette avancée, décrite comme stratégique, pourrait permettre à Moscou d’ouvrir un nouveau front en direction de la capitale, Kiev, via le fleuve Dnipro.

Selon le même journal, le président ukrainien Volodymyr Zelensky déplore le transfert de 20 000 missiles anti-drones promis à Kiev vers le Moyen-Orient, alors qu’ils étaient essentiels pour contrer les frappes russes. Le Washington Post, cité indirectement par Al 3arabi Al Jadid, évoque une décision du Pentagone liée à la montée des tensions avec l’Iran. Cette redistribution des ressources militaires affaiblit les capacités de défense ukrainiennes au moment où l’armée russe multiplie les incursions aériennes et les frappes de missiles.

Zelensky en appelle à Donald Trump, président américain depuis janvier 2025, pour accentuer les sanctions contre Moscou. Il estime que sans une reprise massive du soutien militaire, les pertes humaines et territoriales de l’Ukraine deviendront irrécupérables.

Russie : stratégie d’extension et posture de confrontation

La Russie, selon Al Sharq Al Awsat (09/06/2025), se prépare à une contre-offensive majeure après l’attaque ukrainienne sur l’aéroport de Voronej. Des sources diplomatiques occidentales citées par le journal anticipent des frappes multiples visant les centres de pouvoir ukrainiens, notamment des bâtiments gouvernementaux à forte valeur symbolique.

Un diplomate occidental ajoute que Moscou pourrait utiliser simultanément des missiles et des raids aériens pour maximiser l’impact de cette riposte. Cette annonce intervient alors que la Russie confirme l’avancée de ses troupes vers Dnipropetrovsk, une première depuis le début du conflit.

Dans le même temps, la Russie renforce sa présence militaire sur le flanc sud, avec l’objectif de couper les lignes de ravitaillement ukrainiennes. Les autorités russes n’ont toutefois pas confirmé officiellement la date ou la nature exacte de l’opération à venir.

Gaza : entre guerre d’usure et diplomatie d’isolement

Le conflit à Gaza reste un point de convergence diplomatique et militaire d’envergure internationale. Al 3arabi Al Jadid et Al Quds (09/06/2025) relatent une stratégie israélienne de harcèlement militaire par vagues successives de frappes et d’évacuations forcées. L’objectif affiché par Tel Aviv est de réduire l’influence du Hamas et de vider Khan Younès de ses habitants.

Dans ce contexte, Israël s’efforce de justifier son action par des allégations de collaboration entre certaines ONG humanitaires et le Hamas. La « Fondation Gaza humanitaire », soutenue par Washington, est accusée par les factions palestiniennes de faciliter indirectement les opérations de renseignement de l’armée israélienne. Les protestations internationales restent limitées, ce qui renforce l’impunité de l’action israélienne.

La communauté internationale semble partagée. La rapporteuse spéciale de l’ONU Francesca Albanese a exprimé ses préoccupations quant au sort du navire « Madeline », chargé d’aide humanitaire, et potentiellement ciblé par une action militaire israélienne. Cependant, aucune mesure concrète n’a été prise pour garantir un passage sécurisé.

Syrie : extension régionale du conflit

Dans un développement parallèle, Israël a mené une attaque aérienne contre la localité syrienne de Mazra’at Bayt Jinn, dans le Rif-Damas. Al Quds (09/06/2025) précise que les frappes ont visé un véhicule civil et ont fait deux blessés, dont un grave. L’armée israélienne affirme avoir éliminé un membre du Hamas présent dans la zone, tandis que des sources locales démentent cette version, évoquant des victimes civiles.

Cette incursion alimente les craintes d’un embrasement régional, notamment le long de la frontière israélo-syrienne. Les tensions s’accroissent également dans le sud du Liban, où les survols israéliens sont quotidiens et où des frappes ont déjà touché la banlieue sud de Beyrouth, comme le souligne Al Sharq Al Awsat.

Iran : diplomatie nucléaire et confrontation avec Israël

L’Iran annonce avoir obtenu des informations stratégiques d’Israël à la suite d’une opération de renseignement jugée « complexe ». Selon Al Sharq Al Awsat (09/06/2025), le ministre iranien de la Défense affirme que ces données concernent non seulement les capacités militaires de Tel Aviv, mais aussi des documents relatifs à ses relations avec les États-Unis et l’Union européenne.

L’annonce de la publication prochaine de ce « trésor stratégique » coïncide avec la tenue d’une session de l’Agence internationale de l’énergie atomique à Vienne, qui doit examiner les accusations de dissimulation de sites nucléaires par Téhéran. Le timing est perçu comme une manœuvre politique destinée à peser dans les discussions sur la levée des sanctions.

Par ailleurs, le président du Parlement iranien, Mohammad Bagher Ghalibaf, cité par Al Quds, a rejeté les propositions américaines, qualifiant Donald Trump de « président illusoire » et refusant tout accord sans levée des sanctions. Cette posture est confortée par le guide suprême Ali Khamenei, qui insiste sur le droit souverain de l’Iran à l’enrichissement de l’uranium.

États-Unis : politiques de fermeté et repli national

L’administration Trump poursuit sa logique de fermeté vis-à-vis de ses adversaires géopolitiques. En réaffectant une partie de l’arsenal destiné à l’Ukraine vers le Moyen-Orient, le président américain fait clairement passer les priorités stratégiques du Golfe et de la sécurité d’Israël avant la stabilisation de l’Europe de l’Est.

Sur le plan intérieur, le déploiement de la Garde nationale à Los Angeles, rapporté par Al Sharq Al Awsat et Al 3arabi Al Jadid, marque un durcissement du traitement des mouvements sociaux. Cette mesure, prise malgré l’opposition du gouverneur de Californie, alimente les critiques sur la dérive autoritaire du pouvoir fédéral.

Sur la scène internationale, les États-Unis réaffirment leur soutien à Israël, tout en continuant à exiger des concessions de l’Iran. La diplomatie américaine se montre toutefois hésitante, comme en témoigne son manque de réaction face à la menace israélienne sur le navire humanitaire « Madeline ».

Irak : tensions internes et accusations de trahison

En Irak, le climat politique est de nouveau tendu. Al Quds (09/06/2025) relate une violente passe d’armes entre le chef de la milice chiite « Asaïb Ahl al-Haq », Qais al-Khazali, et un député du Kurdistan, Behjat Ali. Khazali accuse Erbil de détourner 400 000 barils de pétrole par jour et de ne pas respecter l’unité nationale. Le député kurde lui répond en l’accusant de saboter l’État pour le compte d’intérêts étrangers.

Ces échanges montrent la persistance des fractures ethniques et confessionnelles en Irak, dans un contexte marqué par la sécheresse et la dégradation des infrastructures, notamment dans le sud du pays.

Diplomatie : repositionnements régionaux et tensions persistantes au Moyen-Orient

Liban – Israël : crispation autour du rôle américain

Les tensions entre le Liban et Israël ne se limitent plus au terrain militaire. Elles s’étendent à la sphère diplomatique, où les accusations de complicité implicite de la part des États-Unis se multiplient. Al Sharq Al Awsat (09/06/2025) rapporte un fort mécontentement au sein des autorités libanaises après les frappes israéliennes ayant visé des bâtiments civils dans la banlieue sud de Beyrouth. Bien qu’Israël ait soutenu que ces structures étaient utilisées par le Hezbollah pour la fabrication de drones, Washington aurait ensuite reconnu, à travers un blâme symbolique à Tel Aviv, que ces allégations étaient infondées.

Selon des sources officielles libanaises citées par Al Sharq Al Awsat, ce blâme est jugé insuffisant. Les États-Unis, estiment-elles, continuent de fournir une couverture politique à Israël, permettant à ce dernier de maintenir la pression sur Beyrouth pour obtenir un désarmement progressif du Hezbollah. Cette position américaine, vue comme ambivalente, mine les efforts de stabilisation du Liban et affaiblit la crédibilité du parrainage américain dans les négociations indirectes de cessez-le-feu.

Cette impasse diplomatique empêche toute avancée concrète sur les discussions en cours, notamment celles encadrées par l’ONU sur les frontières maritimes et les garanties sécuritaires mutuelles. L’absence de communication directe entre les deux États continue de paralyser les mécanismes régionaux de désescalade.

Israël – ONU : défiance persistante envers les institutions internationales

Israël, tout en renforçant son action militaire dans la bande de Gaza et en Syrie, affiche une posture résolument critique envers les institutions multilatérales. Dans le cadre du blocus maritime imposé à Gaza, Tel Aviv rejette toute médiation internationale. Al Quds (09/06/2025) note qu’en dépit des appels lancés par la rapporteuse spéciale des Nations unies pour la Palestine, Francesca Albanese, Israël persiste à interdire l’entrée du navire humanitaire « Madeline » dans ses eaux territoriales.

La diplomatie israélienne se justifie par des motifs sécuritaires, accusant les ONG impliquées de servir de façade à des actions hostiles. Ces accusations visent notamment la coalition Freedom Flotilla et ses partenaires européens. Le gouvernement de Benjamin Netanyahu, bien que critiqué sur la scène internationale, conserve le soutien diplomatique des États-Unis, ce qui lui permet de neutraliser toute résolution contraignante au Conseil de sécurité.

Israël ignore également les protestations des institutions européennes concernant les conditions humanitaires à Gaza. Aucune réponse officielle n’a été donnée aux appels à un couloir humanitaire sécurisé pour le navire « Madeline », malgré la mobilisation de plusieurs diplomaties occidentales, dont la France, dont le ministère des Affaires étrangères a été saisi par les ONG.

Iran – Occident : duel autour de la transparence nucléaire

Les relations entre l’Iran et les puissances occidentales restent marquées par une défiance réciproque. Al Quds (09/06/2025) rapporte les propos de Mohammad Bagher Ghalibaf, président du Parlement iranien, qualifiant de « creuse » la dernière proposition américaine concernant un nouvel accord sur le nucléaire. L’Iran exige la levée totale des sanctions économiques comme condition préalable à toute négociation.

Cette ligne dure est renforcée par l’annonce faite par le ministre de la Défense, selon Al Sharq Al Awsat, qui affirme que Téhéran dispose désormais d’un « trésor stratégique » composé de documents confidentiels israéliens. L’Iran envisage d’en publier une partie dans les jours à venir, ce qui pourrait accroître les tensions diplomatiques avec Israël et ses alliés.

La diplomatie iranienne s’appuie sur la médiation d’Oman, acteur discret mais central dans les négociations indirectes. Cinq cycles de pourparlers ont eu lieu depuis avril 2025. Toutefois, les États-Unis, sous la présidence de Donald Trump, montrent peu d’empressement à renouer avec l’accord de 2015, préférant maintenir la pression maximale.

États-Unis – Moyen-Orient : recentrage stratégique sur la sécurité d’Israël

Le redéploiement par le Pentagone de matériel militaire initialement destiné à l’Ukraine vers le Moyen-Orient, révélé par Al 3arabi Al Jadid (09/06/2025), souligne le réajustement de la priorité diplomatique américaine vers la protection d’Israël et la surveillance accrue de l’Iran. Cette décision, justifiée par des sources militaires comme une nécessité en cas de reprise du conflit nucléaire, a été mal perçue en Europe de l’Est.

Elle accentue également le déséquilibre diplomatique dans la région, en marginalisant les médiations onusiennes et européennes. Le double discours américain, qui consiste à blâmer symboliquement Israël tout en lui fournissant un appui militaire, compromet l’efficacité de toute négociation internationale.

Donald Trump, en privilégiant la logique de blocs régionaux et d’intérêts stratégiques directs, renforce la perception d’une diplomatie transactionnelle. Cela affaiblit les initiatives multilatérales, qu’il s’agisse du processus de paix israélo-palestinien ou des discussions sur la dénucléarisation du Moyen-Orient.

Syrie – Israël : escalade en l’absence de dialogue diplomatique

L’absence totale de relations diplomatiques entre Damas et Tel Aviv favorise une spirale de violences sur la frontière sud de la Syrie. Al Quds rapporte que les frappes israéliennes sur Mazra’at Bayt Jinn ont provoqué de fortes réactions des autorités locales, lesquelles dénoncent un acte unilatéral contre des civils.

Aucune médiation n’a été engagée par les Nations unies ou par la Russie, pourtant présente militairement dans la région. Cette inertie diplomatique contribue à une montée des tensions, qui pourrait avoir des répercussions sur les contingents de la FNUOD (Force des Nations unies chargée d’observer le désengagement), présents sur le plateau du Golan.

Irak – Kurdistan : fracture nationale et affrontement rhétorique

Les relations entre le gouvernement central de Bagdad et le gouvernement régional du Kurdistan irakien restent minées par les accusations réciproques. Al Quds (09/06/2025) signale une polémique déclenchée par Qais al-Khazali, leader de la milice chiite Asaïb Ahl al-Haq, qui accuse Erbil de détourner 400 000 barils de pétrole par jour et de violer les principes du fédéralisme.

En réponse, le député kurde Behjat Ali rétorque que Khazali « sabote l’unité nationale » pour le compte d’agendas étrangers. Cette joute verbale souligne le blocage des mécanismes diplomatiques internes irakiens, en l’absence d’un arbitre neutre. Le gouvernement fédéral reste muet, tandis que les partenaires internationaux, tels que l’Union européenne et les États-Unis, se tiennent à l’écart.

Justice : enquêtes sensibles, dérives sécuritaires et tensions régionales

Liban : soupçons d’impunité autour des frappes israéliennes

La récente escalade militaire israélienne en territoire libanais, notamment à Beyrouth, suscite de nouvelles interrogations juridiques sur la protection des civils et la responsabilité pénale internationale. Al Sharq Al Awsat (09/06/2025) rapporte que plusieurs bâtiments résidentiels ont été la cible de frappes israéliennes sous prétexte qu’ils abritaient des installations liées au Hezbollah. Des sources libanaises officielles contestent cette version et affirment que les lieux touchés ne contenaient aucune activité militaire.

Face à cette divergence, la question d’une enquête internationale est évoquée par des ONG, bien que le gouvernement libanais ne l’ait pas officiellement saisie. La justice libanaise, de son côté, ne s’est pas encore emparée du dossier, laissant place à une frustration croissante chez les habitants affectés. Le silence des autorités judiciaires est perçu comme un signe d’impuissance face à une puissance étrangère bénéficiant d’une large impunité diplomatique.

L’absence de poursuites ou de mesures conservatoires de la part du système judiciaire libanais reflète la difficulté structurelle du pays à mener des actions en justice contre des actes commis par des États. Ce blocage, en plus de l’effondrement du système judiciaire documenté dans d’autres affaires, contribue à la perte de confiance dans les institutions.

Gaza : zones grises autour des ONG et enquêtes de terrain

Les accusations contre la « Fondation Gaza humanitaire », une organisation financée par les États-Unis, soulèvent de nombreuses questions juridiques sur l’encadrement des acteurs humanitaires en zone de conflit. Al Quds (09/06/2025) et Al 3arabi Al Jadid (09/06/2025) rapportent que plusieurs factions palestiniennes l’accusent de collaborer indirectement avec l’armée israélienne.

Selon les informations relayées, la Fondation serait impliquée dans des distributions d’aide qui auraient servi de piège mortel pour des civils palestiniens. Les tirs à proximité des centres de distribution auraient causé la mort d’au moins 126 personnes, dont une part importante de femmes et d’enfants. Cette situation a conduit les groupes armés à appeler à des représailles et à menacer toute personne impliquée avec l’ONG.

Le cadre juridique autour des ONG opérant en zone de guerre reste flou. Bien que des conventions internationales encadrent la neutralité humanitaire, l’absence de mécanismes de contrôle indépendants dans la bande de Gaza empêche toute enquête impartiale. Le rôle du Tribunal pénal international pourrait être invoqué, mais aucun État membre ne semble disposé à enclencher une telle procédure à ce jour.

Syrie : frappes ciblées et débat sur la qualification juridique

La frappe israélienne du 8 juin 2025 sur la localité syrienne de Mazra’at Bayt Jinn relance le débat sur la proportionnalité des actions militaires dans des zones habitées. D’après Al Quds (09/06/2025), les autorités syriennes dénoncent une attaque contre des civils. Israël, de son côté, affirme avoir visé un membre du Hamas. L’identité de la cible, non confirmée de manière indépendante, laisse planer le doute sur la licéité de l’opération.

Le droit international humanitaire interdit les frappes indiscriminées et impose des règles strictes de proportionnalité. La Cour pénale internationale pourrait, en théorie, être saisie. Toutefois, la Syrie n’est pas État partie au Statut de Rome, et Israël non plus, ce qui limite la compétence directe du tribunal sans mandat du Conseil de sécurité.

Ce cas souligne une fois de plus l’impasse judiciaire dans les conflits asymétriques du Moyen-Orient. L’absence d’instances régionales capables d’intervenir efficacement renforce l’impunité des belligérants, qu’ils soient étatiques ou non étatiques.

Irak : accusations publiques et affrontements judiciaires

En Irak, les propos de Qais al-Khazali, leader de la milice chiite Asaïb Ahl al-Haq, ont déclenché une polémique à résonance judiciaire. Al Quds (09/06/2025) rapporte qu’il a accusé les autorités du Kurdistan irakien de détourner quotidiennement 400 000 barils de pétrole, impliquant ainsi des actes de fraude à grande échelle. Cette déclaration pourrait ouvrir la voie à des investigations pour corruption, mais aucune procédure judiciaire n’a encore été initiée.

Le député kurde Behjat Ali a riposté en qualifiant Khazali de fauteur de troubles œuvrant pour des puissances étrangères. Cette surenchère verbale met en lumière l’instrumentalisation politique du droit dans un pays où les juges subissent de fortes pressions et où l’indépendance de la justice est régulièrement remise en cause.

Le dossier est complexe : il mêle des accusations de détournement de fonds publics, de fraude pétrolière et de complicité avec des milices armées. Or, en l’absence de preuves documentées, la justice irakienne reste inerte, soumise aux tensions communautaires qui freinent toute enquête impartiale.

Économie : secousses sur les marchés américains et bouleversements des priorités géostratégiques

États-Unis : tensions commerciales et indices en berne

Depuis le retour de Donald Trump à la présidence en janvier 2025, l’économie américaine fait face à une série de turbulences. Al 3arabi Al Jadid (09/06/2025) consacre une large part de son édition économique à cette évolution, signalant une « tempête sur les marchés ». Plusieurs indicateurs économiques sont en repli, traduisant l’effet immédiat des politiques protectionnistes remises en place par l’administration républicaine.

La mesure la plus marquante demeure l’augmentation des droits de douane sur un large éventail de produits chinois et européens. Cette décision, censée favoriser les producteurs locaux, a provoqué un effet inflationniste quasi instantané. Les prix à la consommation ont connu une hausse significative au cours du deuxième trimestre 2025, ce qui a directement impacté le pouvoir d’achat des ménages.

Parallèlement, le marché de l’emploi montre des signes de ralentissement. Le secteur industriel en particulier, qui avait bénéficié de subventions dans le cadre du précédent mandat Trump, affiche des résultats en demi-teinte. Le nombre de créations d’emplois est en recul, selon les chiffres relayés par Al 3arabi Al Jadid, ce qui alimente une inquiétude croissante au sein des milieux économiques.

Incertitudes sur la stabilité financière

Le durcissement de la politique monétaire américaine, conjugué à la volatilité géopolitique mondiale, aggrave la situation sur les marchés. Le dollar reste fort face à l’euro et au yen, mais les bourses américaines subissent une volatilité accrue. L’indice S&P 500 a connu plusieurs sessions consécutives de baisse, impacté à la fois par les annonces de Trump et par la perception d’un isolement croissant des États-Unis.

La Réserve fédérale, bien que toujours officiellement indépendante, est soumise à une pression politique implicite pour maintenir une politique de taux bas, malgré le niveau élevé de l’inflation. Cette contradiction stratégique pèse sur la confiance des investisseurs. Plusieurs analystes financiers américains, cités indirectement par Al 3arabi Al Jadid, s’inquiètent d’une « stagflation » en formation, avec une croissance au ralenti et des prix en hausse.

Redéploiement stratégique du budget militaire

Les priorités géopolitiques redéfinissent également les arbitrages budgétaires. Al 3arabi Al Jadid rapporte que le Pentagone a décidé de rediriger un important lot de missiles anti-drones — initialement alloués à l’Ukraine — vers ses bases au Moyen-Orient. Cette réaffectation, justifiée par le besoin de renforcer la position américaine face à l’Iran, suscite des critiques au Congrès et inquiète les marchés européens.

Ce choix traduit un changement de cap de la diplomatie économique américaine. En priorisant les enjeux militaires au Moyen-Orient, l’administration Trump envoie un signal fort sur ses nouvelles priorités stratégiques, au détriment d’un soutien soutenu à l’Ukraine. Il en découle une reconfiguration des circuits d’approvisionnement des industries de défense, et une tension accrue sur certains matériaux rares nécessaires à la fabrication des composants électroniques embarqués.

Moyen-Orient : effets secondaires des choix américains

Les retombées des choix économiques américains se font sentir bien au-delà de leurs frontières. Le retrait partiel des soutiens logistiques à l’Ukraine et le renforcement du dispositif au Moyen-Orient accroissent la demande locale en matériel de guerre. Selon Al Sharq Al Awsat (09/06/2025), ce réalignement contribue à un regain d’activité pour les industries militaires israéliennes, qui bénéficient directement de l’appui logistique américain.

Toutefois, l’économie israélienne reste sous pression. Les coûts de l’intervention à Gaza, estimés à plusieurs centaines de millions de dollars par mois, grèvent le budget de l’État. Le financement de ces opérations est en partie compensé par une augmentation des taxes sur la consommation, selon des sources citées indirectement par le même journal. Cela alimente une contestation sociale croissante, malgré l’omniprésence des questions sécuritaires dans l’espace public.

Iran : résilience économique face aux sanctions

L’économie iranienne, longtemps étranglée par les sanctions, tente de capitaliser sur les failles du système financier international. Al Sharq Al Awsat rapporte que Téhéran se prépare à publier une série de documents volés à Israël, comprenant des données économiques et diplomatiques sensibles. Cette annonce, au-delà de sa portée politique, vise à renforcer la position iranienne dans les négociations économiques avec ses partenaires asiatiques.

Parallèlement, l’Iran développe ses échanges bilatéraux avec la Chine, la Russie et l’Inde, contournant le système SWIFT grâce à des plateformes alternatives. Ces initiatives favorisent une relative résilience économique, malgré une inflation toujours élevée et un taux de chômage important chez les jeunes diplômés.

Le secteur pétrolier reste la principale source de devises pour le régime. La hausse des prix du baril, en raison des tensions mondiales, bénéficie directement à Téhéran. Mais les infrastructures vieillissantes et le manque d’investissements étrangers limitent les marges de croissance. L’éventualité d’une reprise des négociations avec les États-Unis reste donc cruciale pour toute amélioration durable.

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