Le Palais Présidentiel de Baabda. Source Photo: Facebook
Le Palais Présidentiel de Baabda. Source Photo: Facebook

Après l’ultimatum posé par le Président de la République appelant le premier ministre désigné à former un gouvernement conforme au pacte national et à la constitution libanaise ou à se retirer et la réponse de ce dernier appelant le chef de l’état à accepter la composition de son cabinet ou à démissionner lui même, Saad Hariri devrait se rendre au Palais Présidentiel de Baabda à 15 heures ce jeudi 18 mars, indique un communiqué de Baabda.

Ce communiqué appelle le premier ministre désigné à assumer ses responsabilités nationales et à former un gouvernement 5 mois après avoir été désigné par les blocs parlementaires.

Pour l’heure, le premier ministre désigné semble vouloir présenter la même liste de ministrables sans modification et refuserait de se retirer, indiquent ses proches, enfonçant le Pays des Cèdres un peu plus dans une crise politique.

Pour rappel, le premier ministre désigné Saad Hariri a répondu hier au Président de la République l’appelant à “organiser un vote présidentiel précoce”, allusion à des élections présidentielles anticipées, si ce dernier ne signait pas les décrets de formation de son gouvernement qu’il décrit comme “spécialisé et non partisan”.

Quant au Président de la République, il avait estimé que le premier ministre désigné n’a pas, pour l’heure, présenté que des projets de titres du gouvernement qui ne respectent pas le pacte national et la constitution libanaise, l’appelant à se rendre au Palais de Baabda dans les délais les plus courts pour y annoncer un gouvernement ou à se retirer. 

Pour rappel, les différents entre les 2 hommes porteraient sur la taille du prochain gouvernement ainsi que sur l’attribution des ministères de la justice et de l’intérieur, 2 portefeuilles clés dans le programme de lutte contre la corruption qui ravage les institutions publiques. Est notamment dans le viseur de la communauté internationale, la Banque du Liban elle-même dont le gouverneur, Riad Salamé, est un proche de Saad Hariri. Il avait vu ainsi ses biens suisses être gelés par la justice helvétique sur font d’accusations de détournements de fonds.

La formation de ce gouvernement dans les délais les plus brefs, a-t-il rappelé vise à améliorer les conditions sociales et économiques de la population face aux nombreuses difficultés auxquelles elle fait face. Il s’agit, souligne le chef de l’état, “d’un appel déterminé et sincère au premier ministre désigné pour qu’il choisisse immédiatement l’une des deux options disponibles, (…), afin que nous puissions sauver le Liban“, concluant sur les risques d’un recours à la violence d’une partie de la population “car il n’y a pas d’échappatoire mais de la colère“.

Il s’agit de la première fois depuis la signature des accords de Taëf qu’un Président de la République Libanaise appelle à un premier ministre désigné lors de consultations parlementaires obligatoires à se retirer faute d’avoir pu constituer un gouvernement. Pour rappel, la constitution des cabinets gouvernementaux donne à d’habituelles et longues négociations pouvant durer plusieurs mois entre les partis politiques libanais. 

Pour rappel, le Liban – confrontée à une grave crise économique – est sans gouvernement depuis le 10 août dernier, suite à la démission du gouvernement Hassan Diab.

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