La France a indiqué avoir invité, le 11 décembre prochain, le groupe de soutien au Liban pour des discussions concernant l’aide économique qu’ils pourraient fournir au Pays des Cèdres, en proie à une grave crise économique et politique.

Initialement prévue depuis fort longtemps, cette réunion avait vu sa date être reportée à plusieurs reprises en raison de l’absence de volonté des autorités libanaises à appliquer un programme de réformes économiques puis des manifestations et de la démission du gouvernement Hariri III.

Selon les autorités libanaises, pourtant actuellement intérimaire depuis la démission du gouvernement Hariri III, le 29 octobre dernier, il s’agira de mobiliser la communauté internationale pour aider le Pays des Cèdres à faire face à cette crise, avec notamment la participation de l’Arabie Saoudite et des Emirats Arabes Unis. Ces 2 pays avaient pourtant promis depuis un certain temps, une aide économique urgente, chose qui ne s’est pas concrétisée jusqu’à présent.

Le Premier Ministre sortant lui-même en aurait appelé aux “pays amis” à aider le Liban.

Cette annonce intervient alors que le Liban traverse une grave crise économique et que l’endettement public atteint le niveau record de 154% par rapport au PIB.

En avril 2018, la France avait déjà convoqué la conférence CEDRE visant à mettre en place un plan d’aide pour un montant de 11 milliards de dollars, essentiellement sous forme de prêts et 500 millions de dollars de donations. Ce plan s’est heurté, dans un premier temps, à l’absence d’un gouvernement durant 9 mois après les élections législatives de mai 2018, puis à partir de février 2019 et l’avènement du gouvernement Hariri III, à un manque de coopération des autorités politiques libanaises souvent divisées au sein même de ce cabinet.

Certains experts considèrent depuis le Liban comme étant en défaut de paiement technique depuis mai 2019, après que ce soit la Banque du Liban et non le Ministère des Finances comme cela devrait être pourtant le cas, qui a remboursé les obligations libanaises qui arrivaient à l’époque à échéance. La Banque du Liban a fait de même fin novembre, déboursant la somme de 1.5 milliards de dollars.

Par ailleurs, la crise économique s’est doublée d’une crise politique qui a débuté dans la nuit du 17 au 18 octobre 2019, après le souhait des autorités à instaurer une taxe sur les télécommunications mobiles gratuites de type WhatsApp. De nombreux manifestants sont alors descendus dans les rues, bloquant les principaux axes routiers du Pays durant 3 semaines. Ils ont ainsi obtenu la démission du gouvernement Hariri III, le 29 octobre dernier.

Alors qu’on entre aujourd’hui au 51ème jour des manifestations, les protestataires dénoncent toujours la classe politique qu’ils accusent d’être corrompue, en exigent le retrait et la constitution d’un gouvernement technocratique en charge d’organiser des élections législatives anticipées. Parallèlement, les partis politiques semblent s’être accordés sur la constitution d’un nouveau gouvernement de type “techno-politique”, comprenant donc un certain nombre de personnalités politiques, qui devrait être dirigé par l’homme d’affaire Samir Khatib.

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