Le libanais manque de presque tout dans un contexte désastreux. Cependant va t-il enfin, au fond du gouffre socio-économique effarant, exiger de lui-même un regard autrement accusateur afin de faire face et de corriger ses catastrophiques tendances arbitraires ?Après avoir mis en de mauvaises places et toléré des décennies durant de faux représentants il a continué, presque par habitude, à négliger à décaler et à reporter une pratique citoyenne ordinaire et ce, au profit de substituts épris d’affaires privées.

L’état du système politique actuel est indissociable de l’immense part de déni que beaucoup parmi nous continuent d’entretenir depuis le plus jeune âge. En particulier, la frénésie des formes défensives conservée depuis la cour de l’école quand l’enfant provocateur répond au surveillant: “c’est pas moi c’est lui”.

A nous de remettre de vrais rôles d’adultes à la place qu’il faut. Ceux là qui n’ont plus besoin de se faire petit pour être écoutés, de convenir pour recevoir une permission, d’éviter la franchise nécessaire sous prétexte que la transparence est transformatrice et de ne plus se laisser mener par tous les intérêts privés qui façonnent notre ruine et qui plaisent aux ennemis du Liban. 
A la fin d’une journée comme au bout d’une vie, on se félicite d’échapper au danger, de garder la santé et de rester dans sa dignité pour le salut de l’âme.

Néanmoins, si les valeurs humaines du monothéisme ne nous servent au discernement, le “message” unique au Moyen Orient ne pourrait correspondre à la Volonté de Dieu. La cohérence de la foi signifie des actes honnêtes qui se démarquent du faux semblant et du nombrilisme. Il est peut être encore temps de pointer la faillite de la conscience civile des individus dans un état complètement défaillant afin de pouvoir sauver quelque chose d’indépendant et d’utile.   

” Je suis heureux de terminer cette lettre par une dernière parole du grand Docteur (Saint Jean Chrysostome), dans laquelle il invite ses fidèles  ainsi que nous, naturellement à réfléchir sur les valeurs éternelles: “Pendant combien de temps encore serons-nous attachés à la réalité présente? Combien de temps faudra-t-il avant que nous puissions nous en arracher? Combien de temps encore négligerons-nous notre salut? Laissez-nous rappeler ce dont le Christ nous a jugés dignes, laissez-nous lui rendre grâce, lui rendre gloire, non seulement par notre foi mais également par nos œuvres concrètes..Amen”[68].
De Castel Gandolfo, le 10 août 2007, troisième année de mon Pontificat.
BENEDICTUS PP. XVI “

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