À plusieurs reprises déjà de l’année dernière et cette année, des responsables israéliens dont le ministre de la défense ou encore celui des affaires étrangères avaient accusé l’état libanais de collision avec Hezbollah.

Pire encore, après les élections législatives de mai 2018, ces mêmes responsables avaient estimé que le Liban était désormais l’état du Hezbollah en raison du succès électoral du mouvement chiite qui avait gagné avec ses alliés la majorité parlementaire. Ils estimaient alors que la prochaine guerre au Liban concernerait également les infrastructures et que les opérations seraient étendues y compris à l’armée libanaise.

C’était un peu avoir la mémoire courte…

Lors du conflit de juillet 2006 déjà, déjà de nombreuses infrastructures civiles comme les centrales électriques et notamment celle de Jiyeh dont le bombardement provoquera une importante marée noire dans la Méditerranée Orientale, voir militaires, de l’armée libanaise, En été visé par les avions de chasse Israéliens. On se souviendra notamment longtemps les bombardements des 5 ponts de la région du Kesrouan, considéré par certains comme étant le Maronistan actuel ou de la région de Jbeil, ou encore la bavure du quartier d’Ashrafieh quand un camion de forage a été confondu avec un camion transportant des roquettes de type Katioucha sur le parking jouxtant le campus de la rue Huvelin de l’Université jésuite de St Joseph.

Officiellement pourtant, Tel Aviv prétendait déjà ne s’en prendre qu’au mouvement chiite.

Avec des renseignements de cette qualité, on ne peut douter de la connaissance approfondie du Liban par les services renseignement en charge de nous surveiller en Israël et surtout de la validité de leurs informations déjà à l’époque.

Pour Israël, il n’y a pas de différence entre Libanais chrétiens, sunnites ou chiites, voir avec l’état libanais lui-même tous sur les bancs des accusés. Toutes les régions libanaises étaient déjà visées. Pour eux un Libanais est un Libanais, avant d’être sunnite, chiite ou chrétien, une chose qu’on devrait cependant bien apprendre d’eux quand il y a péril dans notre demeure, face aux crises domestiques et internationales auxquelles nous faisons face. Un amalgame cependant dont on ferait bien de s’en inspirer pour mettre en avant notre libanité en lieu et place des choses qui nous divisent

Par conséquent également, les autorités israéliennes démontrent cependant certaine méconnaissance du système en place au pays du cèdre. C’est ainsi qu’en dépit de différents politiques importants en 2006, qu’il y a eu union nationale entre partis libanais qui ont dû se ranger derrière le mouvement chiite sorti renforcé politiquement parlant à l’issu de ce conflit.

Ainsi, en lieu et place d’affaiblir le Hezbollah, celui-ci n’a été que plus fort sur la scène locale.

Chose nouvelle, cependant aujourd’hui, jamais une attaque verbale n’a été aussi violente que la diatribe du Premier Ministre Israélien à la tribune des Nations Unis. Avant, Netanyahu laissait ses adjoints menacer le Liban. Cette fois-ci, lui-même est monté au créneau ou plutôt à la tribune.

En effet, le premier ministre israélien a accusé le Hezbollah d’avoir placé des unités de production de missiles, sa grande hantise déjà à l’origine de bien des bavures, à proximité même de l’aéroport international de Beyrouth, un des lieux les plus sécurisés du Liban. Pire encore, cela sous les yeux mêmes les services de sécurité de l’État et notamment des miradors de l’armée libanaise en charge la sécurisation de l’installation aéroportuaire.
Pire encore, cela sous les yeux mêmes des visiteurs étrangers, simples touristes et même responsables internationaux comme ce devenus ou encore les généraux l’armée américaine en visite au Liban ou du FBI.
C’était tout de même aller vite en besogne.

Il s’agissait surtout pour le premier ministre Israélien, d’accuser les autorités libanaises de collusion directe avec Hezbollah, de démontrer la coopération entre eux, dans l’optique peut-être d’un futur conflit ou seront visées des infrastructures libanaises civiles comme l’aéroport, qui avait déjà été victime de bombardements lors du conflit de Juillet 2006. Et cela les autorités libanaises ne s’y sont guère trompées à juste titre.

Le Ministre des Affaires Etrangères Gébran Bassil en tournée avec les diplomates en poste à Beyrouth. Crédit Photo: Dalati & Nohra.

Les autorités libanaises ne pouvaient pas ne pas réagir à ces accusations. C’est ainsi qu’il faut comprendre la tournée du ministre des affaires étrangères Gébran Bassil avec la majorité des ambassadeurs présent au Liban dont les représentants de la Grande-Bretagne, la France, de l’Union Européenne, de l’Arabie Saoudite, Qatar, le Koweït, du Qatar, des Émirats Arabes Unis – dont on ne peut dire qu’ils soient les alliés du Hezbollah dans le cadre de l’antagonisme entre influence saoudienne et influence iranienne – et à l’exception notable de l’ambassadrice américaine, opportunément absente.

Ils ont pu ainsi constater que les informations véhiculées par le Premier Ministre israélien était erronées et intervenaient dans le cadre de cette stratégie d’amalgame préalable à des frappes tout azimut sur les objectifs civils et étatiques de l’état libanais aux yeux de l’opinion publique internationale et locale.

Le seul mobile à faire véhiculer de telles informations, c’est effectivement de préparer le terrain à un conflit à venir.

1 COMMENTAIRE

  1. Un pays en l’occurence Israël qui attaque des civils dans une démocratie parlementaire fait lui-même l’amalgame entre les arabes soumis et expulsés de son pays et le panarabisme qu’il qualifie de fanatique et barbare.

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