Les derniers articles

Articles liés

Chronique: Le déposant libanais, mise, déni et banco fatal comme au casino

- Advertisement -

Ce texte n’est pas une gentille petite histoire pour endormir les enfants sages. Non, c’est une fable acide, un coup de poing dans le ventre des rêveurs qui croient encore aux contes de fées financiers. À travers Elias, pauvre pigeon libanais, vous allez voir défiler un casino pas comme les autres – un piège doré où l’argent des dépôts s’évapore dans un système Ponzi aussi grotesque qu’impitoyable. Toute coïncidence avec un pays en ruine, des banquiers véreux ou des espoirs brisés n’est pas un hasard, loin de là. C’est une radiographie d’une arnaque grandeur nature, où la mafia sans nom tire les ficelles, où Riad joue les marionnettes en chef, et où les Salim, Samir, Antoun et Marwan rient sous cape. Alors, lecteur, installe-toi : si tu te reconnais dans Elias, c’est que tu as déjà un pied dans la fosse. Et si tu crois encore au jackpot, bonne chance – tu en auras besoin.

Acte I : l’entrée dans le casino – où tout commence à briller

Elias, notre héros, est le déposant libanais incarné – un rêveur borné, un joueur qui refuse de voir le précipice. Imaginez-le en 2018, costume râpé, une liasse de billets dans la poche – ses économies, récoltées en vendant des manakich dans une échoppe crasseuse de Geitawi. On lui a chanté la mélodie sucrée : « Les banques libanaises, Elias, c’est du marbre ! 8 % d’intérêts, mieux qu’un pactole sous ton oreiller ! » Alors il franchit les portes du casino de la finance libanaise, ignorant qu’il s’offre à une mafia sans nom – des vautours tapis dans des tours beyrouthines ou des coffres suisses.

L’intérieur est un piège scintillant. Les lustres brillent comme des appâts, les croupiers – Salim, Samir, Antoun et Marwan – s’activent avec des sourires plastiques, et une musique douceâtre endort les méfiances. Elias s’approche du guichet, la table de jeu, et jette son argent dans l’arène. « Un compte épargne », proclame-t-il, fier comme un paon. Samir, aux doigts agiles, lui glisse un reçu avec un rictus : « Bienvenue dans le jeu, Monsieur Elias. » Au fond, dans son bureau vitré, Riad, le directeur du casino, observe, cigare fumant, un éclat de triomphe dans les yeux. Elias a misé – sur quoi ? Sur des chimères, sur un système pourri par une mafia qui dévore tout.

Acte II : les premiers signes – quand la roulette grince et le Ponzi s’installe

Les années passent, et Elias revient, hypnotisé. Il brandit ses relevés comme des trophées : « Regarde, Zeina », fanfaronne-t-il devant sa femme, « les gosses iront à l’université, et peut-être une maison à Beit Mery ! » Pendant un temps, il se prend pour un roi. Grâce aux intérêts mirobolants promis par le casino, Elias pense être devenu riche – un nouveau riche, clinquant et arrogant. Il s’imagine en vacances à Mykonos, sabrant le champagne sur des yachts, lunettes de soleil vissées au nez, se pavanant comme un milliardaire sorti de nulle part. « On a réussi, Zeina ! », clame-t-il, ignorant que tout ça n’est qu’une illusion, un écran de fumée gonflé par le Ponzi. Et c’est là le génie du casino : lui donner cette fausse richesse, c’est attirer encore plus de proies – ses cousins, sa famille, tous éblouis par ses récits de champagne et de plages grecques. « Investissez, c’est du sûr ! », leur serine-t-il, et ils plongent, têtes baissées, dans le piège. Zeina, lucide, grimace : « T’es sûr, Elias ? Mon cousin dit que les banques sont une farce. » Elias ricane : « Ton cousin vend des olives à Zahlé, qu’est-ce qu’il y comprend ? Moi, je suis un magnat maintenant ! »

Puis octobre 2019 cogne dur. Les néons faiblissent, la musique s’étrangle, et une odeur de désastre flotte. Les croupiers – Salim, Samir, Antoun et Marwan – murmurent, lorgnant vers Riad. Elias, drapé dans son déni de nouveau riche, revient miser : « C’est une vague, ils vont remonter. » Mais Marwan, au sourire torve, lui tend un reçu : « 200 dollars par semaine max, Monsieur Elias. Règles de la maison. » Elias s’étouffe : « C’est mon fric ! Moi, le roi de Mykonos ! » Marwan hausse les épaules : « Parlez à Riad. »

Elias cogne à la porte vitrée. Riad, costume taillé et montre clinquante, le flatte : « Patience, Elias, les propriétaires arrangent tout. » Les propriétaires ? Une mafia sans visage, des charognards qui siphonnent des fortunes vers la Suisse. La vérité, c’est que l’argent d’Elias – et celui de ses cousins qu’il a entraînés – ne dort pas dans un coffre local. Il paye les frais du casino – les néons clinquants, les salaires de Salim et sa bande, les cigares de Riad – et une partie finit dans des comptes suisses bien au chaud, hors de portée. Comme tout casino bien pensé, faire croire qu’Elias s’enrichit, c’est un appât pour ferrer la famille, les amis, jusqu’au dernier naïf. Un système Ponzi parfait : les dépôts des nouveaux payent les mirages des anciens. Elias hoche la tête : « OK, j’attends. » Et il double la mise – il emprunte à son neveu à Riyad, vend son scooter cabossé. « C’est un coup sûr », se persuade-t-il, tandis que la roulette claque et que ses jetons s’évaporent dans ce piège infernal.

Acte III : la descente aux enfers – le Ponzi s’effondre, les illusions restent

2020, 2021, 2022… Le casino pourrit sur pied. Les lustres s’éteignent, les tapis sentent le moisi, et les croupiers traînent des mines de croque-morts. Elias, visage émacié et cheveux blanchis, revient encore, accroché à son rêve passé de nouveau riche. Il se revoit à Mykonos, sabrant le champagne, entouré de glamour factice, vantant son « génie » à ses cousins qui l’ont suivi dans l’aventure. « J’étais quelqu’un grâce au casino ! », se répète-til. Mais c’était faux, un mensonge de papier, une illusion gonflée par les dépôts des autres pigeons – dont ceux de sa famille, qu’il a convaincus de miser. Maintenant, eux aussi sont ruinés, leurs économies englouties dans des comptes suisses intouchables, et ils en veulent à mort à Elias. « Tu nous as détruits ! », lui crachent-ils au visage, leurs rêves de richesse tournés en cauchemar. « Ils vont libérer les fonds », jure-t-il à Zeina, qui a vendu ses bagues pour du riz. « Ils peuvent pas nous laisser tomber, pas moi, le roi du jackpot ! » Oh, Elias, si candide face à ce Ponzi géant. Chaque billet, le sien et celui de ses proches, a servi à maintenir la façade – payer les pubs pour attirer d’autres dupes, graisser les pattes des croupiers, financer les costumes de Riad – pendant que la mafia transférait le gros en Suisse.

Les rumeurs enflent : « La mafia a tout raflé », « les dépôts sont en Suisse », « c’est un Ponzi pur jus ». Elias s’entête : « Mensonges ! J’ai sabré le champagne, moi ! » Il préfère les discours mielleux de Riad, qui parade à la télé, cravate rouge sang : « Tout est sous contrôle, patience. » En coulisses, Salim glousse avec Antoun : « Ce benêt croit encore à ses vacances grecques ! » Elias mise ses dernières piécettes, son dernier souffle d’espoir. « Je vais tout reprendre, comme avant », promet-il à Zeina, qui baisse les yeux, brisée.

Puis le glas sonne. Elias arrive un matin, ticket en lambeaux. Le guichet est scellé, une pancarte proclame : « Fermé jusqu’à nouvel ordre. » Dehors, une horde hurle, cogne les vitres : « Notre argent ! » Mais le casino est fini. Le Ponzi s’est écroulé – plus de nouveaux joueurs, plus de fric frais, juste un abîme. Le rêve de Mykonos d’Elias ? Une illusion, un appât pour ruiner sa famille avec lui, l’argent envolé en Suisse. Salim, Samir, Antoun et Marwan ont filé comme des rats. Riad, lui, est cloîtré dans une « prison dorée » au Liban – une villa somptueuse à Faraya, avec piscine chauffée, gardes armés et vue sur les cèdres. Officiellement, c’est pour ses « larcins à l’étranger » – quelques millions détournés à Paris et Londres. En vérité, la mafia le garde sous la main, muselé, pour qu’il ne déballe pas le mécanisme qui a envoyé les dépôts en Suisse. Pendant qu’Elias s’effondre, Riad savoure un cognac, riant de son refuge luxueux.

Les enfants d’Elias et Zeina, eux, paient le prix fort. Au lieu de rester avec leurs parents ou d’étudier, ils ont dû s’exiler – l’un lave des sols à Dubaï, l’autre trime comme manœuvre à Koweït City, des boulots misérables pour envoyer des billets froissés à Elias et Zeina, qui survivent à peine. Leur avenir ? Écrasé sous les décombres du Ponzi.

Acte IV : la morale – la maison gagne toujours (et les victimes espèrent jusqu’au bout)

Elias gît sur un trottoir sale, anéanti. Plus de fric, plus de rêves. Zeina est chez sa tante avec ce qui reste de leur dignité, la maison à Beit Mery n’est qu’un délire envolé, le scooter un souvenir vendu. Les enfants suent à l’étranger dans des jobs indignes, loin des bras de leurs parents, pour poster des miettes à Elias. » Sa famille – cousins, oncles, tantes – le maudit, ruinée par son mirage de richesse, leurs économies envolées dans des coffres suisses, leurs espoirs brisés à cause de ses promesses de champagne et de Mykonos. Mais c’est trop tard. Le casino, ce Ponzi diabolique piloté par une mafia sans nom et son pion Riad, a tout avalé. L’argent des dépôts ? Dépensé pour les lustres, les croupiers, et attirer d’autres pigeons – comme la famille d’Elias – avant de filer en Suisse, hors d’atteinte. Riad se prélasse dans sa cage dorée à Faraya, pendant que les vrais cerveaux – ces ombres insaisissables – entassent leurs milliards loin des cris.

Et toi, lecteur ? Tu es comme Elias et toutes les victimes. Pendant des années, les Elias ont eu la belle vie – ils ont siroté le champagne du casino, dégusté son caviar, se prélassant dans une opulence qu’ils pensaient méritée. Mais ce n’était pas un cadeau : c’était leur propre argent, recyclé pour les aveugler. Eux, les fourmis laborieuses, ont cessé de travailler, devenant des cigales insouciantes, chantant sous les néons sans penser aux lendemains. Aujourd’hui, février 2025, des gens sont prêts à les aider – à condition qu’ils réalisent avoir été bernés, portent plainte contre les vautours, et se remettent au boulot. Mais nenni ! Elias ne voit pas que l’argent, pouf, s’est envolé en Suisse pour de bon. Vous continuez d’espérer, parce que vous refusez de croire qu’on vous a roulés. Ton argent, englouti dans ce Ponzi et planqué en Suisse, tu crois encore qu’il reviendra, qu’un miracle le ressuscitera. Tu fais toujours confiance à Salim, à Samir, à ces croupiers qui t’ont plumé avec un sourire, parce qu’admettre la vérité – que la maison t’a dépouillé sans pitié – est une pilule trop amère à avaler. Morale ? Ne joue pas dans un casino Ponzi en rêvant de victoire. Elias a cru aux néons, à Riad, à un système qui vivait des nouveaux pour payer les anciens, et il a tout perdu – ses économies, ses espoirs, ses enfants exilés pour le nourrir, et sa famille qui le hait pour les avoir ruinés. La maison – la mafia et ses sbires – gagne toujours. Elle vole, elle se terre, elle prospère sur les ruines des Elias, et toi, tu restes là, ticket froissé, à attendre un gain qui n’a jamais existé, parce que voir la vérité te détruirait.

- Advertisement -
François El Bacha
François El Bachahttp://el-bacha.com
Expert économique, François el Bacha est l'un des membres fondateurs de Libnanews.com. Il a notamment travaillé pour des projets multiples, allant du secteur bancaire aux problèmes socio-économiques et plus spécifiquement en terme de diversité au sein des entreprises.

A lire aussi