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Essence en chute au Liban : une baisse sous surveillance

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Le marché des carburants au Liban a enregistré une baisse notable ce mardi 4 mars 2025, avec des réductions sur les prix de l’essence et du mazout, tandis que le gaz reste stable. Les nouvelles grilles tarifaires, publiées ce matin, montrent une diminution de 7 000 livres pour les pages d’essence 95 et 98 octane, et de 2 000 livres pour le mazout. Dans un pays où chaque fluctuation est scrutée, cette annonce soulève autant d’espoir que de questions sur sa portée réelle.

Des chiffres qui parlent

Les prix actualisés sont désormais les suivants : l’essence 95 octane s’établit à 1 466 000 livres, l’essence 98 octane à 1 506 000 livres, et le mazout à 1 380 000 livres. La bonbonne de gaz, elle, reste fixée à 1 115 000 livres, sans variation. Cette baisse, bien que modeste, intervient après des années de hausses continues, marquées par la fin des subventions étatiques en 2021 et une dévaluation brutale de la livre libanaise. Depuis, les carburants, essentiels au transport et à l’énergie domestique, pèsent lourdement sur les finances des ménages.

Les raisons d’un ajustement

Plusieurs éléments expliquent cette baisse. Sur le plan international, le baril de Brent a reculé sous les 80 dollars ces derniers jours, une détente liée à une accalmie relative sur les marchés pétroliers après des mois de tension régionale. Au niveau local, le taux de change de la livre libanaise face au dollar s’est stabilisé autour de 89 000 livres sur le marché parallèle, réduisant temporairement les coûts d’importation. Enfin, des ajustements logistiques, notamment des livraisons récentes de carburants, ont permis aux distributeurs d’alléger leurs prix.

Cependant, ce répit reste précaire. Les prix au Liban dépendent d’un mécanisme hebdomadaire qui reflète les cours mondiaux et les marges des importateurs, dans un système où l’État n’intervient plus directement. Cette dépendance expose le pays à toute perturbation extérieure, qu’il s’agisse d’une décision de l’OPEP ou d’une escalade géopolitique dans la région.

Une portée limitée mais tangible

Concrètement, la baisse de 7 000 livres par page d’essence représente une économie d’environ 350 000 livres mensuels pour un automobiliste remplissant un réservoir de 50 litres par semaine. Pour le mazout, la réduction de 2 000 livres par page allège marginalement les coûts de chauffage ou d’alimentation des générateurs privés, omniprésents face aux carences de l’électricité publique. La stabilité du gaz, en revanche, maintient la pression sur les dépenses domestiques, dans un contexte où l’inflation continue d’éroder le pouvoir d’achat.

Depuis l’effondrement économique de 2019, les salaires, souvent inférieurs à 9 millions de livres pour les mieux payés, ne suivent plus les prix. Cette baisse, bienvenue, ne compense qu’une infime partie des pertes subies par les Libanais, dont la survie dépend encore largement d’une économie informelle et de ressources extérieures.

Un système énergétique à la dérive

Cette fluctuation intervient alors que le Liban tente de stabiliser son secteur énergétique. La guerre au sud en 2024, suivie d’un cessez-le-feu fragile avec Israël, a aggravé la dépendance aux carburants importés. Les promesses de réformes, portées par un gouvernement de transition depuis décembre 2024, peinent à se concrétiser, laissant les citoyens livrés à eux-mêmes. L’absence d’une stratégie nationale pour l’électricité publique force les foyers et les entreprises à s’appuyer sur des solutions coûteuses et précaires.

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Newsdesk Libnanews
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