“Le monde peut poursuivre l’homme partout où il partirait se cacher et même dans la solitude et le silence d’un cloître. L’orgueil, les passions et les hypocrisies cherchent à reprendre leurs plus mauvais droits sur l’âme. Alors, se blottir dans le silence et le cœur de Dieu, la bible ouverte sur notre tête comme les ailes de L’Esprit-Saint, reste le meilleur antidote, l’unique nécessaire pour chasser de notre territoire intérieur l’inutile, le superflu, le mondain et jusqu’à notre propre moi.”
Extrait du Cardinal Robert Sarah avec Nicolas Diat de La Force du Silence, Fayard, 2016.

Les ermites, les saints, nos hommes et femmes cultivateurs ont habité la montagne du Liban, de ses  hauteurs jusqu’aux lacs aux yeux bleus. Ces habitants d’une terre divine fleurissent encore sur les rochers. Nos sages ont plantés leurs arbres sur des pentes ardues et puisé leur force de la chèvre qui escalade les sentiers étroits et ardus et se désaltère à la meilleure source. Aujourd’hui, quand les marcheurs de haute montagne empruntent les chemins de nos ancêtres, ils découvrent les sols qu’ils labouraient pour planter leurs graines. Ce trajet est aussi un dialogue de vécus fertiles entre l’homme et lui même.

Tant de libanais épuisés de tout ce qui se passe en ont besoin afin de reconduire l’effort utile vers la quiétude mentale et ce, grâce au ciel, aux nuages, au vent et aux autres guides de la nature. Jadis, une longue journée en pleine nature s’achevait dans le recueillement avant le modeste dîner en famille et le sommeil au coin du feu. Ces personnes lumineuses nous ont appris à considérer l’esprit comme un indispensable rapport à Dieu, au bon terreau, à la famille et au bon sens humain.

La cohérence du  geste ancestral nous invite à ressentir à plein poumons l’air vif et à explorer les choses de la terre afin de redécouvrir nos potentiels novateurs. Le mouvement des saisons et celui des nuages ne dépendent heureusement pas de la volonté des hommes. Ce ne sont ici des représentations mais un monde divin unique, réel et sublime, non projectif, ni fictif qui a besoin d’être entendu pour être bien reçu. Malgré le désastre que nous vivons dans mon pays, nous pourrions enseigner et apprendre à tout âge autrement et autre chose à travers le rapport fructueux avec les êtres de la nature.

On pourrait  ainsi saisir la qualité de l’instant vécu au lieu des attentes sans réponses qui mènent finalement à  la colère, à la déprime et à l’épuisement. Sans la leçon des mains nues il nous reste les inquiétudes de chaque instant .  

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