Le Président de la République, le Général Michel Aoun, a estimé que le Liban se doit de participer à la reconstruction de la Syrie, pays ravagé par une guerre civile depuis 2011. Il a également souligné que des relations diplomatiques existent déjà entre les 2 pays.

S’adressant à une délégation des journalistes russes de passage au Liban, le chef de l’état a indiqué que “les relations avec la Syrie sont« normales puisqu’il existe des ambassadeurs dans les deux pays”.

Ces propos interviennent alors que certains au Liban estiment qu’il ne faille pas normaliser les relations entre les 2 pays. Il s’agit notamment du cas du Courant du Futur du Premier Saad Hariri ou encore des Forces Libanaises.

Ainsi le déplacement à Damas du Ministre Saleh Gharib en vue de discuter du retour des réfugiés syriens présents au Liban en février dernier a provoqué une vive polémique entre les différents partis.

Le Courant du Futur ou encore les Forces Libanaises estiment que ce retour ne peut être que volontaire et sécurisé, refusant également tout contact direct avec Damas. Ils réclament également une solution politique préalable à ce retour.

Pour sa part, le Courant Patriotique Libre du Président de la République, le Mouvement Amal du Président de la Chambre et le Hezbollah ont estimé nécessaire un contact direct avec la Syrie pour coordonner ce retour.

Abordant la question des relations bilatérales avec Moscou où il se rendra le 25 et le 26 mars avec le Ministre des AF Gébran Bassil pour discuter avec son homologue russe Vladimir Poutine du dossier des réfugiés syriens, le Président de la République a indiqué qu’elles sont fortes, historiques et qu’elles s’améliorent sur tous les dossiers.

Une Russie de plus en plus influente au Liban

La Russie s’est dernièrement fortement implantée au Liban, avec la participation de certaines de ses entreprises à l’appel d’offre pour l’exploitation des ressources pétrolières qui se trouveraient au large de ses côtes.

Ainsi, Novatek participe au consortium formé avec les français de Total et les italiens d’ENI pour exploiter les blocs 4 et 9 alors que ROSNEFF a remporté un appel d’offre pour la concession du stockage des produits pétroliers du port de Tripoli qui pourrait s’avérer stratégique dans le cadre de la reconstruction avec la Syrie.

Alors que le secrétaire d’état américain Mike Pompeo devrait se rendre prochainement au Liban, la visite du Président de la République à Moscou pourrait encore plus mécontenter les pays occidentaux. Certains avaient déjà mis en garde de manière officieuse le Liban, menaçant d’interrompre leurs aides financières et militaires au Pays des Cèdres si l’influence russe devait encore s’étendre. Ils craignent ainsi que le Liban ne s’aligne sur un axe politique formé actuellement par Moscou, Téhéran et Damas.

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