Après une longue trêve induite par la période de grâce accordée au gouvernement constitué le 21 janvier et en raison de la solidarité nationale induite par l’épidémie du coronavirus COVID-19, l’opposition politique au gouvernement Hassan Diab s’est finalement exprimée après un long silence.

L’ancien ministre et prédécesseur de Hassan Diab au Grand Sérail, Saad Hariri a estimé que le gouvernement souhaite “se suicider économiquement en confisquant l’argent déposé par les libanais dans les banques”, indique son compte Twitter. Il s’interroge également sur “le changement de la nature du système économique libanais sauvegardé par la constitution” et indique qu’il pourrait déclarer officiellement son opposition si le gouvernement ne retire pas ce projet.

Le dirigeant du PSP et ancien député Walid Joumblatt a également accusé le gouvernement de vouloir prendre le contrôle de l’argent des déposants. Il s’agirait de manière ultime d’abolir les accords de Taëf et de s’arroger selon lui les ressources du Pays.

Samir Geagea s’est également exprimé à ce sujet, estimant que le gouvernement devrait lutter contre le gaspillage des fonds publics et lutter contre la corruption. Il s’agit, toujours selon lui, de réformer le système actuel, notamment en amenant les fonctionnaires illégalement embauchés à être démis ou encore à fermer les points de passage illégaux avant de considérer des mesures concernant les banques.

Ces propos interviennent sur fond de rumeurs de certains médias, notamment la MTV qui a accusé le gouvernement à préparer une décote de 50% des dépôts bancaires. Cependant, le Ministre des Finances, Ghazi Wazni, en défense de ce plan présenté par la Banque Lazard indique viser à sauvegarder 90% des dépôts bancaires menacés par la faillite de certaines banques mais aussi par la restructuration de la Banque du Liban. Par ailleurs, une contribution transitoire exceptionnelle est également prévue et sera compensée par l’allocation d’un fonds spécial en cas de pertes financières, lui-même financé par le remboursement des fonds volés. Aussi, le Président de la Chambre Nabih Berri dont le mouvement Amal participe au gouvernement via le ministre des finances lui-même refuse toute idée de haircut ou de décote, tout comme il avait refusé toute loi légalisant le contrôle des capitaux.

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