L’agence de notation Moody’s estime que le plan de sauvetage économique présenté par le gouvernement précédent du premier ministre Hassan Diab devrait être maintenu par le gouvernement Mikati III.

Le point de départ probable du nouveau gouvernement est le plan global de relance financière présenté par le gouvernement de l’ancien Premier ministre Hassan Diab en avril 2020 à la suite du défaut souverain du Liban le 9 mars, qui a largement reçu l’approbation du FMI et que le président Michel Aoun préconise d’inclure. dans le programme politique du gouvernement

Moody’s

Pour l’heure, la nouvelle équipe gouvernementale n’a toujours pas spécifié son plan de sortie de crise économique, alors que le nouveau ministre des finances est l’ancien responsable des opérations financières de la Banque du Liban et qu’un audit juricomptable des comptes de la banque centrale est également exigé par le FMI.

L’agence de notation estime que le Liban nécessite au moins 10 milliards de dollars du FMI au cours des 5 prochaines années. Cette somme pourrait être complétée par la communauté internationale qui conditionne son aide à la conclusion avec succès des négociations avec le FMI et à la mise en place des réformes qu’elle juge indispensable.

Seule embellie attendue à court terme, l’attribution de 1.135 milliard de dollars du FMI au titre de droit de tirage spéciaux.

Ces besoins de financement ont encore augmenté depuis, mais les réserves de change du Liban bénéficieront à court terme de l’allocation de 1,135 milliard de dollars de droits de tirage spéciaux du FMI d’ici le 16 septembre pour pallier les pénuries immédiates de produits de base.

Moody’s

Pour rappel, le plan Diab estimait les pertes du secteur bancaire à 241 000 milliards de dollars au taux de 3500 LL/USD, soit 69 milliards de dollars. Ces pertes se sont depuis accentuées en raison de la mise en place de plusieurs taux de parités au marché notamment ou encore celui de la plateforme électronique Sayrafa de la Banque du Liban. Ces pertes ont ainsi été estimées par une autre agence de notation comme pouvant atteindre 103 milliards de dollars désormais, alors que le gouvernement libanais avait annoncé un état de défaut de paiement en avril 2020.

Il s’agirait ensuite de répartir ces pertes du secteur financier entre déposants, banques privée et Banque du Liban et état. Le plan Diab spécifiait une bailout des actionnaires existants du secteur bancaire au profit d’un bail-in des déposants possédant plus de 500 000 USD au sein des banques à hauteur de 12% de leurs épargnes. La Banque du Liban devrait également assumer une autre partie des pertes.

Cependant, le PIB du Liban s’est également dégradé de 40% depuis 2018, avec une crise économique qui pourrait figurer parmi les 3 pires crises depuis 1850. La détérioration de la livre libanaise a atteint plus de 90% de sa valeur et le taux d’inflation a augmenté de plus de 500%

Le nombre de personnes considérées comme vivant désormais sous le seuil de pauvreté est passé de moins de 30% en 2018 à 42% en 2019 et désormais est estimé à 82% aujourd’hui.

Enfin, l’audit de la Banque du Liban et des institutions publiques fait partie des exigences du FMI, rappelle le rapport alors que les taux de changes doivent être unifiés, des étapes cruciales mais nécessaires.

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