La nécessité d’un travail d’équipe entre deux structures essentielles de l’État libanais s’impose avec une urgence particulière dans le contexte actuel. Une réforme profonde doit être envisagée pour sortir l’administration de son inefficacité chronique et garantir un fonctionnement optimal des institutions publiques. Cette réforme repose sur une collaboration étroite entre une gestion des ressources humaines (Human Resource Management) modernisée et un ministère des Finances rigoureusement structuré.
La première structure, un véritable Human Resource Management, aurait pour mission de définir et de pourvoir aux fonctions minimales de l’État. Cette gestion des ressources humaines ne devrait s’attacher uniquement qu’aux compétences des individus, indépendamment de leur appartenance religieuse ou politique, éliminant tout clientélisme. La priorité serait d’assurer que chaque poste dans l’administration soit occupé par une personne qualifiée et compétente, capable de remplir efficacement ses responsabilités. Un processus d’évaluation rigoureux s’impose pour identifier les postes indispensables et éliminer les excès. Les employés occupant des positions redondantes ou inutiles devraient être redéployés vers d’autres secteurs après une formation adaptée. Ces formations devraient couvrir des compétences clés comme les langues, l’informatique (Word, Excel, systèmes de bases de données) et les principes fondamentaux du management moderne.
L’aide d’un cabinet international de conseil pour la restructuration des fonctions de l’Etat et des HRM serait de bon aloi.
En parallèle, le ministère des Finances devrait adapter ses budgets et ses contrôles financiers aux restructurations opérées par le Human Resource Management. Cette coordination est cruciale pour aligner les ressources financières de l’État avec les besoins réels et prioritaires de l’administration publique. Le ministère aurait également la responsabilité de gérer la trésorerie de l’État avec une approche conservatrice. Cette gestion prudente viserait à sécuriser les fonds nécessaires pour la sécurité sociale et les services publics essentiels, tout en privilégiant l’utilisation des devises fortes comme le dollar américain pour garantir une stabilité financière dans un environnement économique instable. En effet l’administration de la Sécurité Sociale a été incapable de protéger en USD les indemnités de fin de service des employés et s’est révélée aussi incapable d’investir les fonds pour en avoir les intérêts et verser ses intérêts en USD au compte des employés. Cette incompétence tragique des responsables de la sécurité sociale dans la gestion des fonds de la SS devrait d’ailleurs être jugée, sans compter une investigation sur l’absence des fonds…
Cette collaboration entre les deux structures permettrait une réduction significative des gaspillages, une rationalisation des ressources humaines et financières et une restauration progressive de la confiance des citoyens dans leurs institutions. Elle ouvrirait la voie à une administration publique plus légère, plus fonctionnelle et capable de répondre efficacement aux besoins de la population. En s’appuyant sur des principes de compétence, de transparence et de responsabilité, cette réforme pourrait être le levier d’une renaissance de l’État libanais.
Bernard Raymond Jabre