Plusieurs journaux ont placé en première page l’aggravation des tensions à la frontière sud du Liban et dans le sud syrien. Selon Al Akhbar (01 mai 2025), Israël aurait proposé aux États-Unis d’étendre l’occupation du Liban et maintient une stratégie d’escalade dans la zone frontalière. L’article évoque également un refus israélien de toute solution négociée concernant les zones druzes en Syrie, confirmant une volonté d’imposition d’un statu quo sécuritaire par la force. Le journal indique que l’État hébreu agit désormais ouvertement, selon une logique de “guerre continue”, en Syrie comme au Liban.
Dans le même journal, il est précisé que l’armée israélienne considère que sa sécurité stratégique passe par la domination militaire de son environnement immédiat, et cela malgré les contre-performances face à Gaza. L’assassinat du responsable militaire du Hezbollah, évoqué comme une opération “préventive” par l’exécutif israélien, est mis en lien avec cette nouvelle approche.
Annahar (01 mai 2025) rapporte pour sa part que l’armée libanaise aurait démantelé plus de 500 positions du Hezbollah à la frontière sud depuis novembre 2024, dans le cadre de l’application d’un cessez-le-feu. Ces opérations, conduites de manière discrète, auraient permis de neutraliser 90 % de la logistique militaire de l’organisation dans ces zones. Le quotidien ajoute que le Conseil supérieur de défense, convoqué à Baabda, devrait annoncer un “grand virage stratégique” dans la doctrine de sécurité nationale.
Al Bina’ (01 mai 2025) affirme que le président de la République, Joseph Aoun, a conditionné tout désarmement supplémentaire à un retrait israélien complet des zones disputées, confirmant la continuité d’une ligne de souveraineté dans le traitement du dossier du Hezbollah.
Crise syrienne et pression sur la communauté druze
Ad Diyar (01 mai 2025) ouvre sa Une sur les violences dans les zones druzes de Syrie, notamment à Jaramana et Ashrafieh Sahnaya. Quarante-deux morts ont été recensés lors d’affrontements entre des groupes druzes locaux et des unités gouvernementales syriennes appuyées par des milices alliées. Israël a mené une frappe dite « préventive » contre l’un de ces groupes, officiellement qualifié d’extrémiste par Tel-Aviv. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ministre de la Défense ont justifié cette opération par la nécessité de protéger les populations druzes et de faire pression sur Damas.
Cette situation a provoqué des réactions au Liban. Dans Annahar (01 mai 2025), un leader religieux de la communauté druze libanaise met en garde contre les risques de fragmentation communautaire dans la région et appelle à une réponse politique et humanitaire concertée en soutien aux populations civiles.
Tournée présidentielle dans le Golfe : repositionnement stratégique
La visite du président Joseph Aoun aux Émirats arabes unis, suivie d’une visite prévue au Koweït, constitue un axe majeur de la couverture médiatique. Al Joumhouriyat (01 mai 2025) décrit une réception officielle à Abou Dhabi marquée par une rencontre au palais présidentiel entre Joseph Aoun et Mohammed ben Zayed. Ce dernier a réaffirmé le soutien des Émirats à la stabilité et à la souveraineté du Liban, et annoncé la réouverture de l’ambassade émiratie à Beyrouth.
Dans Al Sharq (01 mai 2025), le président Aoun a salué l’accueil et la solidarité des Émirats, rappelant que 190 000 Libanais y résident. Il a déclaré que “le passé est derrière nous” et que “l’État libanais retrouve progressivement ses capacités”, insistant sur la relance des institutions et l’importance du consensus national. Le chef de l’État a exprimé l’espoir de voir les Émiratis investir dans la reconstruction du Liban.
Selon Ad Diyar (01 mai 2025), dans une interview accordée à Sky News Arabia, Joseph Aoun a précisé que les dommages à reconstruire ont été estimés à 14 milliards de dollars par la Banque mondiale. Il a insisté sur la nécessité de financements rapides et conditionnés à des réformes ciblées, en particulier dans les secteurs bancaires, éducatifs et énergétiques.
Fête du travail : fracture entre discours officiel et réalité sociale
La fête du travail a également été mentionnée dans la plupart des quotidiens. Annahar (01 mai 2025) rapporte les propos du représentant des fonctionnaires Ibrahim Nahal, qui qualifie la situation sociale actuelle d’“humiliation silencieuse”. Il souligne l’érosion des salaires, l’absence de protection sociale et le désengagement de l’État vis-à-vis des travailleurs.
Dans Al Sharq (01 mai 2025), le président Joseph Aoun a adressé un message à l’occasion de cette journée, saluant la “force vive” des travailleurs libanais et promettant des mesures pour relancer l’économie, restaurer le pouvoir d’achat et renforcer les inspections du travail.
Politique locale : luttes électorales et recomposition institutionnelle
Enjeux des élections municipales : tensions communautaires et alliances conflictuelles
Les élections municipales à venir dominent l’actualité politique interne. Selon Al Akhbar (01 mai 2025), plusieurs régions connaissent une montée des tensions, notamment dans le nord et dans la montagne chrétienne, où des affrontements verbaux et stratégiques entre le Courant patriotique libre et les Forces libanaises paralysent les négociations locales. À Zgharta, à Jbeil et à Akkar, les alliances se fragmentent autour de rivalités historiques, renforcées par des considérations clientélistes.
Toujours dans Al Akhbar (01 mai 2025), on observe un désengagement partiel des partis dans des localités comme Chhim, où seule l’organisation islamique demeure active. À Deir Ammar, la campagne électorale est décrite comme particulièrement violente, marquée par des accusations réciproques de fraudes et d’intimidation.
Ad Diyar (01 mai 2025) rapporte que dans la capitale, la bataille électorale se prépare entre deux ou trois grandes listes, avec pour principal enjeu le respect de la parité communautaire. Le risque de biffage ciblé sur les bulletins pourrait affecter la composition des conseils municipaux, ce qui pousse certains partis à privilégier le consensus minimal sur les candidatures.
À Zalka, un article de Al Sharq (01 mai 2025) met en lumière une controverse autour du soutien accordé par des partis dits “réformateurs” à une liste locale comprenant un candidat accusé d’avoir détourné les fonds d’un club sportif. Cette contradiction entre discours anti-corruption et choix électoraux alimente la méfiance des électeurs.
Parlement et politique éducative : révision des outils de contrôle
Le Parlement reste actif malgré l’agenda électoral. Ad Diyar (01 mai 2025) mentionne la réunion de la Commission de l’éducation qui a auditionné l’inspectrice générale en charge des établissements scolaires. Les députés auraient demandé des modifications législatives pour redéfinir les prérogatives des inspecteurs, après plusieurs signalements concernant l’opacité de certaines universités privées.
Cette réunion s’inscrit dans une dynamique plus large visant à renforcer les contrôles sur les établissements éducatifs, dans un contexte marqué par l’augmentation des plaintes d’étudiants n’ayant pas pu faire reconnaître leurs diplômes par le ministère.
Conseil supérieur de défense : vers un ajustement stratégique
La convocation du Conseil supérieur de défense par le président Joseph Aoun fait l’objet de spéculations dans Annahar(01 mai 2025). Ce conseil devrait se prononcer sur des questions telles que le désarmement progressif du Hezbollah, la sécurisation des camps palestiniens et la protection renforcée des zones frontalières.
Dans le même journal, un haut responsable gouvernemental indique que plus de 500 infrastructures militaires affiliées au Hezbollah ont été démantelées depuis novembre 2024. Ces actions, menées par l’armée libanaise, s’inscrivent dans l’application des clauses d’un cessez-le-feu conclu avec Israël. Le président de la République insisterait sur la nécessité d’un traitement national et souverain de ces questions, sans interférences étrangères.
Prises de position politiques : entre continuité institutionnelle et rupture stratégique
Le président Joseph Aoun, très actif ces derniers jours, a multiplié les déclarations dans le cadre de sa tournée diplomatique. Dans Al Sharq (01 mai 2025), il affirme que “l’État libanais est en reconstruction” et que toutes les composantes nationales sont mobilisées pour restaurer la légitimité institutionnelle.
Dans Al Bina’ (01 mai 2025), le président du Parlement Nabil Berri réitère son refus d’un désarmement unilatéral tant que l’occupation israélienne n’est pas levée. Il affirme que le Hezbollah reste un “acteur de résistance” dans le contexte actuel et que toute décision le concernant doit être intégrée dans une stratégie de défense nationale.
Diplomatie : réalignement stratégique avec les pays du Golfe
Visite présidentielle aux Émirats arabes unis : gestes symboliques et appuis politiques
La visite officielle du président Joseph Aoun aux Émirats arabes unis, le 30 avril 2025, a occupé une place centrale dans les éditions du 1er mai. Selon Al Sharq (01 mai 2025), la rencontre avec le président Mohammed ben Zayed a permis de réaffirmer les liens historiques entre les deux pays et d’annoncer la réouverture prochaine de l’ambassade des Émirats à Beyrouth. Le président Aoun a qualifié cette visite de “tournant diplomatique” dans la consolidation de la souveraineté libanaise et la relance de la coopération bilatérale. Il a également salué l’engagement des Émirats envers les 190 000 ressortissants libanais vivant sur leur territoire.
Dans Ad Diyar (01 mai 2025), il est précisé que les discussions ont porté sur l’aide à la reconstruction du Liban, notamment la mobilisation de financements à travers les fonds souverains du Golfe. Le président Aoun aurait évoqué l’évaluation récente de la Banque mondiale, qui estime les besoins de reconstruction à 14 milliards de dollars. Il a aussi mis l’accent sur la nécessité d’un “nouvel élan régional” fondé sur le respect mutuel et les intérêts communs.
Le quotidien Al Joumhouriyat (01 mai 2025) souligne le rôle central de cette visite dans l’élargissement de l’assise diplomatique du Liban dans le Golfe, un an après la normalisation des relations avec l’Arabie saoudite et le Koweït. Elle marque également un rééquilibrage par rapport à l’axe irano-syrien, traditionnellement influent à Beyrouth.
Coordination sécuritaire et défense régionale
Al Akhbar (01 mai 2025) fait état de discussions confidentielles à Abou Dhabi sur la relance de la coopération sécuritaire. Des sources diplomatiques y rapportent que les Émirats auraient proposé une assistance technique dans la surveillance côtière et le contrôle des frontières, en particulier dans le sud du pays, sous réserve d’un encadrement institutionnel clair. La question du contrôle des armes illégales aurait été abordée en lien avec les efforts du Conseil supérieur de défense.
Selon le même journal, la relance de la coordination sécuritaire vise aussi à rassurer les partenaires occidentaux, notamment les États-Unis, sur l’engagement du Liban à stabiliser ses frontières dans un cadre multilatéral. La possibilité d’un déploiement technique à travers des agences onusiennes ou des observateurs régionaux a été évoquée.
Perspectives diplomatiques élargies : vers une tournée au Koweït
Toujours selon Ad Diyar (01 mai 2025), une seconde étape de la tournée diplomatique présidentielle devrait conduire Joseph Aoun au Koweït dans les jours suivants. Cette visite aurait pour objectif de sécuriser un appui budgétaire exceptionnel à travers un prêt concessionnel, en complément du mécanisme de coordination entre la Banque du Liban et le Fonds monétaire arabe.
Le président libanais aurait également insisté, dans ses échanges privés, sur la nécessité de “reconstruire la confiance politique entre Beyrouth et ses alliés du Golfe”. Cette reconquête diplomatique s’inscrit dans une stratégie globale de désenclavement régional, engagée dès la prise de fonctions de Joseph Aoun.
Implication diplomatique dans les crises régionales
La diplomatie libanaise s’est également positionnée dans le dossier syrien. Ad Diyar (01 mai 2025) rapporte que Joseph Aoun a exprimé sa préoccupation concernant les violences dans les zones druzes du sud de la Syrie. Il a défendu une approche équilibrée, appelant à la protection des minorités sans ingérence armée. Le président aurait soutenu l’idée d’un mécanisme de surveillance humanitaire sous l’égide de l’ONU, incluant les observateurs déjà déployés sur le plateau du Golan.
Dans le prolongement de cette posture, plusieurs diplomates libanais ont engagé des consultations à New York pour réactiver le rôle du Groupe international de soutien au Liban. Une source citée par Al Akhbar (01 mai 2025) évoque un plan de coordination élargi qui intégrerait aussi le dossier de la reconstruction post-guerre dans le sud syrien, avec une implication des pays arabes non-alignés sur les blocs traditionnels.
Politique internationale : nouvelles fractures géostratégiques
Syrie : extension du conflit et interférences régionales
L’actualité internationale du 1er mai 2025 est fortement marquée par les développements en Syrie. Selon Ad Diyar (01 mai 2025), des affrontements ont éclaté entre des factions druzes locales et les forces gouvernementales à Jaramana et Ashrafieh Sahnaya, causant 42 morts. Israël a mené une frappe préventive contre ce qu’elle a qualifié de milice extrémiste, tandis que le Premier ministre Netanyahu et son ministre de la Défense ont affirmé vouloir envoyer un signal clair au régime syrien. Ce positionnement s’accompagne d’un appel explicite à la protection des minorités, notamment druzes, dans les zones de conflit.
Cette escalade est interprétée par Al Bina’ (01 mai 2025) comme une stratégie israélienne visant à affaiblir l’axe syrien-irakien-iranien et à fragmenter davantage le territoire syrien. Le journal souligne que cette opération militaire intervient à un moment où les États-Unis maintiennent une posture d’observation, laissant Israël agir comme acteur stabilisateur ou perturbateur selon ses propres intérêts.
Ukraine : négociations bloquées, tensions élargies
Les pourparlers de paix entre la Russie et l’Ukraine sont dans l’impasse. D’après Ad Diyar (01 mai 2025), un porte-parole occidental a déclaré que “le moment est venu pour des propositions concrètes”. L’absence de progrès ferait peser un risque sur le rôle des médiateurs, dont certains menacent de se retirer du processus si les deux camps ne s’engagent pas activement. Le même article rapporte que la Corée du Nord est accusée de soutenir militairement la Russie, notamment par la livraison de munitions, aggravant ainsi la perception d’un élargissement du conflit à l’Asie orientale.
Inde et Pakistan : crainte d’une guerre nucléaire
Dans un dossier de Annahar (01 mai 2025), des analystes expriment leur inquiétude face à la montée des tensions entre l’Inde et le Pakistan dans la région du Cachemire. Des attaques récentes auraient relancé les craintes d’un affrontement à grande échelle. Le journal cite une étude américaine datant de 2019 qui avait anticipé une guerre nucléaire possible entre ces deux puissances d’ici 2025. Bien qu’aucune frappe nucléaire n’ait eu lieu, les incursions terrestres et les frappes aériennes se multiplient, avec un risque de rupture stratégique irréversible.
États-Unis et Chine : rivalités technologiques persistantes
Al Akhbar (01 mai 2025) commente les propos de Donald Trump sur les cent premiers jours de son mandat. Le président américain se félicite d’avoir signé plus de 140 décrets exécutifs et d’avoir imposé de nouvelles restrictions sur les importations chinoises. Toutefois, les critiques soulignent l’absence de résultats concrets sur le plan économique. Les prix à la consommation restent élevés et les exportations américaines en Asie stagnent. Le journal note aussi que la Chine a réussi à maintenir ses chaînes d’approvisionnement malgré les sanctions, conservant sa domination sur les technologies de semi-conducteurs et les batteries.
Iran et les sanctions : nouvelles pressions de Washington
Enfin, Al Liwa’ (01 mai 2025) rapporte que les États-Unis ont imposé de nouvelles sanctions contre des compagnies pétrolières et bancaires basées aux Émirats et liées à l’Iran. Cette décision intervient à la veille d’un nouveau cycle de négociations indirectes sur le programme nucléaire iranien. Washington justifie ces mesures par la nécessité d’exercer une pression maximale pour obtenir des engagements clairs sur l’enrichissement d’uranium et les inspections de l’AIEA.
Économie : relance sous contrainte et ajustements structurels
Réformes bancaires et coordination avec le FMI
Dans Al Sharq (01 mai 2025), un compte rendu des réunions de printemps du Fonds monétaire international fait état d’un échange entre le gouverneur de la Banque du Liban et son homologue français. Le gouverneur libanais, Karim Saïd, a présenté à Paris une feuille de route pour la modernisation du système financier, en insistant sur l’importance d’un partenariat structurant avec le FMI. Le journal souligne que les discussions ont porté sur la restructuration de la dette, la transparence budgétaire, et la lutte contre l’évasion fiscale. La Banque de France a assuré son soutien pour la formation, la régulation et la supervision bancaire, dans le respect des standards internationaux.
La même édition indique que la France jouerait un rôle pivot dans l’appui technique à la Banque du Liban, notamment dans la mise à niveau des systèmes de surveillance du crédit et de gestion des réserves. Cette coopération devrait inclure la mise en œuvre d’un cadre légal pour les produits dérivés et une réforme des normes de prêt.
Conditions salariales et pouvoir d’achat
Al Akhbar (01 mai 2025) fournit des données précises sur la situation salariale. Le journal note que le salaire minimum a atteint l’équivalent de 28 millions de livres libanaises, transport inclus, mais qu’en pouvoir d’achat réel, cela représente moins de la moitié de sa valeur de 2019. Cette dépréciation, combinée à l’inflation alimentaire, aurait conduit à une baisse d’environ 60 % de la capacité d’achat de la population active.
Il est également indiqué que plus de 60 % de l’économie repose désormais sur des emplois non régularisés, et que cette informalité structurelle limite les recettes fiscales et fragilise la protection sociale. Les transferts de la diaspora, bien qu’en baisse, continuent de représenter un quart du produit intérieur brut.
Lutte contre l’inflation et fiscalité différée
Annahar (01 mai 2025) évoque les efforts du gouvernement pour lutter contre l’inflation via le gel temporaire de certains tarifs publics, notamment dans les secteurs de l’électricité et des carburants. Toutefois, un expert économique cité dans le même article rappelle que l’absence de fiscalité progressive et l’absence de cadre anti-monopole rendent ces mesures inefficaces sur le long terme. Les subventions ciblées, désormais réduites, ont principalement bénéficié aux secteurs stratégiques, sans impact notable sur la consommation des ménages.
Résultats d’entreprises et restructuration
Selon Ad Diyar (01 mai 2025), plusieurs chaînes de distribution ont récemment entamé des procédures de restructuration judiciaire. Le cas le plus emblématique est celui de la chaîne alimentaire Tazej, mise en faillite après une chute de 70 % de ses revenus en deux ans. Le tribunal du commerce a statué sur l’arrêt des activités d’une dizaine de points de vente, et les créanciers doivent se prononcer sous huit jours sur la réorganisation proposée par les administrateurs judiciaires.
Le journal mentionne également une hausse de l’importation de viandes brésiliennes sous vide, en raison de la flambée des prix des produits européens. Plusieurs commerçants justifient ce choix par la pression sur les marges et l’exigence de maintenir des prix de vente accessibles pour les classes moyennes appauvries.
Recomposition du marché postal et services publics
Dans un autre domaine, Al Sharq (01 mai 2025) revient sur le renouvellement controversé du contrat de Liban Post. La société aurait bénéficié d’un prolongement tacite de son mandat depuis 2023, sans appel d’offres public. Le ministère des Télécommunications travaillerait à une nouvelle tarification des services postaux, mais les délais s’allongent. La réforme du secteur postal reste suspendue à une quatrième tentative de mise en concurrence, qui devrait aboutir avant la fin de l’année.
Justice : faillites, corruption et fragilité institutionnelle
Faillites d’entreprises : une crise judiciaire de masse
La presse du 1er mai 2025 rapporte plusieurs cas de procédures de faillite en cours. Annahar (01 mai 2025) publie un avis de justice concernant la faillite de la société Tazej Farrouj Faqih, avec la référence numéro 1146. Selon le document, le juge chargé de la procédure a ordonné la fermeture définitive de l’un des étages de l’entreprise, en raison de l’absence d’intérêt pour les créanciers. Les parties intéressées disposent d’un délai d’une semaine pour s’opposer à cette décision devant le tribunal des faillites de Beyrouth.
Le même avis figure dans Ad Diyar (01 mai 2025), avec les mêmes modalités et signé par la greffière principale, ce qui souligne l’importance de cette affaire dans l’actualité économique et judiciaire. Cette décision est considérée comme l’un des symboles d’une vague de restructurations engagée depuis 2023 dans le secteur agroalimentaire, suite à l’effondrement de la consommation et à la hausse des coûts d’importation.
Affaires de corruption et controverses électorales
Dans Al Sharq (01 mai 2025), une enquête journalistique met en lumière une série de soupçons de corruption autour des élections municipales à Zalka. Plusieurs candidats sont accusés d’avoir détourné des fonds issus d’un club sportif local, au détriment des actionnaires. Ce scandale soulève une question sur la cohérence des partis politiques qui soutiennent ces candidats tout en se réclamant de la lutte contre la corruption. Le journal parle de “listes électorales encerclées par des dossiers judiciaires” et questionne l’intégrité des programmes électoraux portés par ces partis réformateurs.
Réformes judiciaires : attentes non satisfaites
Le même journal critique le renouvellement de fait du contrat de la société Liban Post sans appel d’offres public. Ce renouvellement, décidé par le Conseil des ministres en 2023, continue de produire des effets en 2025. Aucun appel à la concurrence n’a été finalisé à ce jour. Al Sharq évoque une justice administrative silencieuse et une impunité institutionnelle. La non-application des lois sur la transparence des marchés publics est pointée du doigt par plusieurs associations de magistrats et d’avocats, qui réclament une réforme du Conseil supérieur de la magistrature pour garantir l’indépendance effective de la justice économique et administrative.
Justice civile et procédures de contentieux
Annahar (01 mai 2025) publie également un avis de signification judiciaire à l’encontre d’un particulier, Michel Edmond Hélè, pour une affaire instruite à la cour d’appel de Jdeideh. Le jugement prononcé en février 2025 condamne la partie défenderesse à verser treize mille dollars avec intérêts au plaignant. Le jugement mentionne également la rectification de la procédure pour intégrer une autre partie co-responsable. Il s’agit d’un exemple typique de procédure civile complexe, illustrant les lenteurs et les complications structurelles de la justice libanaise.
Question de l’insécurité et défiance vis-à-vis de la justice
Dans une chronique publiée dans Annahar (01 mai 2025), un éditorialiste évoque la montée des faits de délinquance mineure : vols, agressions, cambriolages. Le texte insiste sur l’incapacité des forces de l’ordre à juguler l’insécurité urbaine et la faible réactivité du système judiciaire. Il alerte sur un sentiment croissant d’abandon chez les citoyens et sur la détérioration de la confiance dans l’institution judiciaire. L’auteur plaide pour une réforme urgente de la justice pénale et une relance des unités spécialisées dans les infractions de droit commun.