NĂ© le 24 novembre 1955 à  Tripoli au Nord du Liban, Najib Mikati a Ă©tĂ© premier ministre dâavril Ă Â juillet 2005 et de juin 2011 à  fĂ©vrier 2014.
Il sâest fait connaitre par le monde des affaires. DĂšs 1982, il fonde avec son frĂšre, le groupe M1, principalement basĂ© sur lâindustrie des tĂ©lĂ©communications, qui investira dans diffĂ©rents pays arabes et en Afrique, mais Ă©galement dans le secteur bancaire au Liban ou encore derniĂšrement en Birmanie en rachetant un opĂ©rateur local avec une polĂ©mique quant Ă cette opportunitĂ© alors que ce pays fait lâobjet dâun coup dâĂ©tat militaire
Sa fortune actuelle est estimée à 2.6 milliards de dollars, lui permettant de figurer dans le classement Forbes des personnes les plus riches au Monde.
Un homme politique au parcours ambiguë
Il deviendra dâabord ministre des transports et des travaux publics au sein du gouvernement de Salim Hoss, le 4 dĂ©cembre 1998 et sera lâun des rares ministres de ce cabinet Ă ĂȘtre Ă©lu dĂ©putĂ© Ă Tripoli en 2000 face au Courant du Futur du premier ministre Rafic Hariri quâil rejoindra au sein de lâĂ©quipe que ce dernier constituera.
En dĂ©pit de fortes amitiĂ©s avec le rĂ©gime syrien â il est ami personnel du prĂ©sident Bachar el Assad, il se dĂ©clarera opposĂ© mais votera tout de mĂȘme en faveur dâun amendement constitutionnel accordant au PrĂ©sident de la RĂ©publique Emile Lahoud 3 annĂ©es de mandat supplĂ©mentaire.
Il sera nommĂ© premier ministre en avril 2005 dans un contexte rendu tendu par lâattentat qui a coutĂ© la vie Ă Rafic Hariri. Son gouvernement devra organiser les Ă©lections lĂ©gislatives de juin 2005 avec lâassurance que lui et ses ministres ne seront pas candidats au scrutin. Le gouvernement Fouad Saniora lui succĂšdera.
Il sera reconduit comme premier ministre le 25 janvier 2011, aprĂšs dĂ©jĂ la dĂ©mission du gouvernement Saad Hariri lors du mandat du PrĂ©sident Michel Sleiman. Il dĂ©missionnera le 22 mars 2013 en raison de diffĂ©rends au sein mĂȘme du gouvernement, diffĂ©rends portant sur la loi Ă©lectorale.
Depuis, il fait parti du club des 4 anciens premiers ministres avec Tamam Salam, Fouad Saniora et donc Saad Hariri qui dénoncent réguliÚrement les violations, selon eux, de la constitution libanaise en rapport aux prérogatives des premiers ministres, cela dans un contexte sectaire et confessionnel.
Un candidat controversé également la cible de la fureur populaire
Najib Mikati est Ă©galement rĂ©guliĂšrement dĂ©noncĂ© par les habitants de sa ville quâils accusent de dĂ©tournement de fonds.
En 2019, la juge Ghada Aoun, procureur du Mont Liban, avait dâailleurs mis en examen Najib Mikati, son fils Maher et son frĂšre Taha ainsi que la Banque Audi â banque dans laquelle il possĂšde une part importante des actions sous forme de certificats de dĂ©pĂŽt auprĂšs de la Deutsch Bank notamment â pour sâĂȘtre enrichi de maniĂšre illĂ©gale dans le cadre de prĂȘts subventionnĂ©s par la Banque du Liban (BDL) Ă lâorigine prĂ©vus pour les personnes aux moyens limitĂ©s. Pour sa part, lâĂ©tablissement bancaire rĂ©fute toute violation de la lĂ©gislation locale.
Il sera Ă©galement impliquĂ© dans des dĂ©tournements de fonds europĂ©ens, indiquait en 2019, le site TRTWorld, aux cĂŽtĂ©s de lâancienne commissaire aux affaires Ă©trangĂšres, Federica Mogherini et de lâancien premier ministre libanais, Saad Hariri. Des dĂ©putĂ©s europĂ©ens demandaient ainsi lâouverture dâune enquĂȘte parlementaire dans le cadre de cette affaire, chose pour lâheure toujours en attente en dĂ©pit de la reconnaissance par lâancienne commissaire que des anomalies ont Ă©tĂ© constatĂ©es, lors une audition devant le Parlement rĂ©uni Ă Strasbourg.
Selon lâenquĂȘte initiale, lâUE aurait dĂ©boursĂ© pour lâachat de terrains et la construction dâau moins six stations dâĂ©puration qui sont aujourdâhui inactives et nâont jamais fonctionnĂ© â faisant Ă©galement partie dâune arnaque beaucoup plus importante. Ainsi, potentiellement 110 millions de dollar auraient pu ĂȘtre dĂ©tournĂ©s, note TRT World.
Ces rĂ©vĂ©lations interviennent alors quâune confĂ©rence a eu lieu Ă Bruxelles, il y a quelques semaines, oĂč Ă©tait prĂ©sent Omar Harfouche. Ce dernier accusait des hommes politiques et des associations de Tripoli, dâĂȘtre Ă lâorigine de lâĂ©chec de la mise en place dâune usine de gestion des dĂ©chets pour un montant 38 millions de dollars quâil avait pour projet de construire Ă cause de la corruption.
Il aurait ainsi accusĂ© Najib Mikati de lâavoir menacĂ©, dans le cadre de ce dossier, âde le faire disparaitreâ au cours dâune conversation tĂ©lĂ©phonique.
Face Ă ces accusations, de nombreuses manifestations ont eu lieu devant son domicile Ă Tripoli. Lui-mĂȘme est allĂ© jusquâĂ menacer, le 29 janvier 2021, de faire usage des armes contre les manifestants pour dĂ©fendre ses propriĂ©tĂ©s sur place en cas de perte de contrĂŽle de lâarmĂ©e libanaise.