person holding red card
Photo by BOOM 💥 on Pexels.com

Aujourd’hui 16 mai, le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, confronté à différentes accusations de détournement de fonds et de blanchiment d’argent, devait normalement comparaître devant les enquêteurs du parc et financier français. Seulement, il ne sera pas présent, le juge d’instruction au Liban. Charbel Abou Samar ayant annoncé ne pas avoir pu transmettre la convocation en vertu pourtant des accords bilatéraux d’entraide judiciaire et de plusieurs traités internationaux auquel le Liban adhère.

Autrefois, si fier de son secret bancaire, hébergeant de nombreuses fortunes illicites face à la justice, désormais la justice locale invente le secret des banquiers, protégeant ainsi ces derniers face à la même justice internationale au prétexte de ne pas le trouver. Imaginez donc, le gouverneur d’une banque centrale d’un pays en crise financière majeure demeurer introuvable au grand damn des forces de sécurité, des services de renseignement pour ne pas évoquer le reste des services sécuritaires et même ceux de la Banque du Liban, elle-même qui devraient de facto être informé de la localisation de leurs responsables..

Des questions pourraient alors se poser sur la présence ou non d’un capitaine au sein d’une institution critique à même de donner le cap.

Ainsi, après avoir été coupé et du système financier globale, suite à l’imposition d’un contrôle informel de capitaux, le pays des cèdres, désormais risque de se couper du système judiciaire international, plus isolé que jamais.

Pourtant contrairement à de nombreux autres pays où les banquiers sont généralement plus discrets à l’image d’une industrie financière qui en a même fait une vertu, ceux du Liban ont cultivé le fameux show-off, défilant dans toutes les capitales accessibles via leurs jets privés.

Déjà, avant la crise, le système bancaire et financier de Liban avait mauvaise réputation avec les enquête fiscales, visant de nombreux de ses résidants, le fait que certaines banques européennes préféraient clôturer les comptes, y compris des ressortissants de leurs pays d’origine au motif qu’ils étaient domiciliés au pays des cèdres. En cause, le simple fait que les contrôles locaux n’étaient pas transparents. Ces contrôles sont justement du ressort de la banque centrale.

Au final, nous ne pouvons que constater que les différents garde-fous de la banque centrale ou encore les rapports d’audit n’ont pas réussi à détecter durant bien des années, ces fameux détournement et blanchiment d’argent dont sont accusé les propres responsables de l’institution de tutelle, celle par laquelle tout commence, la transparence, la crédibilité et la confiance, c’est à dire la Banque du Liban.

Désormais, à l’image de son système bancaire, cet organisme même de tutelle est en faillite non seulement financière avec des pertes qui pourraient dépasser même aujourd’hui 73 milliards de dollar à lui tout seul mais aussi morale, ce qui est d’autant plus grave que rien n’a été fait durant des années pour la rétablir et qu’au contraire, les responsables actuels, par le refus de coopérer, nous enfoncent encore plus dans la crise.

Depuis plusieurs mois, on entend parler de possible sanctions internationales visant des juges, accusé d’obstruction à la justice sur différents dossiers, comme ceux du port de Beyrouth, et de la fameuse explosion du 4 août 2020, ou encore évidemment les différents volets de l’affaire Salameh dans lesquelles je serai appliquer plusieurs autres personnalités libanaise dont des hommes politiques de premier plan ou encore des hommes d’affaires, ayant bénéficié durant des années des largesses de la banque centrale.

Face, aux preuves accumulées, Riad Salameh, continuait pourtant à proclamer son innocence. Pourtant, de l’aveu même de plusieurs de ses proches, il ne faisait aucun doute qu’il serait mis en examen pour des faits reprochés graves. Peut-on imaginer dans n’importe quel pays, un gouverneur de banque centrale, être milliardaire, bon c’était des immeubles sur les Champs Élysées et de beaucoup d’autres adresses, prestigieuses européennes, prétendre que cette fortune provient de ses investissements et même d’un héritage alors que les retours sur investissement dépassaient, ceux des meilleurs fonds.

Désormais, le gouverneur de la Banque du Liban, autrefois si fier, pourrait se voir être interdit de toute visite à l’étranger, si la justice française se décide, en raison de son refus à se laisser interroger, à déposer une demande de fiche rouge auprès d’Interpol.

Un commentaire?