Selon le consensus actuel, le Liban connaitrait une récession dramatique avec un PIB en baisse de 16% en 2019. Le PIB serait ainsi passé de 55 milliards de dollars à 44 milliards de dollars à peine, alors que se multiplient les difficultés des entreprises et de la population.

Des chiffres cependant à prendre avec des pincettes, en l’absence de chiffres officiels. Cependant, l’économie libanaise serait entrée en récession depuis 2018, notent les experts, même si les autorités publiques évoquaient jusqu’à présent une croissance nulle. Aussi, selon les derniers chiffres disponibles auprès du Ministère des Finances, la dette publique ayant atteinte 91.68 milliards de dollars fin décembre 2019, celle-ci atteindrait 208%, une des plus élevées du monde. La dette interne atteindrait 57.9 milliards de dollars en hausse de 12.1% par rapport à la période correspondante de 2018 et la dette externe à 33.7 milliards de dollars, en hausse de seulement 0.8%. La dette externe serait toutefois en hausse depuis suite à la vente par les banques libanaises d’obligations internationales à des fonds vautours, ce qui pourrait compliquer les négociations avec les créanciers.

Cette baisse dramatique est induite par différents facteurs, outre la situation économique elle-même, le contrôle des capitaux imposé par les banques libanaises – limitant l’accès aux devises étrangères nécessaires à l’achat des marchandises ou des matières premières pour les entreprises et l’interdiction de transferts de fonds aux fournisseurs à l’étranger – a également diminué les investissements privés et la consommation des ménages. Durement impactées, les recettes de l’état sont en baisse, aggravant le déficit budgétaire. L’ancien ministre de l’économie, Mansour Bteich, avait estimé le déficit à 11.9%, très loin des prévisions.

De nombreux secteurs d’activités comme ceux de l’hôtellerie ou encore de la restauration ont été impactés déjà avant le début des manifestations du 17 octobre, notaient déjà les syndicats qui évoquent aujourd’hui par exemple, la fermeture de 785 restaurants ou boites de nuit. L’épidémie de coronavirus au Liban ne devrait pour l’heure ne pas relancer l’économie.

Cette information intervient alors que le Premier Ministre Hassan Diab a annoncé que le Liban se mettait en défaut de paiement en raison de l’arrivée à maturité d’obligations internationales pour un montant de 1.2 milliards de dollars, le 9 mars, une chose que beaucoup d’experts estimaient probable depuis déjà quelques mois. Les autorités libanaises devraient proposer un plan de restructuration de la dette publique, alors que le Président de la République a, pour la première fois, évoqué hier, une restructuration du système financier lui-même, banques privées et même Banque du Liban.

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