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EDITO: Secret bancaire au Liban, Nawaf Salam tendre d’ouvrir la boîte de Pandore

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Oh, le Liban, ce pays où les crises dansent le dabké, où les politiciens font disparaître des milliards comme des magiciens de foire, et où les déposants regardent leurs comptes comme une vieille carte au trésor : pleine de promesses, mais sans aucun X pour marquer l’emplacement. Depuis 2019, les économies des Libanais sont coincées dans les banques, et voilà que Nawaf Salam, notre Premier ministre au CV de juge international, dégaine une idée qui sent la poudre : lever le secret bancaire. Le 24 mars 2025, devant une délégation de déposants et d’experts, il balance : « C’est le sésame pour réformer le système et rendre l’argent aux gens. » En clair, il veut tirer le rideau et révéler ce qui se trame dans ce Monopoly truqué – les magouilles des banques, les valises de cash des politiciens, et la vérité sur ces 70 milliards qui ont pris la poudre d’escampette.

Mais ne sortez pas les confettis trop vite. Pendant que les déposants se ruent chez Salam avec leurs pancartes et leurs espoirs, l’Association des Banques du Liban (ABL) file voir Yassine Jaber, député et vétéran de la politique, pour défendre ses intérêts. On voit déjà les lignes se dessiner : d’un côté, le peuple qui rêve de justice ; de l’autre, les banquiers qui préparent leur contre-attaque. Et au milieu, le spectre d’une nouvelle loi d’amnésie – pardon, d’amnistie – qui pourrait tout effacer, comme en 1991 après la guerre civile. Alors, un café bien corsé à la main, plongeons dans ce vaudeville où le FMI joue les metteurs en scène, Salam le héros en sursis, et les camps se forment plus vite qu’un embouteillage sur l’autoroute de Jounieh.

Le FMI, ce grand méchant gentil

Le Fonds Monétaire International, c’est le banquier qui vous prête un billet mais vous surveille comme si vous alliez filer avec la caisse. Depuis le crash de 2019, ils agitent 3 milliards de dollars sous le nez du Liban, mais à une condition : « Levez ce secret bancaire, qu’on voie où est passé l’argent ! » Leur dernière visite, du 10 au 13 mars 2025, a applaudi la proposition de Salam avec l’enthousiasme d’un prof qui voit enfin un élève lever la main. « On veut des actes », insistent-ils, parce que sans transparence, impossible de démêler le sac de nœuds financier – les prêts bidons aux copains, les transferts offshore façon Braquage à l’italienne, ou les petits arrangements entre banquiers et politiciens.

Sur X, c’est le grand écart. « Le FMI va nous forcer à ouvrir les livres », tweete un optimiste, pendant qu’un autre grogne : « Ils vont juste nous coller la facture des magouilles. » Parce que oui, la grande question reste : qui va payer pour ces 70 milliards envolés ? Les gros poissons qui ont vidé les caisses, ou le citoyen qui n’a plus un sou pour acheter du labneh ? Le FMI adore l’idée de Salam, mais au Liban, les réformes ont une fâcheuse tendance à finir en feu d’artifice : beaucoup de bruit, peu d’effet. Et pendant que le FMI joue les gendarmes, les acteurs locaux choisissent déjà leurs camps.

L’amnistie, ou le joker des intouchables

Et là, attention au twist made in Lebanon : l’amnistie. En 1991, après la guerre civile, le Parlement a voté une loi qui a blanchi les ardoises des chefs de milices – assassinats, enlèvements, massacres, tout y est passé. Résultat ? Les criminels d’hier ont enfilé des costards et sont devenus les politiciens d’aujourd’hui, sans jamais dire « oups ». Alors, imaginez : Salam lève le secret bancaire, on découvre que tel député a un compte à Genève gros comme un immeuble de Downtown, que telle banque a financé des jets privés pendant que le pays sombrait, et puis… tada ! Une petite séance nocturne au Parlement, un vote à l’aube, et hop, une nouvelle amnistie pour les magouilleurs de 2019-2025.

Sur X, le sarcasme est roi : « Lundi, on ouvre les coffres ; mardi, ils s’amnistient. Bravo le Liban ! » Ce n’est pas une blague – en 2020, une proposition d’amnistie pour corruption a failli passer, stoppée par les manifs. Aujourd’hui, avec les comptes sous les projecteurs, le risque est palpable : si les magouilles éclatent, les intouchables pourraient dégainer leur joker. Salam parle d’enquêtes criminelles, mais au Liban, la justice est une vieille dame fatiguée : elle marmonne, elle menace, mais elle ne frappe pas. Pendant ce temps, l’ABL préfère courir chez Yassine Jaber, histoire de s’assurer que les banquiers restent bien au chaud derrière leur bouclier.

Et les déposants dans tout ça ? Pendant que l’ABL choisit son camp

Et puis, il y a eux : les déposants. Ces héros oubliés qui ont vu leurs économies s’évaporer depuis 2019, comme si un génie maléfique les avait aspirées dans une lampe magique. Salam leur promet de « rendre leurs fonds », et lever le secret bancaire pourrait enfin montrer où est parti l’argent : dans les poches d’un ministre, d’un banquier, ou dans une villa à Monaco. Mais le récupérer ? C’est comme demander à un chameau de cracher de l’or. Les banques sont en faillite, l’État est à sec, et les gros poissons nagent déjà loin. Le 24 mars, les déposants ont débarqué chez Salam avec leurs pancartes et leurs cris : « Pas sur notre dos ! » Ils veulent que les actionnaires et les millionnaires paient, pas eux qui galèrent avec 100 dollars par mois.

Pendant ce temps, l’Association des Banques du Liban (ABL) ne perd pas une seconde : direction Yassine Jaber, député chevronné et figure du sérail. Pourquoi lui ? Parce que Jaber, avec son passé de ministre et son flair politique, sait comment protéger les intérêts des banques. On imagine la scène : pendant que les déposants supplient Salam pour un miracle, l’ABL murmure à l’oreille de Jaber : « Faut calmer le jeu, hein, pas trop de transparence. » Les lignes sont claires : d’un côté, le peuple chez Salam, espérant une justice qui ne vient jamais ; de l’autre, les banquiers chez Jaber, préparant leur plan B – et peut-être une petite amnistie au passage.

Sur X, un internaute résume : « Les déposants chez Salam, l’ABL chez Jaber. Devinez qui va gagner ? » Le collectif « Le Cri des déposants » enchaîne les sit-in, mais au Liban, la colère populaire finit souvent en écho dans une bouteille vide. Lever le secret bancaire, c’est une chance de voir la vérité – qui a détourné quoi, combien, et où. Mais entre l’ABL qui joue les lobbyistes, Jaber qui tire les ficelles, et une justice qui dort debout, on risque un grand show : des révélations juteuses, des gros titres, et au final, zéro justice. Parce que pendant que les déposants crient, les banquiers, eux, savent où frapper – et ce n’est pas à la porte de la vérité.

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